[quote="N°6"]
Je n'ai malheureusement pas le temps de m'exprimer comme je le voudrais sur "MediuM", mais classer cette série aux côtés de la meute de séries policières qui nous agresse depuis quelques années... je m'insurge. MediuM n'a pas grand-chose à voir avec "Les Experts" et ses succédanés, que ce soit dans ses scripts ou dans sa mise en scène, et si l'élément policier de la série suffit à la classer dans ce genre, alors autant y ranger aussi X-files. MediuM comprend des éléments policiers et fantastiques, pourtant le thème central de la série est Allison et sa famille, voire la Famille en tant qu'institution, scénarisant son ballotage et ses tensions au sein d'une société schizo qui perd régulièrement la tête. C'est la ligne de faille (la même que celle de "MillenniuM" à ses débuts) d'une série qui pour le coup a quelque chose à dire, et qui, mais là c'est un avis plus subjectif, le dit bien.[/quote]
Ne t'insurge point, N°6 !
Ce que je disais ne constituait une échelle de qualité. Mon propos est simplement de dire que la figure de l'autopsie est devenue si récurrente qu'elle conduit à des extrémités comme [b]Bones[/b].
Il n'est pas possible cependant d'ignorer que les séries policières, par besoin de renouvellement de point de vue, essaient de se distinguer par des angles qui ne sont plus strictement policiers. De ce point de vue, [b]Les Experts[/b], objectivement, restent dans une logique purement policière, même si l'insistance sur le rôle de la science est prépondérant. Cette série reste pour le coup dans le cadre d'une médecine légale poussée à l'extrème (autre forme d'autopsie ultime).
On ne peut pas en dire autant d'une série comme [b]Numbers[/b], par exemple. Ici, c'est une discipline étrangère qui vient s'immiscer dans le corpus policier: soit les mathématiques. Je ne serais absolument pas étonné d'apprendre que ce type de collaboration existe, quel que soit le pays. Mais en faire une solution miracle comme dans [b]Numbers[/b] ne suffit pas à en faire une série inoubliable.
Autre déclinaison de la variété de collaborations policières: les mediums. Avec Allyson Dubois, on a à faire à une série "tirée d'une histoire vraie" avec une vraie consultante. La référenciation au "réel" est ancré dans la réalité du personnage, même si le nombre d'épisodes donne à penser que la question est plutôt d'ordre marketting. Le propos est beaucoup plus dense dans cette série, et la réalisation bien plus imaginative. Même si l'aspect de plus en plus conservateur sadique me gêne vraiment.
Mais au moins, il y a un fond.
(et puis comment ne pas apprécier ce couple amateur de binouze... )
Là où je ne suis pas d'accord, c'est dans ta comparaison avec [b]X-Files[/b]. Les agents Mulder et Scully sont les relégués d'un police fédérale qui enquêtent sur des affaires relevant de la SF et du fantastique. A un tel point que l'aspect policier devient vraiment un prétexte, le FBI étant avant tout une métaphore du pouvoir de l'état muselant une conspiration internationale et intergalactique
.
Dans [b]Medium[/b], toutes les intrigues sont policières, et si l'approche en est fantastique, cela se focalise (et c'est tant mieux et bien vu) sur les difficultés à vivre le don mediumnique dans une société effectivement montré comme déboussolée.
Une approche autrement plus complexe que [b]Bones[/b]. Autrement plus complexe que [b]Numbers[/b].
Il semblerait que des séries des années 90 comme ou [b]Law and Order[/b] ou [b]NYPD Blue[/b] ont tellement bien balayé le spectre des angoisses de la police et du fonctionnement de la justice, qu'il est assez difficile d'inspecter le monde de la police sans la nécessité d'une accroche précisément extérieure au monde du polar.
Je trouve bien plus de nouveautés dans une série qui a été stoppée, [b]Boomtown[/b] (qui repasse actuellement sur F3 tous les mardi soirs), que dans la "meute" des séries policières du moment. Sans doute parce que la tristesse du propos est sous-tendu par une générosité du regard, qui est assez unique dans son genre (je veux dire dans une telle extrémité, car la série est fondée sur l'empathie totale envers les personnages), et surtout parce qu'il y a une approche scénaristique qui crée un concept visuel tout à fait à part. Ce soin apporté à l'inventivité de la forme fait cruellement défaut aux séries policières qui se cherchent un angle "original" pour appréhender le polar.
Les séries policières peuvent trouver leur originalité dans l'univers qui leur est circonscrit, sans recourir à des artifices exagérés.
L'agent Squeulit pensait qu'il s'agissait en fait d'une pierre de forme triangulaire