[M6] THE 4400

De X-Files à Neon Genesis Evangelion en passant par Baywatch !

Modérateur: Amrith Zêta

[M6] THE 4400

Messagepar Guigui sur 14 Oct 2004 17:48

[img]http://www.seriesmax.com/images/photos/4400.jpg[/img]

[b]L'histoire[/b] de cette nouvelle série reprend là où habituellement les rencontres du troisième type s’arrêtent, puisque 4400 personnes disparues de longue date réapparaissent soudain en même temps sans avoir pris une ride. " [i]Ils ne savent pas ce qui leur est arrivé, qui ou quoi est responsable, et désormais, ils doivent reconstituer leur vie [/i]" dit le producteur exécutif René [b]Echevarria [/b](Dark Angel) dans une interview. [i]'C’est un mélange entre une série SF et une sitcom, ainsi, il y en a pour tous les goûts'[/i].

Ryland (Peter Coyote) dirige le bureau régional d’une agence gouvernementale qui a pour but de surveiller ces 4400 personnes après que l’une d’entre elles ait commis un meurtre et que d’autres aient commencé à montrer des pouvoirs inexpliqués. On pourra voir aussi, dans The 4400, Joel Gretsch (Taken) dans le rôle de Tom, un agent gouvernemental qui découvre un lien entre son jeune fils dans le coma et le retour des 4400 disparus. Jacqueline McKenzie joue Diana, une chercheuse en biologie médicale qui fait équipe avec Tom. Michael Moriarty, qui a lui aussi joué dans Taken, joue ici le rôle de Orson, l’un de ceux qui ont récemment reparu et qui est totalement perdu face a ce qui est advenu à sa famille durant ces 25 dernières années qu’il a passé... ailleurs.

"[i]Au depart, la série devait être hebdomadaire, ce qui est toujours envisageable si les téléspectateurs n’accrochent pas[/i]", explique Echevarria, qui a aussi écrit pour et produit Star Trek : Deep Space Nine. « [i]Le défi était de faire une mini-série de 6 heures qui mène à une conclusion satisfaisante, et qui, en même temps, laisse la possibilité de continuer en laissant des questions en suspend, si on en voit l’intérêt. [/i]»

[size=75]source : Mad avec www.seriesmax.com[/size]

La série débarque bientôt sur M6, on vous parlera un peu plus dans les prochains SERIES MAX :)
Last edited by Guigui on 04 Fev 2005 23:33, edited 2 times in total.
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Messagepar LeMartien sur 14 Oct 2004 18:59

Echevarria est aussi derrière Now and Again donc je fus intéressé encore plus :p

La série est très bien foutue ! ON abandonne assez vite les clichés qui auraient pu apparaitre pour se concentrer sur ces enlevés ! Sur les 5 épisodes (le pilote contient deux parties), seul une petite perte de vitesse dans les 3 et 4 est remarquée !
Coté positif, les SFX sont minines, donc tout joue sur l'ambiance et les personnages. Les MOTW sont là mais les scénarii sont assez adroits pour qu'on s'intéresse davantage à eux. Ce sont eux les monstres mais aussi eux les roles principaux.
Coté négatif : les deux agents sont des sous mulder et scully et font pales figures malgré leur chef joué par l'impec Peter Coyote.
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Messagepar steph42x sur 14 Oct 2004 19:11

ça m'a l'air très intéressant. J'ai cherché sur le net, voici le site web
[url]http://www.usanetwork.com/series/the4400/flash.htm[/url]

la bande annonce bloque à un moment, mais la featurette "behind the scene" marche. Allez jeter un coup d'oeil
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le mercredi 2 février sur M6

Messagepar Guigui sur 12 Jan 2005 17:26

La série débarque enfin [b]le mercredi 2 février sur M6[/b]... A découvrir donc ;)
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Messagepar sygbab sur 12 Jan 2005 17:39

Tiens, pour une fois je regarderais ma télé.
Il est seul contre le reste du monde, personne ne le comprend... Supportera-t-il cet isolement ?
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Messagepar Luder sur 12 Jan 2005 21:13

Elle débarque aussi sur la TSR, dès demain :)

Par contre, c'est à coup de trois épisodes ce jeudi et 3 épisodes jeudi prochain :evil: Enfin bon..

a++
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Messagepar Luder sur 28 Jan 2005 23:55

J'avais complètement oublié de vous dire ce que j'en avais pensé.

Alors, dans son ensemble c'est pas mal. On accroche bien à l'histoire et aux personnages. On ne voit pas le temps passer, ce qui est plutôt bon signe.

Par contre, il ne faut pas être trop regardant. C'est très faible sur beaucoup de points. Il y a un tas d'aspects qui ne sont pas traités et qui, de ce fait, enlève une bonne part de "crédibilité". Il fallait pouvoir caser toute l'histoire sur les 6 épisodes, mais dans ce cas, il aurait mieux vallut faire plus d'épisodes et aborder tous les aspects essentiels.

