[quote="Fox16"]J'en parle régulièrement sur LVEI mais je le répète ici : Médium est la meilleure série que j'ai jamais vu depuis 2002 (depuis X-Files).
Le fait que j'ai accroché à la série et à tous ces personnages est étonnant.
[/quote]
En revanche, si on compare Medium aux séries qui sont apparues depuis le début de X-Files, c'est une autre paire de manche.
Mais même en prenant 2002 comme point de départ, j'ai vraiment du mal à être d'accord avec une telle comparaison
. Ceci dit, voilà un bel enthousiasme.
Le système d'écriture de la série se précise avec cette seconde saison.
[b]Pour en finir...[/b]
Mais avant d'en parler, je voudrais revenir une dernière fois sur la peine capitale, qui a été mise en question dans cette série. Si je rejoins généralement les idées de N°6 sur la série, il n'en reste pas moins que les prises de position suce sujet constituent une tache dansla trajectoire de Medium. Que les américains y soient favorables, qu'Allison assaillie par ses cauchemard le soit aussi, ne sont pas des arguments. Une série qui dépeint un certain discours sur la société marque un point de vue, une vision (oh le jeu de mot , yeah). Il y a des films américains qui condament la peine capitale avec une force inouïe. Des séries policières américaines sont beaucoup plus nuancées. Quand on voit dans la première saison deux épisodes la défendre en tout état de cause, il n'y a plus à tergiverser: oui, Medium est une série extrèmement conservatrice sur ce point de vue. L'homme qui se fait remplacer par un autre pour être exécuté est un cas extrème: non seulement c'est une pourriture, mais en plus le salaud a voulu échappé au sort que la justice lui a infligé ! C'est en substance le discours, et le sourire limite carnassier d'Allison en dit long, de même que la justification accordé à Scanlon de falsifier des preuves dans ce but.
Le tout est d'admettre que Medium a défendu l'indéfendable.
On objectera à raison que c'est une tendance lourde dans les séries où le point de vue est celui de l'équipe du procureur.
Maintenant, force est de constater que la seconde saison ne se focalise plus là-dessus, et c'est une bonne chose.
[b]La seconde saison:[/b]
La série donne lieu a des entrées en matière mémorables. Quand Patricia Arquette "colorisée" chante "I Will survive" en dansant et marchant dans un décor virtuel où elle décoche des coups de pieds à des notes de musiques et des Clefs de Sol, on ne peut que saluer la performance, et de l'actrice, et du réalisateur, et de l'idée scénaristique.
Seulement cet exemple d'originalité extrèmement tordue dans les visions pose la question suivante: quel est le but de Medium ? Plus les épisodes avancent, plus le sujet semble se centrer sur une chose: Allison doit décoder l'embrouillamini de ses visions. A ce niveau, le décodage devient la trame scénaristique, un gimmick, posant sans cesse la question: mais comment tout cela va-t-il devenir cohérent ?
Ca pourrait être intéressant si cela ne devenait pas complètement envahissant, jusqu'à effacer les seconds rôles que la série a intelligemment mis en place (Scanlon, l'avocat, etc...). A force de tourner sur cet épicentre, où le scénario doit inventer à chaque fois un système de vision plus tordue, ça risque de tourner en rond et de venir rapidement ennuyeux.
[b]Les atouts:[/b]
Les atouts ne se limitent pas aux atours de Patricia arquette (second jeu de mot, yeah), qui est réellement phénoménale.
Son mari est le personnage central qui lui fait miroir, et on se prend à plaindre ou à admirer un homme qui se fait régulièrement réveiller par les cauchemards de sa femme, avec un stoïcisme bluffant. Les réparties sont drôles, les dialogues savoureux entre eux. On pourrait en écrire des tonnes, mais si le cahier des charges pour les scénaristes est de sortir une bulle à chaque épisode, c'est réussi avec une constance et une cohérence remarquable.
L'extraordinaire force de cette série n'est pas dans les visions ou les enquêtes, mais dans cette relation complexe, approfondie, qui fait que "Medium" a compri une chose fondamentale: le sens de l'humour est primordiale, même dans une série dramatique. Le sens de l'humour est la vraie réussite de Medium.
Et puis, comment ne pas s'attacher indéfectiblement à des personnages qui boivent de la bière tous les soirs ? La bière est une des héroïnes de Medium: qu'on se le dise !
[b]Un coup de maître:[/b]
L'épisode "J'ai épousé une télépathe" relève de la haute maestria. Il incarne ce que Medium fait de mieux.
Notons que ce n'est pas le fruit du hasard: le scénario est signé René Echevarria, un gage de qualité complet.
La série dans la série qu'il imagine pourrait en soi faire l'objet d'une série indépendante et extrèmement drôle, hors de Medium. C'est un véritable tour de force. D'autre part, la mise en abyme est totalement pertinente avec la comparaison avec le couple singulier des Dubois.
Ici le système de vision ne phagocyte pas l'intrigue, et c'est un véritable plaidoyer sur l'abnégation, la rédemption, qui nous est livré de manière profondément émouvante, chose rare dans la série. Ce n'est pas le seul cas, mais celui-ci dépasse tous les autres, alliant complexité du sujet, mise en abyme avec l'excellentissime idée de série dans la série, émotion et humour.
Episode intéressant aussi avec cette âme qui cherche des proies à intervalles régulier dans le temps (un effet "tooms" ?), épisode plus classique aussi. L'amorce d'une mythologie ? Cette série n'en a pas vraiment besoin, hormis la récurrence des personnages et de leurs spécificités. A voir.
Compte tenue de ses contradictions, la série Medium ne me paraît pas du coup être entièrement à la hauteur de son potentiel très large.
L'agent Squeulit pensait qu'il s'agissait en fait d'une pierre de forme triangulaire