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ces immenses oeuvres

MessagePosté: 21 Jul 2004 11:34
par underhilldaisy
quelqu'un a t-il déjà eu le courage et l'envie suffisante de se lancer dans les grandes oevres francaises que sont notamment "Les Rougon-Macquart " de Zola et la "Comédie Humaine" de Balzac?
il y a tellement de ovlumes!
je me suis toujours dit qu'un jour, je m'y mettrai, pour ca il me faut le temps et la motivation ... :/
le max que j'ai lu en grande fresque de ce genre c'est les 3 mousquetaires/20 ans apres/le vicomte de bragelonne ... ce qui fait 6 volumes déjà ... et vous vous avez déjà lu de très longues oeuvres qui forment véritablement un TOUT que lorsqu'on a tout lu ?

tomes

MessagePosté: 21 Jul 2004 12:28
par Mad
Pareil : je me dis qu'un jour...
Mais là, je n'apprécierais pas, je le sais, alors autant ne pas commencer. Ce n'est pas mon genre préféré, alors j'attends d'en avoir vaiment envie.

MessagePosté: 21 Jul 2004 12:33
par underhilldaisy
moi pareil, et ca semble être un morceau tellement énorme ....

MessagePosté: 21 Aou 2004 16:19
par Zarathoustra
[quote="underhilldaisy"]quelqu'un a t-il déjà eu le courage et l'envie suffisante de se lancer dans les grandes oevres francaises que sont notamment "Les Rougon-Macquart " de Zola et la "Comédie Humaine" de Balzac?
il y a tellement de ovlumes!
je me suis toujours dit qu'un jour, je m'y mettrai, pour ca il me faut le temps et la motivation ... :/
le max que j'ai lu en grande fresque de ce genre c'est les 3 mousquetaires/20 ans apres/le vicomte de bragelonne ... ce qui fait 6 volumes déjà ... et vous vous avez déjà lu de très longues oeuvres qui forment véritablement un TOUT que lorsqu'on a tout lu ?[/quote]


J'ai lu les Rougon-Macquart.
Toute la fresque, soit 20 tomes, qui raconte "l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire".


Zara'

MessagePosté: 21 Aou 2004 19:58
par underhilldaisy
et qu'est-ce que tu en as pensé?

MessagePosté: 21 Aou 2004 21:39
par Gruicmaster
Je n'ai pas lu tout les rougon-Maquart , juste ceux qui me semblait les plus interressant, je crois que s'etait : L'assomoir, Nana, L'oeuvre, la fortune des Rougon, Germinal (je sais plus si s'est un Rougon celui la).

Je garde un bon souvenir de Coupeau baignant dans son vomie :lol: mais je n'aurait pas le courage de lire les 20.

MessagePosté: 22 Aou 2004 11:20
par aneth
Les Rougon-Macquart :

La Fortune des Rougon
La Curée
Le Ventre de Paris
La Conquête de Plassans
La Faute de l'abbé Mouret
Son Excellence Eugène Rougon
L'Assommoir
Une page d'amour
Nana
Pot-Bouille
Au Bonheur des dames
La Joie de vivre
Germinal
L'Oeuvre
La Terre
Le Rêve
La Bête humaine
L'Argent
La Débâcle
Le Docteur Pascal

Je n'ai pas tout lu non plus (6 ou 7) Je garde un très bon souvenir de "Au bonheur des dames" qui raconte les premiers grands magasins, l'arrivée du prêt à porter, etc.
Zola, c'est quand même facile et agréable à lire, si on a envie, il est inutile d'attendre une longue période de tranquillité et de grande concentration !

MessagePosté: 24 Aou 2004 17:49
par Zarathoustra
[quote="underhilldaisy"]et qu'est-ce que tu en as pensé?[/quote]

Que c'est long. :wink:
Il est assez difficile pour moi de porter un jugement global sur une oeuvre si dense, comptant plusieurs milliers de pages, des dizaines de personnages et autant de drames tu sais.

Un petit rappel de la trame: deux branches d'une même famille se déchirent pendant le second Empire. L'une est issue d'une liaison officielle, l'autre d'une liaison adultère. Ce seront deux familles aux destins opposés, consacrant les Rougon comme riches et puissants, contrairement aux Macquart, pauvres et mal lotis.

