Les 110 albums indispensables du rock

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Modérateur: Amrith Zêta

Les 110 albums indispensables du rock

Messagepar torrance sur 29 Fev 2004 19:03

[b]Chuck BERRY[/b]

Cet artiste noir débute sa carrière en 1955 grâce au légendaire bluesman Muddy Waters, qui, impressionné par les talents de guitariste de l'homme, lui obtient une audition pour le label Chess. C'est le début d'une carrière extrêmement prolifique, qui restera comme la plus inspiratrice du rock'n roll. Les accents bluesy de sa musique, alliés à des riffs tapageurs et dynamiques, feront de lui l'etendard du rock, influençant les futurs grands que seront les Beatles, Stones, ou autres Presley. Shaman de la guitare, Berry, auteur compositeur, donnera naissance à des tubes monumentaux, tous devenus des classiques, comme "Roll Over Beethoven", "Johnny B. Goode", ou "Maybellene". On peut aujourd'hui dire aisément que s'il devait y avoir un nom à citer comme étincelle première du rock, cela serait Berry...
L'époque d'alors n'étant pas propice aux albums, vous pourrez aujourd'hui trouver les tubes de Berry sur les Best Of de rigueur. Mais attention, vérifiez un détail : les chansons doivent être celles enregistrées pour le label Chess, car Berry les a ré-enregistrées maintes fois pour des labels peu regardant sur la qualité..

[b]Fats DOMINO[/b]

Natif de la Nouvelle Orléans, Fats va être, aux côtés de Chuck Berry l'un des inventeurs du rock n roll. Et ce, dès 1949 ! Créant le son "Nouvelle Orléans" (un son jazzy, des relents bluesy et des instrus rock donnant la part belle aux guitares et au piano), Fats deviendra vite une idole internationale, grâce à une ambivalence forte de personnalité, passant avec facilité de la mélancolie la plus touchante à une joie communicative toute rock, et ce parfois dans la même chanson... Ses tubes se nomment "Blueberry Hill", balade qui swingue avec entrain, sur une voix à tomber ou encore "Ain't that a shame".
Réussissant la fusion réussie du jazz, du swing, du boogie, du blues pour en faire le rock, fats Domino reste un incontournable, même s'il a sans doute moins influencé les artistes des années 60 que Berry...
Pour lui, même chose, le Best Of est requis !

[b]Carl PERKINS[/b]

Voilà un cas intéressant que ce Carl Perkins ! Quasiment inconnu du grand public aujourd'hui, il a été pourtant un nom plus qu'important dans l'histoire du rock... En effet, il est le créateur du rockabilly (un courant rock qui s'éloigne musicalement du blues, se faisant plus festif dans les paroles, sans pour autant jamais oublier les racines du blues) , le rock blanc, qui donnera naissance à Elvis, aux Beatles...
Oeuvrant sur le mythique label Sun, chantre de la country et à l'avant garde du rock, Perkins compose le légendaire "Blue Suede Shoes", l'interprète, mais fait un flop... Elvis en héritera, lors de sa période Sun, et lancera sa carrière... Mais Perkins, ne s'arrêtera pas là, composant des dizaines de chansons toutes orientées rockabilly, résolument tournées vers le futur, créant son propre style de rock, n'essayant pas d'imiter Berry ou Domino. Les Beatles lui redonneront ses lettres de noblesse en enregistrant 4 reprises ... Harrison affirmera musicalement à cette époque qu'il est le disciple de Perkins, tant son jeu s'en inspire...
Pour lui aussi, Best Of.... Grrrr c énervant !

[b]Bo DIDDLEY[/b]

Quatrième inventeur historique du rock, Diddley est un personnage haut en couleur. Influence majeure du rock animal, pérennisé par les Stones, les Kinks, Iggy Pop ou autres Creedence Clearwater Revival, Diddley invent un rock beaucoup plus tapageur que ses homologues. Souvent largement copié par les générations futures, Diddley incorpore au rock un beat particulièrement rapide et bruyant, qui porte aujourd'hui son nom... A cela s'ajoute des guitares rythmiques féroces et des paroles chantées a tue tête, souvent comme un vieux bluesman tentant de se casser la voix. Des tubes, il en a écrit des dizaines dont le fameux et égocentrique "Bo Diddley" et les non moins légendaires "Road Runner", "Pretty Thing", "Not fade away". Un artiste méconnu du large public actuel et qui mérite des lettres d'or dans le Hall of Fame du rock. Les pauvres groupes de métal d'aujourd'hui sont des chatons inoffensifs baignant dans leur urine à côté de Bo Diddley... Respect.
Best of, encore et toujours...

[b]Johnny CASH[/b]
"Live at San Quentin"

L'un des rares albums de country présent dans cette liste. Pourquoi ? Parce que Cash en est la légende vivante, le modèle incontesté depuis maintenant près de 50 ans. Après des débuts chez Sun, Cash affiche sa personnalité forte et tempétueuse, et devient l'un des plus grands lyricist de l'histoire du rock. Cet album live, enregistré en 1969 est l'un des disques live les plus connus au monde car enregistré dans la prison de San Quentin, devant des prisonniers chauffés à blanc. On y trouve les plus grandes chansons de "L'homme en noir" et sa voix de ténor alcoolique, et surtout l'hallucinante "San Quentin", chanson revancharde et accusatrice du système carcéral, sur laquelle les prisonniers ont débuté une mini émeute, vite matée... Si vous ne pouvez rien blairer de la country, écoutez Cash et vous saisirez la force de cette musique quand elle est aussi primitive, simple et revendicatrice. A écouter aussi, l'inévitable best of, ou l'autre live pénitenciaire, enregistré en 1968, "Live at Folsom Prison".

[b]Elvis PRESLEY[/b]
"Elvis Presley" (1956)

Ai-je besoin de faire les présentations ? Il fallait choisir un album de Presley et ce sera celui là. Car premier album officiel d'Elvis sorti en 1956, après ses enregistrements chez Sun.
Ici, Elvis invente le rock moderne, reprenant sans vergogne l'héritage des noms cités plus haut. Premier album de rock classé numéro un des ventes aux USA, "Elvis Presley" fait du rock la musique numéro au monde et propulse les jeunes au devant de la scène. Il sera leur Dieu, leur leader, celui par qui tout s'est réalisé. On trouve ici "'Blue Suede Shoes", "Tutti Frutti" (qui signifie en argot "taille moi une pipe", littérallement ! sauf que personne ne le savait !), "Money Honey", titre essentiel de rythm&blues... Vous pourrez dire que vous connaissez Elvis, c'est faux, et je m'en suis rendu compte vers 19 ans quand je me suis mis à l'écouter de fond en comble. Elvis est l'origine incontestable du rock moderne. The King, for ever.

[b]Buddy HOLLY[/b]

La classe. Le costume noir, la banane et une mort tragique dans un avion à l'âge de 22 ans auront suffi à Buddy Holly pour devenir une légende. Sans compter que son rock est l'un des plus punchy des années 50. Officiant au sein des Crickets puis en solo, Buddy Holly crée un rock qui tire vers ce qui deviendra la pop, dont il deviendra logiquement l'influence majeure. Avec des tubes en pagaille comme le sublime "That'll be the day", "Peggy Sue", "It's so easy", "Think it over", "Maybe Baby"... Sa classe, sa timidité, son jeu de scène dément, ses mélodies suaves et dansantes feront de lui une star. Sa mort aux côtés de Richie Valens dans un crash d'avion à l'âge de 22 ans feront de lui une icône. Bref, best of largement requis les enfants !

[b]The Beatles[/b]
"Revolver" (1966)

Dur de choisir un seul album des Beatles pour un fan comme moi qui a connu le rock par eux... Mais "Revolver" s'impose car cet album crée la véritable transformation des Beatles en groupe d'importance, dépassant le stade de phénomène de masse pour devenir un groupe musicalement d'envergure et quasi-intouchable. Bourré d'innovations, cet album ouvre la voie à des guitares plus grasses, des rythmes moins binaires, des lyrics plus nébuleux, des mélodies plus complexes... Album de tous les "plus", "Revolver" fait des Beatles le premier artiste rock à devenir plus grand que le courant qui l'abrite. Abandonnant les concerts, les Beatles deviennent ici des rats de studio, des bêtes de studio...Les expérimentations de Lennon, McCa et Martin sur cet album inspireront à peu près tous les courants musicaux, tant la diversité des arrangements et des mélodies en fait un album transgenre. A titre d'exemple, le titre "Tomorrows never knows" reste plus que moderne aujourd'hui, mettant aux prises un Lennon sous LSD à des cris de mouette, des boucles dantesques de guitares bruitistes... Un sommet parmi tant d'autres. Les pop songs de McCa, elles, atteignent des sommets d'épure, de grâce, de douceur, de sensibilité qu'il égalera rarement. Que quiconque égalera rarement, d'ailleurs !
"Revolver" est l'étincelle du groupe et à ce titre se doit d'être sur vos étagères.

[b]Bob DYLAN[/b]
"Blonde on Blonde" (1966)

Artiste majeur américain, Dylan sera l'une des figures de proue de toute une jeunesse contestataire. A travers des lyrics aussi puissants qu'intelligents, une écriture imagée touchant au génie absolu, et une musique évoluant de la country au blues en passant par le rock, Dylan est l'un des noms les plus importants de la musique du vingtième siècle.
Avec "Blonde on Blonde", il clot ce que l'on appelle sa "trilogie" (avec "Highway 61 revisited" et "Subterranean Homesick Blues"), à savoir ses trois albums les plus importants. Rare double album de l'époque, il recèle en lui des tonnes de trésors. Dylan se permet toutes les fantaisies (de la fanfare de cirque en passant par les titres de 11 minutes !) et signe un disque plus que majeur. "Visions of Johanna", "One of us must know", "I want you", "Absolutely Sweet Marie", "Sad Eyed Lady of the Lowlands" sont toutes des classiques, des bijoux et ce ne sont que des exemples, puisque les 14 chansons de cet album sont parfaites.
La révolution Dylan s'affiche ici dans toute sa splendeur et révèle peut être la quintessence de son talent.


[b]The Rolling Stones[/b]
"Let it Bleed" (1969)

Il fallait en choisir un... L'album parfait du combo de Jagger/Richards. Du blues à l'harmonica de "Midnight Rambler" au rock incandescent de "Gimme Shelter" à l'hallucinant feu d'artifice sonore de "you can't always get what you want" et ses choeurs mystiques, tout dans "Let it Bleed" participe d'une démonstration sans faille de la puissance du rock.
TGV sonore et sexuel, "Let it Bleed" transpire la rebellion, la fureur de vivre et de dire "fuck" au système, l'envie de crier sa rage et sa joie, son amour et sa haine. 9 chansons qui font des Stones LE groupe le plus sensuel, le plus admirable et le plus dynamisant (voire dynamitant) de cette époque.
Aujourd'hui, "Let it bleed" donne des leçons à n'importe quel groupe tant sa force et son animalité reste inégalée.


[b]The Kinks[/b]
"Something Else" (1967)

Difficile de choisir un album des Kinks plutôt qu'un autre, tous étant bons et ayant été les pionniers du hard rock.
Pendant peu connu des Stones et des Beatles, Les Kinks sont l'un des groupes de rock les plus brutaux des années 60. Mais au delà de cette fureur sonique, il y a les mélodies, les lyrics discret et sociaux, très proches de la réalité.
Ecouter aujourd'hui "You really got me" (babe, you really got me, you really got me now !!!!!) reste une expérience forte en émotions.
L'album "Something Else", lui, est un puits sans fond de trouvailles. Tout y passe : la pop song gratuite, une bossa nova d'anthologie, la balade de rigueur, le rock furieux. Résultat, un chef d'oeuvre digne des plus grands avec des titres toujours follement ironiques et cruels, souvent drôles et sublimement écrits.
Sur tous les albums de cette liste, si vous ne connaissez pas les Kinks, cet album doit être votre priotité première.

[b]The Byrds[/b]
"Younger than Yesterday" (1967)

The Byrds, groupe californien de David Crosby est sans aucun doute le roi des hybridations. Créant le folk rock en mélangeant la pop et la protest song folk à la Dylan, ils passent ensuite au psychédélisme indien et enfin, participent de la fusion du rock à la country !
Cet album est un condensé de tous ces styles et c'est pour cela qu'il reste le chef d'oeuvre des Byrds, groupe malheureusement peu connu. Ici, on ne peut être que frappé par la beauté des compositions de Crosby, par la simplicité apparente des lignes mélodiques qui recèlent pourtant en leur sein des sophistications dont bien peu de groupes sont capables. Avec des renforts de sitar, de trompette et des accents jazzy, "Younger than yesterday" offre la palette complète des talents des Byrds. Un disque qui marquera pour être l'un des disques majeurs d'un courant éphémère : le raga-rock (rock sous influence hindou), mais qui est pour moi, bien plus que le représentant d'un genre tombé en désuétude. Car grâce à cet album, The Byrds ont tout simplement démocratisé les arrangements indianisants dans la pop, aidé en cela par les Beatles (toujours eux !).

[b]The Who[/b]
"Who's next" (1971)

The Who, une belle bande de déglingos... Scéniquement dantesques, The Who est l'un des plus grands groupes de rock de l'histoire, tant par sa fureur que par la sophistication de ses compos. En fait, The Who, c'est un groupe parfait, créant chez l'auditeur la fascination la plus béate et la plus soudaine. Car The Who, c'est l'attitude, la classe fougueuse et rugueuse du rock. Des prolétaires britanniques qui hurlent leur révolte, prennent la tête de la démolition des valeurs morales réactionnaires, et qui deviennent la voix de toute une jeunesse laissée sur le bas côté. Ce "Who's next" est un des sommets de leur carrière et si je l'ai choisi, c'est pour la simple et bonne raison qu'il est le premier album de rock incorporant de nombreuses sonorités électroniques. Il est d'ailleurs le premier album utilisant un synthétiseur programmable...
A ce titre, la boucle de clavecin sur le légendaire "Baba O Riley" fait figure de modèle et de démonstration des capacités sonores du groupe. Tout sur cet album est parfait : des balades comme "Behind Blue Eyes" aux titres les plus rock comme "Won't get fooled again", "Who's next" déborde d'idées et de savoir faire, de fureur et de subtilité.
Aujourd'hui, certains arguent que cet album marque la fin des Who, les enterrant dans une sorte de rock progressif à deux balles. Mais non, l'entièreté de cet album est solide, fertile et influencera une tripotée de groupes, qui ont tous rêvé d'au moins un titre de ce calibre dans leur carrière...


[b]The Beach Boys[/b]
"Pet Sounds" (1966)

Non, les Beach Boys ne sont pas des ringards de surfers ayant à leur actif que des tubes à la con pouvant figurer dans des vieux films de Tom Cruise.
Les Beach Boys, c'est d'abord le génie de Brian Wilson, songwriter et arrangeur influent et créatif, délicat et insatiable.
Après des succès colossaux depuis 1961, les Beach Boys sortent "Pet Sounds "en 1967 et font un flop. Or, c'est leur meilleur album, leur chef d'oeuvre et aussi l'un des chef d'oeuvre incontestable du rock.
Conçu quasiment en solo par Brian Wilson aidé par Phil Spector, cet album mélancolique et introspectif, souvent expérimental, touche au sublime, tant par ses arrangements de cuivres, de cordes, que par ses harmonies, ses sons étranges (chien aboyant, klaxon, clochettes, ..) et le chant habité et fragile de Wilson. Une mélancolie, voire une tristesse sans fin peut vous étreindre du début à la fin de l'album, car c'est bien le thème de la mort de l'innocence que nous chante Wilson ici.
Délicat, subtil, innovant, transcendé et transcendant, "Pet Sounds " se doit d'être sur toute étagère de gens biens !!

[b]Jimi HENDRIX[/b]
"Electric Ladyland" (1968)

Jimi Hendrix, inutile de le préciser, était et reste encore aujourd'hui l'un des plus grands guitaristes, tout genre confondu. Son ascension a été fulgurante et s'est terminé dans la légende, à la "faveur" d'une mort soudaine, à l'âge de 27 ans. Son apport principal à la musique aura été celui d'un défricheur hors norme, et ce, dès 1967 avec son premier album "Axis : Bold as love". sa carrière aura été tout d'abord lancée en Grande Bretagne, alignant concerts sur concerts, et ce, avec l'appui principal d'un certain Paul McCartney... Défricheur car Hendrix, à travers ses trois albums studio aura su sentir le vent tourner vers d'autres styles de rock : psychédélisme, jazz-rock, hard, fusion. Sa musique, intense, extrêmement rythmée et ses riffs de guitares l'auront rendu légendaire, son jeu de scène accentuant cette impression d'assister à l'avènement d'un demi-dieu. Cet "Electric Ladyland" est son chef d'oeuvre (mais ses trois albums en sont) car il détient en son sein l'essence même du génie d'Hendrix. Que ce soit le psychédélisme naissant à l'époque, la fureur libertaire, une musique libérée, bruyante et mélodique en diable. Les expérimentations sont ici nombreuses, débouchant sur des digressions aux accents bluesy de très très haute facture. Hendrix défriche donc, trouve des sonorités nouvelles (c'est sur cet album que la guitare hendrixienne prend toute son ampleur...) et surtout, à l'image des Beatles, s'amuse avec les bandes, les accélérant, les mettant en boucle etc.. Autant le dire, tous les titres sont parfaits, de l'hallucinant "Crosstown Traffic", à la reprise dantesque du morceau de Bob Dylan "All along the watchtower" qui entre à mon sens dans l'histoire pour être l'une des rares reprises mille fois plus puissante que l'original ! Reste aussi le blues-rock lancinant et sensuel de "Voodoo Chile" ou le country-rock-psyché "Little Miss Strange".
Cet album, véritable lame de fond ravageuse, affiche des changements de rythme et de style couillus et transcendants, le chant d'Hendrix n'a jamais été aussi intense et touchant, tout en fureur rentrée. Bref, "Electric Ladyland" ouvre la voie à près de trente ans de rock, influençant tout ce qui s'est fait par la suite, de Pink Floyd à Nirvana... Indispensable, évidemment, car ne pas écouter du Hendrix, c'est ne jamais avoir écouté de guitare. Un apport insurpassable, et c'est bien là le problème car après cet album, bien peu de choses resteront à inventer... Fou, dingue, surnaturel, j'en trouve plus mes mots alors j'arrête...

[b]Jefferson Airplane[/b]
"Surrealistic pillow" (1967)

L'Airplane, comme l'appellent ses fans est un groupe américain qui est à l'origine de l'acid rock qui donnera naissance par la suite au rock progressif. Si le psychédélisme mis en avant par l'Airplane n'est pas aussi fort et novateur que celui d'Hendrix décrit plus haut, il faut reconnaître que ce groupe a eu une influence majeure dans le développement de ce genre majeur du rock des années 70. C'est avec "Surrealistic pillow " (coussin surréaliste !!) , son deuxième album, que le groupe atteint sa pleine mesure. L'arrivée d'une nouvelle chanteuse, Grace Slick apporte beaucoup au groupe, cet ex-mannequin donnant au groupe une touche d'exubérance et de provocation qu'il n'avait pas auparavant. Grace offre aussi à l'Airplane deux tubes immenses : "Somebody to love" et "White Rabbit", deux chansons incontournables de cette époque. Sur le premier, le psychédélisme est omniprésent, la flûte et le piano s'en donnant à coeur joie. Le deuxième est une adaptation d'une variation du Boléro de Ravel, tout cela sous la forme d'un rock pur et digressif, sans jamais être poussif.
Et c'est bien ça la force de cet album et de ce groupe. Car la production est assurée par un grand nom de la scène san-franciscaine et légende de la musique planante : Jerry Garcia du Grateful Dead. On y trouve donc des chansons psyché et digressives qui gardent pourtant leur construction, leur ligne mélodique, leur force de chansons rock. Du coup, on ne se fait jamais chier et surtout, on a pas l'impression d'écouter un trip ridicule sous LSD... Bref, un album qui fait date et qui nécessite une écoute attentive, pour peu que vous soyez ouvert au psychédélisme !

