[Pixar] Les Indestructibles

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Modérateur: Amrith Zêta

[Pixar] Les Indestructibles

Messagepar N°6 sur 21 Déc 2004 23:23

C'est n'importe quoi les gens, vous n'avez même pas fait de topic sur [b]Les Indestructibles[/b] durant mon absence, bande d'incapables ! Je suis outré, je tiens à vous le dire ! En plus vous me mettez dans une position délicate, me voilà en train d'ouvrir un topic sur un film sorti il y a déjà quelques semaines ! Mais je n'imagine même pas le forum continuer sans un topic digne de ce nom sur ce merveilleux film, alors tant pis, et puis bon, il y a tellement à dire...

Titre original : [b]The Incredibles[/b]
Réalisé par : Brad Bird ("Le Géant de fer")
Genre : Animation

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/23/97/18391270.jpg[/img]

Le pitch : [i]Bob Paar était jadis l'un des plus grands super-héros de la planète. Tout le monde connaissait "Mr. Indestructible", le héros qui, chaque jour, sauvait des centaines de vies et combattait le mal. Mais aujourd'hui, Mr. Indestructible est un petit expert en assurances qui n'affronte plus que l'ennui et un tour de taille en constante augmentation.
Contraint de raccrocher son super costume quinze ans plus tôt à la suite d'une série de lois ineptes, Bob et sa femme, Hélène, ex-Elastigirl, sont rentrés dans le rang et s'efforcent de mener une vie normale avec leurs trois enfants.
Rongeant son frein, rêvant de repasser à l'action, Bob bondit sur l'occasion lorsqu'une mystérieuse convocation l'appelle sur une île lointaine pour une mission top-secret. Il va découvrir que derrière cette alléchante proposition, se cache un génie malfaisant avide de vengeance et de destruction.[/i]

:arrow: Source : [url=http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=53096.html][u]Allocine[/u][/url]

:arrow: [url=http://www.disney.fr/FilmsDisney/lesindestructibles/intro.html][u]Site officiel[/u][/url]
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N°6
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Messagepar N°6 sur 21 Déc 2004 23:25

Et voilà ma review :

A chaque fois qu’un nouveau Pixar sort sur les écrans, la question fatidique se pose : sera t-il meilleur que le précédent ? C’est un qu’un petit miracle se produit systématiquement : tandis que l’on était persuadé que le dernier Pixar en date était un chef d’œuvre ultime, qu’on était convaincu qu’il ne serait plus possible de faire encore plus fort, eh bien le suivant brise nos illusions et se révèle être un chef d’œuvre encore supérieur. A force, on devrait être habitué. Et pourtant, nous ne sommes que des êtres humains, et il faut bien avouer qu’après un film aussi réussi que « Le Monde de Nemo », on pensait qu’on avait enfin vu la perfection signée Pixar. Pour notre défense, qui aurait pu penser autrement ? Etant donné la beauté visuelle de Nemo, l’intelligence et la force de son histoire, l’habileté d’écriture de ses personnages et surtout le foisonnement de trouvailles, de créativité et de gags du film, n’importe qui serait tombé dans le piège et aurait battu le pavé en annonçant haut et fort que ça y est, le cinéma d’animation avait trouvé son maître ultime. Dommage, le nouvel opus de la firme de Steve Jobs et John Lasseter, « Les Indestructibles », se révèle être encore meilleur. Essaie encore. On ne pouvait pas, esprits étroits que nous sommes, imaginer plus fort, mais Lasseter et son équipe eux l’on pu, et « Les Indestructibles » vient prouver que décidément, les gars de chez Pixar ont vraiment beaucoup, beaucoup de talent.