En bref, pas vraiment déçu, mais ça aurait pu être mieux.

a++
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Messagepar underhilldaisy sur 29 Jan 2005 10:37

mais il parait qu'ils vont en faire un saison 2 ....
*Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent*
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Messagepar N°6 sur 29 Jan 2005 11:09

Moi ce que je remarque surtout, c'est que le concept de cette série sent affreusement le réchauffé et qu'on arrête pourtant pas d'en parler, grâce à la pub monstre faite autour de cette série soi-disante 'événement'. Je me souviens de "The Visitor", une série fantastique datant de 1997 et qui traitait exactement du même sujet, si ce n'est que là ce n'était qu'un gars qui revenait sur Terre 50 ans après sans avoir pris une seule ride. Le plus drôle, c'est que cette série elle-même fut accusée à l'époque d'être un vulgaire plagiat, dans son cas un plagiat de X-Files. N'empêche que malgré la parenté indéniable avec X-files, et le fait que Roland Emmerich produisait (argh, oui je sais), eh ben la série était très sympa, intéressante parce que malgré ses prémisses, elle ne partait pas tjrs dans la direction à laquelle on se serait attendu et réussissait l'exploit de proposer des scenarii intéressants. Et puis, John Corbett était le héros de cette série, et Corbett est un excellent acteur, comme ont pu *enfin* le remarquer les téléspectateurs grâce à "Sex & The City", et ajoute une bonne dose d'intérêt à cette série décidément surprenante.

Bref, "The 4400", the série 'événement', elle démarre la course handicapée par un concept qui n'a vraiment rien d'événementiel, et devra courir vite si elle veut échapper à l'ombre du "Visitor"... 8)

[img]http://www.john-corbett.com/pubstills/visitor/promo8.jpg[/img]
Si quelqu'un m'a compris c'est que je n'ai pas été clair.
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HEP !

Messagepar Guigui sur 29 Jan 2005 11:49

[quote="underhilldaisy"]mais il parait qu'ils vont en faire un saison 2 ....[/quote]
Oui une saison de 13 épisodes :)

[quote]Le plus drôle, c'est que cette série elle-même fut accusée à l'époque d'être un vulgaire plagiat, dans son cas un plagiat de X-Files. N'empêche que malgré la parenté indéniable avec X-files, et le fait que Roland Emmerich produisait (argh, oui je sais), eh ben la série était très sympa[/quote]
Je n'aime jamais les séries qui n'existent que parce qu'une chaîne a décidé d'avoir son "machin-like" (ici c'est X-FILES)... J'ai jamais aimé Le Caméléon et d'autres séries de la "trilogie" aussi pour ça. En tout cas, avoir [b]Steve Railsback[/b] dans son casting en militaire fou furieux n'était pas un choix innocent de la part des producteurs de THE VISITOR, faut pas déconner :D

THE 4400 je vois ça comme si les X-MEN rencontraient les X-FILES, que du "X" je sais ;)
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Re: HEP !

Messagepar N°6 sur 29 Jan 2005 12:51

[quote="Guigui"]
Je n'aime jamais les séries qui n'existent que parce qu'une chaîne a décidé d'avoir son "machin-like" (ici c'est X-FILES)... J'ai jamais aimé Le Caméléon et d'autres séries de la "trilogie" aussi pour ça. En tout cas, avoir [b]Steve Railsback[/b] dans son casting en militaire fou furieux n'était pas un choix innocent de la part des producteurs de THE VISITOR, faut pas déconner :D
[/quote]

C'est sûr je te comprends, n'empêche, avec ce raisonnement tu t'interdis une aussi bonne série qu'a pu l'être "Le Caméléon" à ses débuts. Concernant "The Visitor", ma foi ça passait sur la Fox, le vendredi soir... Donc oui évidemment la série a été produite pour surfer sur le succès de X-Files, mais elle en representait quand même une variation intéressante. Pas pour la partie conspiration gouvernementale, qui respirait en effet trop son X-files, mais pour la partie John Corbett, qui était vraiment excellent dans des histoires assez originales (même si là aussi ça ressemblait pas mal au "Fugitif" à certains égards). Je suis le premier a hurler quand une série s'inspire trop ouvertement d'une autre, mais "The Visitor" était arrivé, dans une certaine mesure, à court-circuiter les basses motivations de ses producteurs pour devenir quelque chose d'intéressant. Et puis, je pourrais te citer la présence au générique d'Adam Baldwin, bien avant qu'il ne vienne officier dans X-files, mwhahahahaha :mrgreen: :wink:

Je souhaite que la même chose se produise pour "The 4400", mais je dois dire que ce qui m'énerve dans cette histoire c'est la quantité de pubs dont la série bénéficie, le côté 'événement' qu'on n'arrête pas de nous rabâcher et dont j'aimerais bien qu'on m'explique le pourquoi du comment. Parce que si c'est à cause de la présence de Francis Ford Coppola à la production, je vous rappelerai que le sieur Coppola était déjà producteur du *terrible* "First Wave", qui pour le coup s'inspirait laaaaaaargement de X-files (et qui était vraiment une série de merde, mais alors vraiment) !

