[quote]des spécialistes du genre et qui ont déjà prouvé leurs capacités : Ira Steven Behr, Robert Hewitt Wolfe et René Echavarria, autant d'anciens de Star Trek.[/quote]
Et de "Dark angel", N°6, pour Echevarria :wink: .
[quote]En voilà encore un qui n'a pas écouté l'émission de radio "SERIES MAX ON THE AIR" hier [/quote]
J'ai commencé à écouter le lien que tu as mis sur le topic, et ça s'annonce bien: mais je préfère t'en parler d'ici quelques jours, quand je l'aurai écouté à tête bien reposé :D !
[color=darkblue][size=150][b]The 4400:[/b][/size][/color]
Ces deux premiers épisodes m'ont assez enthousiasmé, je dois dire (il est où le "h" dans enthousiasmé ?). Le tout happe facilement, et l'accroche est excellente.
Einstein l'avait dit. Avec la relativité générale, le temps n'est plus ce qu'il était. L'expérience est connue: on prend deux jumeaux, on en envoit un faire un tour dans l'espace, il reviendra à peine plus âgé alors que son frangin sera devenu un vieillard.
Imaginer 4400 enlèvements et disparitions de personnes sur 60 ans, et faire revenir tout ce monde en une nuit est une idée au potentiel fascinant: comment ces personnes de générations différentes vont-ils vivre leur relation circonstancielle forcée ? Comment vont-ils s'adapter aux changements du monde ? Il aurait été intéressant de faire commencer les enlèvements bien avant, au moyen-âge, pourquoi pas ?
Mais déjà se dégage un substrat de situations personnelles très fort, et l'aspect émotionnel de la série émeut ou fait sourire, avec pertinence.
L'introduction arrache d'entrée l'adhésion. Passer d'un lieu à l'autre, d'une époque à l'autre, entre les enlèvements, avec une accélération de l'image suggère habilement la présence d'une force survolant les choses et brisant le miroir du temps, sans qu'elle ne soit représentée, comme un regard subjectif. OVNI ou Divinité ? Rien ne le dit vraiment, même si la référence à X-Files est suffisamment prédominante pour que la première option soit la plus probable.
Le secret est souvent dans le rythme. Aussitôt ces évènements évoqués, une nouvelle intrigue apparaît: celle de la comète fonçant droit sur la Terre, avec un brusque temps de suspension où l'humanité se raccroche à la vision des missiles atomiques s'envolant vers cette lumière menaçante.
Quelques conversations, quelques regards, et c'est tout "Deep Impact" qui se concentre en une scène, avec une force condensatrice prenante.
Cette lumière dans le ciel, ça ne vous a pas rappelé "L'Etoile Mystérieuse", d' Hergé
Les connaisseurs, vous avez intérêt.
Je m'appelle De Brest.
Tonnerre De Brest.
:wink:
Le scénario ne perd pas une seconde: voici la boule de lumière déposant ses passagers dans une sorte d'affolement général dont le seul but est de s'interrompre pour montrer l'impensable: une foule revenue avec à sa tête une petite fille comme guide ou assimilée: image superbe.
Le reste est à l'avenant. La clé de voûte scénaristique tient dans ce mystère permanent qui ne donne pas de réponse: pourquoi ? Quel dessein se cache derrière tout cela ? Pas de projet, de complot, rien de tout ça.
Non, le mot "dessein" me semble plus approprié.
Les 4400 se découvrent des pouvoirs, des affinités. Comme des "bodysnachers" inversés. Ils sont tout ce qu'il y a de plus humain, mais restent des énigmes à leurs propres yeux, et aux yeux du monde. Et ce double aspect est vraiment intéressant.
Le nombre de protagonistes multiplié par leurs interactions crée un réservoir d'intrigues fantastiques, sentimentales, psychologiques, invraissemblable: presque trop en fait. Les scénaristes devront avoir de la suite dans les idées.
Bien sûr plusieurs éléments sont convenus et cousus de fil blanc. Quand l'ado parle de la fille trop jeune pour lui avant son enlèvement, on sait déjà que lors de son retour elle aura rattrappé son âge. On se doute bien que la maltraitance raciste du soldat noir en Corée, parce qu'il veut vivre avec une blanche, renouera avec ce thème à notre époque. C'est d'ailleurs un bémol paradoxal que je donne à cette histoire: autant il est excellent de se rappeller la ségrégation qui a régné aux U.S.A., autant montrer une Amérique où le mélange semble monnaie courante est contraire à la réalité de ce pays. Mais passons, ce personnage et sa Lily sont particulièrement attachants, et énerverons les racistes de tous poils.
Les enquêteurs circulent et déblatèrent au milieu de ces "retrouvés" qui restent des "inconnus", et sans doute cette idée de groupe, de communauté contribue aussi à la réussite du tout: s'il y a des personnages principaux, ils n'ont de sens que par rapport à un ensemble d'interlocuteurs dont les histoires personnelles sont au moins, sinon plus, prenantes que celles des agents gouvernementaux. Cette multiplicité de protagoniste offre un disposifif de narration assez complexe et singulier.
Je soulignerai la réalisation que je trouve excellente, avec des courtes focales donnant une profondeur de champ étrangèrement inquiétante, et une utilisation du grand angle qui semble vouloir appuyer l'idée que le cours de l'histoire normale est réorienté vers quelque chose de plus étrange. Rajoutons-y des cadrages impeccables, des positions de caméra surprenantes (sous la table en verre, donnant l'impression que les objets volent, choix non innocent, bien sûr), un montage rythmé, et voilà une mise en scène de très bonne facture.
Et il est utile de rappeler que le très bon pilote et l'épisode suivants ont été réalisés par un français, Yves Simoneau. On ne va se priver d'un cocorico qui montre que les réalisateurs français peuvent faire dans la série de qualité.
A ceux qui lui en voudraient d'être le réalisateur du Napoléon de Clavier, je dirai que c'est avoir bien des cordes à son arc que de passer d'un registre tel à un autre, et que ce cinéaste a aussi fait des films, dont "Free Money", que je n'ai pas vu, mais dans lequel jouent, excusez du peu, Donald Sutherland, Charlie Sheen, et la talentueuse et charmante Mira Sorvino. A 60 ans, il sait tenir en haleine....
Maintenant il faut attendre que la série évolue pour se faire une idée plus précise, mais si ça continue comme ça, un très beau vaisseau vient de se poser sur le monde des Séries.
L'agent Squeulit pensait qu'il s'agissait en fait d'une pierre de forme triangulaire