Petite review globale pas vraiment spoiler, après une seule vision rapide de la série.
s1: Le monde de The Shield est présenté, avec les magouilles de la Strike Team, les ambitions politiques de Aceveda, les quarties pauvres de Los Angeles... La question morale centrale de la supposée superiorité morale de l'autorité et des limites de l'acceptable pour assurer la sécurité est posée à travers les alliances de Vic et Aceveda qui se font et se défont. Toutes les bases de la série sont posées dès la s1, ce qui suit c'est des variations de narratives sur des thèmes très proches. Tout cela sur fond de guerres interminables de gangs dans un labyrinthe de pâtés de maisons, illustrant un malaise propre à l'urbanisation de plus en plus extrême.
s2: Dans la lancée immédiate de la s1. On se surprend d'apprécier l'efficacité de la Strike Team malgré le fait que ce soit des flics bien pourris.
s3: Juste quand les situations risquaient de devenir répétitives, la série opère un changement progressif. Les personnages dépassent les stéréotypes (flics détestables mais efficaces ou politiciens naïfs corrompus par le pouvoir) pour devenir des personnages à part entière qui sont de plus en plus le coeur des intrigues. L'univers des gangs, le L.A. urbain, tout cela ne sert que de toile de fond pour l'affrontement des personnages.
s4: Cette tendance devient évidente dans la s4. Changement de format total: une saison, un antagoniste principal, une guest star venue du cinéma, une enquête étalée sur toute la saison. Cette serialisation extrême donne un nouveau souffle à la série et lui permet d'atteindre des sommets d'intensité.
s5: Si la s4 était le coup d'essai, la s5 est le coup de maître! The Shield devient ce que 24 aurait dû être: des affrontements personnels dans des situations extrêmes qui arrive à se tordre en des situations encore plus extrêmes, avec un final poignant. On déplore un Aceveda moins présent et des crimes de gangs de plus en plus invraisemblables (The Shield n'échappe pas au procédé choc par la surenchère).
s6: Le niveau baisse pas avec cette saison. Alors qu'au 606 on pense que la série pourrait bien se finir avec la s6, les choses se compliquent encore plus très rapidement. The Shield est une série où on n'oublie pas ce qui s'est passé auparavant, le fait de voir des personnages, des situations et des (mé)faits a priori bouclés dans le passé resurgir en force procure un grand plaisir. La pression sur la Strike Team, les exploits de contorsionnistes, le glaive qui menace de tomber à n'importe quel moment, tout devient insupportable!
Bref, une excellente série qui sait se renouveller, qui sait engager le spectateur sans verser dans le spectacle creux, mais qui (à l'image de OZ) fait bien de mettre un point final afin de pas s'éterniser.
On peut difficilement penser que l'issue de la Strike Team sera autre que sa destruction.
Voilà tout ce que m'a inspiré la vision de la s6. J'attaque la s7!