[quote="Guigui"]Oui tu es très dur avec Nero en disant que c'est un personnage sans relief, mais je crois que tu oublies UNE chose à son sujet. Contrairement à tous les méchants (de films en tout cas), Nero n'est qu'un "petit ouvrier". Un capitaine de vaisseau minier qui fait donc parti d'une sorte de classe moyenne et absolument pas d'une élite. Il est donc fatalement plus terre-à-terre pour pas dire bourrin car il n'a pas d'empire derrière lui, n'a jamais eu de hautes ambitions, et n'a jamais été mélé à des intrigues impliquant des intérêts le dépassant. C'est donc finalement l'antithèse du fade Shinzon et du bouillant Khan : c'est un juste un gars lambda qui a grave la rage et qui a surtout (par un concours de circonstances expetionnel) accès une technologie surpuissante ce qui va lui permettre de faire ce qu'il veut et sans y réfléchir. Perso, je trouve ça cohérent et même intéressant...[/quote]
L'"origine ouvrière" de Nero ne change rien au caractère très artificiel de sa croisade anti-Vulcain et même "anti-tout le monde". En outre, la notion "ouvrière" est ici toute relative étant donné que Nero commande tout de même un vaisseau spatial avec un équipage fanatique et a voix au Sénat romulien. Dans des conditions pareilles, je veux bien devenir "ouvrier" tout de suite.
La différence entre un "gros méchant de blockbuster" et un "méchant" bi- voire tri-dimensionnel, c'est l'épaisseur de sa personnalité et la capacité du spectateur à pouvoir comprendre ses motivations. Khan Noonien Singh était un personnage épais, et sa haine de Kirk était presque légitime étant donné ce que lui et les siens ont pu subir sur Ceti Alpha V dans l'indifférence totale de la Fédération. Quant à Shinzon, il n'était peut-être pas aussi épais que Khan, mais malgré tout son histoire personnelle était suffisamment dramatique et perverse (avoir été créé in vitro juste pour remplacer celui dont il était le clone, puis avoir été jeté aux oubliettes dans un enfer à l'échelle planétaire) pour qu'il soit possible de comprendre ses motivations.
Or pour ce que j'en ai vu dans la BD et dans 25 minutes du prochain film, Nero semble être un méchant strictement monodimensionnel, c'est à dire prétexte.
[quote="Guigui"][quote]Je me suis moi-même laissé allé à imaginer des surprises audacieuses à la fin du film. La plus intelligente serait de révéler que tout le film n'était qu'un programme de holodeck du 24ème siècle, à l'instar de ce que fit l'épisode final de Star Trek: Enterprise...[/quote]
Oh non trop redondant avec cette excellent fin qui d'ailleurs m'a fait prendre conscience à quel point TNG me manquait...[/quote]
C'est très vilain ça de commencer les livres par leur dernière page. Alors comme ça, tu as suivi le final de [i]ST ENT[/i] sans en voir tout ce qui précède ? Guigui, tu es un [i]naughty naughty boy[/i] !
[quote="Guigui"]Oui c'est une explication possible. En même temps Ronald Moore disait bien qu'en écrivant DS9 le plus gros soucis pour lui c'est qu'ils étaient obligé de suivre le canon de la franchise et que pour lui c'était assez castrateur. D'un futur point de vue artistique ce choix peut s'avérer payant et surtout faire perdurer le mythe au travers d'une toute nouvelle génération en se renouvellant totalement. Car même si je suis assez d'accord avec toi, il y a une chose qui me chagrine avec STAR TREK : c'est que nous n'avons plus la fraîcheur de la série originel, car le côté exploration est parti il y a longtemps au profit d'un univers statique et (trop?) bien établis. Alors pour des séries comme DS9 c'est très bien, mais si on doit revenir aux sources, ça l'est moins...[/quote]
"Revenir aux sources" est une manière fleurie de dire "remake" ou au moins "reboot".