PS : et puis, je pourrais te citer le cas de "L'Homme de nulle part", qui était lui-aussi inspiré de X-files (et du "Fugitif" lui-aussi héhé), et qui pourtant était une bonne série !
Si quelqu'un m'a compris c'est que je n'ai pas été clair.
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Messagepar Guigui sur 29 Jan 2005 20:45

Je voulais te répondre par un éventuel contre argument de ta part quele coup des séries à la fugitif version SF on avait eu pas mal de séries que tu as cité... De même que oui FIRST WAVE c'était aussi produit par Coppola et c'était vrai que c'était à chier... Voilà, tu as tout dis : continue comme ça et tu finiras par faire que de longs monologues sur les topics :D ;)
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Messagepar N°6 sur 30 Jan 2005 9:44

Euh, j'ai pas tout compris, mais j'ai cru détecter un foutage de gueule... 'foiré ! :mrgreen:

Mais ouais, on a déjà eu pas mal de "fugitif" version sf c'est sûr, mais bon, après faut voir si la série réussit à se démarquer de ses prémisses et se développe comme une série originale et/ou créative. Dans le cas de "4400" c'est pareil donc faut attendre de voir pour juger, mais ce qui m'énerve c'est toute la promo autour. Voilà, j'arrête là parce qu'après on va dire que je fais de longs monologues. :cry: :evil: :wink:
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Messagepar Guigui sur 30 Jan 2005 12:22

[quote="N°6"]Euh, j'ai pas tout compris, mais j'ai cru détecter un foutage de gueule... 'foiré ! :mrgreen: [/quote]
Ben ouais tout ce que je voulais dire pour signifier que les fugitif SF c'est facile et ça peut gonfler facile pour descendre THE VISITOR, tu l'as déjà dis dans ton message précédent. Mais que c'est vrai aussi que Coppola en producteur ça n'est pas forcément un gage de qualité... :p
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D.A.

Messagepar tonnerre de brest sur 02 Fev 2005 2:24

[quote]le producteur exécutif René Echevarria (Dark Angel) [/quote]

Pas la peine de m'en dire plus pour me convaincre: je serai devant ma télé (Guigui doit deviner pourquoi :aha: ).
L'agent Squeulit pensait qu'il s'agissait en fait d'une pierre de forme triangulaire
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Combien ?

Messagepar tonnerre de brest sur 02 Fev 2005 2:38

[quote]Mais que c'est vrai aussi que Coppola en producteur ça n'est pas forcément un gage de qualité... [/quote]

Je suis bien d'accord. Mais il ne faudrait pas en oublier que Coppola est un cinéaste démiurge, le seul comparable à Welles.
Ces deux derniers ont en commun le fait d'avoir réalisé des chef d'oeuvres qui feront parler d'eux dans 1000 ans, mais aussi la manie de s'autodétruire et d'avoir subi en contrepartie de leurs exigences impérieuses un revers des studios hollywoodiens (les films de Welles ont été remontés, le studio de Coppola revendu, etc...).
Coppola a signé au cinéma des films type "Grisham" particulièrement insipides: il faut se nourrir, et emmagasiner du fric pour de bonnes productions persos.
Je ne suis donc pas étonné qu'il ait produit de la daube pour la télévision: d'ailleurs j'ignorais qu'il avait produit pour la télé, comme quoi on en apprend tous les jours.
Sa présence au générique de 4400 ne peut pas en tout cas augurer un gage de qualité, mais peut aussi augurer un gage de talent gigantesque.
C'est bien en ça qu'il est imprévisible, le bougre.

Question, car j'ai échappé à la furie publicitaire autour de la série: combien d'épisodes comportent-elles, déjà ?
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Messagepar N°6 sur 02 Fev 2005 9:10

5 épisodes. Une 2e saison est envisagée. Quant à Coppola, je soupçonne que c'est son nom surtout qui aide une série à être lancée, mais qu'au-delà du pilote il n'a plus grand-chose à voir avec le show en question. Non, le plus intéressant avec cette série ce sont certains des scénaristes qui bossent dessus, qui sont des spécialistes du genre et qui ont déjà prouvé leurs capacités : Ira Steven Behr, Robert Hewitt Wolfe et René Echavarria, autant d'anciens de Star Trek.
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Re: Combien ?

Messagepar Guigui sur 02 Fev 2005 12:44

[quote="tonnerre de brest"]Je suis bien d'accord. Mais il ne faudrait pas en oublier que Coppola est un cinéaste démiurge, le seul comparable à Welles.[/quote]
Bien évidemment : personne n'a dis le contraire et ne le dira :)

[quote]Je ne suis donc pas étonné qu'il ait produit de la daube pour la télévision: d'ailleurs j'ignorais qu'il avait produit pour la télé, comme quoi on en apprend tous les jours.Question, car j'ai échappé à la furie publicitaire autour de la série: combien d'épisodes comportent-elles, déjà ?[/quote]
En voilà encore un qui n'a pas écouté l'émission de radio "SERIES MAX ON THE AIR" hier ;)
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Excellente surprise

Messagepar tonnerre de brest sur 03 Fev 2005 4:11

[quote]des spécialistes du genre et qui ont déjà prouvé leurs capacités : Ira Steven Behr, Robert Hewitt Wolfe et René Echavarria, autant d'anciens de Star Trek.[/quote]

Et de "Dark angel", N°6, pour Echevarria :wink: .

[quote]En voilà encore un qui n'a pas écouté l'émission de radio "SERIES MAX ON THE AIR" hier [/quote]

J'ai commencé à écouter le lien que tu as mis sur le topic, et ça s'annonce bien: mais je préfère t'en parler d'ici quelques jours, quand je l'aurai écouté à tête bien reposé :D !


[color=darkblue][size=150][b]The 4400:[/b][/size][/color]

Ces deux premiers épisodes m'ont assez enthousiasmé, je dois dire (il est où le "h" dans enthousiasmé ?). Le tout happe facilement, et l'accroche est excellente.

