Cachés sous leurs virus, les pirates s'attaquent
SAN FRANCISCO (Reuters) - Les créateurs de virus ayant récemment revendiqué la paternité de Netsky, MyDoom et Bagle se livrent une guerre par messages interposés, inclus dans le code-source de leurs petits programmes nuisibles, selon des experts de la lutte contre le piratage informatique.
De part et d'autre, s'affrontent les "pères" de MyDoom et Bagle - probablement des spécialistes de l'envoi de messages publicitaires non sollicités (spam) - explique Chris Belthoff, analyste chez Sophos, et la personne ou le groupe ayant créé Netsky, qui semble n'avoir aucune motivation commerciale.
"C'est presque comme s'ils se disputaient le haut de l'affiche", ajoute Belthoff. "Il se pourrait qu'ils jalousent la publicité que s'attirent leurs rivaux".
Les trois virus, qui s'auto-propagent via les carnets d'adresses des internautes, sont apparus au début de l'année. Les logiciels anti-virus ont été mis à jour depuis.
Cependant, dans la dernière version de Netsky, baptisée Netsky.F, un message encapsulé dans le code-source proclame: "Bagle - t'es nul". Auparavant, on pouvait lire: "MyDoom.F a volé notre idée".
Les codes-source de Mydoom.F, Bagle.I et Bagle.J s'adressent directement au créateur de Netsky. L'un des messages demande: "Ne ruinez pas notre petit commerce? Vous voulez la guerre?".
La dernière version de Bagle, Bagle.K, imite un courrier électronique qui émanerait du service technologique d'une grande entreprise tandis que la variante la plus récente de MyDoom, MyDoom.G, ordonne aux ordinateurs infectés de lancer une attaque contre le site internet de Symantec, précise Chris Belthoff.
De son côté, Netsky.F, dernier avatar du virus, tente de désactiver les variantes antérieures de MyDoom et de Bagle.
Cinq versions mises à jour des trois virus ont été diffusées en l'espace de quelques heures mercredi matin, selon la société russe d'anti-virus Kaspersky Labs.
"Il est difficile d'imaginer situation plus comique", constate Eugene Kaspersky dans un communiqué. "Une poignée de pirates jouent impunément avec internet et personne ne fait rien pour mettre fin à cette anarchie".