Je me contenterai de citer Nicholas Meyer dans l'un de ses commentaires de ses deux éminents films : "c'est dans la difficulté de respecter un contraignant canon que se forge la qualité d'un auteur".
Mais qui fait encore cas de ce principe fondamental ? Qui est encore capable de choisir la [i]voie de la difficulté[/i] lorsqu'il est possible de choisir la [i]voie de la facilité[/i] ?
Je me souviens tout de même avec nostalgie d'un Rick Berman optant pour la grande difficulté d'un vrai [i]prequel[/i] dont la première saison devait se dérouler uniquement sur Terre...
[quote="Guigui"]Sinon pour revenir sur le classement des films, voici le mien selon ton barème :[/quote]
Mon véritable "barème" perso est en fait beaucoup plus nuancé que ça (huit crans au lieu de quatre) ! Mais je l'ai délibérément simplifié à l'usage du forum pour aller à l'essentiel et ne pas entrer dans des arguties du type "tel film est légèrement meilleur que tel autre".
[quote="Guigui"]I Catégorie *** films exceptionnels (quatre ex aequo) :
- Star Trek: The Motion Picture (Star Trek le film)
- Star Trek VI: The Undicovered Country (Star Trek VI : Terre inconnue)
- Star Trek II: The Wrath Of Khan (Star Trek II : La colère de Khan)
- Star Trek: First Contact (Star Trek : Premier contact)
II Catégorie ** films satisfaisants (trois ex aequo) :
- Star Trek: Generations (Star Trek : Générations)
- Star Trek IV: The Voyage Home (Star Trek IV : Retour sur Terre)
- Star Trek: Insurrection : j'ai pris du plaisir à voir ce film sans doute le plus proche de la série TNG
[b]III Catégorie * films médiocres (deux ex aequo) :
[/b]- Star Trek III: The Search For Spock (Star Trek III: A la recherche de Spock)
- Star Trek: Nemesis (Star Trek: Némésis) : pompage honteux de Star trek 2 avec un réalisateur qui ne connait rien de rien à Star trek... Ils auraient dû laisser les manettes à Frakes ! C'est marrant à l'époque j'imaginais déjà que Spock ferait une apparition dans la veine de Countdown
[b]IV Catégorie films ratés : [/b]
- Star Trek V: The Final Frontier (Star Trek V : L'ultime frontière) : Will a la réalisation est une catastrophe et ce film, bien que proche de la série est totalement risible. Comment expliquer par exemple que l'Enterprise voyage de l'espace de la Fédération (ou ses alentours) aux bordure de la voie lactée quand on sait que ce trajet représente environ un tiers ou un quart de ce que doit parcourir Voyager pour revenir sur Terre ?!
Ouf, ça fait bien bien de causer de STAR TREK
[/quote]
Merci d'avoir fait connaître ton classement. Mine de rien, il converge avec le mien plus qu'il n'en diverge.
Ce qui n'empêchera pas que nous allons nous écharper sur les trois principaux points de divergence : [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i], [i]Star Trek: Nemesis[/i], et accessoirement [i]Star Trek: Insurrection[/i].
Je ne vais toutefois pas rédiger 20 pages de post, bien que je le puisse et que ces questions le mériteraient.
Commençons par le film le plus polémique : [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i]
En fait, dans [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i], l'Enterprise A sous le commandement de Sybok ne se rend pas dans la bordure de la Voie Lactée (emplacement de la [i]Galactic Barrier[/i]) - ça l'Enterprise l'avait déjà fait dans le second pilote de [i]ST TOS[/i] sis en 2265 -, mais elle se rend au centre de la Voie Lactée (emplacement de la [i]Great Barrier[/i]). Ce qui est en quelque sorte "pire", étant donné que la Terre et l'espace de la Fédération sont localisés à la périphérie de la Voie Lactée (autour du bras d'Orion).
Que l'Enterprise A soit parvenue à accomplir un pareil trajet (environ 40 000 AL) en si peu de temps a été souvent invoqué pour exclure [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] du canon...