Ce tour de force, « Les Indestructibles » le réussit en fait grâce à une histoire qui sait s’éloigner des prémisses des précédentes œuvres Pixar, dans une certaine mesure : plus de jouets parlants, de montres poilus ou de poissons couards, cette fois ce sont les humains eux-mêmes qui tiennent la vedette. Ce n’est donc pas tant que le film est meilleur que les précédents mais qu’il sait suffisamment innover et varier sur ceux-ci. Ainsi, aujourd’hui c’est le cinéma de super-héros auquel s’attaque Pixar, à travers les aventures de M. Indestructible et sa petite famille, aux prises avec un mégalomane (Syndrome), jaloux de leurs super-pouvoirs et qui veut mettre le monde à ses genoux. Fort parfum de Superman, Batman et X-Men pour ce film donc, qui s’approprie le genre comme si de rien n’était et le porte à des sommets rarement atteints jusqu’alors. Bien sûr, Pixar étant Pixar, c’est une comédie qu’ils nous ont fignolé, mais pas un pastiche (contrairement aux intentions derrière le Buzz l’éclair des « Toy Story »). A la différence d’un « Shrek » qui tournait en dérision les contes de fées de notre enfance, « Les Indestructibles » reprend le thème du super-héros à son compte et l’adapte à l’esprit Pixar pour une aventure qui n’a rien à envier au premier « Spiderman » venu, même si l’élément comique reste évidemment présent. Le film s’approprie les codes du genre, et introduit une certaine dose de second degré dans ces super-aventures, mais pas plus qu’un épisode de « Lois & Clark », c’est à dire qu’on s’amuse un peu avec le mythe, en explorant des facettes inédites des sauveurs du monde (qui assument un boulot chiantissime dans la journée, doivent faire manger les marmots en évitant que les super-pouvoirs de ceux-ci ne détruisent la maisonnée, doivent repriser un trou pas très saillant sur leur costume, etc.), en tournant gentiment en dérision certains éléments propres au super-héros (l’hilarante séquence des dangers relatifs au port de la cape), mais l’aura des super-héros restent intacts et le scénario très sérieux quand il s’agit de sauver le monde. La déconne, c’est chouette, mais y a pas que ça dans la vie.

Ainsi, plutôt que d’être une farce comme chez l’ogre vert de Dreamworks, on a affaire ici plutôt à une comédie dramatique, qui sait équilibrer les deux éléments, qui démarre sur des chapeaux de roue comiques mais qui se poursuit subtilement en abordant des questions pas si folichonnes que ça. Car les super-héros ont été mis à la retraite anticipée par un public las de leurs destructions quotidiennes et surtout exécrant la différence, trame qui permet de faire poindre le thème principal du film : le droit à la différence, et la pression exercée par la société pour s’assimiler, effacer ses différences et faire comme tout le monde. Où intégration devient synonyme d’assimilation… Un temps résolu à se plier à la vindicte populaire et sagement installé dans une proprette banlieue tout ce qu’il y a de plus américaine, M. Indestructible ne pourra toutefois longtemps résister à l’appel de la nature, et c’est clandestinement qu’il part le soir avec son meilleur poteau, Frozone, sauver des victimes innocentes d’un immeuble en feu, prétextant à sa moitié qu’il part faire un bowling, occupation visée bien comme il faut par la société. De même pour les deux enfants du couple, eux-mêmes dotés de super-pouvoirs : pas question de les exhiber, ils doivent faire comme tout le monde à l’école, se fondre dans la masse, quitte à se rendre invisible comme le fait littéralement la fille indestructible. Après tout, tout le monde est exceptionnel… Sauf qu’à ce compte-là, plus personne ne l’est, comme le dit si bien M. Indestructible, qui sautera sur la première occasion venue de rendosser son costume de sauveur de l’univers. Et ainsi le film de nous entraîner le long des pentes tourmentées d’une aventure riche en action dont le maître mot est : ne pas avoir honte de qui on est, brandir sa différence et accepter celle des autres. Et l’air de rien cette thématique est subtilement et adroitement développée, au gré d’une aventure qui sait aussi être plus prosaïque et tout simplement divertissante.

