par N°6 sur 01 Jui 2011 23:31
[b]The Tree of Life[/b] : S'il fallait juger et récompenser les films en fonction de leurs intentions, alors moi-aussi j'aurais donner sans hésiter la palme au nouveau Malick, rien à redire de ce point de vue là. Tout le problème est dans l'exécution d'un film durant les deux tiers duquel je me suis profondément emmerdé, disons les mots. Là où LA LIGNE ROUGE réussissait parfaitement à jeter un regard contemplatif sur le monde, à s'interroger sur le sens de la vie, la tragédie de la mort, etc., THE TREE OF LIFE échoue dans les grandes largeurs. Peu inspiré, écrasé peut-être par l'ambition un peu malade du film, Malick n'arrive pas du tout à recréer l'atmosphère poétique, élégiaque et mélancolique qu'il cherche pourtant à susciter.
Il essaye pourtant très très fort, on voit bien où il veut en venir, mais non, les scènes de Sean Penn sont juste chiantes, tandis que le segment métaphysique à la 2001 est mal foutue. Là où Kubrick avait parfaitement réussi (et pas que dans 2001) à provoquer l'hypnose et la transe du spectateur en créant des plans et des séquences jamais chiantes mais au contraire magiques, Malick foire tout : la musique est trop pompier, les images pas particulièrement stupéfiantes ou sublimes, il n'arrive même pas à créer un "sense of wonder" à la vue des galaxies tournant majestueusement dans l'univers, un comble.
Le film est plus prenant quand l'histoire décolle un peu avec la relation entre papa Pitt et ses fistons, pourtant je n'ai pas l'impression que ce soit le manque d'éléments narratifs qui handicape vraiment le film. Plutôt l'échec du réalisateur à transmettre les émotions et les impressions d'une vie, à communiquer au spectateur l'émerveillement et la grandeur effrayante de l'univers et de la vie, à faire la somme d'une existence et de l'Existence. Pas évident comme tâche, mais hey personne ne l'a forcé à faire son film. Peut-être est-ce un film que l'on peut mieux apprécier à 70 balais, et quand on est chrétien ou au moins croyant (américain ?), who knows. Résultat en tout cas, c'est comme si on passait 2h à regarder poliment, de loin, les méditations intérieures d'un total étranger. Pas folichon.
Si quelqu'un m'a compris c'est que je n'ai pas été clair.