[b]The Doors[/b]
"The Doors" (1967)

Mon choix pour les Doors a été difficile entre "The Doors" et "L.A Woman", respectivement premier et dernier album du groupe.
Mais si j'ai choisi le premier, c'est qu'à mon sens, il reflète l'essence de ce groupe transgenre. On y ressent la poésie qui affleure de la voix de Morrison, mais aussi les délires jazzy et psychédéliques que le groupe pouvait donner sur scène. Des chansons comme "The End" ou "Light my fire" restent des incontournables et ce premier album pourrait presque être un best of. Pour moi, cet album à travers ses balades lancinantes et ses rock psyché furieux reflète totalement le raz de marée libertaire inspiré par le groupe, cette soif de liberté toute mélancolique qui éclate parfois en folie furieuse inarrêtable.
Il est évident de dire que ce groupe est l'un des plus grands de l'histoire, tant par la magie imaginative de sa musique que par la grâce de son leader et chanteur. Son influence est majeure, et surtout chez les néo-romantiques des années 80 ayant choisi, eux, pour parler de leur mélancolie et rage existentielle, la new wave (voire la cold wave).
Un son presque indépassable...

[b]The Velvet Underground[/b]
"The Velvet Underground and Nico" (1967)

Autant vous le dire tout de suite, le Velvet est cher à mon coeur, peut être autant que les quatre de Liverpool alors choisir un album a été une plaie.
Mais leur premier, enregistré sous l'influence bienfaitrice et créative d'Andy Warhol ne pouvait pas échapper à cette liste, tant il a influencé ces trente dernières années de musique.
Groupe foncièrement underground, le Velvet n'a jamais atteint le succès de son vivant. Seul Lou Reed obtiendra une aura qui dépassera celle du groupe pour arriver à mener une carrière solo avec succès (mais avec rebondissements aussi).
Cet album est l'un des plus importants de la fin des années 60 car il s'inscrit totalement en marge du psychédélisme ambiant et du flower power. Au contraire, le Velvet, c'est une musique et des lyrics qui touchent au malsain, au glauque, à la rage et à la violence psychologique. Loin des trips à l'acide, Lou Reed, lui se dope à l'héroïne et en fait une chanson. "Heroin", justement, peut être la chanson la plus brillante de l'histoire du rock car intemporelle, et véritable trip musical qui nous plonge dans des dédales psychotropes d'une intensité malsaine et suicidaire.
Le Velvet s'attache, aussi bien dans son son que dans ses paroles à décrire tout un "underground", toute une frange de la jeunesse qui se came, baise n'importe qui n'importe quand, prend son plaisir dans le SM, devient parano à force d'être traqué par l'ordre moral... etc... Bref, la fange de la société, la lie d'un pays (les USA) qui rejette en bloc tout ce qui peut sortir de l'ordre moral. A ce titre, le Velvet, c'est le groupe ultime du "fuck au système", le groupe qui représente au mieux ce sentiment de rebellion inhérent au rock.
Que ce soit à travers les balades ("sunday morning", "i'll be your mirror") ou les blues ("waiting for my man", "femme fatale"), le Velvet réinvente tout ce qu'il touche... Cet album est un monument, tout simplement, qui aura inspiré toutes les générations futures, tant par son jusque boutisme que par sa qualité musicale. INDISPENSABLE.

[b]Pink Floyd[/b]
"Dark side of the moon" (1973)

Pink Floyd est un peu le Pandore du rock... Reprenant l'héritage psyché de la fin des années 60, ce groupe fait partie des inventeurs du rock progressif, un genre qui va vite tourner en rond et s'étouffer dans des péroraisons musicale vite soulantes.
Néanmoins, le Floyd a pondu quelques très grands disques, dont ce "Dark side of the moon".
Après le départ du déglingo Syd Barrett du groupe, le Floyd, qui était jusque là plus près du folk régressif, passe au rock progressif... Et c'est ici qu'il arrive à son apogée. Les boucles s'enchaînent avec grâce et deviennent vite planantes, la guitare se voit filtrée par toutes sortes de techniques de production savantes inventées par David Gilmour, et les paroles de Roger Waters atteignent maturation. Il y développe les thèmes qui deviendront les classiques du Floyd : la paranoïa envers le système et le pouvoir, la sschyzophrénie inévitable de l'homme opressé par ce système, mais aussi de la science fiction politique ayant pour but de railler cyniquement l'humanité...
Bref, "DSOTM" est un album dense et intense, représentant d'un courant qui atteindra rarement une telle créativité. Le succès de cet album sera dantesque et ouvrira la boîte de Pandore, donc, tout un tas de groupes s'engouffrant dans ce rock progressif qui deviendra vite une plaie sur le visage du rock...

[b]Franck ZAPPA[/b]
"One size fits all" (1975)

Zappa est un cas à part. Tout le monde ou presque a déjà entendu son nom mais peu de monde est vraiment capable de vous citer une chanson ou un album ou de décrire sa musique.
Décrire sa musique est un gage presque impossible, tant elle joue sur l'étrangeté, la multiplicité des pistes mélodiques et sur l'expérimentation riche en sonorités.
Mais Zappa est avec Hendrix l'un des guitaristes les plus inventifs de tous les temps. Sa soif d'expérimentation le fera largement connaître au delà des sphères du rock et deviendra une idole chez les amateurs de musique contemporaine (de Philip Glass à Pierre Boulez).
Cet album est sans doute le sommet de sa carrière, tant par la qualité mélodique des chansons, vite noyées sous des déluges rythmiques et soniques. Un disque qui montre le génie de Zappa derrière les platines, puisque sous ce déluge de sons et d'expérimentations affleure une rigueur de construction sonore rarement vue. Bref, "One size fits all" est un classique de l'homme et peut être l'album par lequel il faut commencer, histoire de plonger directement dans les choses sérieuses...

[b]Van MORRISON[/b]
"Moodance" (1970)

Cet irlandais quasi inconnu du public actuel mérite largement l'attention de tous. Pourquoi ? Car sa musique, délicate, sophistiquée est abordable par tous...
Après une carrière en groupe avec Them puis les Chieftains, Morrison se lance en solo, car il souhaite aborder dans sa musique des choses plus personnelles et surtout créer une musique hybride : soul, jazz, blues, folk, rock, musique celtique... tous ces genres se retrouvent ici intimement mêlés. Et ce qui aurait pu être un horrible salmigondis sonore se révèle être une révélation d'une classe et d'une sensibilité rares.
Car Morrison chante comme un soulman, d'une voix chaude et assurée, allant sans problème du grave à l'aigu, du suave au rauque... Immense chanteur de soul et de blues, Morrison devient le parangon du métissage musical.
Et ce "Moodance" fait partie de ses chef d'oeuvre (les autres sont "astral weeks", "saint dominic's preview", "tupelo honey" et "veedon fleece"). Avec des balades soul de haute facture, des rocks pop endiablées lorgnant du côté du folklore irlandais ou le swing entraînant et classieux du morceau titre "Moondance", cet album se hisse au sommet d'une musique à la fois subtile et grand public, belle et recherchée, intense et mélancolique. Un artiste à découvrir d'urgence.

[b]Jeff BECK[/b]
"Truth" (1968)

Voilà un artiste sans compromission, ayant toujours refusé de se plier aux volontés du music business et du vedettariat.
Ancien guitariste (de génie) du groupe The Yardbirds, Beck claque la porte et se lance en solo en créant The Jeff Beck Group (ou le gars est un peu égocentrique quand même). La première formation de ce groupe comprend tout de même Rod Stewart au chant (quand celui ci n'était pas encore un vendu)et Ron Wood (futur Rolling Stone) entres autres.
En 1968 ils sortent donc ce "Truth" qui reste dans l'histoire du rock un album indispensable pour l'influence démesurée qu'il a eu sur le hard rock qu'allait créer Led Zep... Car Jeff Beck est un guitariste furieux, et le groupe qui l'accompagne ne fait pas dans la dentelle non plus. Du blues au rock, tout ici est chaud comme un tisonier chauffé à blanc, tout fleure bon l'urgence, la fureur de ne pas se perdre en conjecture, comme sur ce surprenant "Beck's Bolero". Beck crée donc un rock rapide et furieux, dans lequel Rod Stewart peut s'en donner à coeur joie...
Mais cette mouture du groupe ne tiendra pas longtemps puisque Stewart rejoindra The Faces peu de temps après. Il n'empêche que ce "Truth" restera un monument et une influence indétrônable du hard rock, puis du metal.

[b]Captain Beefheart[/b]
"Trout Mask Replica" (1969)

Attention, album de détraqué mental....
Captain Beefheart and his magic band est une des figures les plus emblématiques de l'underground américain. Avec ce double album, il crée un blues incandescent qui vire vite au surréalisme, sur des basez free-jazz-rock. Sa voix d'une gravité et d'une intensité hallucinantes ont fait de lui une légende et ce double album est l'un des modèles inévitables du "j'adore/je déteste". Car "Trout mask replica" et ses morceaux destructurés, ses lyrics désenchantés et surréalistes, est un monument du grand n'importe quoi. Soit on adhère immédiatement au propos, soit on s'en éloigne sans rien y comprendre. Vous aurez compris que personnellement, je suis du premier cas, cet album ayant changé ma façon d'aborder le rock. Forgé dans la liberté et la folie pure, il devient vite irrésistible et son influence sera majeure pour la scène underground de ses trente dernières années. Un certain Nick Cave s'en inspirere énormément ainsi que Radiohead (dans leurs délires "Kid A").
"Trout mask replica", c'est 27 morceaux produits par Zappa, tous enregistrés en live dans le studio, décuplant sa force et sa liberté. La plupart des compos sont improvisées par les musiciens du magic band, tous formés au jazz et à l'écoute de Coltrane.
Bref, un album culte comme il en existe peu, mais à ne pas mettre entre toutes les oreilles...

[b]Led Zeppelin[/b]
" II "

Led Zep, tout le monde connaît au moins de nom et il existe peu de groupes ayant un tel rayonnement mondial et total. Tous les apprentis guitaristes ont débuté sur "Stairway to heaven" pour faire tomber les gonzesses et des millions de jeunes se sont fait pousser les cheveux et les moustaches pour leur ressembler. Mais au delà du phénomène, Led Zep est un groupe incontournable pour être LA formation ayant inventé un style de rock. Le hard rock, pour être précis.
Led Zep est un groupe anglais qui doit beaucoup au mouvement du "blues boom", c'est à dire toute une génération de jeunes musiciens passionnés par le blues et ses icônes (comme Muddy Waters, Buddy Guy, John Lee Hooker...etc...) et qui vont durant les années 60 se battre pour faire découvrir ce mouvement à la jeunesse anglaise. Ce "blues boom" sera une vraie révolution puisque la quasi totalité des grands guitaristes de cette époque sera inspirée par les bluesmen. Led Zep est de ces artistes. Reprenant l'héritage récent de Jeff Beck et de Cream (le groupe de Clapton), deux artistes majeurs du "blues boom", Led Zep va créer le hard rock, un rock plus brutal, plus bruyant, qui ne délaisse pas pour autant la finesse de composition et les arrangements chiadés. Bref, rien à voir avec le métal... Car Led Zep, et c'est là toute son importance, va apporter à ce genre naissant des touches de raffinement et d'expérimentation en lui insufflant des références fortes au folk (beaucoup de guitares acoustiques et de balades mélancoliques) mais aussi à la musique orientale (le désormais mythique "Kashmir"). Led Zep, c aussi et surtout une section rythmique sans faille, toujours sur la brèche.
Leur second album, intitule "2" (original...) est un indispensable car c'est sur cet album que Led Zep créé véritablement le hard rock ,arrivant à une synthèse parfaite de leurs références et de leur travail sur "1" (premier album...).
Dans cet album on trouve donc du blues (le célèbre "Whole Lotta LOve" fera polémique pour être une resucée du classique "You need love" de Willie Dixon") mais aussi des riffs de guitares ravageurs qui s'éloigne peu à peu de l'influence digressive de Jeff Beck, et des morceaux plus raffinés ou des bijoux acoustiques où Led Zep prouve sa finesse et sa subtilité.
Néanmoins, cet album fera polémique à l'époque, certains jugeant Led Zep sexiste, et inutilement violent.
Le succès de "2" sera immense, détronant "Abbey Road" en Angleterre et implantant Led Zep dans le succès durant toute la décennie 70. Donc, si vous voulez connaître les débuts du hard, c'est l'album qu'il vous faut.
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torrance
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Messagepar torrance sur 29 Fev 2004 19:10

[b]Cream[/b]
"Wheels of fire" (1968)

Cet album est l'inspirateur numéro un avec Jeff Beck de Led Zep. Trio anglais qui n'aura duré que deux ans, il comprend en son sein Eric Clapton qui débutera sa carrière en fanfare. fan de blues et de jazz, il fait partie du "blues boom" et en est même l'un des artistes phare. L'apport fondamental de Cream est d'avoir mêlé au blues et au jazz, des éléments forts de rock psychédélique, de musique classique, voire d'opéra rock.
Cet album est leur meilleur, mêlant enregistrement studio et titres live. Clapton y fait preuve d'un talent de guitariste hors norme à travers lequel il affirme clairement sa filiation directe avec les icônes du blues. Les titres live nous offrent des impros hallucinantes, démontrant tout le génie de ces trois hommes et la puissance de leur son. Mais c'est cette puissance qui va les perdre, puisque Ginger Baker, le batteur et percussionniste de grand talent finira par être désabusé des impros tapageuses de Clapton et Jack Bruce. D'autant que peu à peu, Clapton se verra fortement critiqué dans la presse rock qui lui reprochera de ne faire preuve d'aucune finesse mais uniquement de technique...
Cream est donc le symbole d'une musique progressive, improvisée et furieuse qui sera vite enfermée et méprisée. Mais cet album reste un album de légende, ne serait-ce que pour l'inspiration qu'il s'en dégage et pour ses solos dantesques.

[b]Crosby, Stills, Nash and Young[/b]
"Déjà vu" (1970)

Si CSNY est dans cette liste, c'est parce qu'il dépeint avec génie le phénomène des "super groupes" qui a secoué toutes les années 70. Un super groupe, c'est tout simplement la réunion de plusieurs rock stars venant d'autres groupes, en une seule et même structure.
Ici, on trouve donc :
David Crosby, ancien Dieu tout puissant de The Byrds
Steve Stills, ancien Buffalo Springfield, très bon groupe de folk rock
Graham Nash, ancien du groupe Hollies, moins connu que ses deux prédécesseurs.
Les trois hommes se réunissent en 1968 pour créer Crosby, Stills and Nash mais ils sont rejoints en 1969 par Neil Young, ex-Buffalo Springfield et futur égerie trash de la folk.
Si CSNY est un super groupe intéressant, c'est parce qu'il prend le contre pied de la musique de l'époque. A l'heure où la fureur Led Zep et le bruit sans fin développé par le MC5 ou les Stooges sont de rigueur, CSNY composent un disque fait de finesse, de raffinement, de balades folk douces, tendres et mélancoliques, et y ajoutent des harmonies vocales sublimes et des textes utopiques, proches du flower power et du rêve d'un monde meilleur, sans pour autant délaisser les bons titres rock. Ainsi, la chanson "Woodstock" restera un hymne pour toute une génération, rappelant au bon souvenir de l'utopie hippie. "Déjà vu" est un album parfait, tout en délicatesse et finesse, affichant avec assurance une musique relaxée et lestée de toute violence rebelle. Bref, la magie traverse ce disque de bout en bout et il reste le meilleur de ce super groupe duquel Neil Young partira assez vite et qui aura du mal par la suite à recoller les morceaux.

[b]MC5[/b]
"Kick out the jams" (1969)

L'un des albums live les plus intenses, les plus furieux, les plus dantesques de l'histoire du rock. Tout simplement.
MC5 vient de Détroit, tout comme les Stooges d'Iggy Pop, et seront, avec le groupe de l'Iguane, les précurseurs du punk rock.
Car alors que le mouvement hippie est à son apogée, MC5, à la suite des Stooges, prônent eux, un rock urbain (le fameux son rugueux et industriel de Détroit), violent, plein de rage et de rebellion. Ecouter cet album live enregistré dans leur ville est un moment intense de découverte. La découverte de la puissance évocatrice du rock, de sa capacité à faire lever les foules derrière des idéaux rebelles et révoltés. Tous les titres sont parfaits, à commencer par le légendaire "Kick Out The Jams (motherfuckers)" qui reste encore aujourd'hui le cri de ralliement de tous les énervés de la planète. De "Starship" et ses digressions guitaristiques en passant par "Motor City is burnin'" ou "Rocket Reducer n°62 (Rama Lama FaFaFa) mais aussi "Ramblin'Rose" et "Borderline", il n'y aucun titre qui ne sorte du lot par rapport aux autres, tous excellant...
La fureur à l'état sauvage, en somme et un intense sentiment de liberté, de prise de conscience politique et de prise en main de son destin. L'ultime doigt d'honneur aux règles morales subsistantes. Le manager du MC5, John Sinclair, deviendra d'ailleurs un symbole de la lutte contre le pouvoir, ayant été emprisonné pour avoir fumé de la marijuana en public...

[b]The Stooges[/b]
"The Stooges" (1969)

On remonte tout doucement aux sources de la musique engagée et violente en parlant enfin d'un des chef d'oeuvre suprême du rock, à savoir le premier album des Stooges.
Formation de Détroit, abritant en son sein Iggy Pop, The Stooges sort en 1969 son premier album qui sera un véritable électrochoc pour la scène rock. Si beaucoup pensent aux Pistols ou Ramones comme bases du punk, il faut plutôt enfoncer le clou et affirmer que c'est bien The Stooges, dix ans avant les Pistols qui crée ce genre. Bien qu'Iggy réfute aujourd'hui la paternité, estimant que le terme "punk" (crétin) est beaucoup trop réducteur et blasphématoire d'un genre qui aura contribué à faire avancer les choses aussi bien politiquement que socialement.
Ce premier album comprend le mythique "I wanna be your dog", ode sexuellement scandaleuse pour l'époque mais aussi des titres qui font preuve d'un désenchantement et d'une rage peu commune. A l'instar de ce "No Fun" où Iggy crache calmement que sa génération n'a rien à branler, aucun horizon plaisant, rien. Où les hallucinants "We will fall" et "1969", véritables témoignages contestataires d'une époque.
Bref, achetez le et votre vie changera (en bien) et vos voisins vous détesteront définitivement, la force sonore de cet album ne se démentant toujours pas aujourd'hui.
(Mais de toute façon, je consacrerai un post entier à la discographie des Stooges et d'Iggy Pop car ils sont trop importants pour les limiter à 20 lignes....)