Einstein l'avait dit. Avec la relativité générale, le temps n'est plus ce qu'il était. L'expérience est connue: on prend deux jumeaux, on en envoit un faire un tour dans l'espace, il reviendra à peine plus âgé alors que son frangin sera devenu un vieillard.

Imaginer 4400 enlèvements et disparitions de personnes sur 60 ans, et faire revenir tout ce monde en une nuit est une idée au potentiel fascinant: comment ces personnes de générations différentes vont-ils vivre leur relation circonstancielle forcée ? Comment vont-ils s'adapter aux changements du monde ? Il aurait été intéressant de faire commencer les enlèvements bien avant, au moyen-âge, pourquoi pas ?
Mais déjà se dégage un substrat de situations personnelles très fort, et l'aspect émotionnel de la série émeut ou fait sourire, avec pertinence.

L'introduction arrache d'entrée l'adhésion. Passer d'un lieu à l'autre, d'une époque à l'autre, entre les enlèvements, avec une accélération de l'image suggère habilement la présence d'une force survolant les choses et brisant le miroir du temps, sans qu'elle ne soit représentée, comme un regard subjectif. OVNI ou Divinité ? Rien ne le dit vraiment, même si la référence à X-Files est suffisamment prédominante pour que la première option soit la plus probable.
Le secret est souvent dans le rythme. Aussitôt ces évènements évoqués, une nouvelle intrigue apparaît: celle de la comète fonçant droit sur la Terre, avec un brusque temps de suspension où l'humanité se raccroche à la vision des missiles atomiques s'envolant vers cette lumière menaçante.
Quelques conversations, quelques regards, et c'est tout "Deep Impact" qui se concentre en une scène, avec une force condensatrice prenante.

Cette lumière dans le ciel, ça ne vous a pas rappelé "L'Etoile Mystérieuse", d' Hergé :?: Les connaisseurs, vous avez intérêt.
Je m'appelle De Brest.
Tonnerre De Brest.
:wink:

Le scénario ne perd pas une seconde: voici la boule de lumière déposant ses passagers dans une sorte d'affolement général dont le seul but est de s'interrompre pour montrer l'impensable: une foule revenue avec à sa tête une petite fille comme guide ou assimilée: image superbe.

Le reste est à l'avenant. La clé de voûte scénaristique tient dans ce mystère permanent qui ne donne pas de réponse: pourquoi ? Quel dessein se cache derrière tout cela ? Pas de projet, de complot, rien de tout ça.
Non, le mot "dessein" me semble plus approprié.
Les 4400 se découvrent des pouvoirs, des affinités. Comme des "bodysnachers" inversés. Ils sont tout ce qu'il y a de plus humain, mais restent des énigmes à leurs propres yeux, et aux yeux du monde. Et ce double aspect est vraiment intéressant.
Le nombre de protagonistes multiplié par leurs interactions crée un réservoir d'intrigues fantastiques, sentimentales, psychologiques, invraissemblable: presque trop en fait. Les scénaristes devront avoir de la suite dans les idées.

Bien sûr plusieurs éléments sont convenus et cousus de fil blanc. Quand l'ado parle de la fille trop jeune pour lui avant son enlèvement, on sait déjà que lors de son retour elle aura rattrappé son âge. On se doute bien que la maltraitance raciste du soldat noir en Corée, parce qu'il veut vivre avec une blanche, renouera avec ce thème à notre époque. C'est d'ailleurs un bémol paradoxal que je donne à cette histoire: autant il est excellent de se rappeller la ségrégation qui a régné aux U.S.A., autant montrer une Amérique où le mélange semble monnaie courante est contraire à la réalité de ce pays. Mais passons, ce personnage et sa Lily sont particulièrement attachants, et énerverons les racistes de tous poils.

Les enquêteurs circulent et déblatèrent au milieu de ces "retrouvés" qui restent des "inconnus", et sans doute cette idée de groupe, de communauté contribue aussi à la réussite du tout: s'il y a des personnages principaux, ils n'ont de sens que par rapport à un ensemble d'interlocuteurs dont les histoires personnelles sont au moins, sinon plus, prenantes que celles des agents gouvernementaux. Cette multiplicité de protagoniste offre un disposifif de narration assez complexe et singulier.

Je soulignerai la réalisation que je trouve excellente, avec des courtes focales donnant une profondeur de champ étrangèrement inquiétante, et une utilisation du grand angle qui semble vouloir appuyer l'idée que le cours de l'histoire normale est réorienté vers quelque chose de plus étrange. Rajoutons-y des cadrages impeccables, des positions de caméra surprenantes (sous la table en verre, donnant l'impression que les objets volent, choix non innocent, bien sûr), un montage rythmé, et voilà une mise en scène de très bonne facture.

Et il est utile de rappeler que le très bon pilote et l'épisode suivants ont été réalisés par un français, Yves Simoneau. On ne va se priver d'un cocorico qui montre que les réalisateurs français peuvent faire dans la série de qualité.
A ceux qui lui en voudraient d'être le réalisateur du Napoléon de Clavier, je dirai que c'est avoir bien des cordes à son arc que de passer d'un registre tel à un autre, et que ce cinéaste a aussi fait des films, dont "Free Money", que je n'ai pas vu, mais dans lequel jouent, excusez du peu, Donald Sutherland, Charlie Sheen, et la talentueuse et charmante Mira Sorvino. A 60 ans, il sait tenir en haleine....