Mais c'est selon moi tout à fait inique, car c'est oublier un peu vite les détails de [i]ST TOS[/i], la série qu'il est de bon ton aujourd'hui de considérer comme "le seul vrai [i]Star Trek[/i]". Pour ne citer que quelques exemples : dans [i]ST TOS 00x01 The Cage[/i], le capitaine Pike laisse entendre aux Talosiens que la Terre est à l'autre bout de la Voie Lactée ; dans [i]ST TOS 03x17 That Which Survives (Les survivants)[/i], l'Enterprise peut parcourir tout naturellement à distorsion 8.4 près de 1 000 AL en une douzaine d'heures (lorsqu'il faudra un an complet à l'USS Voyager en distorsion 9 un siècle après) ; dans [i]ST TAS 01x08 The Magicks Of Megas-Tu (La magie des Mega 2)[/i] sis en 2269, l'Enterprise avait déjà fait par elle-même le trajet jusqu'au centre la Voie Lactée en un temps record ; dans [i]ST TAS 02x06 The Counter-Clock Incident (L'univers à l'envers)[/i], la supernova Beta Niobe (par laquelle passe l'Enterprise) et la Terre sont aux extrémités opposées de la Voie Lactée... D'une manière générale, aussi bien par quelques références explicites que par d'innombrables références implicites (que je ne vais pas inventorier ici), [i]ST TOS[/i] et [i]ST TAS[/i] établissent que l'ensemble de la Voie Lactée est immédiatement accessible aux vaisseaux de Starfleet, même si seulement une part infime en a été explorée.
C'est en fait l'épisode [i]ST TNG 03x08 The Price (Le prix)[/i], sis en 2366, et diffusé le 13 novembre 1989, qui aura introduit le découpage de la Voie Lactée en quadrants alpha/bêta/gamma/delta, et qui aura soudain établi qu'il faudrait environ 70 ans aux vaisseaux de Starfleet pour traverser la Voie Lactée à distorsion maximale !!! Toutes les productions ultérieures de [i]Star Trek[/i] se sont alignées sur cette nouvelle "géographie spatiale" édictée par [i]ST TNG 03x08 The Price (Le prix)[/i], au mépris complet de la géographie antérieure de [i]ST TOS[/i].
Or le film [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i], sis en 2287, est sorti le 9 juin 1989, c'est à dire [u]avant[/u] l'épisode [i]ST TNG 03x08 The Price (Le prix)[/i] ! Il serait donc fort malhonnête de tenir ce film pour responsable de ce qui a été abusivement décidé après lui dans la série [i]ST TNG[/i], tandis que ce film s'est juste contenté d'assumer très logiquement la géographie spatiale de [i]ST TOS[/i] - auquel paradoxalement nul ne fait le procès qui est pourtant perpétuellement fait à [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i].
Ceci étant posé, je ne considère pas pour autant que l'univers de [i]Star Trek[/i] est incohérent en matière de "géographie spatiale". Car les voyages spatiaux supraluminiques reposent sur une science et une technologie dont nous ignorons tout, et que [i]Star Trek[/i] ne dévoile que par bribes. Il n'a jamais été dit nulle part dans la franchise que le voyage à distorsion est homogène, ni que le gradient du [i]subspace[/i] est constant dans l'espace normal, ni que s'y applique une géométrie euclidienne. De la même façon que pour les mystérieuses [i]stardates[/i], il existe de nombreuses hypothèses recevables (je n'ai pas le temps de les exposer ici) pour expliquer que l'USS Enterprise de Kirk semble être parfois allée plus vite et plus loin dans [i]ST TOS[/i] que l'USS Voyager de Janeway dans [i]ST VOY[/i]. Et paradoxalement, la fait que la science des voyages spatiaux et temporels dans [i]Star Trek[/i] ne soit pas pleinement accessible à notre entendement contemporain... la rend d'autant plus crédible à mes yeux de scientifique !
Exit donc le [i]faux problème[/i] du prompt voyage de l'Enterprise A au centre la galaxie.