[b]The Grateful Dead[/b]
"Workingman's dead" (1970)

Un symbole. Un idéal. Une ligne directrice sans faille ni compromission. Une utopie. Voilà ce que représente le Grateful Dead pour trois générations de fans de rock.
Créé en 1965 par Jerry Garcia, le Grateful sera LE symbole indétrônable de la musique psychédélique, avec des hauts et des bas (mais beaucoup de très hauts quand même !).
Vrais touche à tout, les membres du Grateful joueront de tous ls styles (country, blues, ragga-indien, jazz, folk, rock) avec une seule ligne de commandement : improvisation, liberté, aucune limite. C'est pour cette raison que la musique du Grateful a continué à attirer des amateurs bien au delà des années 70 car ils sont devenus au fil des années les représentants baba cool d'une utopie libertaire et communautaire où tout le monde vit avec tout le monde, où l'homme est à l'égal de la femme, où les tensions et les violences sont exclues par des valeurs de partage spirituel. Bref, c'est très joli mais irréalisable, donc attirant !
Cet album est sans doute leur meilleur car il n'est pas encore parasité par des impros sans fin et un psychédélisme de pacotille. Plus tiré vers la country rock, "Workingman's dead" puise sa force dans des chansons construites mais libres, des harmonies vocales proches de Crosby, Stills, Nash and Young, et une ironie toute Garcia-esque. Bref, un ensemble de chansons douces amères qui se rapprochent d'un Dylan sous amphèt au sommet de sa forme. A découvrir, donc.

[b]Nick DRAKE[/b]
"Five Leaves Left" (1970)

J'ai déjà consacré un long post à cet artiste de génie trop méconnu... J'ai pris ici son premier album car c'est le début d'une aventure d'une intelligence, d'un raffinement rares dans l'histoire du rock. Je le répète encore une fois : Nick Drake est un génie rarement égalé et ne pas acheter ses trois albums est un crime de lèse majesté. Point Barre.

[b]David BOWIE[/b]
"The Fall and Rise of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars " (1972)

Dur dur... Bowie fait partie de ma sainte trinité alors en choisir qu'un.... Pourquoi Ziggy Stardust ? Parce que cet album concept reste un monument du rock, la pierre angulaire du glam rock (contraction de glamour rock), un genre dont Bowie est le dépositaire unique. Pourquoi unique ? Pour la simple et bonne raison qu'il a été le seul à en maîtriser les tenants et les aboutissants. En créateur éclairé, Bowie crée ici un personnage, alter ego flashy, venant de l'espace... Mais chez Ziggy, c'est toute la théatralité d'influence japonaise qui fascine (ahh ces costumes de scène provenant du théâtre kabuki...) et c'est pour cette inventivité qui dépasse largement le rock et la musique pour introduire en eux les Arts, que Bowie reste le seul artiste Glam digne d'intérêt. Car Bowie n'est pas qu'un musicien, il est avant tout un homme d'une grande culture et d'une grande intelligence, ayant toujours su se renouveler et créer des nouvelles tendances.
Le rock moderne doit donc beaucoup à ce Ziggy Stardust qui prévoit déjà la chute de la rock star et la putréfaction prochaine de ce genre musical, qui sombrera, comme Ziggy et ses Spiders dans les excès et l'argent... Du début à la fin, Ziggy étonne par des chansons d'une intensité, d'une inventivité et d'une intelligence toute Bowienne et donne des frissons de bonheur (comme ce "Rock'n Roll suicide" qui avait déjà tout compris à la mort prochaine du rock).
Bref, je reviendrai longuement sur Bowie dans un post prochain car Bowie a en partie révolutionné la musique électronique, révolutionné le rock des 70's et bien d'autres choses... donc, à bientôt !

[b]George HARRISON[/b]
"All things must pass" (1970)

Comment ne pas parler de George Harrison, homme dont la classe et l'intelligence n'aura fait preuve d'aucun reportage, d'aucun hommage lors de sa disparition en 2001 ?
Après la séparation des Beatles, il sort ce double album qui sonne comme une révélation triste et regrettable : les Beatles ont étouffé son talent, tant il explose ici au grand jour. Le son Harrison est d'une beauté, d'une classe toute britannique et c'est dans la douceur qu'il fait passer ses idéaux de paix, de révolte pacifique, de respect mutuel, de joie face à la vie qui nous est donnée. Hautement tourné vers la spiritualité hindoue, Harrison reste l'un des précurseurs de l'importation de la musique indienne dans le rock puisqu'il a popularisé Ravi Shankar au milieu des années 60.
"All things must pass" enfonce le clou et nous cloue (je sais, je me répète) au siège avec une somme de chansons blues-rock flirtant avec le raga-indien et la country. Un recueil inclassable, indispensable, avec en point d'orgue la sublime "Isn't it a pity" où Harrison nous met avec douceur le nez dans notre propre merde et dans nos propres fautes.
La classe éternelle, George.....

[b]John LENNON[/b]
"Imagine" (1971)

L'album solo le plus connu d'un des membres des Beatles... Est-ce vraiment mérité ? Qu'il soit connu, oui. Qu'il le soit plus que le précédent de cette liste ou que celui qui va suivre, ce n'est pas sûr.
Mais quoi qu'il en soit, "Imagine" est un grand album, où Lennon peut enfin laisser éclater son son, ses idées, et ne plus être "pollué" par la "mièvrerie" de McCa... etc... Vous vous en doutez, j'aime les Beatles, j'aime Lennon mais ses excès de langage envers son comparse, son frère, sa moitié, me gêne.
Mais bon, "Imagine" comprend son lot de petit chef d'oeuvre, à commencer par "Jealous Guy", "How", "I don't wanna be a soldier", "Gimme some truth" et bien sûr, la chanson pacifiste la plus connue au monde, "Imagine" (quelle chanson quand même !).
Seul problème de cet album : l'hypocrisie totale d'un Lennon pronant l'amitié entre les peuples et qui insulte et porte au pilori McCartney dans une chanson ignoble d'egocentrisme, de gratuité et de bêtise, à savoir : "How do you sleep ?". Mais aussi une stupide et cruelle parodie de la couverture de l'album "Ram" de McCa où celui ci tenait un bélier par les cornes (Lennon, lui, s'accroche à un porc et se fend la gueule...). Bref, Lennon est ce qu'il est, un ironique drôlissime qui ne sait pas parfois fermer sa gueule. McCa, lui, répliquera par la sublime "Dear Friend" qui met carte sur table et clot la polémique entre les deux frères ennemis...
Bon je me suis égaré, là, je suis désolé !! Mais '"Imagine", hormis cette polémique reste de très haut niveau et la production de Phil Spector atteint des sommets.
A voir aussi, le DVD "Gimme some truth" documentaire suivant l'enregistrement de cet album essentiel (sauf une chanson !!).

[b]Paul McCARTNEY[/b]
"Ram" (1971)

Voilà le troisième bijou créé par un ex-Beatles et il est l'oeuvre de McCartney... "Ram" a été conspué par la critique mais fut un succès public immense.
Conspué car entièrement pop (à la Macca, en somme) alors que depuis 1962, la plupart des critiques louaient le talent de melody maker de Paul... Un retournement de situation assez étrange qui en dit long sur la capacité de Lennon à faire passer des vessies pour des lanternes. Non, Macca n'est pas un activiste révolutionnaire. Mais oui, il est un songwriter de génie. Et le prouve ici avec des compos d'une subtilité et d'un raffinement enchanteur. Que ce soit "dear boy" ou "uncle albert" ou "monkberry moon delight", Paul crée ici des chansons qui dépassent l'entendement mélodique et prouve qu'il est bien l'un des grands génies musical de ce siècle.
Bref, quand vous aurez "All things must pass", "Imagine" et "Ram", vous aurez tout compris au singulier talent de ces trois hommes... Qui, pour autant, en ce qui concerne Paul et John, n'atteint pas leur génie période Beatles...

[b]Neil YOUNG[/b]
"Harvest" (1972)

J'avoue avoir eu d'énormes difficultés à choisir un album de Young plutôt qu'un autre alors j'ai tout simplement choisi le plus connu, celui ayant eu une carrière publique immense, à savoir "Harvest".
Neil Young reste encore aujourd'hui l'un des musiciens nord-américains les plus doués et les plus représentatifs de la musique des années 70. Ce canadien possède en lui une magie de melody maker qu'il a mise au service d'une musique allant de la folk la plus pugnace et ancrée dans le passé au rock le plus rugueux et furieux tendant au punk.
Véritable touche à tout, Young reste avant tout l'un des rares égaux de Bob Dylan, tant au niveau compos que lyrics.
Cet album reflète tout le talent de parolier de cet homme avec notamment les sublims "Old Man" et la légendaire "The needle and the damage done", ode à ses amis morts d'overdose et chanson furieusement anti drogue.
Pétri de chansons rythmées sur le pas d'un cheval (pa clop, pa clop, pa clop....!!) toutes aussi délicates qu'une fleur en plein désert, "Harvest", s'il n'est pas l'album le plus novateur de Young reste celui par lequel on peut le découvrir avec le plus d'aisance et de plaisir... Bref, 10 chansons magiques, pures, belles et qui méritent toute votre attention... (Petit conseil, une fois "Harvest" écouté, passez à "After the gold rush" et "On the beach")

[b]Cat STEVENS[/b]
"Tea for the tillerman" (1970)

Cat Stevens reste selon moi l'un des auteurs compositeurs les plus doués de sa génération. S'il reste une légende, ses disques sont aujourd'hui de plus en plus passés sous silence et ses tubes intemporels ne passent plus à la radio.
Pourtant, dans la première partie de sa carrière (entre 1966 et 1968) il compose des titres irrésistibles comme la sublime "The first cut is the deepest". Après avoir contracté la tuberculose, il doit s'arrêter pendant un an et revient en 1969 avec l'album "Mona Bone Jackson". Mais c'est en 1970 qu'il dévoile tout son génie dans l'album "Tea for the tillerman". Recueil intarrisable de chansons folk furieusement pop, aux rythmiques douces et entraînantes et aux mélodies originales et implacables, "Tea for the tillerman" peut être considéré facilement comme l'un des chef d'oeuvre des 70's passés sous silence. On y trouve "Wild World", dont la reprise fera la fortune de Jimmy Cliff , ou encore "Sad Lisa", "Where do the children play" et la sublimissime "Father and Son", dialogue émouvant entre un père et son fils où l'interprétation de Stevens est tout simplement à pleurer d'émotion...
Cet album sera un énorme succès dès sa sortie. Stevens supporte avec difficulté son statut de popstar et devient vite écrasé par ce poids et par l'arrogance du music-business. A tel point qu'il offre la quasi totalité de ses gains à des oeuvres caritatives, sans que personne ne le sache, évidemment... Après 7 album supplémentaires, en 1978, il se convertit à l'Islam, prenant le nom de Yusuf Islam, vend aux enchères toutes ses possessions et ouvre une école islamique dans la banlieue de Londres.
Ce changement de vie audacieux et tout à l'honneur de cet homme délicat et discret sera pourtant entaché par son soutien à la fatwa contre Salman Rushdie, acte politique qui finira d'achever le boycott radiophonique que subissent encore aujourd'hui ses chansons (plus en France mais toujours en GB et aux USA).
Alors si vous voulez découvrir des chansons sublimes et une voix à vous faire lever les poils sur les bras, vous savez quoi acheter demain avant d'aller au taff...

[b]Black Sabbath[/b]
"Paranoid" (1970)

Il fallait un peu parler de heavy metal alors autant choisir le groupe emblématique de ce genre kistchissime.
Black Sabbath, donc.
J'avoue ne pas avoir écouté cet album depuis mes 14 ans alors y revenir aujourd'hui est un peu un choc. BS est un groupe anglais qui va vite associer hard rock et satanisme, Ozzy Osbourne se proclamant roi des ténèbres et décapitant des chauve souris avec ses dents sur scène.... (véridique).
Cela dit, l'ambiance musicale de ce "Paranoid" (leur meilleur album) n'est pas encore ricidule et poussive. Les rythmiques lourdes accompagnent un son assez lointain, sombre, lent et qui créé une atmosphère très pesante et malsaine. Pas de sophistication outre mesure, Black Sabbath est un groupe moyen musicalement et c'est bien ça qui les rend fort, en fait... Attachants car besogneux, BS crée quand même le heavy metal et à ce titre devait être présent dans cette liste. Mais au delà de ça, j'ai un peu de mal...

[b]J. J. CALE[/b]
"Naturally" (1971)

Assez peu connu voire quasi inconnu, JJ Cale (à ne pas confondre avec John Cale du Velvet Underground) est un guitariste bluesy qui a pour lui d'avoir inventé le style "laid-back" (qui signifie à peu près "calé", "engoncé"). Ce style met en avant un jeu de guitare bluesy très technique mais en retrait c'est à dire finalement assez lent et relax, un chant marmonnné à la limite de l'audible et une production sonore très épurée.
Bref, un style relaxant qui en devient vite entêtant, la guitare bluesy s'accrochant à votre cerveau comme un souvenir que l'on cherche sans parvenir à le retrouver.
C'est sur ce "Naturally" que JJ Cale crée le laid-back avec une tripotée de chansons toutes plus planantes et intéressantes les unes que les autres. Un album qui vous met dans un état second, qui vous scotche au fauteuil et vous relaxe tranquillement. Inutile de dire que "Naturally" est indispensable... Quand vous l'aurez écouté, vous comprendrez que Clapton, dans la deuxième partie de sa carrière (celle où il s'est vendu), a tout pompé à Cale sans scrupules, tout comme ces abrutis de Dire Straits qui ont vendu aux enchères à MTV un style qui était voué à rester en retrait, dans l'ombre, quelque chose qui se transmettrait par le bouche à oreille, comme une tradition familiale. Mais non, l'argent a encore tout pourri... Alors allez à la source !!

[b]Janis JOPLIN[/b]
"Pearl" (1971)

Ah... Janis... Voilà un nom légendaire, celui de la sainte trinité du club des 27 ans : Jimi Hendrix, Jim Morrison et Janis, tous les trois morts à 27 ans d'une overdose...
Mais Janis Joplin, c'est tout d'abord une sorcière du rock, une femme qui était capable de tout et qui avait pour elle d'avoir une voix tranperçante et transcendante, capable d'aller aussi loin dans les graves que Barry White (j'exagère et encore) et aussi loin des les aigus que Farinelli (là aussi j'exagère). Bref, une voix exceptionnelle, habitée d'une force et d'une intensité rarement égalée par qui que ce soit et encore moins par les "divas" d'aujourd'hui... (En gros, Carey et ses 8 octaves peuvent aller se recoucher).
Mais Janis, c'est aussi une furie sur scène, une sorte de Prince au féminin, ou une Mick Jagger sous acide. Bref, une tornade qui aura impressionné tout son monde durant sa courte carrière (1967-1970).
C'est à titre posthume que sort son chef d'oeuvre, "Pearl" (son surnom) qui comprend ses deux bijoux : "Me and Bobby McGee" (une chanson à laquelle Laurent Chalumeau vient de consacrer un roman passionnant !!) et "Mercedes Benz" (et croyez-moi, c'est du plus haut niveau que "Dans ma benz").
Il est difficile de décrire la musique de Janis Joplin, il vaut mieux l'écouter car sa voix est à tomber alors pour décrire un peu l'esprit, je citerai ces paroles de "Me and Bobby McGee" (écrites par le countryman et acteur Kris Kristofferson) : "La liberté, c'est juste un autre mot pour dire qu'on a plus rien à perdre"............. Respect.

[b]T-Rex[/b]
"Electric Warrior" (1971)

Voilà un groupe que j'ai découvert il y a seulement quelques mois, à la faveur d'une biographie de David Bowie... Et putain quelle claque !!
Cet album mériterait une analyse plus poussée et peut être un post à lui tout seul tant il renferme de trésors...
Si Bowie est le maître incontesté du Glam dans sa représentation et dans son achèvement artistique, T-Rex tient largement la distance musicalement. T-Rex est d'ailleurs l'un des seuls groupes qui aura su approcher musicalement Bowie...
Constitué de Mickey Finn et du génial Marc Bolan, T-Rex va littérallement retourner l'Angleterre avec cet album et devenir un vrai phénomène. On peut même dire qu'entre 1971 et 1973, il n'existait que Bowie et T-Rex pour les jeunes anglais...
La musique de T-Rex oscille entre le blues-rock le plus dansant, les balades les plus subtiles aux arrangements de cordes implacables, en passant par les rocks les plus furieux. Une synthèse réductrice peut être mais qui décrit bien ce groupe dont le leader, Marc Bolan, chante avec un talent et une intensité toute 70's qui frise le magique.
La force de ce groupe c'est aussi la simplicité apparente de sa musique (apparente seulement) qui en fait une oeuvre très spontanée et fraîche, rapidement compréhensible, rapidement enthousiasmante, et qui au fil des écoutes, prend de plus en plus d'ampleur pour arriver à des sommets de sophistication.
Bref, T-Rex, c'est un groupe important qui aura aussi eu une forte influence sur le mouvement punk anglais de la fin des 70's.
(Si vous voulez un aperçu, il me semble que de nombreuses de leurs chansons ont été utilisées pour la BO de "Billy Elliott").


[b]Lou REED[/b]
"Transformer" (1972)

Il y a tellement à dire sur Lou Reed que 1000 posts ne suffiraient pas... Comme ça, vous êtes prévenu et je ne pourrai dire ici que les choses les plus connues et les plus évidentes sur cet artistes indispensable.
Après avoir été le leader du Velvet Underground jusqu'en 1970, Lou Reed sombre dans l'oubli et est ressorti du placard par un certain David Bowie, fan de toujours, qui va lui produire l'un de ses chef d'oeuvre incontestés : "Transformer".
Lou Reed est un artiste terriblement adulte dont la découverte peut aisément vous retourner la tête quand vous avez 15 ans. Véritable artiste, il fera de sa musique une expérience initiatique qui sera le poil à gratter du puritanisme. Entre drogues, homosexualité, excès en tous genres, Lou Reed va faire de sa musique, une porte ouverte sur toutes les expériences de vie, devenant passeur intergénérationnel de la Beat Generation des années 50 (c'est d'ailleurs à travers lui que je me suis à lire Jack Kerouac...).
"Transformer" est un sommet car toutes les chansons sont divines, qu'elles soient rock, jazzy, balades. Des classiques comme "Perfect Day", "Walk on the wild side", "Satellite of love" ou "Vicious" sont présentes ici !! Un vrai best of !!
Le son de guitare de Lou Reed est reconnaissable entre tous et il sera maintes fois copié, notamment dans le punk.
Mais Lou Reed reste foncièrement underground, son seul tube restant encore aujourd'hui "Walk on the wild side" dont le thème est principalement... la fellation, la drogue et un travesti...!!
Véritable icône gay, Lou Reed aura un rôle important pour la libération des moeurs, au même titre que Bowie. Malheureusement, les incultes de l'époque l'accuseront d'avoir copié Bowie (c'est un comble !!) et Reed se fâchera du coup avec celui-ci, coupant court à une association d'anthologie...
Voilà quelques raisons pour que cet album se trouve sur vos étagères et au bout de deux ou trois écoutes seulement, vous en trouverez des dizaines d'autres et passerez aisément à l'autre de ses chef d'oeuvre, "Berlin", album glauque et sinistre qui renouvelle le génie de cet homme qui restera pour moi l'un des immenses talents de la musique en général.