Zola expose en fait avec sa fresque homérique une analyse personnelle et quasi scientifique de l'hérédité ou toutes les émotions, tous les instincts sont étudiés. Et c'est pas brillant...En y repensant, il me semble que, malgré tout ce qu'il leur fait faire, Zola aimait ses personnages, aussi dégueulasses soient-ils. Parce que faut savoir que dans la famille Rougon Macquart, on ne se fait pas de cadeau: complot familial, cupidité, trahison, avarice, pouvoir, folie, meurtre, inceste et autres souffrances, sans oublier l'expiation douloureuse des péchés, les membres de cette famille ne s'épargnent rien.
Emile Zola s'ingénie à nous renvoyer une image bien peu flatteuse des rapports humains en général, de notre propre rapport à l'individu en particulier. De ce point de vue l'auteur est véritablement impitoyable: dans les Rougon-Macquart, tous ses romans se terminent mal. A l'exception d'un seul: "Au bonheur des dames". Peut-être mon préféré, par son optimisme rafraichissant. Pour les 19 autres, il n'y a rien a espérer: le final tragique est garanti.
J'éprouve d'ailleurs pour le seul personnage récurrent de la fresque, Jean Macquart, une certaine sympathie. On le découvre une première fois en paysan aux prises avec sa femme et sa belle-famille dans "La terre", roman abominable et cruel. On le rencontre une nouvelle fois dans "La débacle": désormais soldat, Jean se retrouve dans les tourments de la défaite de 1870 à Sedan. Avec tout ce qu'il se prend dans la gueule, ce personnage en devient vraiment attachant.
Pour faire bref, des Rougon-Macquart, disons que j'en ai retiré un certain fatalisme vis-à-vis des relations humaines. Ce n'est pas du pessimisme, non pour moi, les choses sont comme elles sont...c'est à nous de nous en accomoder. Sans oublier que les Rougon-Macquart constituent une superbe description des conditions de vie de l'époque, que ce soit en ville (à Paris), à la campagne (à Plassans entre autres), comme paysan, mineur ou cheminot...c'est très intéressant ça va sans dire.
Voilà donc ce que j'en pense, avec quelques années de recul. :wink:


Zara'

MessagePosté: 25 Aou 2004 15:38
par underhilldaisy
tu sias quoi?
tu viens de me donner envie de le lire
et si j'avais pas autant de choses à faire et aussi peu de temps pour le faire, je m'y mettrais .....

MessagePosté: 25 Aou 2004 15:58
par Cresp0
Un jour peut être...


... quand je serais retraité :lol:

MessagePosté: 25 Aou 2004 16:06
par underhilldaisy
[quote]... quand je serais retraité [/quote]

t'y verras plus rien: il faudra qu'on te les offre avec des grosses écritures :lol:

MessagePosté: 25 Aou 2004 16:14
par Cresp0
Didon ! Et les progrès de la science hein ? t'y a pensé ?
On sera vers 2050, je pense les lunettes seront optimales voire dépassés par des opérations chirurgicales

MessagePosté: 25 Aou 2004 16:16
par underhilldaisy
mouais .....

Re: ces immenses oeuvres

MessagePosté: 25 Aou 2004 16:48
par chance
[quote="underhilldaisy"]
le max que j'ai lu en grande fresque de ce genre c'est les 3 mousquetaires/20 ans apres/le vicomte de bragelonne ... ce qui fait 6 volumes déjà ... et vous vous avez déjà lu de très longues oeuvres qui forment véritablement un TOUT que lorsqu'on a tout lu ?[/quote]

Mes oeuvres favorites du lycée !
Avec les histoires extraordinaires de ....... Poe !

La collection harry potter compte ou pas dans les oeuvres immenses ? :wink:

Chance ancien lecteur

MessagePosté: 26 Aou 2004 8:48
par Mad
[quote="chance"]Mes oeuvres favorites du lycée !
Avec les histoires extraordinaires de ....... Poe ![/quote]
:biz: :wink:

MessagePosté: 26 Aou 2004 10:12
par chance
Attention je vais y prendre goût ! :éhé:

En oeuvre immense, je me suis fait "La voie du tigre" dans la collection : vous êtes le héros !

Chance ninja

MessagePosté: 08 Déc 2004 14:42
par Mad
[i]Un classique est un livre que tout le monde veut avoir lu, et que personne ne veut lire.[/i]

[b]Mark Twain[/b]

MessagePosté: 10 Déc 2004 20:15
par Mad
Arf ! Aujourd'hui, une dame m'a dit qu'elle était persuadée, avant que je ne lui montre le livre, que [i]Germinal[/i], c'était de George Sand !!! :lol:

Le Cycle du Monde Réel

MessagePosté: 13 Déc 2004 5:02
par tonnerre de brest
Le seul cycle romanesque que j'ai lu en entier est "Le Cycle du Monde Réel" de Louis Aragon.
Un peu comme chez Zola, chaque livre est autonome en soi mais peut se lire dans le contexte bien plus vaste de la fresque.
De plus c'est une des différentes étapes de la vie littéraire d'aragon. il est curieux qu'elle soit issue d'un traumatisme vécue durant sa période surréaliste (surréalisme dont il est cofondateur avec le maître Breton). Le surréalisme interdisait l'écriture du roman, forme "bourgeoise de littérature". Or, Aragon était irrémédiablement attiré par l'écriture romanesque: il tenta de concillier le surréalisme avec un vaste roman intitulé " La Défense de l'Infini". Mais devant l'intransigeance des surréalistes et pour bien d'autres raisons, il détruisit ce livre de... 1500 pages. Des fragments retrouvés ont permis une reconstitution du tiers il y quelques années. Après ce suicide littéraire, Aragon tenta de se suicider pour de vrai et se rata, à Venise. Il venait alors de rompre en 1932 avec le mouvement surréaliste, à cause des interprétations divergentes du communisme en art et pour d'autres raisons encore...