A vrai dire, le propos de [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] me semble fort intéressant. C'est probablement l'un des films les plus iconoclastes que je connaisse.
La SF et la fantasy sont totalement polluées par le messianisme et les grandes quêtes mystiques où les héros trouvent à la fin les réponses qu'ils cherchent. Or [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] a osé prendre a rebrousse-poil ce poncif devenu indigeste, et il est bien le seul film de SF où la "quête mystique", la "grande croisade"... se vautre misérablement !
En outre, [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] est celui des six films le plus proche en esprit de la série originale : "Dieu" n'est qu'une inquiétante entité à l'instar de toutes celles que Kirk n'a cessé de croiser tout au long de [i]ST TOS[/i], une entité exploitant à son seul bénéfice des millénaires de croyances humanoïdes. Et signe du courage intellectuel du film, la noblesse et la sincérité de l'inextinguible foi de Sybok - et de ses nombreux disciples venus de partout - n'y change absolument rien.
A cette occasion, Kirk enrichira la franchise d'une réplique d'anthologie : "Euh... en quoi Dieu a-t-il besoin d'un vaisseau ?".
Même si les protagonistes s'en sortent plus ou moins indemnes, le film a l'intelligence de n'apporter aucune réponse. Qui est vraiment cette puissante entité, quel est son lien avec l'humanité ? Qui donc a eu assez de pouvoir pour l'emprisonner sur Sha Ka Ree ? Serait-il le rescapé d'une titanomachie oubliée ?
Le personnage de Sybok enrichit quant à lui considérablement la problématique vulcaine, et son cas fera école longtemps après (ou avant) dans la franchise. Pour la première fois dans [i]Star Trek[/i], nous y rencontrons un Vulcain bien différent, un V'tosh ka'tur, une catégorie qui sera mise à l'honneur dans la série [i]Enterprise[/i].
Les aptitudes empathiques de Sybok offriront au film ses plus beaux moments, de l'inoubliable séquence d'ouverture dans le désert troué de Nimbus III aux merveilleuses scénettes oniriques du poste d'observation de l'Enterprise A - où les protagonistes dévoileront pour la toute première fois des parcelles peu glorieuses de leur passé personnel.
L'assujettissement psychologique que Sybok obtient par la guérison morale constitue également un joli pied de nez à une aptitude traditionnellement - en théologie comme en SF - éminemment positive.
[i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] est aussi un film qui ose assumer le vieillissement des héros légendaires de [i]ST TOS[/i], comme pour rappeler que même les personnages les plus cultes dépérissent tôt ou tard. Et dans [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i], l'alchimie du trio Kirk-Spock-McCoy est toujours au rendez-vous, mais elle n'est plus tellement valorisante, elle en est presque dégradante. Les héros y sont devenus un peu pathétique, un peu [i]loosers[/i]. Leur vie privée est tellement inexistante qu'ils en passent leurs permissions ensemble. Ils ont tout sacrifié à leur carrière, sont un peu devenus des extraterrestres chez eux... Et même dans ses exploits de varappe en [i]solo intégral[/i], Kirk semble vouloir désespérément s'accrocher par des prouesses inutiles à sa gloire passée.
C'est triste... Mais tellement réaliste. Irrévérencieux même.
Enfin, [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] est un film profondément trekkien en ce sens qu'il évite le piège du manichéisme. On perd souvent de vue que la plupart des épisodes des séries de la franchise ne figurent pas de "méchants", mais seulement des périls naturels, des rivalités, des adversités, des intérêts divergents, ou des incompatibilités d'entendement. Et les rares "méchants" rencontrés suscitent généralement une profonde identification des spectateurs.
Mais les films de la franchise ont trop souvent sacrifié cette composante fondamentalement trekkienne pour embarquer d'artificiels "méchants" afin de s'assurer une audience, une audience qui se nourrit des luttes stériles du "bien contre le mal".