Car c’est aussi à James Bond que l’on pense, en découvrant Edna, la Q des supers-héros (et hilarant second rôle, d’ailleurs, comme le boss de M. Indestructible), en écoutant l’excellent score de Marco Beltrami ou en s’aventurant sur cette île perdue abritant une base secrète et un fou prêt à tout pour dominer le monde. Sa base se cache dans un volcan, d’où il fait décoller une fusée abritant un robot destructeur, bénéficiant des services d’une armée de mercenaires et d’une jolie et machiavélique assistante. Eh oui, comme pourrait le dire le commander Bond lui-même, « On ne vit que deux fois »… Si donc vous vous étiez demandé, un dimanche après-midi pluvieux propice à la réflexion cinéphilique, ce qu’un cross-over entre X-Men et James Bond pourrait donner, et bien réjouissez-vous, la réponse vous est donnée aujourd’hui, et de manière éblouissante s’il vous plaît (on pense aussi par moments aux « Sentinelles de l’air » d’ailleurs). Car l’action n’a rien à envier à un film live, les courses-poursuites et affrontements en tout genre sont brillants, le tout dans un décor numérique en 3-D magnifique, surtout sur cette splendide île tropicale si bien rendue par l’infographie, où l’on ne sait plus trop bien si l’on doit applaudir les prouesses pyrotechniques ou la beauté suprême d’une feuille balancée par le vent… C’est presque un lieu commun aujourd’hui de féliciter les artistes de chez Pixar pour la beauté de leurs images, mais quand même, glorifions les encore, leurs images se font toujours plus crédibles, plus belles, plus folles. Plus inspirées aussi, puisque le film se déroule dans un univers rétro-futuriste très fifties, un peu comme le Gotham de Bruce Wayne fait très années 30, et pour cela il faut sans doute congratuler le réalisateur, (Brad Bird), déjà à l’origine du très beau « Robot géant », qui prenait place dans un univers du même tonneau (d’ailleurs on pourrait s’interroger sur la fascination de certains artistes hollywoodiens sur le rétro-futurisme et les aventures calquées sur les serials d’antan, mais on y reviendra lorsque « Skycaptain & The World of Tomorrow » sortira enfin sur nos écrans…).

En un mot, « Les Indestructibles » est un film parfait, drôle, émouvant, intelligent, qui s’offre le luxe de remettre en cause le dogme actuel sur le droit à la différence, qui se révèle être en réalité le plus sûr moyen de nier cette différence et faire rentrer tout le monde dans le rang. Le film est une ode à la vraie différence, à la vraie acceptation de l’autre, pas seulement s’il se conduit comme le complaisant indien qu’il est en voulant bien laisser tomber ses habitudes barbares et devenir un gentil wasp de service, mais bien aussi s’il décide de rester fidèle à son identité originelle, que celle-ci se définisse par des super-pouvoirs… ou son origine culturelle, ethnique, etc. (maman indestructible à ses enfants, leur enjoignant de porter un masque en même temps que leur costume : ‘votre identité est ce que vous avez de plus précieux’)… Débat ô combien d’actualité, n’est-ce pas ? Et ainsi le film de s’aventurer sur un terrain beaucoup moins enfantin que ses prédécesseurs, de faire mourir certains de ses personnages ( re maman indestructible à ses enfants : ‘les méchants ne sont pas comme dans les films, ils n’hésiteront pas à vous tuer’). On le voit, l’élément familial du film est destiné à faire passer quelques messages bien sentis, et révèle une volonté pédagogique pas du tout déshonorante mais qui ferait plutôt penser aux métrages Disney de la grande époque. Car c’est ce qu’est devenu Pixar de nos jours : la nouvelle usine à rêves, le nouveau refuge des génies de l’animation, celui qui fait rêver les tout petits… et les plus grands, car nous sommes dans une nouvelle ère, le cinéma d’animation a évolué, gagnant en intelligence et en pertinence. Du moins chez Pixar. Et là, question fébrile : pourront-ils faire encore plus fort la prochaine fois ??!


Bref ce film est génial, honte à vous pour ne pas en avoir parlé plus tôt !!
Last edited by N°6 on 22 Déc 2004 3:46, edited 1 time in total.
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Messagepar Little.alien sur 21 Déc 2004 23:56

Tu sais pourquoi je n'ai pas ouvert ce topic ?
Parce que je savais que tu aurais une immense satisfaction en ouvrant ce topic et en nous faisant une belle review bien longue de ce superbe film ;)
(Je m'en tire bien là, ça va ?? :D)

J'ai pas encore lu, mais par contre j'ai vu le film, et c'est vrai qu'il est vraiment très bon, et la qualité est vraiment parfaite, les techniques sont de plus en plus pointues et ça se sent.
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Messagepar N°6 sur 22 Déc 2004 0:02

Tsssss, j'te juuuure... c'est gros comme une maison, mais qu'est-ce que je peux bien dire, je vous le demande ! Acquittée va, mais c'est bien parce que c'est toi ! :wink: Les autres, au pilori !
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Messagepar Guigui sur 24 Déc 2004 11:51

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Messagepar scisciula sur 11 Jan 2005 12:18

c'etait un peu long au debut j'ai trouve : l'action a mis du temps a venir, mais je me suis amusee quand meme, hehe. c'etait pas le dessin anime du scecle malgre toute la pub qu'ils font autour de celui-ci, mais j'ai passe un bon moment :P
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