Maintenant il faut attendre que la série évolue pour se faire une idée plus précise, mais si ça continue comme ça, un très beau vaisseau vient de se poser sur le monde des Séries.
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Messagepar le savon à hélices sur 03 Fev 2005 10:06

4 400 = super x files ?

bon, les premières secondes rappellent fort un teaser de notre série préférée (enfin, la votre, la mienne c'est twin peaks) : une petite fille dans la forêt, une grande lueur, la petite fille disparait... j'ai cru revoir les premières minutes de "nous ne sommes pas seuls". sauf que... on remet ça avec un djiaï noir sous une tente. une jeune femme. un ado. un troupeau de chèvres... là je me suis dit "bon, si on nous fait 4 400 fois le coup de la grande lumière, ça risque d'être lassant !"

sauf que, on passe à autre chose : une météorite géante va percuter la terre. là,on frôle "armagueddon" (nb : la prochaine fois que quelqu'un me dit "je t'aime" par téléphone, je vais flipper grave : ça se traduit par : on va tous crever dans quelques minutes) mais la météorite change d'idée, et décide de se poser en douceur dans un coin perdu des états-unis (peu de risque qu'elle se pose dans la creuse ou le kalahari !), où elle prend l'apparence d'une boule à facette disco de la plus belle eau, avant d'exploser en déposant 4 400 personnes dont les quatre ramassés au début. au passage, personne ne s'émeut de la découverte d'une vie extra-terrestre qui se déplace en boules disco explosives, ou alors ils étainet au courant depuis longtemps...

bon, on parque les 4 400 quelques temps, ils ne se souviennent de rien sauf une petite fille qui est au courant de tout. et pis les avocats des familles réclamant leurs revenants, et comme le secret-défense et autres fariboles n'existent pas, on les relache dans la nature. et là commence le deuxième volet de l'histoire : après le prélude "extra-terrestre" on entre dans la phase "réinsertion des revenants". ben ouai, quoi, ces pauv' gens on les relache comme ça, avec une vague promesse d'aide pour retrouver un logement et un boulot, mais question suivi psychologique, par exemple, l'idée que revenir dans son milieu après avoir disparu pendant plusieurs années peut être légèrement perturbant n'effleure pas grand monde. là on sent qu'on est dans la thèse opposée de celle d'x-files: autant mulder et scully se heurtent à un gouvernement tout-puissant dissimulant les secrets et manipulant l'opinion publique, autant là les services assurent le strict mimimum : une petite quarantaine, et chacun rentre chez soi...

bon alors ça donne en vrac : le brave neg' qui retourne chez lui, mais c'est devenu une bretelle d'autoroute. la pauv' femme qui rentre chez elle mais son mec a refait sa vie et la fut à la porte sans autre forme de procès. au passage, notons la pertinence du propos : le mari, prévenu du retour de sa première femme, ne prend même pas la peine de prendre contact avec elle; la femme ne se demande pas pourquoi, rentre chez elle, le mari lui dit "ben non cocotte j'ai refait ma vie allez salut porte-toi bien" et s'en tire comme ça (sauf qu'après, ce salaud, qui est avocat, fait une assignation en justice pour qu'elle n'ait plus aucun droit envers sa famille, parce que bien sûr le droit américain a tout prévu depuis longtemps dans le cas des épouses enlevées par des extra-terrestres qui reviennent - et leur mari devenu bigame par la force des choses).

mais arrive le troisième acte : les 4 400, ben ils ne sont pas revenus de leur voyage tout à fait comme avant. par exemple la petite fille, ben elle devine l'avenir. comme on est un peu couillons, on ne nous l'a pas vraiment dit, mais on s'en doute un peu parce que à chaque scène où on la voit elle prend un air mystérieux pour annoncer que le gigot va brûler ou que ce soir sur TF1 y'aura une connerie (euh non, là ça serait trop facile : elle annonce des inondations, des décès...) et pis le djeune il a le pouvoir de ranimer les morts et de vampiriser les méchants par simple imposition des mains. un autre il fait tout exploser par la pensée (merci m. cronenberg pour son film "scanner" en 74) quand il est pas content. plus fort : la série transmet des pouvoirs magiques à qui la regarde : vers le milieu du second épisode, je devenais capable de deviner ce qui allait se passer dans chaque scène avant même que cela se produise. la pauv' femme est assise sur un banc, le pauv' neg' arrive. il a tronché sa grand-mère en 51, elle est enceinte mais on ne sait pas de qui... je vous laisse deviner la suite, cet avis tient lieu de faire-part.

pour mener l'enquête (enfin, enquête... tout le monde s'en fout un peu !) un genre de sous-mulder blond matiné de jack bauer (pour le look et le couple qui bat de l'aile) dont la soeur n'a pas été enlevé mais le fiston est dans le coma suite à l'enlèvement de son cousin, avec une sous-reyes (celle de la saison 8, pour le côté "je fous les pieds sans le plat et j'agite", ou de la saison 9 pour le côté pas très sympa). peter coyote joue un vague chef mais on sent qu'il ne maitrise rien...

bon, pour l'instant le bilan est moyen : bon pitch, mais traité par-dessous la jambe, situations est personnages à la fois prévisibles et bourrés d'invraisemblances... bref j'attend la suite avec impatience !
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4400, ou le dur problème de venir d'un autre temps

Messagepar zerosum sur 03 Fev 2005 12:09

Exceptionnel !