[b]Mott The Hoople[/b]
"All the young dudes" (1972)

Encore un artiste produit par Bowie !! Alors que ce groupe phare de la scène glam est sur le point de se séparer faute de succès, Bowie leur offre la chanson "All the young dudes" et produit l'album du même nom.
La chanson "All the young dudes", ode à la jeunesse rebelle, sera leur premier véritable tube international et cet album sera leur plus connu. Mais aussi leur meilleur. Bowie, encore une fois, prouve son talent de producteur, offrant au groupe sa patte sans jamais étouffer la singularité de ses protégés.
Bref, les compos du groupe sont hissés vers le haut par le maître et rivalisent avec l'idole. Du coup, Mott The Hoople fera une tournée américaine qui leur donnera le succès et la capacité de continuer leur carrière. Une carrière, qui, sans être vraiment à la hauteur de cet album rock délicat et entêtant, sera tout de même suffisamment intéressantes pour pousser un certain Michael Stipe (REM) à faire de la musique... Merci Mott !

[b]Elton JOHN[/b]
"Madman across the water" (1971)

Il fut un temps où Elton John n'était pas un guignol convenu et gonflant. Un temps où ses chansons alliaient classe, intelligence, talent mélodique, et subtilité des arrangements. Un temps où ses frasques scéniques étaient un doigt d'honneur à l'establishment.
Ce "Madman across the water" fait partie de cette époque et la totalité des compos de cet album méconnu est irréprochable, en commençant par le titre d'ouverture "Tiny Dancer", chanson sans faille...
Alors bien sûr, j'aurais pu choisir "Goodbye Yellow Brick Road" mais "Madman..." est le véritable début d'une carrière 70's florissante et importante. Alors si vous voulez connaître la genèse de ce génie fourvoyé, "Madman..." vous est indispensable.

[b]Robert WYATT[/b]
"Rock Bottom" (1974)

Wyatt est un cas à part. Véritable inovateur, il créera durant les années 70 (et plus particulièrement sur cet album) un son qui encore aujourd'hui a 10 ans d'avance.
Sorte de double mélancolique de Zappa, Wyatt est un immense génie, dont la musique introspective emprunte au jazz, à la poésie, au mouvement surréaliste, à la musique africaine, à la salsa, à la pop, à l'électronique. En fait, elle n'emprunte pas !! Elle fait sortir de l'ombre !! Car oui, Wyatt a beaucoup fait pour défricher et découvrir de nouveaux horizons et ses expérimentations auront été à la source de la musique répétitive (qui elle même sera à la source de l'électronique)...
Sur ce "Rock bottom", il crée une atmosphère claustrophobe et extrêmement mélancolique (il faut dire qu'il vient de perdre l'usage de ses jambes...) qui joue beaucoup sur des nappes de son synthétiques. Mais cet album n'est pas déprimant, au contraire... Il est davantage envoûtant, Wyatt partageant sa souffrance au lieu de l'exhiber...
L'étrangeté de ce "Rock Bottom" fera sa réputation jusqu'à aujourd'hui et continue toujours d'influencer les artistes actuels (on peut penser notamment à Nick Cave ou à Eels).
Bref, si vous n'avez pas cet album, vous manquez quelque chose de grand, magnifique, hors norme...

[b]Patti SMITH[/b]
"Horses" (1975)

L'idole de Michael Stipe et de tous les chanteurs de rock flirtant avec l'androgynie.
Patti Smith, c'est un mélange de poésie à la Bob Dylan, et de fureur sinistre à la Velvet Underground.
Punk avant l'heure, Patti Smith est devenue une icône, ayant un rôle majeur pour affirmer définitivement la place des femmes dans le rock.
Ce "Horses" est une somme encore difficile à digérer aujourd'hui tant son intelligence et son érudition est rare dans le rock. Mettant en son ce que le Nouveau Roman mettait sur papier, Smith affirme avec force et poigne son talent et sa singularité. Reprenant le tube "Gloria" de Van Morrison, elle crée l'événement, chantant le désir sexuel qu'une femme peut générer... En brouillant les cartes, Smith jette un pavé de plus dans la mare pudibonde du puritanisme.
"Horses" est un vrai électro choc dans le monde du rock, tant par la puissance habitée du chant de Smith que par l'intelligence de sa musique, aussi variée que transcendante (du rock garage, au reggae rock). Tout le monde se doit d'écouter cela aujourd'hui, ne serait-ce que pour se rendre compte de l'apauvrissement général de la musique contemporaine. Car de nos jours, un tel album serait relégué à végéter dans un underground carcéral, alors qu'en 1975, il fut au devant de la scène, tant chez les critiques que chez le public...

[b]Dr Feelgood[/b]
"Down by the Jetty" (1975)

Autre album dépoussierant, "Down by the jetty" est le premier album de ce groupe anglais de rythm and blues qui sera contre toute attente, l'un des inspirateurs du punk anglais.
Car en revenant aux sources du rock et en le faisant sonner blues d'antan, Dr Feelgood va jouer à fond la carte de l'austérité et du minimalisme.
Leur jeu de scène fiévreux, proche des vieux bluesmen, et leur look de VRP en perdition va jeter les bases du punk, qui en réaction au rock pompier et triomphant, va préférer tendre vers ce minimalisme, cette spontanéité et cette austérité. On sait depuis que ce combat aussi a été perdu, mais bon...
Cet album vaut le coup d'être découvert, ne serait-ce que pour son influence...

[b]The Ramones[/b]
"Ramones" (1976)

Voilà l'explosion du punk, la vraie. Si de nombreux artistes ont déjà dans l'esprit fondé le punk (Stooges et Iggy pour ne citer qu'eux), ce sont les Ramones, qui en 1976, un an avant la vague Sex Pistols vont en fonder les bases, sans pour autant se récupérer les lauriers pour eux....
Groupe potache aux allures de crétins adolescents, les Ramones vont tout simplement inventer le jeu rapide à l'extrême, les lyrics criés plus que chantés, et vont faire du bruit, beaucoup de bruit... Sans pour autant oublier la mélodie !! tour de force hallucinant s'il en est, et qui sera copié et recopié de nos jours pour générer des monstres comme Sum 41..
Les Ramones posent donc ici les premières bases du punk rock, en créant un genre speed à souhait où les chansons ne dépassent jamais les deux minutes trente.
Cet album est donc un didacticiel parfait pour découvrir ce genre majeur du rock, rapidement perverti, certes, mais qui aura eu le mérite de vouloir tout recommencer à zéro en revenant à l'essentiel, sans fioriture. Véritable musique des laissés pour compte, le puk a pour lui sa fureur, sa spontanéité et les Ramones en connaissent un rayon...
Bref, un rock potache qui ne se prend pas au sérieux et qui aura su faire preuve d'intégrité encore jusqu'à aujourd'hui, refusant toute starification et toute récupération...
Un must !
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Messagepar torrance sur 29 Fev 2004 19:15

[b]Iggy POP[/b]
"Lust for life" (1977)

Un album somme, une table de la loi du punk... Produit par Bowie (encore !!) comme l'album précédent d'Iggy ("The Idiot"), "Lust for life" permet à Iggy de vraiment sortir de l'enfer... S'étant fait interner en hôpital psychiatrique, Bowie sera le seul à venir le voir et à le sortir de sa folie, en le poussant à le rejoindre à Berlin, faisant tous les deux voeu d'austérité, de simplicité, et se sortant des griffes du rock business.
Résultat : le meilleur album d'Iggy, avec des titres aussi fondateurs que "Lust for Life", "The passenger", "Sweet sixteen" sur lesquels Iggy chante comme un démon en rédemption, où les guitares et les rythmiques ne ressemblent à aucunes autres.
Mais cet album qui retrouve sans conteste la force des Stooges, n'est pas aussi bien accueilli que la nouvelle vague punk menée par les Pistols et Iggy s'en ressent blessé et souhaite repartir de zéro et revenir à un punk plus brûlant et moins léché. Ce sera pour lui l'irréparable (à mon sens), car par la suite, il n'atteindra plus jamais la grâce de cet album d'anthologie.

[b]Sex Pistols[/b]
"Never mind the bollocks" (1977)

1977, l'année de l'explosion du punk anglais, fer de lance de la musique d'énervés...
Personnellement, je n'ai jamais pris les Pistols comme les parangons du punk. Moins inventifs que le Clash dont on reparlera, moins drôles que les Ramones, moins abrasifs que Iggy ou les Stooges, les Pistols ont été une étoile filante du rock.
En revanche, l'écoute de cet album reste toutefois hautement recommandable. En somme, mieux vaut écouter les Pistols que les affreux jojos du punk actuel.
car au moins, l'odeur de soufre et de révolte y est plus palpable, plus authentique. Car le plan marketing de Malcolm McLaren qui est à l'origine de la naissance du groupe sera tout de même largement dépassé par quelques titres d'anthologie comme "Anarchy in th UK" ou "God save the queen".
En effet, les Pistols, à travers leurs excès et leurs provocations ("i am the antechrist !") auront permis à toute une jeunesse de se libérer des dernières barrières morales et de cracher à la gueule d'un conservatisme tout ce qu'il y a de plus anglais.
Et surtout, ils auront permis de créer bon nombre de vocations, comme celles de Joy Division.
Bref, un album qui aura marqué d'un groupe qui aura vite disparu... Joli paradoxe, en somme !
A posséder.

[b]The Jam[/b]
"All Mod Cons" (1978)

Groupe de punk mené par Paul Weller, cette formation anglaise sera l'une des plus importantes du punk, notamment par l'influence dantesque des Beatles dans leur composition mélodique qui fera d'eux un groupe d'une classe et d'une inventivité rare dans le punk. A l'égal du Clash, en somme.
Cet album, leur troisième, est leur chef d'oeuvre. Est UN chef d'oeuvre. Point barre.
Car Paul Weller y révèle un talent de songwriter hors norme. Sa pop racée fait tâche à côté des Pistols mais préfigure déjà l'évolution prochaine du Clash. On y trouve aussi des textes abrasifs comme ce "Down in the tube station at midnight", l'histoire d'une homme qui se fait tabasser par des membres du National Front dans une station de métro. Une chanson qui ancre Paul Weller dans le leadership contestataire d'extrême gauche.
Musique, paroles, interprétation, tout ici est parfait. Il faut avoir cet album.

[b]Ian DURY[/b]
"New boots and panties !!" (1977)

Ian Dury est une légende en angleterre. Créateur du slogan "Sex Drugs and Rock'n Roll", il est aussi devenu la voix de la classe ouvrière anglaise. Vrai showman sur scène, il chante de sa voix cassée et lancinante et fascine rapidement tout son monde.
Cet album est son meilleur, affichant des chansons aussi classe que ce "Sweet Gene Vincent" qui fera son succès ou "Wake up and make love with me".
Si son apport n'est pas immense, il aura eu le mérite d'écrire de très bonnes chansons et d'ouvrir lui aussi la voie au Clash.
Passant avec facilité de l'ironie à la franche rigolade puis à la mélancolie en moins de temps qu'il me faut pour l'écrire, Ian Dury est sans conteste un grand parolier et un interprète de haut niveau.
Je vous recommande son tube "Hit me with your rythm stick", un titre festif en diable qui retournera n'importe laquelle de vos fêtes..


[b]The Clash[/b]
"London Calling" (1979)

S'il ne devait rester qu'un groupe de punk, ce serait celui-là...
Et surtout cet album, monument incontestable et incontesté d'un métissage musical irrésistible.
Mené par le très charismatique Joe Strummer, mort dans l'indifférence des médias en décembre dernier, The Clash aura été le groupe le plus éthique, le plus irréprochable du rock.
En 1980, ils se saborderont pour ne pas devenir une machine à fric et cracheront à la gueule de leur label. Ils exigeront auparavant que ce double album, "London calling", soit vendu au prix d'un simple lors de sa sortie. Et referont le coup avec leur triple album (!!) "Sandinista !".
Groupe engagé et curieux, d'une intelligence politique et humaine indépassable, The Clash affiche sur "London calling" tout leur génie, en passant du punk au rock en passant par le reggae, le ska et le blues.
Aucune chanson n'est à jeter et chaque écoute rajoute au plaisir et à la découverte.
Je ne peux pas dire plus que : procurez-le vous car c'est un chef d'oeuvre rarement égalé...

[b]Brian ENO[/b]
"My life in the bush of ghosts" (1981)

Eno est un cas à part, un des génies conceptuels de l'histoire du rock. Producteur de grand talent, il produit la trilogie berlinoise de Bowie avec qui il pose les bases de la new wave électronique. Il est aussi le précurseur de la musique ambient.
Avec cet album composé en collaboration avec David Byrne des Talking Heads, il fonde la world music !!
Bref, un défricheur de génie qui aura toujours su se renouveler et chercher de nouvelles pistes. En somme, un disciple de Robert Wyatt...
C'est aussi sur ce "My life in the bush of ghosts" qu'il préfigure le sample en créant des morceaux à base de bouts de chansons ou de conversations enregistrées à la radio ou dans la rue ou carrément volés sur des disques inconnus...
Bref, un album novateur, assez peu accessible il faut le dire, mais qui changera votre vie si vous rentrez dedans...

[b]Talking Heads[/b]
"Remain in light" (1980)

Produit par Brian Eno, ce disque préfigure déjà le developpement de la world music. Basé sur des rythmiques africaines et une production électronique, il en ressort un album hors norme sur lequel les Talking Heads pourront asseoir un peu plus leur influence immense sur la musique new yorkaise (encore aujourd'hui d'ailleurs).
Groupe satyre du mode de consommation moderne, il décrit le plus souvent l'aliénation des hommes dans le système capitaliste occidental.
Certains préfereront à ce disque très Eno le précédent, "Fear of music" (un grand grand album) mais l'apport de celui-ci est incontestables, le travail de production étant digne de l'orfèvrerie.

[b]Buzzcocks[/b]
"Another music in a different kitchen" (1978)

Les Buzzcocks est l'autre grand groupe de punk, aux côtés des Pistols, The Jam et du Clash.
Beaucoup plus mélodiques que les Pistols et plus romantiques que le Clash, ce groupe de Manchester a créé un punk léché et plus ouvert, qui aura eu une influence majeure sur la naissance de la new wave. Leur son épuré flirtant avec la pop laissera une trace notamment chez Joy Division puis New Order mais aussi chez les Pixies.
Cet album affiche des rythmiques et des riffs très punk alors que les arrangements, les mélodies et les harmonies font rapidement penser aux Beach Boys et aux Beatles. Les paroles, elles, racontent avec subtilité les affres de l'adolescence et des premières amours, faisant de leur punk, un punk romantique... Une étrange sensation nous étreint donc quand on écoute cette musique racée et furieuse qui décrit avec beaucoup de sensibilité et d'ironie un âge où tous les sentiments s'entrecroisent sans cohérence... La musique des Buzzcocks reflète donc avec talent leur propos.
Bref, si vous ne les connaissez pas, empressez-vous ! Avec une préférence pour les titres "What do I get ?", "Fast Cars" et "Orgams addict".

[b]Joy Division[/b]
"Unknown pleasures" (1979)

Un groupe fondateur, un groupe somme, qui aura résumé en deux albums (et une compile) tout le son qui allait exploser durant les années 80. Formés en 1977 à Manchester lors de l'explosion punk, Joy Division va devenir l'inventeur de la new wave et plus précisément de la cold wave, genre beaucoup plus obscur et mélancolique. De la voix grave toute en mélopées de Ian Curtis (l'âme et le parolier du groupe) aux lignes rythmiques viscérales en passant par le son inimitable de leurs guitares, Joy Division a posé avec cet album des jalons que toutes les années 80 ont essayé de suivre (avec difficulté). Seul quelques groupes parviendront à leur hauteur, The Cure en tête.
"Unknown pleasures", c'est 10 morceaux d'une profondeur, d'une noirceur glaçantes. 10 morceaux où Ian Curtis nous envoûte de son chant lancinant, lointain, échoifié, amplifié par une rythmique sanguine et quasi militaire, binaire, qui, jouée comme si chacun des membres avait une syncope finit par donner l'impression à l'auditeur d'étouffer.... Si sombre que cela en devient sublime, cet album mérite l'appellation de chef d'oeuvre, d'inspiration, de phare d'Alexandrie. Mais très difficile d'accès, il ne pourra faire vibrer que les plus exigeants et les plus patients d'entre vous. Ian Curtis se suicidera avant la sortie de leur deuxième album, "Closer", à seulement 23 ans... Les autres membres du groupe formeront New Order...

[b]Bruce Springsteen[/b]
"Darkness on the edge of town" (1978)

Un cas intéressant que ce Boss ! En France, beaucoup le considèrent comme une sorte de Johnny Halliday américain, une sorte de beauf éructant des slogans patriotiques en levant le poing... Mais évidemment, ce n'est pas le cas. Springsteen est l'un des plus grands songwriters contemporains au monde. Tant par l'intelligence de son propos que par l'humanité profonde de ses paroles que par la grâce et la puissance de sa musique. Et une bête de scène en plus de ça...
Véritable voix des laissés pour compte, Springsteen s'est toujours placé du côté des faibles et des rejetés, s'est battu contre l'injustice et a souvent fait tomber son pays de son piédestal (et notamment dans "Born in the USA", charge féroce contre la guerre du Viet Nam). Il y a bien 6 ou 7 albums de Springsteen à conseiller mais j'ai choisi "Darkness..."... Pourquoi? Je dois être honnête et dire que j'ai fait plouf plouf dans ma chambre devant mes disques ! Mais c'est une bonne pioche. Car cet album, d'une amertume sans nom envers le rêve américain permet de rappeler que Springsteen est peut être l'artiste se rapprochant le plus du génie de Bob Dylan. Sprinsteen simplifie ici sa musique pour en faire une bombe sociale où affleurent toutes les désillusions d'une population qui sort de la guerre du Viet Nam et se cherche une identité. C'est aussi le début d'une crise économique qui verra les grands industriels fermer des usines (Gl Motors à détroit par ex). Bref, Springsteen sent le vent tourner et préfigure la crise morale des années 80 qui engendrera les monstres reaganiens. (Le titre, sonne comme une prophétie : "Obscurité au bord de la ville"...). Un grand, grand album.

[b]The Cure[/b]
"Pornography" (1982)

Attention... Ne pas mettre entre toutes les mains...
Voilà l'album le plus sombre et le plus morbide de The Cure, grand groupe des années 80, héritier de droit de Joy Division et grand manitou d'une musique sombre et ambitieuse, personnelle et introspective. C'est ici que Robert Smith exhibe le plus ses démons, ses pulsions destructrices et suicidaires. Un album étouffant, violent, où les nappes de synthé sont l'ingrédient principal des chansons, accompagnées de guitares suppliantes et agressives à la fois, de batterie lointaine et de chant à la limite de la parole de condamné. Robert Smith cherche "un remède" comme il le clame dans le nom de son groupe et dans les chansons de cet album. Le malaise est grand ici et le titre "pornography" est bien choisi, véritable porte ouverte sur le cerveau d'un homme torturé, souffrant.
Du grand Cure. (serait-ce un pléonasme ? Oui, un peu quand même. Pas toujours, mais souvent...)

[b]XTC[/b]
"Drums and wires" (1979)

XTC est un groupe qui n'obtint jamais le succès commercial qu'il méritait. Encore en activité aujourd'hui mais ayant arrêté la scène en 1982, les hommes menés par Andy Partridge se font discrets et pourtant, ils mènent depuis bientôt 25 ans une carrière presque irréprochable, où se mêlent expérimentation et pop racée. Un groupe qui sait composer des mélodies accrocheuses et complexes, tout en la bordant de compos audacieuses oscillant entre électronique et électrique (voire acoustique). cet album est à proprement parler la naissance du groupe dans la lettre qu'il suit depuis 24 ans et se révèle un album encore très actuel, certains groupe d'électronica ou de pop n'arrivant pas à la cheville d'un "Making plans for Nigel" ou d'un "Helicopter". Des morceaux à la grâce féline et intemporelle. Un groupe à découvrir à la carrière riche (je n'en suis pas encore arrivé au bout....)

