[M6] ALIAS : Saison 4

De X-Files à Neon Genesis Evangelion en passant par Baywatch !

Modérateur: Amrith Zêta

Messagepar Crue sur 09 Déc 2005 9:22

je n ai pas vu les episodes de hier soir j ai juste vu la fin-fin où sidney & sloane rentre dans l entrepot où se trouve la sphere rouge de Rambaldi
et surtout quand nadia retrouve son pere toujours dans cet entrepot ... :wink: :wink: :wink: :wink:
crue :crue: :crue: :crue:
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Intextualité hitchcockienne dans "Alias"

Messagepar tonerre de brest sur 14 Déc 2005 2:58

J'ai été très frappé par les références directes et explicites faites à Hitchcock dans deux épisodes d' "Alias": ne me demandez ni les numéros ni les titres, mais ils sont facilement repérables.
Ce sont ceux où Sark réapparaît.

Le plus intéressant dans l'affaire est que les scénaristes et le réalisateur ont envisagé la citation d'Hitchcock sous un angle d'abord direct, puis sous un angle indirect, en se référençant à un film de Brian De Palma, dont la scène ne renvoit pourtant pas à Hitchcock... Ces mises en abyme témoignent d'un véritable travail d'intertextualité, l'intertexte étant le texte entre les lignes, très souvent lié à la présence d'une référence, d'une citation, qui éclaire le propos de l'oeuvre qui la reprend. Ce n'est bien sûr pas le seul cas de figure.

C'est un enchevêtrement compliqué, mais il est cocasse de voir ici une oeuvre télévisée montrer à quel point certaines figures stylistiques sont irrémédiablement référencé au langage cinématographique, comme un hommage.

[u][b]Sueur Froide[/b][/u]

La première référence, la plus directe concernant Hitchcock est celle citant le film "Sueur Froide", "Vertigo" in English. Le film date de 1958.

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/00/02/56/87/afte.jpg[/img]

La reprise est tellement réussie qu'elle donne les résultats du film: une émotion certaine.

Rappellons les faits avant d'en arriver à la citation. L'APO fait appel à Sark, qui émet une exigence. Il veut voir le corps de Lauren Reed. Pour ceux qui pensaient que le retour du personnage de Lauren, un des plus intéressants que la série ait créé, était possible, on a définitivement les nerfs.

Le cérémonial est éprouvant pour les deux hommes qui ont partagé sa vie: Vaughn qui a du mal à regarder le visage de celle qu'il a tué, et qui fut son épouse, et surtout Sark qui l'aimait véritablement. Scène très forte où un tiers oblige l'assassin à regarder sa victime.

Or, dans "Sueur Froide", le personnage de Madeleine est double: Madeleine Elster et Judy Barton (Kim Novak). Un même corps pour deux identités, afin de manipuler John Fergusson (James Stewart), qui est vite en amour devant elle. Elle mène un double-jeu en se faisant passer pour une autre, Judy, dont on fera croire à Fergusson qu'elle se suicide.
Lauren Reed, blonde comme la fausse Judy, mène également un double-jeu. Vaughn correspond alors à Fergusson.

Là où l'allusif devient intertexte intervient peu après. Sark accepte de faire croire à l'existence de Lauren, pour que Sydney, qui jouera Lauren, intercepte un traffiquant.

Rappelons d'abord que dans "Sueur Froide", Fergusson ne se remet pas du suicide de "Judy". Quand il croise son sosie dans la rue, il l'alpague littéralement pour l'obliger à interpréter "Judy". Or, Hitchcock, en maître absolu du suspense, révèle au spectateur ce que Fergusson ignore: Madeleine est la femme qui a joué auprès de lui le rôle de Judy, afin de l'amener à croire qu'elle s'est suicidée. Fergusson tente, et c'est là tout le tragique, de ressusciter un fantôme qui n'existe pas, pire, par le biais d'un corps qui est précisément l' "objet" aimé !
Il fait revenir Judy au monde des vivants, en forçant Madeleine à s'habiller comme Judy, se coiffer comme, jusqu'à prendre la couleur de ses cheveux. C'est une souffrance pour Madeleine qui refait pour la victime ce que l'assassin lui a déjà fait faire.

On en arrive à la transformation d'un personnage en un autre. Et voilà ce que cela donne scène pour scène, dans "Sueur Froide" et "Alias".
Dans "sueur Froide", Fergusson, arrivé au bout de son oeuvre, demande dans une chambre à Madeleine de s'approcher de lui après un dernier arrangement. Elle lui apparait, on devrait dire elle lui advient, comme la réincarnation de Judy.
Dans "Alias", Vaughn voit apparaître Sydney dans une chambre, habillée et coiffée comme Lauren, selon les mêmes angles de caméra. Là aussi, c'est pour lui une réincarnation, et le léger flottement qui passe alors entre eux témoigne du trouble qu'il ressent.
Cette scène, o combien célèbre dans l'histoire du cinéma hitchcockien et du cinéma tout court, est quasi citée plan par plan dans "Alias".
Inutile de dire que le trouble s'affiche également lorsque Sark rencontre le sosie de celle qu'il aima.

L'enjeu de la double-personnalité, emblématique de plusieurs films d'Hitchcock, inspire ici les scénaristes d' "Alias" qui rendent hommage au cinéaste, tout en prenant le film où le mode opératoire est le plus semblable: la transformation physique à fin de manipulation (rien à voir avec "Psychose", par exemple), ce qui est la "marque" d' "Alias", assénée au générique: Sydney Bristow est la reine du transformisme.

Mais l'équipe de la série ne s'est pas contentéé de ça.

2) [u][b]Les Incorruptibles:[/b][/u]

Bien plus compliquée, comme mise en abyme !

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/images/affiches/006041.jpg[/img]

"Les Incorruptibles" ("The Intouchables") , de Brian De Palma. Le film date de 1987.

Brian De Palma est l'élève surdoué d'Hitchcock, qui, comme ce dernier, tend à faire un cinéma le plus visuel possible, où le langage cinématographique prime sur les dialogues. Comme vous le savez, il a poursuivi cette obscession en plagiant des films d'Hitchcock, faux remake mélangeant souvent deux films, dont "Sueur Froide" à deux reprises ("Body double", au titre évocateur, mélange "Sueur Froide" et "Fenêtre Sur Court").
En soi, citer une scène de De Palma, c'est faire référence au propre référentiel du cinéaste, qui est Hitchcock. Là où ça devient retors, c'est que les scénaristes d' "Alias" ne vont pas faire appel à un film de Brian De Palma où celui-ci cite Hitchcock.

Ils font appel à un film qui est le remake d'une... série télévisée. Et une des plus célèbres d'entre toutes: "Les Incorruptibles".
"Alias" cite donc un cinéaste spécialiste de la citation hitchcockienne dans un épisode où une citation directe a déjà été faite à "Sueur Froide". Hommage à Hitchcock, certes, mais aussi à la citation. Et qui plus est, hommage à une série qui est passée sur grand écran.
Cet épisode traite dès lors du medium (en quoi le langage des séries est redevable et redondant devant le langange cinématographique) par une strate de citations cinéphiliques et "téléphiliques" déjà mélangée [b]a priori[/b], dans le choix des "Incorruptibles".

La scène citée est celle de la gare. Eliot Ness attend le comptable d'Al Capone au-dessus d'un escalier. S'ensuit une fusillade où un landeau dégringole les escaliers. Celui-ci est arrêtée dans sa course folle vers la chute par un des policiers qui se couchent sous lui afin d'amortir l'arrivée à la dernière marche.
"Alias": Vaughn se bat avec le détenteur d'un virus contenu dans un tube transparent, au-dessus dans un escalier. Il met son adversaire K.O. mais le tube dégringole les marches, amenés à se briser et répandre sa toxine. Mais à la dernière seconde, Vaughn amortit sa chute en l'accueillant dans sa main, l'empêchant de se casser.

Où est l'intertexte hitchcockien ? Dans la réalisation de Brian De Palma. Fidèle à la doctrine du maître, le cinéaste réalise une scène quasiment entièrement muette où seules les pouvoirs du montage, du cadrage et du rythme créent le suspense.

Hitchcock cité donc directement par le bias de "Sueur Froide", et indirectement par le biais de Brian De Palma.

Vous croyez que c'est fini ? Allez donc jusqu'au bout... :cry:

Lors du tournage des "Incorruptibles", la scène de l'escalier a été improvisé en une demi-heure par Brian De Palma. Celui-ci devait faire une scène avec un train (autre figure hitchcockienne). Mais arrivé sur le plateau, pas de train, parce que la production n'avait pas les moyens. De Palma s'est alors retiré pour réfléchir à la façon dont il allait réécrire sa scène et se tirer de ce pétrin. C'est alors qu' il se souvient de l'escalier d'Odessa dans "[b]Le Cuirassé Potemkine[/b]" ("Kniaz Potiomkin" in Russian). Le film date de 1925.

La scène du film "Le Cuirassé Potemkine" d' Eisenstein: la foule amassée sur l'escalier giganteque d'Odessa lance des gestes d'encouragement aux matelots mutinés du Potemkine. Soudain la garde tsariste ariive et tire dans le tas, une femme lâche son landeau qui descend à toute vitesse les marches de l'escalier. Mais ici la fin est horriblement tragique.
Disposant d'un escalier dans son décor, Brian De Palma storyboarde en une demi-heure tous les plans qui vont composer sa fusillade, en intégrant le landeau, pour rendre hommage à "Potemkine".
La cinéphilie de ce cinéaste est sans fond: il cultive la culture en faisant ressurgir des scènes d'anthologie qu'il imprègne de sa marque.

Donc, "Alias" cite une scène des "Incorruptibles" qui en cite une autre, celle de "Potemkine".

Out Hitchcock ? contradiction ? Hé bien non: cohérence totale.

Pour Alfred Hitchcock, le cinéma de Griffith avait ouvert la voie au cinéma moderne.
Mais plus encore, ce sont les conceptions de cinéma soviétique qui lui ont donné son langage de base, son langage muet cristallin. Les soviétiques se fondaient sur la champ-contrechalmp signifiant. Le choc de deux plans, dont le premier est un regard, donne un plan transcendant qui fait sens: l'image donne à voir les pensées, les émotions, etc... Et c'est cette forme là qu'Hitchcock a célébré et continuer à conceptualiser. Et c'est cette forme là que Brian De Palma a continué à célébrer et conceptualiser. Le choix du "Cuirassé Potemkine" n'était pas un hasard: le film est fondateur.

Cet épisode d' "Alias" se fend d'un labyrinthe cinéphilique dévoué à Hithcock en ayant l'intelligence rare de le citer d'abord lui, puis de citer un de ses élèves, qui cite lui l'origine.
Et c'est au réalisateur de cet épisode qu'il faut tirer son chapeau, car si l'idée scénaristique est belle, elle ne peut l'être à l'écran que si le gars sait filmer en ayant conscience de l'efficacité et de la beauté esthétique de sa mise en scène, qui ne se réfère pas à n'importe qui.


En revanche, voir Sark sanglé comme Hannibal Lecter, c'était limite ridicule... :idea: Mais ça c'est le versant ludique, que la série adore.

Signé Tonnerre De Brest. :D
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Messagepar Crue sur 19 Déc 2005 10:28

bonjour,

comme nombre d entre vous :twisted: j ai regardé les trois derniers episodes de la saison 4

j ai été deçu par cette fin de saison qui m a semblait rapide et sans saveur
une bien pâle copie par rapport à ce que l on pouvez attendre

je ne suis pas un afficionados de la serie ( j ai manqué des episodes) mais je me rejouissais du retrour de Rambaldi mais son exploitation dans le double episode ma deçu car trop proche de film raté de SF ou de jeux videos (Resident evil par exemple )
j ai vu ces trois episodes hier soir donc j ai peut etre pas assez de recul pour donner ma vision, mais autant j avais ete emballé par le rythme que prennait cette fin de saison autant le final m a laisse un gout amer
crue :crue: :crue: :crue:
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pas de ratage !

