[size=150][b]Disparition de Dominick Arduin: le mauvais temps paralyse les secours[/b][/size]
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HELSINKI (AFP) - Le mauvais temps a empêché les secours de reprendre les recherches mercredi pour localiser l'aventurière franco-finlandaise Dominick Arduin, portée disparue sur la banquise de l'Arctique alors qu'elle tentait d'atteindre le pôle Nord en solitaire à ski.
Le dernier signe de vie venant de Dominick Arduin, partie vendredi depuis le nord de la Sibérie, en Russie, était un signal de sa balise Argos, capté samedi soir. Elle avait alors parcouru environ 25 km.
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Outre la balise Argos, l'aventurière de 43 ans dispose d'un téléphone satellitaire par lequel elle aurait dû être en contact journalier avec sa base, mais son dernier appel remonte à vendredi soir.
Son équipe logistique a donc engagé des recherches mardi, afin de localiser l'exploratrice. Mais elles avaient dû être interrompues avec la nuit.
Sans nouvelles depuis cinq jours, ses amis se préparent au pire, mais espèrent toujours le meilleur.
"Bien sûr, tout le monde s'inquiète beaucoup, mais nous espérons une sorte de miracle", a déclaré Reijo Hietanen, porte-parole de l'expédition.
"Ce qui est dommage, c'est que nous devons partir du pire scénario, mais il n'est pas nécessaire d'être pessimiste à ce stade", a reconnu Bernard Buigues, du groupe français Cerpolex, chargé de la logistique de l'expédition.
Selon lui, Dominick Arduin pourrait très bien être saine et sauve, et n'avoir que des problèmes techniques avec ses systèmes de télécommunications, comme cela est déjà arrivé à des expéditions de même nature.
"Nous avons déjà vu des gens avoir des problèmes de communications pendant dix à quinze jours, et quand on les a finalement retrouvés, tout allait très bien", a-t-il noté.
Mais ce relatif optimiste n'empêche pas de scruter la météo avec une certaine fébrilité. Mercredi, "les hélicoptères (étaient) cloués au sol en raison des mauvaises conditions météorologiques. Ils ne peuvent pas voler à cause de la mauvaise visibilité, des rafales de neige et de vent", a déclaré Bernard Buigues.
"Les prévisions météo sont plus favorables pour demain (jeudi), et nous espérons alors pouvoir envoyer deux hélicoptères à sa recherche", a-t-il ajouté.
A ski la plupart du temps - mais aussi parfois à pied quand la glace n'est pas bonne ou en kayak pour franchir les trous d'eau -, par des températures pouvant descendre à -30 ou -40°C, Dominick Arduin tire une luge-traîneau de 80 kilos, qui peut également servir de radeau.
D'après les plans initiaux, elle devrait être ravitaillée par avion le 17 mars. Son équipe compte qu'il lui faut environ deux mois pour parcourir les quelque 1.000 km séparant son point de départ du pôle.
Née en France, Dominick Arduin est une aventurière aguerrie. Installée depuis une quinzaine d'année en Laponie finlandaise où elle dirige une société touristique spécialisée dans les aventures arctiques, elle est une habituée des compétitions d'endurance comme l'Eco-Challenge et le Raid Gauloise. En 2001, elle a atteint le pôle Nord magnétique en 35 jours.
"Elle est très bien préparée pour cette expédition, et a à la fois un entraînement considérable et beaucoup d'expérience", note Bernard Buigues.
Dominick Arduin en est à sa deuxième tentative vers le pôle Nord géographique en solitaire. Au printemps 2003, elle avait dû jeter l'éponge après être tombée dans un trou d'eau glacée. Elle avait perdu les orteils des deux pieds dans l'aventure.