Rarement série n'aura été aussi en phase avec son sujet ! :) C'est proprement fascinant de voir ça : comment "l'inconscient d'un projet" se reflète aussi parfaitement dans l'oeuvre finie ! 8)

Alors pour ceux qui ne sauraient pas de quoi on parle, petit rappel :

L'histoire commence lorsque, en 2004, une étrange boule de lumière vient irradier le paysage audiovisuel américain. Immédiatement les regards s'émerveillent devant cet objet extraordinaire : les civiles, comme la presse bien sûr, qui se cherche aussitôt une petite phrase accrocheuse pour relayer l'évènement en bonne et due forme. Voila, c'était officiel : cet objet mystérieux venu d'ailleurs serait baptisé "la nouvelle série évènement". Puis la boule de lumière vient à se désintègrer pour laisser découvrir ce qu'elle dissimulait : "les 4400" avec, à leurs côtés, une poignée de scénaristes, producteurs et réalisateurs venus d'un autre temps. Portés disparus depuis au moins 10 ans, ces artisans des "4400" débarquent dans un monde qui leur est devenu totalement inconnu, et avec lequel ils ne parviennent plus à être en phase : l'étonnant monde des séries TV américaines. Et oui, les choses ont bien changé depuis 10 ans ! Avec horreur, ces artisans déboussolés et hébétés découvrent ainsi que la vague des XF-like relève aujourd'hui de l'antiquité... Ces séries autrefois dépouillées de la moindre trace d'originalité ont en effet cédé leur place aujourd'hui à une multitude de séries qui rivalisent chacunes à leur manière de pertinence, d'impertinence, d'esprit d'innovation et de démarquage, aussi bien au niveau de la construction narrative que dans la recherche du ton et de l'identité visuelle et sonore, le tout dans une grande quête d'originalité et de "personnalité"... Voici donc l'équipe des "4400" débarqués en plein milieu des années 2000, tout en étant restés convaincus au fond d'eux qu'ils étaient encore en plein coeur des années 90 ! La série suit donc le parcours forcément chaotique de ces artisans attardés. Sauront-ils se remettre "en phase" avec leur "nouvelle" époque d'ici la fin de la série ? Voici l'important questionnement formulé inconsciemment par les créateurs des "4400" !

En plus de ces problématiques de fond proprement passionnantes, on pourra féliciter les "4400", en tant que série fortement handicappée d'une bonne décénie de retard, d'avoir su à ce point conserver toutes les caractéristiques des bonnes vieilles séries d'antant.
Ainsi, l'arrivée des "4400" s'accompagne-t-elle d'une évocation du mystère et d'une montée en puissance phénoménale de la tension grâce à tous ces petits détails étranges, à priori insignifiants sur le moment, mais qui vont, par la subtile mécanique de l'accumulation fluide et judicieuse, nous mener vers des interrogations aussi impénétrables qu'insoutenables. Parmi tous ces petits détails étranges, qui fonctionnent toujours selon la grande et noble technique du "comment ça se fait que ?", on trouve quelques exemples mythiques tels que : "comment ça se fait que lorsque j'ouvre ma fenêtre à côté de ma télé durant 4400, ça fait comme un effet de courant d'air ?", "comment ça se fait que personne n'a encore eu envie de la gifler cette sale gamine qui croit bon de faire sa maline dans chacune de ses séquences ?", "comment ça se fait que de "V" à "4400" en passant par "Taken", l'enfant stellaire - toujours cette sale gamine insupportable aux cheveux blonds - semble avoir autant de mal à ne pas monopoliser l'univers créatifs de ces producteurs toujours aussi peu inspirés ?", "comment ça se fait que tout le monde compare Jane Doe et John Doe à Mulder et Scully, alors que les modèles qui ont servi d'inspiration à ces deux personnages sont plus vraissemblablement un balai et une brosse à cheveux ?", "comment ça se fait que la réalisation m'a autant donné l'impression de m'être retrouvé devant un téléfilm du genre "Astéroïde", qui en est déjà à sa 7ème rediffusion sur M6... ?", "comment ça se fait que les scénaristes, déjà incapables de traiter, même superficiellement, leur sujet principal, vont se perdre dans des intrigues secondaires sans aucun intérêt, peuplées par des personnages pas du tout attachants car eux aussi inintéressants au possible ?", etc...
Mais surtout, "comment ça se fait que l'exaspération qui est née en moi dès les premières minutes s'est au fur et à mesure concentrée dans mon index droit, qui est alors allé se poser sur la touche "veille" de ma télécommande ?". Dommage, parce que tous ces mystères insondables, tous ces enjeux pertinents et audacieux, tous ces personnages passionnants, toute cette force de discours, tout ça avait véritablement fini par me happer tout entier dans la magie "4400" ! Dommage, je ne connaîtrai jamais la suite de cette série, ni même la fin... Ni même le début d'ailleurs, parce qu'au bout d'une demi heure, rien n'avait encore véritablement commencé !!!