[b]AC/DC[/b]
"Back in Black" (1980)

Rare groupe australien à s'être imposé au niveau international avec Silverchair, AC/DC reste l'un des groupes de rock (et de hard rock en particulier) les plus populaires. Créé en 1973 et mené par la génial Angus Young (vous savez, ce déglingo habillé en écolier), AC/DC est un monument scénique, une bombe à fragmentation sonore qui, sans faire dans la subtilité, n'est pourtant jamais tombé dans la facilité. Du moins, durant leur âge d'or (1973-1980). "Back in Black" est sans aucun doute leur chef d'oeuvre, un disque à la noire intensité, aux riffs de guitares intenses et implacables (qui oserait affronter "Back in Black" ou "Hell's Bells" aujourd'hui ?), où Brian Johnson, nouveau chanteur du groupe après le décès de Bon Scott, fait des merveilles. Certes, AC/DC n'est pas le plus grand groupe de l'histoire, mais ne mérite pas non plus son image de groupe pour bourrins et autres beaufs à motos. Ecoutez cet album et la fièvre du rock'n roll, dans sa bestialité la plus enthousiasmante vous étreindra.

[b]New Order[/b]
"Low-Life" (1985)

Je fais un petit bond dans le temps vers 1985 (je vous prie d'ailleurs de m'excuser pour le non respect de la chronologie dans cette liste mais mon esprit part trop en vrille) pour vous parler un peu de New Order.
Symbole assez gonflant des journalistes bobos qui veulent se la péter, New Order est cependant un groupe important et surtout, intéressant ! Et fondateur ! Les membres de Joy Division se regroupe dans cette formation après le suicide de Ian Curtis.
Leur impact sur la musique anglaise sera énorme. Car New Order, créant une musique moins dark que Joy Division, va poser sa patte sur toute la musique pop des années 80 en la faisant basculer avec talent (et jusque boutisme) vers l'électronique. Tout en gardant leurs riffs de basses reconnaissables entre mille et leurs rythmes syncopés, ils vont peu à peu faire danser la planète entière et devenir les icônes d'une musique pop exigeante.
Si j'ai choisi cet album plutôt qu'un autre, c'est parce qu'il est le plus varié du groupe. La pop y est ici léchée et ambitieuse et les morceaux lorgnant du côté de la new wave sont moins ronflants et emphatiques que ceux de la plupart des autres groupes de cette époque. A ce titre, le titre "Elegia" reste une référence en la matière et un bon exemple de new wave atmosphérique, bien construite, dansante et audacieuse.
Si vous voulez vous télécharger LE tube de New Order, il faut vous diriger vers le cultissime "Blue Monday"... et pour leur album fondateur, procurez vous "Power, corruption and lies" où le dark rock, l'électronique dancefloor et la pop se marient en un flot sonor irrésistible.
Aujourd'hui, New Order s'est dirigé vers un son plus rock (toujours bâti sur l'électronique) et leur dernier album en date, "Get Ready" confirme que ces gars là méritent leur place au Hall of Fame...

[b]U2[/b]
"The Joshua Tree" (1987)

J'ai longtemps hésité à mettre U2 dans cette liste car Bono me gonfle tellement avec ses airs de philanthrope avisé que j'en deviens vite réfractaire à leur musique. Mais en réécoutant "The Joshua Tree" et "Achtung Baby", je me suis dit qu'ils se devaient d'être dans ce post.
Alors, mon choix s'est porté sur "Joshua" car c'est l'album de tous les tubes. Et les meilleurs, qui plus est. Sans être révolutionnaire, il offre une tripotée de chansons fortes et mélodiques, aux arrangements assez classes, et est rapidement entré dans l'histoire grâce à des titres comme "With or without you" (pour les amoureux tristounets) ou "I still haven't found what i'm looking for" (pour ceux aimant les titres longs).
Bon, je ricane, je me moque, mais force est de constater que ce disque qui a engendré des millions de soupes de langue à travers le monde dans des boums qui carburaient au Banga-Papy Brossard, n'a pas perdu de son intérêt aujourd'hui. Les belles chansons restent des belles chansons et cet arbre de Joshua en est pétri. A avoir, donc.
"Achtung baby", lui, fera preuve de plus d'audace sonore, tirant vers l'électro, et ce, grâce au savoir faire de Brian Eno.
U2 mérite sa place ici et surtout ces deux albums. Pour le reste...

[b]R.E.M[/b]
"Automatic for the people" (1992)

J'ai consacré un long post à ce groupe de génie. Ai-je besoin d'en dire plus ? NON ! Alors achetez cet album et que ça saute.
Non seulement ce groupe a changé la face du rock. Mais en plus, cet album changera votre vie. Enorme respect.

[b]Bauhaus[/b]
"In the flat field" (1980)

Le fait de gloire de ce groupe anglais est d'avoir créé le rock gothique (si, si) avec cet album, à la suite d'un single qui mérite le respect "Bela Lugosi's dead".
Entre rock et électro, Bauhaus s'acharne à créer des ambiances oppressantes et morbides.
Honnêtement, il y a à boire et à manger et leur musique est assez inégale. Et puis surtout, les albums de Joy Division et The Cure, sans être gothiques, sont mille fois plus forts, oppressants et inquiétants que ceux de Bauhaus. Mais la création d'un genre mérite l'attention et si vous voulez vous y frotter, le seul titre "Bela Lugosi's dead" remplira son devoir !

[b]Tom Waits[/b]
"Rain Dogs" (1988)

Je place Tom Waits dans cette liste, tout en sachant que 98% des gens présents sur ce site (et 98% des gens tout courts) ne pourront adhérer à sa musique.
Et pourtant ! Quel artiste !
Ayant débuté au milieu des années 70 dans un genre rock-jazz-blues, Waits est un artiste singulier, barré, déglinqué, dont les excès et la discrétion ont fait sa légende. Son but étant de "décrire la vie comme à travers le fond d'une bouteille de whisky", vous pouvez imaginer que son son n'est pas de tout repos. Toujours à la pointe de la recherche musicale, touche à tout de génie et personnage attachant de par sa folie et sa singularité, Waits va prendre un tournant majeur pour sa musique durant les années 80. Dans l'album précédant celui-ci ("Swordfishtrombones" 1983), il réinvente son style en y ajoutant de la rumba, de la bossa, du free jazz, du tango et joue avec les cuivres, les cordes...etc..
Avec "Rain Dogs", il affirme ce style touche à tout et transgenre dans ce qui est son meilleur album (avec les sublimes chansons "Time" et "Innocent when you dream"). Les percus se font OVNIS, les chansons tout autant et Waits semble inventer une musique de l'espace, celle du futur, brassant toutes les influences, tous les styles, en un maelstrom sonore digne d'un Captain Beefheart. Accessoirement sa voix n'a jamais été aussi belle, oscillant entre le rauque de Johnny Cash et la liberté d'un Joe Strummer. Bref, c'est de la musique pas du tout grand public mais ça fait du bien, croyez moi !

[b]Echo and The Bunnymen[/b]
"Ocean Rain" (1984)

Créé en 1978, Echo and The Bunnymen fait partie de ces groupes anglais qui auront marqué les années 80 de par leur style inimitable, leus chansons à la grâce singulière, à l'instar de The Cure. Cet album est leur dernier grand album, celui du succès planétaire (comme par hasard) et qui sera le début de la fin. A la fois lyrique et mystérieux, le rock de E&TB donne la part belle aux arrangements de cordes, à la guitare acoustique, à une production ample et ambitieuse, pour créer des chansons graciles et intenses. "Ocean Rain" comprend les tubes "The Killing Moon", sublime chansons étrange et bizarrement entraînante (qui figure dans l'excellent film "Donnie Darko", dans la scène d'ouverture si mes souvenirs sont bons) mais aussi "Seven Seas". La force de ce groupe est la grâce toute british qui se dégage de leurs compos et de leurs orchestrations. sans compter la voix grave et très new wave de Ian McCulloch. Une référence du rock anglais des années 80, et référence première de Coldplay (pour vous mesdames) et autres groupes de pop (comme le Blur assagi de "Blur" 1997).
Bref, la classe, quoi !
(Ah oui, dernière précision, les influences de "Echo..." sont The Doors et Leonard Cohen, ce qui est une assez bonne indication de leur style à la fois lyrique et mystérieux).

[b]Hüsker Dü[/b]
"Flip your wig" (1985)

Voilà un groupe assez oublié aujourd'hui qui aura pourtant défriché comme peu d'autres aux USA à cette époque. Groupe de hardcore ou de postpunk comme disent les spécialistes, Husker Du est avant tout le pionnier du rock alternatif (c'est à dire en marge des radios et du rock FM, qui se base sur un son bien écrasant, des guitares sans concession et une production noisy). Or, le rock alternatif créera par la suite Nirvana et Pixies, soit les deux plus grands groupes de rock du monde depuis 30 ans.
Husker Du c'est trois hommes : Bob Mould (guitares et chant), Greg Norton (basse) et Grant Hart (batterie et chant). Mould et hart sont les deux têtes pensantes de ce groupe qui va redonner au rock US sa fierté. Si le double album "Zen Arcade", dont tous les titres ont été enregistrés en une seule prise, était un projet plus qu'ambitieux et abouti (on y trouve maintes expérimentations touchant à tous les styles : de la folk au rock psyché en passant par le hardcore le plus teigneux), c'est pourtant avec "Flip your wig" que le groupe va atteindre des sommets de créativité. Car entre temps, ils auront livré l'excellent "New Day rising" qui va canaliser leur talent.
"Flip your wig" affiche en effet un son plus clair et travaillé, plus mature et mieux produit, où des chansons bourrées d'adrénaline se voient affublées d'arrangements subtils et d'une production audacieuse, où les Husker Du vont ajouter de nouveaux instruments à leur arc (cordes entre autres). Un album si intense et intelligent que la plupart des gens l'ayant écouté en sont vite arrivés à la conclusion que Husker Du, c'était les Beatles alternatif... Rien que ça !! Un compliment pas le moins du monde exagéré car tout ici est parfait, subtil, entraînant, puissant.... Bref, un classique méconnu que je vous ordonne d'acheter tout de suite maintenant, allez, quitter ce forum et allez l'acheter bon sang !!!

[b]The Smiths[/b]
"The queen is dead" (1986)

The Smiths sont aujourd'hui des icônes du rock anglais. Malgré leur succès public ultra limité, ils ont pourtant été parmi les meilleurs groupes des années 80, tant de par le charisme et le talent de leur leader Morrissey que de par la justesse avec laquelle ils vont personnifier le marasme des années thatcher.
The Smiths décrit avec brio et émotion l'écroulement des valeurs morales que ressentira toute une génération durant le règne de la Dame de Fer. L'ultralibéralisme de la vieille bique et la crise sociale (et donc humaine) qu'elle engendre se ressent dans la musique des Smiths qui deviendront une voix dans l'obscurité, un cri qui, chez ceux qui l'entendront, sera décisif et inoubliable.
Aujourd'hui, la force de cette musique ne se dément pas, et la mélancolie qui en ressort est toujours émouvante.
J'ai choisi cet album, "The queen is dead" car il est LE symbole des Smiths. Leur talent mélodique y est à son apogée, les cordes à leur arc sont plus nombreuses, et on y trouve des textes parfois un plus ironique et jouant sur l'autodérision, chose nouvelle pour eux. Les textes sont brillants, les musiques sont gracieuses et brillamment orchestrées.
Bref, c'est l'une des choses les plus belles que l'Angleterre nous ait offert dans les années 80.

[b]Pixies[/b]
"Surfer Rosa" (1988)

LE groupe de rock alternatif incontournable. Tous leurs albums sont excellents, mais j'ai choisi celui là, car c'est le premier et que c'est une baffe monumentale dans la gueule.
Si je vous dis qu'on y trouve "Where is my mind ?" (leur chef d'oeuvre), vous commencez à comprendre, non ? Non.
Alors si je vous dis que ce titre est la bombe abrasive de la dernière scène de "Fight Club" (le film, pas l'épisode d'XF, bande de monomaniaques !), vous commencez à comprendre, non ?
Si c'est non, tant pis pour vous, car cela veut dire que vous ne connaissez pas cette chanson génialissime, brillante, intense, furieuse, au riff de guitare improbable...
Pixies, c'est le groupe d'un des songwriters de rock alternatif les plus doués : Black Francis (devenu aujourd'hui Franck Black). A ses côtés se trouve notamment Kim Deal, qui aura son heure de gloire solo en créant les Breeders (mais si, souvenez vous le tube matraqué sur Fun radio, "Cannonball"...).
Pixies, c'est un groupe aux titres énervés et bruyants mais toujours furieusement mélodiques. Les textes sont tout le temps incompréhensible (même avec les paroles sous les yeux, ça n'a pas de sens !) et ce qui en ressort avec beaucoup d'imagination, c'est avant tout de l'ironie en barre, du cul bien dissimulé et pas mal de délires malsains.
Mais les Pixies, c avant tout une bombe sonore comme il en existe peu et comme il en existera peu. Vous, jeunes bourgeois qui écoutez NRJ, je peux vous dire que vos groupes de néo métal qui crient comme des adolescents prépubères sur des riffs de guitare indigestes, ce sont des sous merdes sonores à côté, de la pisse de chat dans le caniveau, un soupir de pucelle au fond des bois, à côté de la rage, de la fureur, de l'intensité, de la bestialité, de la majestuosité qui se dégagent de la musique des Pixies.
Je m'arrête là car j'ai plus de superlatifs et j'arrive vraiment pas à plus les vendre. Je vous jure, c'est incroyable. Et une telle influence sur le rock alternatif (allez demander à Cobain) que ça en est rageant qu'ils ne soient pas plus connus. Mais bon, maintenant, c trop tard, ils sont séparés depuis 1992 et depuis, Franck Black a sorti des bijoux en solo (dont "Franck Black" et "Teenager of the year").
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Messagepar Guigui sur 29 Fev 2004 19:20

Cool ce topic mais cette longue liste est issue de ta réflexion personnelle, parce que si c'est le cas : chapeau, quelle culture musicale... :mrgreen:
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Messagepar torrance sur 29 Fev 2004 19:20

[b]Suicidal Tendencies[/b]
"Prime Cuts" (1997)

Tout d'abord, je voulais préciser que "Prime Cuts" est une compilation des meilleurs titres de Suicidal. Si j'ai choisi une compil' c'est pour la simple et bonne raison que bien souvent, les albums de ST sont inégaux alors j'ai opté pour le best of. Honte à moi. Mais si vous voulez vous frotter à des albums, optez pour les deux meilleurs : "The art of rebellion" (1992) et "Suicidal for life" (1994).
ST est un groupe américain venant de Venice qui a vite enchanté son monde en fusionnant avec talent (et testostérone) le hardcore et le thrash metal ("le metal qui lamine" !!) (rien à voir avec le trash metal, attention !). Ils vont d'ailleurs vite devenir les fers de lance d'un genre dont le nom a été inventé pour eux : le "skatecore", c'est à dire le hardcore écouté par les skaters.
Aujourd'hui, il faut reconnaître que les skaters écoutent de la merde, mais dans les années 80 et au début des années 90, ils écoutaient Suicidal Tendencies.
Groupe engagé aux paroles ultra virulents contre l'establishment et contre les autorités américaines, ST fait partie de ces rares groupes capables de vous faire sauter les uns sur les autres en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Bref, des riffs implacables, une batterie bucheronne, des mélodies imparables, des textes violents (qui sont loin d'être idiots) et un flow de méchant énervé, ST regroupe toutes les qualités d'un groupe de rock qui dépote. Mais a quand même une image de musique pour bourrins bikers. Dommage. D'autant que le leader du groupe, Mike Muir est non seulement charismatique mais surtout, n'a jamais voulu se vendre au système et lui a volontiers craché à la gueule. Ses paroles anticonformistes lui ont aussi valu de nombreux problèmes avec la justice. Mais en dehors de ces faits extra musicaux, le son de ST est reconnaissable entre mille et déchire vraiment les oreilles, tant par sa qualité que par sa force bestiale.
Bref, un groupe qui mérite mieux que l'image qu'on a de lui.

[b]Sonic Youth[/b]
"Daydream Nation" (1988)

Sonic Youth est sans aucun doute l'un des emblèmes du rock underground américain. Et aussi une énorme influence du courant alternatif, aux côtés des sus-cités Hüsker Dü.
Sonic Youth est dans un sous courant du rock alternatif que l'on appelle la "no wave", un genre oscillant entre le punk et l'électro; Dans ce courant, ils vont peu à peu révolutionner l'underground rock et devenir des légendes.
Ce double album est l'un de leur deux ou trois bijoux indispensables et il marque le début d'une reconnaissance béate du public avide de nouveauté. Le style de leur musique, tiraillé entre guitares lourdes et bruyantes d'un côté et mélodies inspirées de l'autre côté arrive ici à son apogée, en un tourbillon touffu de sonorités disparates. Bref, ce double album est une sorte de diable de Tasmanie du rock.
Il aura un tel retentissement public et médiatique que le groupe sera alors signé chez Geffen, une major à l'époque, mais ne renieront jamais leurs racines underground et continueront à expérimenter et à pondre des albums jusque boutistes et foncièrement difficiles d'accès. Un groupe à éthique, donc. Et à bonne musique, surtout !

[b]The Stone Roses[/b]
"The Stone Roses" (1989)

Sans doute l'un des plus grands gâchis que la musique anglaise ait connue depuis 20 ans (avec The La's sur qui on va revenir), The Stone Roses était un grand groupe, un immense groupe de pop, mais aura connu une gloire éphémère puisque cet album est leur premier... et dernier.
Groupe majeur pour avoir su mêler rock, pop, folk psychédélique et house, The Stone Roses ont un peu inventé toutes les années 90. Du style rappelant Oasis, aux compos rappellant Blur, The Stone Roses ont eu une influence majeure sur toute la BritPop et sur d'autres groupes des années 90 comme SuperGrass, Primal Scream ou encore Radiohead (même si Radiohead est un groupe ouvertement moins prolétaire que les Stone Roses).
Tout dans cet album confine au génie. Des mélodies aux accents house de titres rock endiablés, aux textes ironiques ou franchement égocentriques ("I wanna be adored", "I am the resurrection" !!!) en passant par des arrangements pop de haute facture, sans compter sur la voix de Ian Brown, génie Gallagheresque qui aura tout appris au Liam de Oasis.
Je dois continuer dans un autre post, désolé !!!!
Musique du rêve, de la transe et parangon du psychédélisme 90's, les Stone Roses réalisent là un album parfait de bout en bour et certains de ces morceaux restent des mythes (comme ce sublime "Waterfall"). Véritables têtes de cons, les Roses refuseront de jouer en première partie des Stones pour lancer leur tournée, qui se terminera en eau de boudin... Ils sombrent dans la drogue et ne referont pas de disques... Ian Brown sortira deux albums en solo qui seront bien de deça de la qualité de ce pur moment de grâce... INDISPENSABLE.

[b]Dead can dance[/b]
"Aion" (1990)

Cinquième album de ce groupe australien créé en 1981, "Aion" représente la synthèse parfaite de leur son. Sans être rock du tout, DCD aura une influence majeure sur ce courant, en y apportant des relents de solennité classique. Utilisant des instruments moyen ageux, des chants grégoriens, et des influences folkloriques (chinoises, turques...etc...) DCD saura créer un son hors du commun, véritable trip planant.
La voix de Lisa Gerrard (celle qui écrira la BO de "révélations" et "gladiator") et de Brendan Perry, les deux membres du groupes sont si graciles et envoutantes qu'elles en deviennent indescriptibles.
Une musique difficile d'accès mais qui mérite le détour.

