par N°6 sur 29 Sep 2004 3:41
L'instant était magique, nos esprits fonctionnaient à 100 à l'heure, nous ne rendions plus compte de ce que nous disions tant nous étions emportés par le tourbillon présent, que dis-je, l'ouragan qui balayait nos pensées et nous transportait, tels Dorothée, vers un monde féérique. Je lui posais mille questions, et il en était de même pour elle qui me posait autant de questions, auxquelles je m'empressais de répondre :
- [i]"Willard" je ne l'ai pas vu encore, mais c'était à l'insu de mon plein gré. Oui j'ai pleuré devant "Big Fish". Myazaki j'y vais les yeux fermés, et puis je les rouvre tout grand ensuite pour en prendre plein les mirettes. A mort les détracteurs de Spielberg (et de "Dune" de Lynch tiens), qu'on les guillotine sur place publique afin de montrer ce qui arrive aux coupables de fautes de goût. Poe est peut être vivant oui, à apprendre le surf avec Elvis et Kennedy. "L'histoire sans fin" j'adore, mais quelle déception quand je me suis rendu compte que le film avait une fin. Pour les pachydermes africains je ne sais pas, mais c'est une excellente question, merci de me l'avoir posé ! Quant à la réincarnation, je suis indécis je vote blanc, mais si cela signifie être rescussité dans la peau d'un pachyderme africain à qui l'on couperait son arbre, je préfère pas ![/i]
Et ainsi continua notre échange enfiévré, pour notre plus grand bonheur. Pourtant, je ne me pus m'empêcher de remarquer que quelque chose chagrinait little. Un malaise indéfinissable s'était emparé d'elle. Je coupais le son de "Plan 9 from outer Space" que nous regardions, et me tournai vers elle.
- [i]Quel est le problème little ?!![/i]
Elle hésita tout d'abord, et je pressentis que l'objet de ses réflexions était terriblement sérieux. Comment expliquer autrement que je ne puisse instantanément déchiffrer le cours de ses pensées ? Seul un indicible sentiment de malaise était palpable en elle. Puis, elle prit une profonde inspiration et se livra à moi. Je l'écoutais, de plus en plus désemparé en écoutant ses propos, et pourtant, pourtant, quelque chose résonna en moi, quelque chose que j'aurais voulu enterrer au plus profond de mon Surmoi mais qui rejaillirait maintenant et envahirait mon Moi. Etions-nous donc morts, était-ce le paradis ? J'avais moi aussi eu mes doutes, je m'en rendais compte maintenant, des doutes que j'avais tenté de dissimuler, d'enterrer vivant, vils chats noirs que j'avais tenté de chasser de mon esprit. Mais l'on est toujours rattrapé par ce que l'on tente de fuir... Je regardai autour de moi, hébété par cette révélation... Pourtant, je ne me sentais pas effrayé à la perspective d'être mort, tant le lieu était magique et ma compagne spirituelle enivrante. Mais, comme me le fit remarquer little, il fallait savoir. Nous devions savoir la vérité ! Mais comment ? Comment peut-on démontrer que l'on est en vie ou bien mort ?! Je me repassais les événements du jour et de la veille en mémoire. Certes, l'endroit était étrange, magique, mais la magie n'était pas nécessairement liée à la mort ! Certes, Epidermiq City était une ville fantôme, mais qui n'a point vu de ces cités désertées, abandonnées de leurs occupants, sur le Net ? Certes, la façon dont nous nous étions retrouvés était troublante, mais je la mettais sur le compte de notre lien psychique inaltérable ! Point de preuves dans tout ceci ! Comment alors savoir ? Puis d'autres événements me revinrent à l'esprit... Ces êtres que j'avais cru discerner à l'orée de ma conscience... Cette lumière divine qui semblait nous entourer, nous protéger, nous isoler... Etait-il possible qu'Epidermiq City ne soit pas si déserte que cela, que ses habitants soient encore présents, mais que j'échoue à les voir ? Serait-il possible que d'autres personnes soient présentes dans le saloon ? Il y a cet être que je crus apercevoir tantôt derrière le bar à nettoyer des verres... Et cet autre, occupé à griller cigarettes