Ecrite sans cerveau pensant, réalisée avec les pieds (ou en tout cas sans "coeur à l'ouvrage"), et, pour parfaire le tableau, vendue comme une "série évènement", cette mini-série future série a au moins 10 de retard... Et pire encore, elle se révèle aussi incapable dans le domaine du mystère, que dans le domaine de l'émotion ! Un comble !!! Quant à savoir si cette fausse bonne idée de départ a été imaginée pour mener à une quelconque forme de réflexion, c'est même pas la peine de se poser la question à ce stade, tant il est flagrant que ces "auteurs" ne se sont pas une seule seconde posé des questions face au "postulat" de base qu'ils ont "inventé", ses implications nécessaires, et tout ce qui va avec (= aurait du aller avec). C'est ce que j'appelle un bon gros prétexte bidon, qui aurait pu apparaître comme intéressant, mais qui à l'arrivée ne sert que de décor pour une vague succession de situations toutes plus convenues les unes que les autres...

Bref, [b]0/20[/b] ! A banir de toute urgence !!!! :evil:
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Messagepar le savon à hélices sur 03 Fev 2005 12:52

pas tout à fait d'accord avec toi: cette série n'a pas 10 ans de retard mais plutôt 20 ou 30 ! la psychologie des personnages, les effets spéciaux (un halogène pour les enlèvements, une boule à plasma filmée en gros plan pour le retour, et voilà pour la technologie extra-terrestre; des vitres qui explosent au ralenti que ça ferait super dans un clip de desireless ou de début de soirée et un type maquillé tout blanc avec les lèvres bleue... on a peur ! voilà pour les pouvoirs des revenants) les trucs dont la seule explication est "ben fallait bien faire avancer le scénario"... sans compter les bons sentiments "en 2004 le racisme ça n'existe plus noirs et blancs sont tous frêres gna gna gna..."
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Messagepar zerosum sur 03 Fev 2005 13:28

C'est pas faux effectivement... Mais je pense que c'est comme dans la fiction de la série : certains des membres de "4400" sont portés disparus depuis 10 ans, d'autres depuis 20 ans, et d'autres encore depuis 30 ans... :wink:

Par contre je te trouve super dur sur la gna gna gna bien-pensante concernant la dure question du racisme, car on voit bien que les scénaristes ont cherché à nuancer très judicieusement leur propos avec un contre argument de taille : le racisme contre les noirs n'existe plus, mais il a été remplacé par une autre forme de racisme plus sourde et affreuse encore > le racisme contre les 4400, qui se voient attaqués jusque dans la peinture de leur bagnole ! Voire même accusés de crimes, simplement pour le fameux et prévisible "délit de sale gueule", etc...
Tout ça va nous mener inextricablement vers de grandes réflexions philosophiques sur la tolérance, en plus de cette autre grande réflexion philosophique qui se profile à l'horizon sur notre rapport aux "revenants", à nos morts donc, etc...
Ouais, tu as sans doute plus raison que moi je pense : cette série, jusque dans sa démarche, a plusieurs décenies de retard, c'est évident !!! :?
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Messagepar le savon à hélices sur 03 Fev 2005 13:38

j'avais écrit un roman intitulé "l'invasion des hommes fourchettes" qui commençait en histoire de science-fiction, puisqu'on découvrait une planète peuplée d'extra-terrestres plutôt moins évolués que nous, et que passés les premiers temps d'échanges, ils étaient surtout utilisés comme main d'oeuvre bon marché et que l'invasion en question dans le titre, c'était ces pauvres extra-terrestres arrachés de leur planète natale pour être exploités sur terre et victime de la xénophobie et du racisme le pire...

(surtout que comme chacun sait aux états-unis en 2004 y'a plus aucun problèmes de racisme...)
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Messagepar N°6 sur 03 Fev 2005 14:22

L’air de rien, les « 4400 » nous offre gracieusement un cas d’école : celui de la série hyper marketée, hyper hype et hyper tendance, annoncée sur toutes les places publiques à grands roulements de tambours, affublée de costumes d’apparat, survendus partout par le cirque médiatique et qui, quand elle est *enfin* dévoilée à nos yeux estourbis, est bien obligée de laisser tomber le masque et dévoiler son vrai visage : celui de la pauvre petite série roturière en haillons, comme les ruelles d’Hollywood ou de Vancouver en grouillent. Les « 4400 », c’est comme l’équipe de France de foot : on nous gave pendant des mois avec les Bleus, qui nous racontent leur vie, vendent des petits lus, se lavent les cheveux en revenant du surf, mais quand le coup de sifflet retenti, c’est la déroute.

Idem donc pour les « 4400 », série ridicule s’il en est, qui met en scène 4400 personnes kidnappées par des extraterrestres et ramenées des décennies après sans avoir vieilli, ce qui ne semble pas épater grand monde. On imagine le monde révolutionné par les événements qui nous sont décrits, un astéroïde porteur de cataclysme, une soucoupe volante, des kidnappés qui n’ont pas vieilli en 50 ans, mais apparemment non, cette série est peuplée de très grands flegmatiques, à moins qu’ils ne soient trop occupés à regarder les Bleus se laver les cheveux à la tv. On nous sous-entend bien que les médias en parlent partout, que le gouvernement est interpellé par l’affaire (encore heureux), mais comme tout le budget a été phagocyté par le service marketing, la série n’a pas les moyens de ses ambitions et se trouve réduite à faire référence à des événements ‘hors-champs’, à l’image des missiles nucléaires balancés en début d’épisode contre ‘la comète’ (plutôt l’astéroïde d’ailleurs, mais passons). Où l’on retrouve d’ailleurs le flegme olympique des personnages : ‘tiens, c’est bizarre, la comète ralentit, oh là elle fait du surplace’, balancé comme si en effet c’était étrange mais bon, on est dans une série de sf faut s’attendre à tout. Mention spéciale au dialoguiste d’ailleurs, qui s’amuse beaucoup à faire dire à ses persos des répliques ineptes du type : ‘4400, c’est bizarre quand même un chiffre rond pareil. C’aurait été 4387, là aussi c’aurait été bizarre, mais un peu moins’.