Or à l'image des séries de la franchise plus que des films, [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] aura eu grande audace - comme [i]Star Trek IV: The Voyage Home[/i] - de n'appuyer son intrigue sur aucun véritable "méchant".
Aussi bien par l'histoire qu'il narre, que par ses à-côtés, [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] a pris le contrepied de toutes les conventions hollywoodiennes. Il a eu le courage de porter l'âme de [i]ST TOS[/i] sur le grand écran, il a su littéralement incarner l'anti-messianisme pour s'achever sur une touches insatisfaisante, et priver ses personnages des mises en gloire habituelles. Vieux, fatigués, ils sont presque devenus les spectateurs des événements du film.
William Shatner a démontré par ses romans ne pas être un mauvais auteur de SF, et il a mis dans son film beaucoup de lui-même. En ce sens, [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] est un vrai [i]film d'auteur[/i], pas son budget déjà, mais surtout parce qu'il fut porté par des convictions personnelles plus que par la volonté de plaire au public.
Pour autant d'audaces impopulaires, j'aurais volontiers accordé à ce film ma note maximale. Malheureusement, il cumule quelques maladresses : des effets spéciaux parfois misérables (que William Shatner a d'ailleurs souvent voulu [i]remasteriser[/i] à ses propres frais, mais la Paramount a systématiquement refusé), et surtout quelques scènes un peu ridicules (le striptease limite [i]grunge[/i] de Uhura, la piètre copie du [i]Chalmun's Cantina[/i] de [i]Star Wars[/i] dans le bar de Paradise City, le minaudage un peu incongru entre Scotty et Uhura...).
Pour m'être naguère initié à la mise en scène à la Femis, je fais partie de cette minorité indécente qui estime que la qualité d'un film tient surtout à son scénario, ce qui inclut les dialogues mais aussi les storyboards. Le travail du réalisateur, aussi méritoire et technique qu'il soit, est au service du scénario, et souvent aussi de la production. Et à film donné, à moins de tomber sur un incapable fini, le réalisateur est beaucoup plus remplaçable que ne l'est le scénariste.
Chacun est libre de ne pas apprécier le script de William Shatner, Harve Bennett et David Loughery. Mais il est impossible de prétendre que William Shatner a mal fait son boulot de réalisateur, du moins dans le cadre du faible budget qui fut le sien. Je me suis d'ailleurs penché sur chaque plan un par un, et je dois dire que certains sont visuellement superbes...
Peut-être que le mépris général dont souffre [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] est indexé sur le mépris dont faisait à l'époque l'objet William Shatner... avant qu'il ne reçoive quelques Emmy Awards grâce à David E. Kelley. Mais peut-être aussi que ce mépris fut le prix à payer pour avoir porté sur le grand écran la série [i]ST TOS[/i] telle qu'elle, sans démagogie aucune. Et ce que le public tolérait d'une série fauchée avec des personnages sémillants dans les années 60, il ne l'a pas toléré d'un film de la fin des années 80 avec des personnages vieillissants.
Pour ma part, je ne renie pas l'esprit de la série originale, et là je ne parle pas de l'humour et du côté kitch dont tout le monde se gargarise aujourd'hui, mais bien du type d'aventures vécues par les protagonistes (les rencontres avec des divinités déchues : Apollon, Kukulkan...). Et j'ai beaucoup d'estime pour le seul film qui a osé embrasser cet aspect de la série originale sans chercher à le mettre au goût du jour, quitte pour cela à déplaire à ceux qui n'assument pas vraiment la nature réelle de [i]ST TOS[/i].
Les Razzie Awards dont [i]Star Trek V: The Final Frontier[/i] a été gratifié ont sanctionné un film qui s'est permis de faire un bras d'honneur à toutes les règles du genre. Et dans une certaine mesure, consciemment ou pas, ces Razzie furent dirigés aussi contre [i]ST TOS[/i] et sa vision baroque de l'univers.
Bon ben, ça suffit pour ce soir, j'aborderai le cas de [i]Star Trek: Nemesis[/i] une autre fois.
Yves