[size=150][b]LE NOUVEAU MONDE[/b][/size]
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[b]Ecrit et réalisé par Terrence Malick[/b]
[b]Avec:[/b]
John Smith: Colin Farrell
John Rolfe: Christian Bale
Selway: Noah Taylor
Pocahontas: Q'orianka Kilcher
Powhatan: August Schellenberg
Opechancanough: Wes Studi
Jehu Robinson: Ben Chaplin
Capitaine Christopher Newport: Christopher Plummer
[b]Résumé:[/b]
1607. Trois bateaux anglais viennent établir un comptoir économique sur la côte Est du continent américain, qu'ils imaginent vierge et vide de toutes civilisation. Erreur typique: la région est peuplé par les indiens Algonquins, à la société extrèmement complexe, en harmonie avec la nature. Les anglais optent pour l'affrontement.
Un explorateur pourtant averti est capturé dans les combats. Il découvre cette civilisation antinomique à la sienne à travers les yeux de Pocanhontas, la fille du chef, fascinante et "espiègle". En s'éprennant l'un de l'autre, sans doute imaginent-ils renverser le cours de l'Histoire...
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[b]L'histoire (presque) authentique de Pocanhontas[/b]
Malick restitue enfin l'histoire véritable de Pocanhontas, dans sa dimension la plus bouleversante, et s'empare du Mythe pour traiter du propos universel qui hante son oeuvre: les rapports de fascination/répulsion entre l'homme et la nature, et l'irruption de la violence dans un Eden qui sombre dans l'effacement.
C'est donc bien aux deux niveaux du Mythe que s'attaque Malick, et ceux qui pourront critiquer le recours à l'histoire d'amour entre l'explorateur et l'indienne, deux archétypes fondamentaux s'il en est, feront une erreur.
Aux U.S.A., Pocahontas et Smith fondent le mythe de la "rencontre" entre les colons et les indiens, et sa célébration "pacifique" met un voile obscure sur la réalité de l'histoire.
Pocahontas, en réalité, était une petite fille qui fit l'intercession entre Smith et son peuple. Sa seule histoire d'amour fut avec un indien de sa tribu. Et son mariage avec un blanc un mariage forcé.
Avec beaucoup de finesse, Malick reprend donc le Mythe, et recrée l'histoire d'amour entre une Pocahontas adulte et l'explorateur aventurier et humaniste. Entorse à l'Histoire. Mais rapidement il décrit ce que fut par la suite le destin réel de l'indienne, créant un impact beaucoup plus puissant renvoyant à sa réflexion sur la barbarie blanche, et l'incompréhension mutuelle.
Et sur la colonisation comme destructrice de civilisations, mais aussi comme entreprise de rationnalisation et d'exploitation de la nature.
Ceci vaut ce ton contemplatif sur la nature où la violence surgit avec une brusquerie inouïe, propre à la filmographie de Terrence Malick.
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Pocahontas (Q'orianka Kilcher)
[b]Le mystère Terrence[/b]
Tous ceux qui ont vu "La Ligne Rouge" reconnaîtront dans les thématiques du film le parallélisme entre les rapports qu'entretient le soldat Witt (John Caviezel) avec les populations indigènes des îles océaniennes, et celles qu'entretient Smith avec Pocahontas.
L'idylle n'est pas absente de "La Ligne rouge", comme en témoignent les flash-backs, mais elle est plus portée sur l'idylle avec la Nature, portée par le regard mélancolique de Witt, ou par la simple présentation de longs plan sur les arbres, les rivières, le vents qui souffle sur les herbes, sans autre intermédiaire que l'écran.
Le sujet du "Nouveau Monde" allie ainsi cette approche en la transcendant par la relation Smith/Pocahontas.
L'oeuvre de Terrence Malick est depuis le premier film habitée par ces thématiques, la nature salie par la violence humaine, mais également la quête de l'absolu humaine salie par l'aliénation sociale. Il dépasse d'entrée de jeu la dichotmie Nature/Culture.
Ainsi, la traduction française la première oeuvre de Malick, "[b]Badlands[/b]" (1974), "[b]La Ballade Sauvage[/b]" est-elle assez bien vue, mettant le doigt sur ce qui va parcourir le travail du cinéaste.
Avec une affiche toute aussi évocatrice.
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L'histoire est ici également tirée de faits hélas réels: le road-movie sanglant d'un couple dont l'amour est interdit. Les meurtres scandent le défilement d'une nature immense, sorte de contre-champ intérieur permanent à la folie déséspérée des protagonistes, hâvre de paix qui observe le massacre.
Même contradiction dans "[b]Les Moissons du Ciel[/b]" ("[b]Days of Heaven[/b]"), 1978, où la nature transformée devient le cadre d'une intrigue sordide, toujours marquée par l'empreinte du destin contrarié.
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Après cela, Terrence Malick disparaît. Des écrans, des Etats-Unis, des yeux des autres. Jouant du secret, Malick aime à maîtriser son image. C'est sans doute "à l'insu de son plein gré" qu'il a vu se dévelloper sa Légende: le génie disparu on ne sait où, à part de fantasques rumeurs. 20 ans d'absence qui lui vaudront un culte. Il semble acquis qu'il enseignait alors en France.
Mais son retour en 1998 avec "La Ligne rouge" prouva que la réputation peu à peu érigée était méritée, avec un film de génie travaillant toujours dans la même veine que ses premières oeuvres.
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Trois chefs d'oeuvre caractérisés par leur écriture poétique, leur cohérence, leur lyrisme, leur chant à la nature - et leur "contre-chant".
A vous de dire ce que vous pensez du quatrième film du décidément prolifique réalisateur qui a mis moins de 8 ans pour réaliser son nouveau film ! :idea: