Oui, il y a bien quelques émissions, mais pour ma part je ne les trouve pas très intéressantes dans la mesure où elles ne le sont que si les invités le sont... J'ai vu un jour une interwiew de Claude Levi-strauss par Guillaume durand, dans Campus: l'intention était excellente (le philosophe, comme la plupart des authentiques intellectuels, est absent des plateaux), mais l'"intervieweur" n'était pas à la hauteur. Mais il y a une forme d'honnêteté chez Durand (feinte ?) qui rend son émission parfois pertinente. Il pose des questions qui ne sont pas toujours politiquement correctes...
Une émission détestable est Culture et Dépendance, où l'idéologie de l'animateur est trop visible pour qu'on prenne une seule de ses interviews au sérieux. Il semble cependant normal qu'un journaliste du Figaro, journal engagé, ait son émission sur une chaîne hertzieznne.
Car c'est là que le bas blesse: la plupart de ces émissions sentent un odeur rance de connivence et de pensée unique au sens où Ignacio Ramonet l'a définit, avant que tout le monde ne s'en empare. Voir Durand servir la soupe à certain est symptomatique.
D'autre part, il y a une structure visuelle et scénographique dans ces émissions qui interdit un approfondissement de la réflexion. L'animateur est le personnage central d'une table d'invités qui sont trop nombreux pour aller jusqu'au bout de leur pensée. Son pouvoir de distribution de parole lui permet d'orienter les choses comme il le souhaite dès qu'un débat se crée. Et ce n'est pas l'humeur des débatteurs qui rend la discussion énervante, c'est bien le parti-pris de l'animateur.
Alors oui, si un auteur que l'on aime vient présenter un livre et a le temps d'en dire un mot, cela donne l'envie de l'acheter. Si la personne qui présente un livre est inconnue et fait pâle figure (sans que cela ne préjuge de son talent ! C'est ça, le problème), alors elle ne suscite pas l'envie.
Peut-être il y a-t-il mieux sur le cable que je n'ai pas.