[quote]J'aime particulièrememnt l'image du diodon (enfin je crois que c'est comme ça que s'appelle le poisson qui se gonfle ?) mais toutes dégagent une atmosphère très particulière, il y a une belle unité de style et d'ambiance : est-ce que c'est dans le cadre d'une histoire ? Le petit poisson bleu me semble enquêter avec beaucoup de constance. [/quote]
Diodon, poisson lune, poisson globe, cette jolie créature porte plein de noms différents.
Pour répondre à ta question, oui, au départ il s’agissait bien d’un projet d’ histoire tournant autour des fonds marins et des cochonneries qui malheureusement viennent s’y entasser pendant les périodes de vacances (j’ai habité pendant un certain temps près de Marseille, je sais de quoi je parle).
Pour résumer grossièrement l’intrigue : une canette de soda est jetée à la mer et un petit poisson des fonds marins cherche à comprendre ce qu'est cette chose qui vient troubler la vie ordinaire des habitants de la grande bleue.
Bien sûr, il s’agissait d’une envie de faire un illustré pour les enfants… que j’ai abandonnée puisque au moment où je faisais cela, un certain film d’animation en 3D tapant pile dans l’univers que j’étais en train d’utiliser est sorti au ciné (le fameux « NEMO »).
Je peux te dire que je l’ai eu mauvaise pendant un bon moment…
[quote]A l'évidence, certaines images (toutes ? En partie ?) sont colorisées à l'ordinateur, (bravo pour la couleur de la murène, très "poisson"), mais dessines-tu à la palette graphique aussi ??[/quote]
Pour ces dessins en particulier, j’ai d’abord fait des croquis sur papier que j’ai par la suite décalqués en utilisant des stylos à encre spéciaux (des Staedtler). Comme les dessins étaient trop grands pour être scannés entièrement, j’ai découpé les claques, puis j’ai scanné chaque morceau séparément pour les réassembler ensuite avec photoshop (ouf…)
De cette manière, j’ai pu travailler sur des dessins propres et nets avec mon ordinateur.
En ce qui concerne les couleurs, j’ai utilisé deux logiciels : photoshop et painter classic. Je trouve qu’ils se complètent assez bien. (je suis même encore en train de découvrir des choses) A ce moment, je me sers exclusivement de ma palette graphique.
Sinon, oui, il m’arrive aussi de dessiner avec ma palette, mais surtout lorsque j’ai envie de faire des croquis que je n’ai pas envie de conserver. Ca me permet de gaspiller moins de papier.
C’est un instrument très efficace avec lequel on peut faire de très très belles choses, mais je trouve que le stylet est trop épais et qu’il donne rapidement des crampes dans les mains. Dommage.
[quote]C'est drôle pour moi qui suis si tactile, l'outil informatique ne me tente pas : même si j'utilise énormément Phshop pour toute sorte de retouches, de montages et de trucages d'images pour mon travail, la vraie création me paraîtrait frustrante par écran interposé, il me semble... toi qui fais aussi du modelage, tu dois bien être tactile aussi, comment t'accomodes-tu de l'aspect immatériel de l'informatique[/quote]
Le modelage, chez moi, n’a rien à voir avec le sens du touché. Lorsque je modèle, je ne pense pas en terme de textures, mais en terme de formes et d’espace en 3 dimensions.
Par exemple, avant chaque sculpture, je fais des dessins préparatoires de mon sujet sous différentes vues pour m’orienter. Je travaille donc en ayant une image mentale de l’objet que je veux obtenir ; image qui ne prend absolument pas en compte l’aspect sensuel de la pâte. (de toute façon, passé une demi-heure à malaxer cette fichue Fimo classic, j’ai l'extrémité des doigts rouges et insensibles).
Pour le dessin, c’est un peu la même chose. Le support ne m’importe que très peu du moment que j’arrive à dessiner l’image que j’ai en tête. ( et l’outil informatique me permet de faire tant de chose !). Je n’ai pas vraiment besoin de sentir le papier sous mes doigts, ou d’avoir du fusain plein les mains pour « créer ». Pas du tout.
Et puis, l’avantage de cette immatérialité, c’est que le dessin n’est plus soumis au contrainte de la matière (Lapalissade!
). Il devient transformable à loisir, devenu objet que l’on peut retoucher à l’infini, jusqu'à atteindre la « perfection ». On peut se concentrer sur le dessin, rien que le dessin. Or, le dessin est, il me semble, un objet de nature totalement irréelle.
Je suis un visuel.
Mon sens du touché me sert dans d’autres situations tout aussi créatives …