Messagepar tonerre de brest sur 19 Déc 2005 22:44

Manquer un épisode de la série, c'est s'exposer à ne plus rien comprendre: déjà en les voyant tous, c'est tellement complexe !
tonerre de brest
 

Messagepar Crue sur 26 Déc 2005 15:36

c est vrai mais il faut reconnaitre que ce double episode en Russie (ou Ukraine ) fait peine à voir (on va passer par le tunnel du metro :o :o )

Par contre au niveau des rebondissements ça reste stable (derniere scene :twisted: )
crue :crue: :crue: :crue:
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Messagepar Guigui [dc] sur 07 Jan 2006 12:09

Alors là je suis pas d'accord les mecs : la fin de la saison 4 est pour moi exceptionnelle : tous les persos sont à leur place, le retour d'Irina, un toutélié parfait, les aspects fantastico-SF de la série totalement assumés et exposés et un cliffhanger de folie... Bref que du bonheur pour moi... J'ai adoré l'ambiance 28 JOURS APRES de plus. Franchement moi jene fais pas la fine bouche et j'attend la suite de la saison 5 avec impatience. D'ailleurs je vous invite à venir papoter de la saison 5 lorsque le moment viendra ;)

Alors qui est vraiment Micheal Vaughn? Un cobaye pour du botox qui aurait mal tourné ou un vrai bad guy? 8)
Guigui [dc]
 

Alias saison 4

Messagepar tonnerre de brest [dc] sur 08 Jan 2006 20:42

C'est vrai qu'on a pas fait le bilan de cette saison 4, pour ceux qui ne l'avaient pas déjà vu depuis longtemps.

Après deux premiers épisodes qui font tout retomber à plat, quelques suivants peu accrocheurs, mais qui ne sont pas à vouer aux gémonies non plus (au contraire pour certains), la série monte très rapidement en puissance, comme nous prenant en défaut, avec une constance véritable cette fois-ci, sans quasiment aucun faux pas. Et ce n'est pas la moindre des réussites que de rendre leur intérêt véritables aux premiers épisodes à travers la fin. Quel plaisir :D . Je ne sais pas si Abrams a le goût des paris, mais je le parierais presque. :twisted:

Le concept mélangeant S.F., fantastique et histoire prend une dimension colossale dans ce final subtilement, longuement préparé. Question de dimension: celle des moyens déployés, mais surtout de l'intrigue. Cette boule gigantesque qui tournoie sur le ville (ça me fait penser je ne sais pas pourquoi au "Prince des ténèbres"), avec son armée de presque-zombie, où "Alias" fait des incursions dans l'horreur avec la poursuite dans le métro. Autre genre que la série a su manoeuvrer avec talent (ce n'est pas le cas de toutes les scènes violentes, manquant parfois un peu de recul). Cet aspect spectaculaire, qui aurait pu virer au grand guignol, met sur le cul.

En synthétisant le Covenant, Rambaldi, le combat entre les Derevko, la prophétie, Abrams donne une cohérence d'ensemble après nous avoir baladé sur bien des pistes éparpillées, jouant même le jeu de l'oubli (le covenant écarté puis prenant sens).
L'intrication des personnages, leur évolution, leurs faux-semblants (Sloane anthologique, mais la question de sa rédemption reste comme un substrat plein de suspense), tissent une toile au fur et à mesure des épisodes qui aggrippent personnages et téléspectateurs: ce travail scénaristique, sur la longueur, est un atout majeure de saison.

Jack Bristow prend également une épaisseur nouvelle quand derrière le masque du monstre apparaît un passé touchant, qui ne l'exonère pas, mais remet au moins les pendules à l'heure avec sa fille sur leur affection.

Nadia Santos s'impose définitivement, et on se demande bien quels évènements cruciaux vont se dérouler avec (ou contre) sa soeur.

Et puis comme je l'ai écrit dans la page précédente, les scénaristes fouillent leurs scenarii avec une intertextualité qui ne relève pas de la coquetterie mais de l'intérêt liée aux genres, et à l'intrigue. Que demande le peuple ?

Reste à espérer que la saison 5 sera à la hauteur de la 4, meilleure de la série.
tonnerre de brest [dc]
 

Annonce d'arrière garde :-D

Messagepar tonnerre de brest [dc] sur 10 Jan 2006 2:51

Au fait, il y aurait-il encore un modo connecté pour enlever "Alias" en annonce, vue que la série a euh...été diffusée depuis longtemps ? :idea:
tonnerre de brest [dc]
 

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