Tandis que le monde se passionne hors-champ pour l’affaire et que les amis d’un des 4400 donnent une fête pour célébrer le retour de leur pote sans plus se poser de questions que ça (aaaah, le je m’en foutisme légendaire des lycéens américains) voilà que débarquent deux clones de Mulder et Scully, chargés d’enquêter à eux tout seul sur l’affaire du siècle. Ca c’est du piston en or. Mais l’ersatz de Mulder, qui vu son physique et ses talents d’acteur aurait plutôt dû postuler pour « Hambourg police criminelle », tient à harceler sa partenaire et les téléspectateurs avec sa femme qui réclame le divorce. Le monde est en pleine hystérie, les aliens viennent de rendre une petite visite à notre planète, mais l’égomaniaque de service tient absolument à parler de sa femme. Qu’on lui présente de toute urgence Columbo. Le scénariste aussi d’ailleurs, faisant des affres sentimentales du héros l’excuse d’un mini-cliffhanger qui déchire sa race : l’agent sort de son QG, il est accosté par un gars qui lui remet une convocation au tribunal : c’est sa femme qui réclame le divorce. Zoom sur son visage déconfit, fondu au noir, pub : des rebondissements pareils ça vous empêcherait presque de roupiller 2 minutes. Parce que oui, forcément tout le monde roupille, tellement les deux épisodes prennent leur temps pour lentement, leeeentement faire évoluer l’intrigue. Et quand on pense que la série en question ne compte que 6 épisodes, on se prend à rêver au rythme qu’aurait adopté la même série affublée de 22 segments. Là au moins on aurait pu roupiller tranquille.

Pendant ce temps-là, le scénariste essaie toujours désespérément d’intéresser le monde amorphe aux événements incroyables qui nous sont narrés, mais pas moyen, tout ce qui intéresse le lycéen surexcité de service c’est les places de concert bidons que lui avait refilé un des 4400 avant sa disparition. Un tel désintérêt pour l’actualité c’est criminel. Quant à la petite amie canon du frérot, tout ce qui l’intéresse c’est sortir avec roméo. Tout les mêmes. Une portion de l’intrigue qui est peut être HS mais qui aura le mérite d’interpeller LeM. :P :wink: Même l’ado dans le coma ne parvient pas à sortir de sa léthargie. Et le gouvernement lui aussi se contrefout de tout ça en réalité, ne faisant même pas suivre les kidnappés après les avoir rendus à la vie civile. Il faut dire, notre Mulder est excusé, il a trop à faire avec sa future ex. Pendant ce temps-là à Rio, un petite fille en manque de juvamine semble constamment sur le point de dire ‘I see dead people’, tandis que nos deux inénarrables agents aux réflexions brillantes se demandent pourquoi les 4400 traînent tous leurs guêtres du côté de Seattle : c’est parce que la série est tournée à Vancouver, banane ! Quant à Peter Coyote, il cachetonne et fait le beau avec ses lunettes de soleil, en attendant que ça passe. Je visualise presque Coppola faisant de même derrière les caméras.

Mais l’idée de génie qui a permis à une série aussi pathétique d’être produite et qu’un tel magot soit dépensé pour en faire la promo, c’est évidemment le pillage qui est fait du patrimoine national des X-Men. Un pillage de si grande envergure que tout le monde s’attend d’ailleurs à voir notre beau lycéen de service (lui c’est pour « Smallville » qu’il aurait dû postuler) engendrer des flammes ou de la glace. Mais c’était sûrement au-dessus des moyens de la production. D’où le coup de la ‘force de vie’, tout de suite c’est plus abordable financièrement. Ce qui ne m’empêchera pas de parier que les épisodes suivants creuseront plus profondément encore le sillon X-Men (et leur tombe aussi, mais là je me moque). Même un X-Men fauché, ça n’a jamais empêché les psychopathes de Mutant X de sévir après tout. Mais je suis dur, car une série qui réussit l’exploit herculéen de paraître encore plus fauchée et encore moins crédible que « Stargate SG-1 » et de me donner envie de revoir un épisode d’Au-Delà du Réel, l’Aventure continue, c’est fort. Très fort.

En tout cas je tiens à féliciter le service marketing pour avoir réussi à travestir une série pourtant toute indiquée pour les samedis après-midi de TF1 et l’avoir infiltré dans les salons de plus de 6 millions de foyers français, qui n’y ont vu que du feu. Mais à leur place je ne me vanterais pas trop, puisque les autres séries à cartonner sur les mêmes tranches horaires s’appellent « FBI : Portés Disparus » et « NCIS ». Comme quoi, il y a peut être une certaine cohérence après tout…

PS : ce serait sympa que M6 diffuse les épisodes dans leur montage original, histoire qu’on puisse au moins profiter des quelques scènes gore qui parsemaient originellement les épisodes. Qui sait, ça me maintiendra peut être éveillé plus de deux minutes.

PS 2 : pour les flemmards qui ne liraient pas ma review, c'est nul (la série pas ma review hein), évitez.
Last edited by N°6 on 04 Fev 2005 13:45, edited 4 times in total.
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