Bref, ce n'est qu'en 1934 qu'il ose se lancer dans une entreprise d'écriture romanesque inspirée du réalisme socialiste soviétique, qu'il transforme du tout au tout à sa sauce afin de ne s'imposer aucun carcan.
Il veut composer une fresque sociale qui ne soit pas à l'image du naturalisme, trop descriptif à son goût, malgré son immense admiration. Il veut traduire l'histoire en mouvement, dans sa dialectique, avec des personnages incarnant les situations historiques tout en les approfondissant dans leurs propres tourments intérieurs. Chaque oeuvre est autobiographique, l'écrivain se peignant sous les traits de plusieurs personnages différents, avec une acuité sentimentale extrème.

-[u]Les Cloches De Bâles[/u] (1934): le destin de trois femmes de milieux différents décrivant l'avant-guerre de 14-18 (qu'Aragon a faite). Roman où sa pensée prend une tournure résolument féministe. Le roman est "mal fait" comme le monde qui est à changer. Un final bouleversant sur le congrès pour la paix de Bâles, où il décrit le devenir tragique de la foule, et où ses propres souvenirs affleurent.

- [u]Les Beaux quartiers[/u] (1936): l'histoire de deux frères, les Barbentane, qui, venus du sud, partent à la conquête de Paris, et deviennent sinon des ennemis, des étrangers l'un pour l'autre. Se retrouveront-ils à la veille de la guerre ?

- [u]Les Voyageurs de l'Impériale [/u] (1942): une histoire hallucinante portant sur plusieurs générations, de la fin du 19ème jusqu'à la guerre de 14-18. Une méditation sur l'individualisme, l'affaire Dreyfus, l'abandon de famille, où le héros erratique est gracié dans une fin déchirante.

- [b][u]Aurélien[/u][/b] (1944): Le chef d'oeuvre en prose de Louis Aragon, une oeuvre culte, qui renouvelle complètement l'écriture romanesque, et qui fait d'Aragon, avec Celine et Proust un des trois fondateurs de l'écriture moderne.
C'est le roman le moins social du cycle. Il raconte avant tout une des plus belles histoires d'amour du XXème siècle. Inspiré d'un drame sentimentale vécu par Aragon au début du surréalisme avec Denise Levy, cousine de la femme de Breton, le roman est un ode à cette femme. Il décrit la folie des années 20, et , et... je n'en dirai pas plus. Sauf qu'on a rarement parlé aussi bien de l'amour.
600 pages où il est peut-être ardu d'entrer (beaucoup de personnages), mais que vous ne regretterez pas.
Ce roman a été écrit dans la clandestinité, pendant qu'Aragon organisait les réseaux de résistance littéraire du sud de la France, et enchaînait les poèmes de résistance.

- [u]Les Communistes [/u] (1948-1951): 5 volumes qui sont aussi épais que tout le reste réuni, et où tous les personnages survivants de tous les romans se retrouvent plongés dans l'horreur de la guerre de 1939-1940, notament les Barbentane. Dédié aux femmes communistes (le titre est à prendre au féminin), le roman raconte avec une tension palpable l'arrivée de la seconde guerre mondiale, les conséquences de l'interdiction du PCF après la pacte germano-soviétique, et l'effondrement du pays sous l'attaque allemande.
Vu comme ça, ça peut sembler un tantinet redhibitoire. Mais cette épopée du réel est un mélange tourbillonnant d'histoires amoureuses, de luttes clandestines, de réflexions artistiques, métaphysiques, avec une des meilleurs descriptions du fonctionnement militaire (Aragon a aussi fait cette guerre là) et des combats relatés de façon quasi-documentaire, à couper le souffle, et qui révise les idées qu'on se fait sur ce qu'on appelle bêtement "la drôle de guerre". Un roman maëlstrom.
15 ans après, une seconde édition, entièrement réécrite paraît: c'est celle que l'on trouve dans les librairies. Voyant des marques de stalinisme dans son livre, désireux de réhabiliter des personnages, il a tout refait pour lui donner une vision qui lui correspondait mieux, plus intime (malgré la cinquantaine de personnages principaux !).

Extrait pris au hasard d'Aurélien:
"Si l'on pouvait, en soi, quand les fleurs vont se faner, les arracher tout de suite, et en remettre d'autres ? changer la couleur du coeur pendant la nuit... demeurer toujours à cet instant de la floraison parfaite... oublier... ne pas même oublier... ne pas avoir à oublier...".

Un extrait pas pris au hasard (mon passage favori) :
"Tout à coup, il sentit l'insolite du silence, comme un drap sur lui qui retombe. Il bougea sur le lit dans un sentiment de malaise. Il n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux. Il savait qu'elle était là, que Bérénice était là. Il ouvrit les yeux."
Bérénice était là."