[b]Happy Mondays[/b]
"Pills 'n' thrills and bellyaches" (1990)

Un groupe à part, faisant partie de l'écurie ultra indépendante et légendaire de Manchester : Factory (qui dirige aussi les carrières de Joy Division puis New Order).
Factory, c'est le label d'un homme Tony Wilson, qui, croyant que la musique doit s'épanouir dans la liberté, ne signera aucun contrat avec ses artistes et ne faisant que signer des accords moraux avec... le sang de chaque partie !!
Happy Mondays, c'est une bande de dealers (dixit le groupe lui même) qui aura son importance à la fin des 80's et au début des 90's. Leur musique est un joyeux bordel (comme le groupe en somme), alliant rock, dance en un tourbillon sonore proche du funk... Avec à leur actif un hymne d'anthologie de la culture rave ("24 hour party people", qui donnera son titre au film de 2001 contant l'aventure Factory et toujours pas sorti en france (et qui est un putain de bon film !)) les Happy Mondays ne parviendront pourtant jamais à mener leur carrière de façon intelligente; Trop portés sur la drogue et l'alcool, ils saborderont d'eux même leur talent et de ce fait, leur vie musicale.
Mais cet album reste un classique de la culture anglaise et de la mouvance rave. Festif, joyeux, bien torché, cet album est leur plus abouti, aux côtés du très bon "Bummed" sortie en 1988. Un album de garnements j'm'en foutiste qui va enflammer toutes les fêtes anglaises de cette époque.
Leur musique, créera pourtant polémique car ils auront la facheuse habitude "d'emprunter" des mélodies, et pas les moins connues (entre autres "Ticket to ride" des beatles ou "Sweet jane" du velvet !!).
mais bon, c'est tellement bon, tellement viscéral, tellement "j't'emmerde" que cela en devient jouissif. Un bon glaviot à la face du conformisme, quoi.. A découvrir d'urgence.

[b]Fugazi[/b]
"Repeater" (1990)

Groupe hardcore américain formé en 1987, Fugazi est une référence de ce courant.
Formation atypique prônant l'autarcie (pas d'itw, pas de médias, disques vendus moitié moins cher que la normale...) et l'ascétisme (refus total de l'alcool et de la drogue), ils créent une musique d'une violence et d'une force sèche, brute, qui ne lésine pas sur les recherches sonores les plus barrées.
Cet album reste leur chef d'oeuvre, celui qui aura inspiré toute la scène hardcore américaine depuis 10 ans. Grâce à des rythmiques imparables et d'une rapidité frolant l'hystérie, des guitares hurlantes et mélodiques, et un chant d'une coléreuse intensité, Fugazi s'est imposé comme une référence de l'underground rock. Le succès public restera plus que confidentiel et les plagiats seront du coup nombreux (plus facile de pomper un groupe inconnu). La plupart des groupes bruyants passant sur MTV se sont ainsi allègrement servis chez Fugazi et ont perverti leur éthique tout en n'arrivant pas une seule seconde à leur arriver à leur cheville.
Un groupe sans concession, foncièrement anti-système dont le son mérite vraiment le détour.

[b]The La's[/b]
"The La's" (1990)

Voilà l'autre grand gâchis de la musique anglaise en la personne de The La's, autre grand groupe disparu trop tôt.
Un seul album, qui en 17 chansons, va remettre au goût du jour une pop rêveuse et léchée, à mi-chemin entre Beatles et Kinks.
Leur tube mythique, "there she goes" est ici en bonne place et rappelle que The La's auraient largement pu devenir l'un des plus grands groupes au monde, tant par la justesse et la grâce de leurs compos que par la fraîcheur bienvenue de leur son.
Le leader du groupe, Lee Mavers, est notamment entré en conflit ouvert avec le label qui décide de sortir cet album avant même que Mavers n'ait fini la production (le gars était plus que perfectionniste) et Mavers dit dans la presse que l'album est une bouse... Or, c'est un bijou, mais le publis n'y adhère guère et le groupe sombre dans l'oubli et Mavers dans la folie et le repli.
Bref, un gâchis immense car ce "The La's" est une perle perdue des années 90 qui, lui aussi, aura une immense influence sur la Brit Pop.

[b]My Bloody Valentine[/b]
"Loveless" (1991)

Deuxième et dernier album en date de ce groupe anglais atypique. "Loveless" est un chef d'oeuvre car complètement inclassable.
Onde de choc indescriptible, il mêle samples et guitares, voix lointaines, plages sonores entre les morceaux, psychédélisme, mystère, harmonies étranges et mélodies envoûtantes.
Un album qui aura une importance sans faille sur les années 90 et qui restera dans la légende pour avoir précipité la chute du groupe. Un groupe qui reste encore aujourd'hui sur toutes les lèvres, sorte de modèle du circuit indépendant anglais et qui est très souvent cité par les artistes actuels comme influence majeure.
Bref, écoutez et vous comprendrez.

[b]Nirvana[/b]
"Nevermind" (1991)

Ai-je besoin de parler de ce disque mythique ? de ce groupe légendaire ?
Tout ce que l'on peut dire, c'est que Cobain était un de ces génies qui aura dit ce qu'il avait à dire, mort au bon moment, avant de s'empater. Un songwriter aux multiples facettes, à la voix transcendante, aux compos géniales et subtiles, un homme au charisme encore inégalé aujourd'hui.
Bref, un grand grand artiste qui aura eu le malheur de faire entrer le rock alternatif dans toutes les maisons de la planète, le tuant à petit feu, pour finir par se tuer lui même.
Nirvana, c'est la boite de Pandore des années 90, celui qui aura ressuscité le rock pour mieux le tuer, en l'enfermant à nouveau dans les bureaux vicelards de pontes des médias voyant là une nouvelle poule aux oeufs d'or. On peut dire que malheureusement, Nirvana aura engendré les merdes que sont Linkin Park, Sum 41 et autres diarrhées musicales, en donnant aux teenagers une voix.
Le problème, c'est que la plupart des ados voyaient en Nirvana une bonne façon de faire des pogos et ne voyaient pas la souffrance qui suintait de cette musique. Cette incompréhension fera que le groupe soit en tête de gondole et en rotation sur NRJ... Groupe mal compris et pourtant fondamentalement génial, Nirvana aura marqué le rock de son empreinte furieuse et mélancolique. L'un des plus grands groupes de l'histoire, sans aucun doute possible.

[b]Primal Scream[/b]
"Screamadelica" (1991)

Quand The Stone Roses fusionnent avec Happy Mondays, cela donne Primal Scream, groupe écossais qui aura su tirer parti de l'héritage de ces deux groupes pour devenir le symbole de la fusion entre rock et house.
Cet album est leur meilleur, une légende des dancefloor britanniques, une oeuvre fourre tout et psychédélique que l'on peut même écouter chez soi tout seul, histoire de s'euphoriser un peu.
Inspirateur de ce que sera plus tard la Big Beat de Fatboy Slim ou le rock électronique des Chemical Brothers, "Screamadelica" est un phare d'Alexandrie, une pierre blanche dans l'histoire de la pop anglaise des années 90. Un disque qui, encore aujourd'hui, sonne actuel.

[b]Red Hot Chili Peppers[/b]
"Blood Sugar Sex Magik" (1991)

Les Red Hot, chantre de la programmation MTV... groupe de fusion entre funk, rock et pop... au flow proche du rap. Personnellement, je n'en ai jamais été grand fan, car à l'époque où mes camarades de classe gravaient Red Hot sur les bureaux du collège, je préférais graver Nirvana ou R.E.M...
Mais il faut reconnaître que cet album aura marqué son époque, de par la production dantesque de Rick Rubin, patron du label Def Jam. Une prod lourde et bruyante, laissant parfois la place à des balades bien senties dont ce "Under ce bridge" qui fera le succès mondial du groupe.
Aujourd'hui, cela a un peu vieilli mais pour l'époque c'était assez fort. Maintenant, les Red Hot continuent leur bonhomme de chemin et leur dernier album donne le ton. De la pop, plus qu'autre chose. Mais de la pop qui vieillit très vite et devient vite soulante. Mais les Red Hot restent un groupe de fusion qui aura permis au genre de se développer. A part ça, rien de bien transcendant. A la limite, mieux vaut se tourner vers "Mother's Milk", leur album de 1989, qui, bien qu'assez obsolète, reste plus incisif que cet immense succès populaire qu'est "Blood sugar..." . A vous de voir en somme. Mais cela sera sans doute sans moi !

[b]Rage Against The Machine[/b]
"Rage Against The Machine" (1992)

En revanche, ce groupe de fusion là est bien plus intéressant ! RATM, c la fureur dans toute sa splendeur, à base de riffs de guitares incisifs et incendiaires, des riffs de basse en bonne place, une batterie bucheronne et surtout, surtout, le chant guerrier mi-rap mi-rock de Zack De La Rocha.... Ce chant qui vilipende le système (la machine), le capitalisme, la politique des USA et des pays développés, qui prend le parti des pays du tiers monde... etc... Les textes sont intelligents bien que très virulents et la musique qui les accompagne est reconnaissable entre mille, RATM ayant créé un style qui leur appartient et qui n'a pas été égalé depuis. Malheureusement, le groupe a vite été récupéré par tous les grands médias (un peu comme Nirvana) et le groupe, qui a refusé cette médiatisation, a sombré pour sa part dans un encroutement musical assez inévitable. cet album était trop fort, trop puissant, trop novateur, un exploit qui ne pouvait être renouvelé et effectivement, RATM a ensuite pondu deux albums studio assez moyens (qui comprenaient tout de même quelques bons titres). En revanche, leur album de reprises (dont Dylan, Springsteen, MC5, The Stooges...) est lui, beaucoup plus convaincant, RATM ayant montré qu'ils savaient reprendre à leur compte l'héritage renégat d'artistes engagés du passé. Peu après, ce fut la séparation.
Aujourd'hui, la section rythmique de RATM se fourvoie au sein d'un super-groupe, "Audioslave" aux côtés du chanteur de Soundgarden et Zack De La Rocha bosse sur son album solo produit par... DJ Shadow (ça va saigner !!!).
Bref, RATM se doit d'être sur vos étagères, tant pour la puissance irrésistible de son son que par la vague destructrice de ses textes. Un Must des 90's.

[b]P.J HARVEY[/b]
"To bring you my love" (1995)

L'album le plus connu mais aussi le plus intéressant de cette songwriter anglaise hors du commun.
P.J Harvey, c'est avant tout un personnage qui sort de l'ordinaire. Rare femme à s'être imposée de façon crédible dans le rock des années 90, P.J offre un univers sombre et décalé à travers de textes imaginatifs et souvent crus (violence, sexe...). sa musique, elle, est assez ambitieuse puisqu'à l'heure où les médias ne jurent que par le mélodieux facile et entraînant, P.J, elle joue la carte de la distorsion sonore, de la dissonance, à travers un blues rock épuré qui fait penser à un Captain Beefheart féminin ou à une Patti Smith des temps modernes.
Son univers est dense, personnel, intéressant, troublant parfois. sa musique, elle, peut déranger voire nous rebuter complètement. Mais à l'instar des artistes précités, P.J ne laisse jamais indifférent. Soit sa musique changera votre vie, soit vous passerez votre chemin rapidement. Artiste exigeante dans son travail, l'écoute de ses disques doit relever de cette exigence et ce n'est pas un disque à écouter à la va vite entre deux coups de fil. Patience il vous faudra, d'attention vous devrez redoubler !
Un must en tout cas.

[b]Boo Radleys[/b]
"Giant Steps" (1993)

Un groupe anglais quasi inconnu dans nos contrées mais qui obtint une reconnaissance immense en Angleterre grâce à cet album aux parfums psychédéliques.
Les guitares saturées de Boo Radleys se taisent ici quelque peu pour laisser parler des cuivres, des cordes, des mélodies pop complexes et travaillées. Un album qui doit énormément aux Beach Boys de "Pet Sounds" mais qui ne délaisse pas l'identité noisy du groupe pour autant. Tout comme dans leur album précédent, l'excellent " Everything's alright forever" (1992), on sent pointer le son post punk de ces petits anglais qui ont durant toute leur carrière (jusqu'en 1998) revisité avec fracas et expérimentation tout un pan de la musique pop, de Love aux Beatles en passant par les Beach Boys. Il y a influences plus dégueulasses ! Bref, un groupe talentueux qui mérite d'être écouté par vos petites oreilles de rockeux avides de découverte. (Juste comme ça, "Wake Up !" (1995) et "C'mon Kids" (1996) sont deux albums tout aussi intéressants des Boo Radleys).

[b]Beck[/b]
"Odelay" (1996)

Le petit diable du rock américain ! Son tube "Loser" en 1994 en fait une star mondiale de façon prématurée. Du coup, beaucoup le verront malheureusement comme une météore ne faisant que passer.
Alors que cet album, son deuxième, est d'une force, d'une intelligence, d'un talent assez rares, il faut bien le dire.
Intransigeant dans sa manière de travailler, Beck garde l'éthique punk de ses débuts en travaillant chez lui, refusant d'aller enregistrer dans des studios à 10 000$ la journée. Car le son qu'il developpe doit rester brut, à la croisée des chemins entre blues, folk et punk. Beck rejette le système peu à peu et cela va s'entendre ici !
"Odelay", c'est un disque enregistré sur plus d'un an (!!) avec les producteurs immenses que sont les Dust Brothers. Et à la première écoute, cela donne le tournis, croyez moi ! Mélange hallucinant de hip hop, de bruitisme, d'easy listening, de musique latine, de punk, de folk, de jazz, de blues, de rock (ouf), "Odelay" est un kaleidoscope gigantesque. Le décrire, c'est en perdre la saveur. Mais pour vous donner une idée... Prenez une radio et changez de station toutes les 2mn30... Voilà ce qu'est Odelay !! Innovant, brut, imaginatif, implacable, expérimental, classique, cet album est INDISPENSABLE. Merci Beck. Merci les Dust Brothers.

[b]Oasis[/b]
"(What's the story) Morning Glory ?" (1995)

Oasis.... Une belle bande de bouseux. Mais un putain de groupe. Du moins, sur ses deux premiers albums. Le premier, "Definitely maybe" revisitait avec une rage et un talent confondant l'héritage des Stones. Le renouveau rock à guitares, c'est peut être bien Oasis qui l'a initié, avec ses guitares incisives, son chanteur paroxystique, ses excès de jeunes hooligans.
Ce deuxième album est leur triomphe absolu, un album de pop qui a été rarement été égalé dans les années 90. Car Oasis revisite ici l'héritage des Beatles et forcément ça fait mal... Certains diront que le plagiat n'est pas loin... Ce qui est sûr, c'est que ce "Morning Glory" est pétri de chansons irrésistibles, aux mélodies fluides et absolument pas soupesques, aux textes psychédéliques, aux guitares discrètes puis bruyantes... rarement un album pop aura été aussi bon du début à la fin. Noel gallagher est au sommet de son songwriting et Liam, son frère, devient ici l'un des meilleurs chanteurs de rock au monde à cette époque. Capable de tout chanter avec entrain et classe, Liam, c'est LA rock star absolue, dans toute sa splendeur, et dans toute sa connerie aussi...
Malheureusement, la belle aventure s'arrêtera là et la suite sera moins glorieuse... Il reste quand même ces deux albums dantesques qui à eux seuls, auront fait sortir le rock de son marasme et auront ressuscité et résumé deux des plus grands groupes de l'histoire, et ce, sans les imiter... Qui dit mieux ?

[b]Blur[/b]
"Blur" (1997)

Qui dit Oasis, dit Blur... Mais je n'ai pas choisi un album de la période de la grande discorde entre les deux groupes... Blur, excellent groupe de pop, a toujours su se renouveler et pondre des chansons festives, proches de l'héritage des Happy Mondays et autres Stone Roses.
Mais avec ce "Blur" de 1997, ils passent à la vitesse supérieure et vont démontrer qu'ils sont bien plus que ça... Un groupe capable de se remettre en cause, de passer à des recherches sonores inespérées jusqu'alors chez eux.
Si "Blur" n'est pas leur meilleur album (j'opterais plutôt pour leur dernier "Think Tank" ou l'avant dernier "13"), je l'ai choisi car il est l'album de la transformation. Celui où Albarn et Coxon prennent les choses en main et décident de ne pas faire QUE de la pop mais bien de devenir adultes. Leur son va arriver à maturation et on le sent déjà ici, à travers des chansons plus torturées (aussi bien musicalement que dans les textes), plus travaillées, plus intelligentes et plus intéressantes.
Bref, quand Oasis sombre, Blur devient grand... Inversement des choses assez cruel mais assez jouissif à l'écoute des trois derniers albums de Blur...

[b]Jeff BUCKLEY[/b]
"Grace" (1994)

Attention, monument .... Difficile d'en parler de cet album, tant il charrie de souvenirs, de beauté pure, de grâce...
Seul album que Jeff Buckley aura sorti de son vivant, ce "Grace" est un chef d'oeuvre absolu.
Une somme de chansons rock oscillant entre rage et douceur.
L'arme absolue de ce disque ? La voix de Buckley, capable de toutes les folies, allant du grave à l'aigu aussi facilement que cela en devient troublant.
De la mélancolie des textes (tous parlent plus ou moins de tristesse, de rupture amoureuse...), à la beauté inaltérable des mélodies, en passant par la qualité des compos et de l'orchestration, pour finir sur cette voix dantesque, tout dans cet album est beau et pur. Un IMMENSE album, qui devrait être dans toutes les maisons de la planète, tant elle donne du bonheur, du réconfort, des rires et des larmes... j'en ai la chair de poule rien que de l'écrire.

[b]Ben HARPER[/b]
"The Will to live" (1997)

De Ben Harper, tout le monde loue les deux premiers albums, "Welcome to the cruel world "(1994) et "Fight for your mind" (1995); Il est vrai que ces deux albums sont des bijoux inaltérables, acoustique pour le premier et plus electrique pour le second. La voix de Ben Harper y est transcendante, ses compos hallucinantes de maturité et ses textes à tomber de génie.
Mais j'ai décidé de défendre ici son troisième album, "The Will to live" car trop souvent déprécié. Alors qu'il est tout aussi beau, intense, puissant que les deux premiers. En effet, le talent de Harper s'y fait de plus en plus incisif et son écriture de plus en plus mature. Homme de coeur, d'une intelligence et d'une éthique rares dans ce métier, Harper est peut être le songwriter le plus sous estimé de sa génération (il est quasiment inconnu aux USA et la France reste l'un des rares pays où chacun de ses albums est un événement immense).
Les 14 chansons de cet album sont toutes parfaites. Oscillant entre le rock le plus bruyant, le blues roots, le reggae pop, la blue grass et le gospel, "The Will to live" aligne une perfection sonore et littéraire dont peu d'artistes peuvent se prévaloir. De la critique du rock business dans "Faded" à la force de la foi dans "Jah Work" en passant par la volonté de vivre dans "The Will to live" ou encore la complainte d'une femme déçue dans "Widow of a living man" (quel titre sublime !), tous les textes sont de pures poésies où la grâce se dispute l'intelligence. Sans parler de la musique, juste, belle, ambitieuse, singulière. Ben Harper a son son, sa musique et personne ne peut rivaliser sur ce terrain ancestral faisant revivre la musique noire. Harper, c'est l'héritier de 150 ans de musique noire. Chantant comme s'il avait 1000 ans, d'une sagesse confondante, cet artiste est peut être le plus doué, le plus volontairement en retrait de sa génération. Les sirènes de MTV, de l'argent, des médias, il s'en fout et continue de faire une musique gracile et indépendante.
Sans compter que sur scène, il est encore l'un des rares à pouvoir jouer 3h sans se fatiguer, donnant à chacun de ses concerts une force et une intensité dont peu sont capables.
Juste pour vous convaincre de la beauté de ses textes, petit extrait : "Then I met a man / Who had to walk with his hands / Born into a world / He couldn't stand / Blessed with life / But cursed as a man / Still he walks taller / Than most of us can" (dans "The will to live"). Beauté, engagement, grâce. Un artiste inclassable, indéboulonnable. Un GENIE. Point barre.