sur cigarettes et qui nous observait... Mais non ! Il nous observait !! Et l'autre également, qui avait tenté de nous aborder et nous proposer à boire ! Comment pourrions-nous être morts si d'autres personnes étaient capables de nous voir ? A moins qu'il ne s'agisse d'êtres fantastiques, ou, mieux encore, qu'eux-aussi soient morts, et que comme nous ils l'ignorent... Sommes-nous morts ? Je m'adresse à vous qui m'entendez, qui nous entendez, sommes-nous morts, êtes-vous vous aussi morts, vous êtes-vous seulement posé la question ? Rébus indéchiffrable que tout cela... Las de toutes ces questions sans réponses, je me tournais vers little, et lui tint à peu près ce langage :
- [i]Je l'ignore. Nous ne pourrons pas avoir de réponses ce soir, je le crains. Je sais qu'il fait trop nuit pour dormir, mais il va pourtant falloir essayer. Demain est un autre jour, et demain ne meurt jamais. Peut être aurons-nous alors un début de réponse. Partons nous reposer, tentons d'oublier provisoirement ces questions qui sifflent sur nos têtes. Va dormir, et je te promets de veiller sur ton sommeil, comme je sais que tu le feras toi-aussi lorsque viendra mon tour de fermer les yeux. [/i]
Little acquiesca et, après avoir prudement baisé mon front et moi embrassé le sien, elle partit dormir. Quant à moi, je décidai de rester, à explorer encore Epidermiq City et les alentours, sans oublier de veiller à la sérénité du sommeil de little. Et pour oublier ces questions sans réponses, je décidai de m'écouter un peu de musique, comme ça au milieu de la nuit, dans le saloon désert d'Epidermiq City... La Grande Sophie, "Rien que nous au monde", musique agréablement nocturne, musique aérienne, musique d'atmosphère qui s'élève tandis que je commence doucement à danser, seul mais plus jamais seul, puisqu'il n'y a que nous...
[i]Il n'y a rien à comprendre, rien à chercher, rien à trouver...
Il n'y a pas grand chose à faire, pas de place, pas de résistance à tout cela, il n'y a pas de solution, de question à se poseeer...
Il n'y a pas quelqu'un qui puisse nous suprendre nous étonner, nous écarter quelques minutes doucement sur la pointe des pieds...
Il n'y a rien de tout cela, rien qui puisse changer tout ça,
rien que toi et moiiii...
Puisqu'il n'y aaaa que nous, puisqu'il n'y aaaa que nous, rien que nous au mooooonde...
Puisqu'il n'y aaaaa que nous, puisqu'il n'y aaaaaa que nous, rien que toi et moiiiii...
Puisqu'il n'y aaaa que nous, puisqu'il n'y aaaa que nous, rien que nous au mooooonde...
Puisqu'il ny aaaaa que nous, puisqu'il n'y aaaaaa que nous, rien que toi et moiiiii...
Il n'y a pas un grain d'poussière, pas un cheveu, pas un brin d'air, qui viendra se mettre au milieu comme un intrus, pas même un dieu,
pas un orage, pas une scission, pas d'échantillon,
rien de tout celaaaa...
Il n'y a pas de terminus, pas d'arrêt, ni pointillé,
pas de mots assez puissants, pas d'engrenage, de mauvais sang,
pas d'hésitation, ni rêve, ni fiction,
Rien de tout celaaaaa...
Puisqu'il n'y aaaa que nous, puisqu'il n'y aaaa que nous, rien que nous au mooooonde...
Puisqu'il ny aaaaa que nous, puisqu'il n'y aaaaaa que nous, rien que toi et moiiiiii...
Puisqu'il n'y aaaa que nous, puisqu'il n'y aaaa que nous, rien que nous au mooooonde...
Puisqu'il ny aaaaa que nous, puisqu'il n'y aaaaaa que nous, rien que toi et moiiiiii...
Il n'y a qu'à fermer les yeux pas trop longtemps pour être sûre
De n'pas trop s'éloigner des traits, des envergures, de ta figure
Il n'y a qu'à se serrer fort et dire encore...
Rien que toi et moiiii
Puisqu'il n'y aaaa que nous, puisqu'il n'y aaaa que nous, rien que nous au mooooonde...
Puisqu'il ny aaaaa que nous, puisqu'il n'y aaaaaa que nous, rien que toi et moiiiiii...
Puisqu'il n'y aaaa que nous, puisqu'il n'y aaaa que nous, rien que nous au mooooonde...
Puisqu'il ny aaaaa que nous, puisqu'il n'y aaaaaa que nous, rien que toi et moiiiiii... [/i]
Si quelqu'un m'a compris c'est que je n'ai pas été clair.