Et pendant ce temps là, "24" au bout de huit saisons diffusait son dernier épisode, dans l'indifférence (plus ou moins) générale... Avant de nous faire grâce des aventures grand écran de Jack Bauer...
Si je devais en faire un bilan personnel, en sachant que je me suis arrêté à la saison 4, je dirais que, comme l'ont écrit les commentateurs ces derniers jours, la série restera dans les annales comme THE show qui aura répercuté (oserai-je dire réfléchi ?) le 11/09 et son impact, par une certaine ironie de l'histoire puisque la série avait été mis en chantier bien avant l'événement. Les scénaristes se sont adaptés à la réalité, et ont réussi à donner quelques épisodes très intéressants lors de la saison 2 notamment (terrorisme islamiste, racisme anti-arabe, éthique de la torture, etc.). Sans parler du fait que la série mettait alors en scène un président noir... (à ce sujet l'une des premières oeuvres à imaginer un président noir est le film "The Man" (1972), avec le grand Sidney Poitier dans le rôle principal). Et la série d'être reprise par les commentateurs politiques pour leurs propres fins, notamment par les Républicains et leurs compagnons de route comme une illustration des bienfaits de la torture et autres méthodes fortes (je me souviens encore d'un article de Pat Buchanan dans ce sens) afin de combattre le terrorisme (mais à ce titre il serait également intéressant d'étudier la façon dont des séries comme "NCIS" représentent le terrorisme - je ne regarde pas cette série mais je me souviens être tombé sur un épisode situé à Abu Ghraib et qui prenait le parti du camp et de la politique Bushienne ; sans parler d'un épisode de "JAG", tourné peu après le 11/09 je crois, où l'on voyait Bush (le vrai Bush !!) faire un discours patriotique à la tv, tandis que les personnages écoutaient solennellement, la main presque posée sur le coeur. Rien à voir donc avec ce superbe épisode de "The West Wing", le premier de la saison 3 ("Isaac & Ismael"), écrit et tourné quelques jours après la catastrophe et qui remettait très joliment les événements en perspective).
Mais ce dont parlent moins les commentateurs, et c'est bien dommage, c'est l'innovation esthétique apportée par la série, sa narration en temps réel et éclatée entre plusieurs personnages et scènes, son utilisation du split-screen, et plus généralement ses excellentes qualités visuelles. Dommage que la série n'ait pas engendré plus d'inspirations (toutes les séries essayant de reprendre le concept se sont crashées, à part peut-être "Prison Break").
Après comme d'habitude, certains se sont enflammés comme pas permis sur la série (cf. torrance, qui d'ailleurs depuis se cache

), et cette dernière, comme on pouvait s'y attendre, s'est vite abîmée dans le remplissage (argh l'épouse qui perd la mémoire ! argh, Kim attaquée par un cougar et sauvée par un psychopathe qui l'emmène dans son abri anti-nucléaire !) et la répétition (je me suis donc arrêté à la saison 4, mais apparemment la série n'a pas arrêté de réutiliser les mêmes ficelles tout au long des 4 saisons suivantes, déménageant quand même à Washington pour la saison 7 puis à NYC pour la 8e année).
Mais si je devais retenir une grande qualité à cette série, c'est d'avoir réussi à atteindre le stade de la saison 8, ce à quoi ni moi ni Luder (

) ne nous attendions en 2001. Comme leurs confrères de "Lost" (qui remportent la palme quand même), les scénaristes auront réussi à étirer un concept somme toute vite périssable jusqu'à la durée de vie paranormale de 8 saisons (6 dans le cas de Lost, mais c'est une réussite peut-être encore plus remarquable). Et pour ça, malgré la médiocrité (au mieux) de la série dès sa 4e saison, je leur dis chapeau.

Si quelqu'un m'a compris c'est que je n'ai pas été clair.