[b]Radiohead[/b]
"OK Computer" (1997)

Radiohead, c'est le chouchou des critiques. Mais au delà de cet engouement parfois étouffant des médias, il faut reconnaître à ce groupe le mérite et l'immense talent d'avoir toujours fait évoluer sa musique vers là où on ne l'attendait pas. Ne faisant jamais du surplace, ils ont défriché pas mal de choses dans le rock et ont pondu des albums âpres et originaux.
cet "OK Computer "en est l'exemple parfait. Troisième album suivant l'impressionnant "The Bends" (un classique), "OK Computer" mêle rock classique et électronique, donnant à la musique mélancolique du groupe un regain de grâce. Car là où certains auraient pu pondre un album désespérant de froideur, c'est bien de chaleur qu'il s'agit ici. Chaleur des émotions distillées à chaque chanson, malaise troublant de compos allant de plus en plus vers l'âpreté. Avec des balades sublimes dont l'apogée est ce "No Surprises" d'anthologie qui restera comme leur plus beau morceau.
De la voix tremblante et "chair de poulesque" de Tom Yorke, aux arrangements couillus, en passant par les mélodies douces et habiles, tout ici confine à la perfection. Un autre indispensable des années 90, qu'il faudra écouter en s'affranchissant de tout le tapage médiatico-bobo..........
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torrance
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Messagepar torrance sur 29 Fev 2004 19:25

[b]Weezer[/b]
"Weezer" (1994)

Voilà un groupe qui ne s'est jamais pris au sérieux et qui a pourtant livré quelques perles pop dissimulées sous des atours de rock bruyant... Leur premier album "Weezer" leur offre un succès immense aux USA et surtout auprès des teenagers grâce à des tubes comme "The sweater song" ou "Buddy Holly". Mais leur leader, Rivers Cuomo refuse d'être récupéré par MTV et de devenir le fer de lance du pop-punk et repart à l'université étudier la musique italienne du 18è siècle (!!).
A leur retour, ils viendront refoutre la merde en se foutant d'à peu près tout le monde, offrant un rock furieux aux textes volontairement potaches et aux mélodies pop irrésistibles. Le succès a quasiment toujours été de la partie et Weezer s'amuse joyeusement à se foutre du système, mettant leurs titres sur Kazaa avant la sortie officielle, faisant des doigts d'honneur à leur label et refusant systématiquement d'apparaître aux cérémonies de MTV.
Au delà de cette éthique intransigeante et de cette attitude j'm'enfoutiste, leur premier album (et les suivants) font revivre une musique proche de celle des années 70, à l'époque où San Francisco était le phare d'Alexandrie de la musique. Mélangeant fureur du son, délicatesse des mélodies et humour potache, Weezer dissimule de façon assez maligne tout leur talent et méritent donc mieux que d'être catalogués dans les groupes passant sur RTL 2...

[b]Sparklehorse[/b]
"Vivadixiesubmarinetransmissionplot" (ouf) (1995)

Groupe injustement méconnu, Sparklehorse, c'est avant tout le projet d'un homme, Mark Linkous, se cachant sous le nom d'un groupe mais officiant seul... Suis-je clair ?
Premier album de Linkous, il est une sorte de description d'hallucinations, de rêves ou de cauchemars, dans lesquels la voix de Linkous, fragile et lancinante semble se perdre.
La musique, oscillant entre le "lo-fi" et la country la plus fiévreuse, tire parfois jusqu'au punk rock dépouillé où Linkous donne toute la mesure de sa folie... Un univers dément, assez peu accessible mais qui mérite bien mieux que le silence général qui l'entoure.
Sur scène, Linkous est un tueur, il faut le savoir. Quelqu'un capable de toutes les folies, de toutes les intensités et qui à chaque fois, se donne comme s'il allait mourir.
A découvrir, donc.

[b]Belle and Sebastian[/b]
"If you're feeling sinister" (1996)

Le bonheur sous la forme d'un disque ! De ce groupe assez peu connu venant d'Ecosse se dégage une musique pop mélancolique qui évoque la candeur de l'enfance, mais aussi la joie, l'innocence et les petits tracas existentiels.
Jouant avec beaucoup de maladresse, chantant d'une voix mal assurée, B&S est un groupe à part qui doit beaucoup à l'immense Nick Drake et au Velvet Underground (période 1968).
Majoritairement acoustique, la musique de ce groupe se permet des arrangements classieux, où le piano et les cordes ont la première place. Ambiance rêveuse et chansons pop douces amères sont de rigueur et la candeur qui s'en dégage est irrésistible. Du bonheur en disque, en somme ! Cet album est leur meilleur et vous pouvez vous jeter dessus car tout y est beau, pur, nostalgique, tendre et mélancolique. IRRESISTIBLE. (A signaler que ce groupe n'accorde jamais d'interviews et refuse le jeu des médias et du music business alors vous ne risquez pas d'en entendre parler de sitôt !!).

[b]Elliott SMITH[/b]
"XO" (1998)

Songwriter américain féru de folk et de pop (ses idoles se nomment Neil Young et les Beatles), plutôt méconnu du public français, Elliott Smith surprend par la qualité de ses chansons, et surtout, par l'originalité de son folk. Acoustique à l'extrême, (refusant parfois la basse) instrumentations simples et instruments dégingandés.
Son quatrième album, "XO", se voit doté de plus de moyens (car signature avec Dreamworks) mais ne perd pas le charme du garçon. Ses chansons sont toujours aussi subtiles et douces, entraînantes et calmes, petits paradoxes accompagnés de cette voix indescriptible et de mélodies accrocheuses sans jamais être putassières. Bref, Smith prouve que major ou pas, il est un grand songwriter, qui mériterait d'être connu. "XO" mérite plus que votre attention, et notamment les chansons "Baby Britain" qui sonne furieusement comme un oldies des Beatles (avec un petit hommage à "Getting better" dans le riff de guitare) et "Waltz #2". Un folk renouvelé qui sent bon l'an 2000 sans renier ses racines. Malheureusement, Smith s'est suicidé fin 2003...

[b]The Jon SPENCER Blues Explosion[/b]
"Now I got worry" (1996)

Petit retour en arrière dans le temps avec cet album déglingo, qui ressemble à son auteur, le furieusement barré Jon Spencer.
Accompagné de ses deux accolytes (Judah Bauer et Russel Simins), Jon Spencer fonde ce groupe hors norme, icône de la scène rock indé alternative, qui possède un son bruitiste, souvent cacophonique et qui fascine surtout pour l'énergie et la sincérité rageuse qu'il dégage.
Féru d'expérimentation, Jon Spencer n'hésite pas à calquer hip hop, blues, folk et rock alternatif dans un même morceau, alternant scratches et riffs de guitares hurleurs.
C'est le cas de cet album (de loin leur meilleur) où Jon Spencer pousse le bouchon jusqu'à rajouter des rythmes techno à sa sauce déjà très pimentée... Quant au chant, ne vous attendez pas à plus sage, Spencer étant du genre à gueuler dans son micro comme si on lui arrachait une dent ou comme s'il était un chef révolutionnaire.
Certes, ce n'est pas de la musique pour tous. Mais quand vous avez le speed ou que les gens dans le métro vous énervent, un bon p'tit Jon Spencer dans le walkman et je peux vous dire que le monde glisse sur vous comme une goutte sur une veste waterproof. EXCITANT !!!

[b]Eels[/b]
"Electro-shock Blues" (1998)

Je consacrerai dans un futur proche un post entier à Eels (ça en fait des posts à faire) car je considère ce "groupe" comme l'un des artistes les plus injustement méconnus des dix dernières années.
Après leur tube de 1996, "Novocaine for the soul", qui avait suscité l'enthousiasme des radios et des télés car il était le premier titre du premier groupe du studio Dreamworks, Eels sont tombés dans l'oubli médiatique alors que leur carrière musicale est irréprochable et proche du génie...
Eels, c'est surtout le projet d'un homme, Mark Everett, alias E.
Songwriter à l'immense talent, il est pour moi ce qui se rapproche le mieux de Randy Newman (sacré compliment).
Capable de composer des bijoux de rock furieux comme des chansons à la mélancolie évidente et émouvante, les 5 albums sortis à ce jour sont tous, dans des genres différents, des pièces indispensable à toute discothèque qui se respecte.
ce deuxième album sorti en 1998 a achevé de faire sombrer cet artiste dans l'oubli médiatique car il est d'une noirceur incommensurable. E venait de voir mourir sa mère et sa soeur et se réfugie dans une musique broyant du noir. Avec des thèmes aussi réjouissants (entre autres) que la déprime, la mort, les enterrements, la bouffe de l'hôpital, E pond 16 bijoux qui n'approchent jamais le glauque ou le voyeurisme mais au contraire, confine au sublime. Les textes sont d'une intelligence rare, les mélodies sont loin d'être évidentes et ne finissent par envahir votre tête qu'au bout de plusieurs écoutes (signe des grands disques)... Quant aux arrangements, ils sont d'une finesse et d'une grâce que peu d'artistes contemporains sont capables d'atteindre. Bref, un album parfait de bout en bour, qui s'affirme, écoute après écoute, comme un compagnon fidèle et serviable, un ami qui vous soutient quand vous allez mal, et que vous soutenez pour ne pas le laisser sombrer. Sans blague, cet album devient vite un ami tapi dans l'ombre, dont la présence rassurante calme tous les maux. Une oeuvre immense, qui, j'espère, sera reconnue un jour par le grand public. A NE RATER SOUS AUCUN PRETEXTE.

[b]Mercury Rev[/b]
"Deserter's songs" (1998)

Un album qui sort de tout schéma, inclassable, d'un groupe donnant habituellement dans le rock psychédélique (planant ou noisy, selon les morceaux) et dont les mélodies complexes et peu accessibles ont fait la renommée.
Cet album, fut un phénomène à l'époque de sa sortie, tous les aficionados de pop indé s'étant rués dessus, à la faveur d'un bouche à oreille démentiel (puis d'une critique dythirambique un peu en retard sur ce coup là !).
Il est vrai que cet album est surprenant et qu'il mérite l'écoute attentive d'un public large, tant il affiche une créativité et une audace bienvenue. Multipliant les morceaux de pop planante et atmosphérique, "Deserter's songs" brille aussi par l'incroyable richesse des instrumentations, qui osent mettre en avant toutes sortes d'instruments peu courants (entre autres : clavecin, harpe, hautbois, clarinette...).
Un recueil de chansons qui brisent donc la routine de la pop et qui est hautement recommandable.

[b]The Flaming Lips[/b]
"The soft bulletin" (1999)

Un groupe que j'ai découvert il y a un an à peine à la faveur de la sortie de leur dernier album en date ("Yoshimi battles the pink robots") et qui m'a surpris et intrigué. Résultat, je suis tombé sur cet album de 1999 qui est selon moi, un des futurs classiques de la pop, toute époque confondue. Groupe barré et décalé, les Flaming Lips pondent ici un recueil délicat de pop songs expérimentales et hors du commun où inventivité des arrangements côtoie complexité des mélodies.
Certes, le chanteur a du mal à chanter juste mais le plus surprenant, c'est que la beauté surgit de ces faiblesses, de ces moments de fragilité extrème. RDV ds un otre post !!
A écouter en priorité, les chansons "Race for the prize", "Waitin' for a superman" et "A spoonful weighs a ton", petites perles dont la délicatesse feront plier nombre de colosses au coeur de pierre...

[b]Wilco[/b]
"Summer Teeth" (1999)

Souvent cité par Ben Harper dans ses artistes préférés, Wilco est vite devenu une de mes priorité à découvrir. Et quand ce fut le cas, une jolie claque dans la gueule s'est offerte à moi.
Mené par Jeff Tweedy, songwriter porté sur la folk, la country et la pop, Wilco est un groupe qui ne bénéficie d'aucune aide médiatique, d'aucun passage télé, et qui à ma connaissance, n'est encore jamais passé en concert dans notre beau pays... Bref, difficile de connaître dans ces conditions et pourtant, c'est un crime de ne pas découvrir les albums de cette jolie bande cow-boys poétiques.
Car Tweedy, songwriter de grand talent, réussit le tour de force de rénover totalement la country en l'épurant de tout ce qui peut être irritant chez elle (à savoir les guitares tremblotantes, les rythmes trop souvent binaires) pour la faire évoluer vers une pop atmosphérique où les arrangements et les instrumentations rivalisent d'ingéniosité, de fragilité, de beauté, et ce, chanson après chanson.
L'album "Summer Teeth" s'éloigne de la country et Wilco signe là un album aux sonorités un peu plus "sales" et modernes, comme si un cow boy countryman débarquait à New York... L'effet est de toute beauté et je vous conseille vivement de vous précipiter sur cet album mais aussi sur celui qui a précédé ("Being There") et sur celui qui a suivi ("Yankee Hotel Foxtrot").
Comme un bon Prozac dans votre quotidien, sans l'accoutumance... Encore que, pour l'accoutumance...

[b]The Chemical Brothers[/b]
"Dig your own hole" (1997)

J'ai longtemps hésité à faire figurer les Chemical dans une liste rock (ce qui explique ce petit saut en arrière dans le temps) et puis j'ai craqué et pensé "merde ! ils sont trop rock dans l'âme pour les laisser de côté".
Et à l'écoute de cet album dantesque on peut légitimement se demander si les Chemical ne font pas plus du rock qui sonne électro que l'inverse.
De "Block rockin beats", à "dig your own hole" en passant par "setting sun" ou la balade pop "where do i begin", tous les morceaux de cet album sonnent furieusement rock. De la basse, de la guitare, de la distorsion, du chant (dont Noel Gallagher)... Un album qui sent le rock, qui en a la couleur, qui transpire la fureur du rock (voire du punk), qui fait pogoter plus que gober, qui donne des ailes en somme !
Peut être me ferai-je allumer par les "puristes" mais les Chemical font du rock. Point. Et les voir sur scène renforce cette impression. Le rock du futur, peut être. Mais du rock. cela s'est un peu moins confirmé sur les autres albums mais celui-ci mérite sa place ici. Du très très gros son......

[b]Grandaddy[/b]
"The Sophtware Slump" (2000)

Si Ben Harper m'a aiguillé sur Wilco, David Bowie m'a fait découvrir (pas personnellement, évidemment) cet album qu'il considérait à l'époque comme celui d'un grand groupe du futur.
Il est vrai qu'à l'écoute de cette folk pop bidouillée, difficile de résister. Mélodies complexes et accrocheuses, trituration et expérimentations sonores, voix fragile à faire ronronner le macho le plus convaincu... L'intéressant chez Grandaddy, groupe de bouseux du fin fond de la campagne américaine, c'est que leurs morceaux sont un peu comme des lasagnes (digestes). A force de superposer les couches, on ne sait pas ce qu'on mange, mais l'on sait que c'est bon... Plus on mange, et plus on décortique, et plus on se rend compte que les ingrédients sont simples mais qu'il faut du tact pour qu'ils soient bons et se mélangent bien. Et à la fin, on finit par comprendre que l'assemblage des ingrédients donne quelque chose de bon et de doux, que l'on aimerait manger souvent...
Grandaddy, c'est un peu l'une des meilleures lasagnes que les USA aient cuisiné depuis quelques années... et cette pop atmosphérique en séduira plus d'un, je vous le garantis...

[b]Coldplay[/b]
"A rush of blood to the head" (2002)

Cela doit vous étonner de voir les chantres de RTL2, Europe 2 (et peut être même NRJ si ça se trouve) se trouver dans cette liste. Et pourtant, les p'tits anglais qui montent (et explosent tout) méritent leur place ici. Pourquoi ? Parce qu'il y a 4 ans personne ne les connaissait et que leur premier album, "Parachutes", découvert grâce à un pote bossant à leur label me l'avait conseillé. Et là, le choc... Coldplay m'est apparu comme de futurs grands. Car au delà du succès actuel du groupe, analysons un peu les chansons. De la pop la plus mélancolique ("The Scientist") au rock le plus engagé ("Politik") en passant par les titres épurés sentant la tristesse en barre ("Amsterdam"), cet album, tout comme le précédent, est pétri d'excellentes chansons, aux paroles intelligentes, ne visant ni les midinettes, ni les indigents du rock. Les mélodies, elles, ont pris de l'étoffe sur ce deuxième album, grâce à des arrangements soignés où les cordes ne surgissent pas comme pour faire pleurer l'adolescente... Et puis la voix de Chris Martin, transcendée sur chaque chanson, offrant des frissons dès que la mélancolie affleure des textes...
Donc, Coldplay a livré deux albums excellents, donne des concerts où ils sont impressionants de maîtrise et de chaleur...(parvenir à impressioner David Bowie n'est pas chose facile et pourtant, c'est fait !)
Mais voilà, Coldplay est l'un des plus gros vendeurs de CD en Europe depuis l'année dernière... Vont-ils devenir une machine à fric et devenir les nouveaux U2 ? Se compromettre ? Donner des leçons ? Tomber dans la facilité ? Honnêtement, je n'en sais rien et pour l'instant, je préfère profiter de ces deux albums... et éviter au maximum d'écouter la radio qui nous gave de Coldplay à longueur de temps... Aujourd'hui, le groupe dit se retirer pendant pas mal de temps, pour justement ne pas sombrer dans la facilité et disent vouloir faire un album différent, qui s'aliénera sûrement beaucoup du public conquis à l'heure actuelle. J'espère que le groupe aura les burnes pour être aussi audacieux... En attendant, ces p'tits gars méritent bien leur place ici...

[b]Silverchair[/b]
"Diorama" (2002)

Non, Silverchair n'est pas dans cette liste pour sucer les boules de Yoan mais parce que je considère leur dernier album en date comme un immense album de pop... Les arrangements sont de véritables rouleux compresseurs sonores (à la Wall of Sound de Phil Spector) sans être ronflants (c'est pas produit par Brendan O'Brien quoi !!). Les mélodies sonnent comme du Burt Bacharach ayant accouché du fils de Brian Wilson... Bref, c'est du très haut niveau et rien que le morceau d'ouverture "Across the night" avec ses cordes malicieuses, ses trompettes Beatlesiennes, et sa mélodies changeante tout au long de ses 5 minutes, mérite largement le détour... Pétri de chansons hallucinantes de maîtrise sans jamais être démonstratives, "Diorama" est un album de pop à l'ancienne, comme on en faisait dans les années 60 et 70. Qui a l'audace de rajouter des guitares bien grasses sans jamais que cela sonne faux... Sans compter que la voix de Daniel Johns mérite ici des lauriers de classe et d'intensité... Un chanteur qui lui, n'a pas besoin d'utiliser ProTools pour corriger les fausses notes...
Bref, sans être un fan de Silverchair, je suis fan de cet album qui est en bonne place dans ma collection d'albums de pop luxuriante. Un des rares grands disques de pop à l'ancienne que les années 2000 aient créé...

[b]The White Stripes[/b]
"Elephant" (2003)

Après un détour par la pop folk de Coldplay et la pop flamboyante de Silverchair, retour au rock qui tache, au rock de garage... Avec le cas White Stripes... Ce quatrième album est mon choix pour cette liste, bien que le troisième mérite plus sa place... Les deux premiers, eux, marquent les débuts du groupe dans lesquels ils prennent difficilement leurs marques mais ont déjà tout compris et ont déjà pondu un son original et pourtant furieusement old school...
"Elephant" est cité ici car il est un OVNI sonore (comme tout album des WS) mais un OVNI que toutes les radios relaient, que toutes les télés (même M6 !!) diffusent.... Pourquoi ? Car les WS sont à la mode... alors qu'ils font une musique vieille de 40, 50 ans.... leur force destructrice vient de là...
A la frontière du blues, les WS livrent un rock sombre et entraînant, aux mélodies scandées comme pourraient le faire des Muddy Waters ou autres John Lee Hooker : avec nonchalance, classe, intensité, ironie... La musique des WS, elle, est un savant mix entre le blues rock des années 50 et le rock de garage des années 70-90... Un cataclysme sonore, enregistré tout en analogique, souvent en une prise, sans ordinateur... Et tout ça avec UNE guitare et UNE batterie... Pas de basse (les lignes de basses sont jouées sur la guitare !), pas de chichi, pas de fioritures. Et au final, une tripotée de chansons qui vous mettront à genoux, dont les grandioses "Ball and biscuit", "the hardest button to button", "black math" "there's no home for you here" et l'inévitable "seven nation army"...
Un GRAND GRAND GROUPE, qui mérite mieux que d'être les étendards des bobos du rock... Alors index etr auriculaire en l'air pour hurler avec moi : "ROCK 'N' ROOOOOOOLLLL !!!!!!!!!!".

[b]Black Rebel Motorcycle Club[/b]
"Take them on, on your own" (2003)

Cet album est sorti il y a peu mais je n'ai pas pu résister à l'envie de le mettre là. Car le son y est dix fois plus puissant que n'importe quel groupe de metalleux, que les guitares frissonnent, bourdonnent, donnent le tournis... Les mélodies sont chantées avec rage et fureur... Bref, je n'ai pas encore totalement digéré la chose mais je pressens quelque chose d'énorme.... A découvrir de toute urgence avant qu'ils ne deviennent the next best thing....

[b]The Notwist[/b]
"Neon Golden" (2002)

Groupe de pop électronique venu d'Allemagne, The Notwist vous prendra par surprise et ne quittera plus votre walkman...
10 chansons de pop atmosphérique où chaque instru mêle avec bonheur électrique et électronique, où les beats syncopés souffrent de distorsion et autres recherches sonores, où le chanteur sussure avec fragilité des paroles douces et mélancoliques. De la pop gracile et discrète, comme on en fait peu, comme on en a peu fait au cours des décennies, et dont personne ne parle, malheureusement. Pourtant, des chansons de la classe de "Pick up the phone" ou "Consequence" méritent d'être connues de vous tous... A vos MP3 et si cela vous plaît, faites un geste et déboursez 20 euros pour les faire vivre... Et non, je n'ai pas de part dans le groupe... J'ai juste envie qu'ils puissent en faire d'autres, des perles pareilles...

[b]Joseph Arthur[/b]
"Redemption's son" (2002)

On a déjà un peu parlé de cet artiste américain avec SebOs et il se retrouve évidemment dans cette liste. Auteur compositeur interprète discret mais indispensable... Cet album est son quatrième et peut être le plus accessible selon moi. Accessible en un sens positif puisque ses mélodies gagnent finalement en profondeur, ses arrangements gagnent en épaisseur et ses recherches sonores se voient du coup soutenues par ces progrès mélodiques.
Il est difficile de décrire la musique de Joseph Arthur en quelques lignes, si ce n'est en disant que le bonhomme compose des chansons comme autant de petites histoires magiques, flirtant toutes avec la mélancolie, les petits travers de la vie... Tout ça avec une délicatesse et un sens musical hors pair qui lui permet de créer un univers très personnel, loin des canons de la pop song actuelle. cet album contient quelques perles indispensables comme "redemption's son", "honey and the moon", "innocent world", "september baby" ou "nation of slaves"... Pour tous les amoureux des sons différents et des mélodies classieuses... Sans oublier la voix du gars, mi-éraillée mi-suave, délice pour les oreilles...

Voilà, j'en suis à 106 albums et j'en ai fini pour ma liste des albums de rock légendaires. Vous imaginez bien que j'ai eu du mal pour faire le tri et finir sur 106... Au départ, le nombre était de 153 alors j'ai écrémé !!
Mais ces 106 albums sont le summum de la crème, même si d'autres auraient mérité leur place ici. Evidemment, certains crieront qu'il manque des artistes indispensables selon eux, mais c'est le jeu de ce genre de liste. Mon but ici était de faire découvrir un maximum de choses à ceux ne connaissant pas vraiment le rock... Alors oui, certains artistes un peu obscurs ont pris la place d'autres plus connus ! !

Je voulais juste rajouter deux noms en fin de liste, ou dans une sorte de P.S de fin de liste... :

[b]Serge Gainsbourg[/b]
"L'histoire de Melody Nelson" (1971)

Ce n'est pas du rock, c'est inclassable, mais c'est trop immense pour le laisser de côté... Les instrus ne lorgnent vers aucun genre en particulier. Alors tout le monde peut se l'approprier. Et c'est ce que je fais ici... ACHETEZ CET ALBUM IMMEDIATEMENT ( 5,99 euros sur fnac.com actuellement) car il avait 20 ans d'avance à l'époque et en a toujours 20 d'avance aujourd'hui. Cela changera votre vie pour toujours. !!!!


Bon ben voilà c'est fini !!
J'espère que vous aurez trouvé votre bonheur dans cette liste..
A+ tout le monde !!
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Messagepar torrance sur 29 Fev 2004 21:39

[quote="Guigui"]Cool ce topic mais cette longue liste est issue de ta réflexion personnelle, parce que si c'est le cas : chapeau, quelle culture musicale... :mrgreen:[/quote]

Disons que cela représente une pallette de mes goûts musicaux !! J'ai eu de longues années pour découvrir des tas de choses. Donc ce n'est pas difficile quand on est curieux et passionné ! En tout cas, je n'ai pas mis d'artistes que je n'aime pas ou que je ne connais pas :wink:
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Messagepar Invité sur 29 Fev 2004 22:19

J'allais rajouté Janis Joplin mais heureusement vous l'avez mise ..... juste simon&Garfunkel ça compte ????
Invité
 

Messagepar Invité sur 29 Fev 2004 22:23

Juste c idrile mais g pas encore enclenché mon compte!!!!desole
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Messagepar Yoan sur 01 Mar 2004 1:47

Tiens, j'ai comme le sentiment d'avoir déjà lu cette liste quelque part... :D

Comme je te l'avais déjà dit Torrance, tes choix se défendent tout à fait, et même si tout le monde ira de sa petite réclamation "ah tiens, moi j'aurais mis machin", et bien l'on ne peut qu'applaudir l'énorme boulot que tu as abattu.

Me concernant, je déplorerais juste l'absence des smashing pumpkins, Tool ou nine inch nails, mais je dois bien admettre que si j'avais dû dresser une telle liste, je me serais arraché tous les cheveux de la tête tant il semble difficile de citer tous ceux que l'on voudrait...

[quote]En tout cas, je n'ai pas mis d'artistes que je n'aime pas[/quote]
J'ai un doute concernant les red hot... :lol:
[b]"Playing things too safe is the most popular way to fail". (Elliott Smith)[/b]
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Messagepar genny sur 01 Mar 2004 14:15

Wwwaaaooo cette liste me semble très exhaustive.
Je ne connais pas tous les albums dont tu parles Torrance, j'espère découvrir des morceaux sympas.

Cependant il me semble que tu n'as pas cité K's Choice ? The Cramberries ?
Pour moi ces groupes font partis des indispensables du rock ;)
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Messagepar Polonours sur 01 Mar 2004 14:25

Malgrè que cette liste soit si longue, il manque à mon sens, les groupes comme Queen (là j'hésite quel album lol), Metallica (black album) et Offspring (smash et quelques song d'avant 94).
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Messagepar torrance sur 01 Mar 2004 14:47

[quote="Yoan"]
J'ai un doute concernant les red hot... :lol:[/quote]

Oui, effectivement. C'est sans doute la seule "concession" à mes goûts personnels. Disons que j'ai estimé que l'album était un bon album et qu'il avait eu son importance, même si je suis loin d'être amateur...
Il est vrai que certains grands noms manquent. Tu cites Nine Inch Nails bien sûr, mais aussi Queen comme le soulignait Polonours... Mais évidemment, j'essaierai de compléter tout ça au fur et à mesure...
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Messagepar idrile sur 01 Mar 2004 17:57

Ouais donc moi je v rajouter Simon&Garfunkel

je pense surtout à l'album "Sound of Silence"datant de 1966 oulala c'est pas récent je pense evidemment à la chanson "Sound of Silence"(que g déjà utilisée pour un clip xfiles mais on s'en tape) aussi d'autres chansons comme Kathy's song , Richard Cory, A most peculiar man (une de mes préférée) April come she will, I am a Rock mais bien sûr il y en a beaucoup d'autres comme la plus célèbre BO du "Lauréat" Mrs Robinson je crois que je me lasserai jamais de cette chanson le truc avec cette chanson c'est que n'importe ou que vous soyez et vous entendez le refrain vous la reconnaissez illico Ti Ti di di di di ta ta ....... and here's to you mrs robinson jesus love you more then you will not ....oh! oh! oh! .... enfin ça donne a peu près ça :lol: ...... j'oubliais une des meilleurs aussi Kodachrome


Je vais aussi rajouter Placebo bon now ça devient assez commerciale vu leurs succès avec leurs dernier album Sleeping with ghost mais je citerais quand même"Black market music" je crois pas que ce groupe a vraiment révolutionné le rock mais je pense qu'il est a mettre car je pense que c'est un bon groupe de rock perso je citerai les chansons Taste in men, Special k,Slave to the wage, commercial for levi, Pure Morning,You don't care about us,every me every you ,Summer's gone , Teenage angst ,Nancy Boy,36 degrees , et bon les dernières The bitter end , This picture ,English summer rain ,Special needs,Centrefolds(celle là est génial)Bulletproof cupid



Ps: ça c'est l'adresse de mon site j'adore Simon&garfunkel http://freewebs.com/kodachrome
idrile
 

Messagepar Yoan sur 01 Mar 2004 23:11

Je suis très partagé quant à citer Queen... Disons que si j'admets volontiers qu'ils ont écrit des morceaux de légende, ils ont également atteint à plusieurs reprises les sommets du kitsch et du mauvais goût...

Le problème est qu'il y a toujours eu au moins un morceau catastrophe pour défigurer leurs albums, par ailleurs pétris de grands morceaux.

L'opera rock est un exercice casse gueule : ça peut s'avérer génial comme absolument imbuvable, notamment en raison d'une excentricité réguulière et assez gênante. Et bref, je suis loin d'adhérer à tout ce qu'a pu faire queen...

[quote]Je vais aussi rajouter Placebo[/quote]
Placebo, j'ai vraiment aimé leur premier album, adoré le second mais à partir de "black market music" mon intérêt s'est dégonflé tel une baudruche... Non pas parce que c'est devenu "commercial", mais parce que leur évolution est à mon sens factice, et qu'à cours d'idées, le trio recycle ses vieux titres. Placebo m'ennuie mortellement depuis trop longtemps...
L'utilisation de l'électro camoufle mal leur manque d'inspiration, même si j'admets encore craquer à l'écoute de quelques morceaux (dont "centerfolds" en effet).

[quote]Cependant il me semble que tu n'as pas cité K's Choice ? The Cramberries ?
Pour moi ces groupes font partis des indispensables du rock[/quote]
Hum... Disons que le but du jeu était de citer des légendes, des références absolues, des incontournables, des précurseurs... On peut discuter de la qualité des 2 groupes que tu cites (personnellement je n'ai absolument rien contre eux), mais objectivement, ils ne correspondent à aucun de ces qualificatifs.
Last edited by Yoan on 01 Mar 2004 23:17, edited 1 time in total.
[b]"Playing things too safe is the most popular way to fail". (Elliott Smith)[/b]
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Messagepar Mad sur 01 Mar 2004 23:15

[quote="Yoan"]Je suis très partagé quant à citer Queen... Disons que si j'admets volontiers qu'ils ont écrit des morceaux de légende, ils ont également atteint à plusieurs reprises les sommets du kitsch et du mauvais goût...
Le problème est qu'il y a toujours eu au moins un morceau catastrophe pour défigurer leurs albums, par ailleurs pétris de grands morceaux. [/quote]
De mon côté, peu importe tout cela ! J'adhère totalement à Queen... Ils étaient tellement allumés, Freddie Mercury avait une voix si... merveilleuse, que dès que j'en entends, du Queen, ça me transporte !
:band:
Last edited by Mad on 02 Mar 2004 0:04, edited 1 time in total.
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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Messagepar Polonours sur 01 Mar 2004 23:20

[quote="Mad"]
De mon côté, peu importe tout cela ! J'adhère totalement à Queen... Ils étaient tellemùent allumés, Freddie Mercury avait une voix si... merveilleuse, que dès que j'en entends, du Queen, ça me transporte !
:band:[/quote]

Ca me fait exactement le même effet !!;)
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Messagepar Toomseuge sur 03 Avr 2004 17:26

Sacré boulot Torrance! Chapeau bas :D Moi qui suis un fan absolu des listes en tous genres (liste de bouquins à lire, de films à voir, liste de courses...), et bien sûr de rock, je suis aux anges. Dans le numéro spécial anniversaire du Rock de Télérama, il y a une liste des 50 meilleurs albums de Rock, et c'est assez marrant de jouer au jeu des ressemblances avec ta liste: Evidemment, il y a plein de noms d'albums qui reviennent ou au moins d'artistes.
"Champagne for my real friends, and real pain for my sham friends!"
Toomseuge
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Messagepar grey2k1 sur 07 Mai 2004 16:10

c est derangeant si je chronique quelque album rock/metal sur ce topic ou dois je ouvrir un autre topic pour cela?
grey2k1
 

Messagepar torrance sur 07 Mai 2004 18:50

[quote="grey2k1"]c est derangeant si je chronique quelque album rock/metal sur ce topic ou dois je ouvrir un autre topic pour cela?[/quote]

Tu peux te lâcher sur le topic "Discothèque idéale" pour toute review enflammée...
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Messagepar TLN sur 01 Jui 2004 20:29

Je ramène ma ptite fraise, en suggèrant aussi THE POLICE, comme groupe de rock indispensable.
Je ne l'ai pas vu dans la liste il me semble; et, on peut dire que Sting et ses deux potes ont marqué l'histoire de la musique et le font toujours ;)
Je conseille la compile 4 cds "message in the box" qui est démentielle de tubes avec leur intégral; près de 90 titres.
Et je conseille hormis cela Sting, qui est pour moi le plus grand génie de la musique à notre époque (je reviens de son concert, je suis sous le charme lol).
Enfin, je suis fanatique depuis des années, et c'est l'unique chanteur que j'ai jamais aimé; la musique avec laquelle je peux oublier un mal de crane ou me concentrer pour écrire, bref, c'est un petit paradis a chaque ecoute, que ce soit, ses titres ou ceux de son groupe.
Son dernier album dailleurs, "sacred love" est un pur chef doeuvre, que je conseille plus encore que le reste.
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Messagepar Charisman sur 07 Aou 2004 14:31

Liste très intéressante Torrance, notamment pour tout ce qui est pop-rock et des artistes que je connais moyen, ou pas assez en tout cas pour savoir quel album d'eux écouter. Sinon pour la cohérence pourquoi mettre Black Sabbath (certes "Paranoid" est un classique) alors que cette liste ne prend pas en compte de Métal à priori...?

[quote]Fugazi
"Repeater" (1990)
Cet album reste leur chef d'oeuvre, celui qui aura inspiré toute la scène hardcore américaine depuis 10 ans.[/quote]
Tu as bien fait de le mettre s'il est à la base de ce mouvement, je connais mal l'album, seulement quelques chansons. "Red medicine (1994) est pour moi un sacré chef d'oeuvre aussi, illustration d'un rock pur, ni pop, ni punk, mais très inventif. J'ai l'impression que chaque album de [b]Fugazi[/b] a été plus calme que le précédent ! En tout cas ils ont inspiré également le groupe [b]At the drive in[/b] qui a fait un bon album : "Relationship command", mais atention, la voix du chanteur peut déplaire.

Je jetterai une oreille sur l'album de [b]Talking Heads[/b] que tu cites (si je ne l'ai déjà fait sans le savoir). J'ai entendu des titres d'eux complètement barrés et originaux mais d'autres que j'ai trouvés beaucoup plus inutiles. Je ne pense pas trop accrocher à un album entier, mais bon ils sont un maillon de la culture Rock quand même.

Pour [b]Stone Roses[/b] j'étais persuadé qu'ils avaient quelques albums (du moins plus de 1 !) au vu du nombre de compils et best of qui existent d'eux.

En ce qui concerne [b]Pink Foyd[/b], à mon avis 3 albums indispensables reflétant 3 aspects de leur musique :
[i][u]The piper at the gates of dawn[/u][/i] (1967)
Premier album du groupe, grand classique de pop "psychédélique".
[i][u]Atom Heart Mother[/u][/i] (1970)
Un disque composé de 2 morceaux grandioses ultra-aboutis où les cuivres s'en donnent à coeur joie, typiquement le disque qui reflète l'esprit Pink Floyd que je ressens. Pas forcément culte mais indispensable (eh oui je joue sur les mots... :roll:).
[i][u]Dark side of the moon[/u][/i] (1973)
Celui-là tu l'as cité, atmosphérique, planant, excellent, mais très différent des deux albums précédemment cités.

Enfin pour [b]Queen[/b] c'est clair que beaucoup d'albums sont entachés de chansons moyennes, pour ma part en tout cas "[u]A NIGHT AT THE OPERA[/u]" sorti en 1975 est un des plus grands albums de rock de tous les temps. Oui je vais loin, mais cette pièce est cultissime, ennivrante. Ca va de morceaux de rock ultra-efficaces, aux titres à pleurer : "The Prophet's Song", "Love of my life" et "Bohemian Rhapsody". Egalement des morceaux jouissifs dans l'esprit de "Bicycle race", ça c'est du 100 % Queen reconnaissable entre mille. Ajouté à cela la balade : "39'" rare titre non chanté par Freddie Mercury, complètement décalé dans un style "Simon & Garfunkel" ! Seul bémol, le morceau "You're my best friend", qui sans être une merde, est en dessous du niveau de l'album. Conclusion magistrale avec le "God save the Queen". [i]A night at the opera[/i] = Queen dans toute sa splendeur, toutes les qualités immenses du groupe se retrouvent ici : écriture, instrumentation et voix, tout ce qu'ils vont perdre peu à peu à partir des années 80. Queen a vraiment une carrière scindée en deux, avant et après les années 80, et je serais tenté de dire Bien puis Pas bien...

[img]http://www.mygmusique.com/legendes/queen/night.jpg[/img]
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