"INLAND EMPIRE" de David Lynch

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Modérateur: Amrith Zêta

"INLAND EMPIRE" de David Lynch

Messagepar N°6 sur 16 Jui 2006 14:21

Que se cache t-il derrière ce titre énigmatique, vous demandez-vous ? Et bien figurez-vous que moi-aussi, je me le demande, et c'est ce qui fait aussi le charme de ce film, dont on ne sait quasiment rien. Mais ce que l'on sait est déjà suffisant pour aiguiser nos appétits de cinéphiles affamés, ne serait-ce que le nom de l'auteur de l'ouvrage: David Lynch.

[img]http://www.epidermiq.com/images/bordel/inlandempire.jpg[/img]

Je précise déjà que le titre s'écrit bien en majuscule (enfin, apparemment... tout n'est qu'apparence avec ce film, mwhahahahaha). Donc, "INLAND EMPIRE", le nouveau film de David Lynch, 5 ans après le *sublime* "Mulholland Drive" qui a bouleversé nos vies à tous. Tout comme son honorable précédesseur, EMPIRE porte le nom d'une localité, cette fois-ci une zone du sud de la Californie, à l'est de Los Angeles, encerclée de montagnes enneigées, d'épaisses forêts de conifères et pourtant toute proche du désert du Mojave, mwhahahahaha, que du bon quoi. Tout ça à deux pas de la métropole des anges, on comprend ce qui a pu attirer Lynch dans ce coin-là... C'est donc là que Lynch a choisi de balader sa caméra digitale, car oui, mesdames messieurs, Mr. Lynch a découvert les joies extraordinaires de la DV et s'en est allé se perdre gaiement dans les bois impériaux sans se soucier des contingences terrestres et autres futilités d'un temps passé (i.e., sans scénar). Lynch semble en effet apprécier la liberté d'un outil numérique lui permettant de démarrer le tournage de son film sans budget, sans script, en fait apparemment sans trop savoir ce qu'il allait filmer. Du pur Lynch quoi. Ou alors, c'est ce qu'il veut nous faire croire... mwhahahahahahaha. Allez savoir. C'est un vieux débat concernant Lynch, mais qui a vu "Mulholland" ne doute pas que Lynch planche également sur ses scénarii et que si quelque chose caractérise bien ses films, c'est la rigueur.

Bref, "INLAND EMPIRE" s'annonce comme un film étrange, dont on sait juste qu'il s'agit d'un thriller (sans blague) qui met en scène une femme en situation de crise (sans blague), bref le point de départ classique pour Lynch, et qui une fois de plus incite à la comparaison avec "Mulholland" (pauvre David, obligé de faire mieux à chaque nouvel opus). On parle aussi d'un film "non-narratif" et qui joue sur la mise en abyme, mais bon là aussi cela peut s'appliquer à quasiment tous ses films. La femme en question devrait ête Laura Dern, une habituée de l'univers Lynchien puisqu'elle a déjà joué dans "Blue Velvet" et "Sailor et Lula" (Lula, c'est elle !). Egalement présents au générique, les excellents Jeremy Irons (et là, perso je dis banco, Irons dans un film de Lynch, ça le fait) et Harry Dean Stanton, un autre habitué de Lynch puisqu'on a pu le voir notamment dans "Une Histoire vraie" et "Sailor et Lula" encore une fois. A noter aussi la présence de Justin Theroux, qui jouait le réalisateur dans "Mulholland Drive" (ce qui incite à comparer blablabla). Plus sans doute plusieurs acteurs polonais, puisque Lynch, ayant découvert l'endroit à l'occasion d'un festival, est aussi aller filmer du côté de Lodz, en Pologne. L'est comme ça David, quand il tombe sur un endroit sympa son imagination se met de suite en branle.

Un film intéressant par bien des aspects donc, en tournage occasionnel depuis au moins deux ans et sur lequel le plus grand secret règne. Le film, produit par StudioCanal (qui était déjà accouru au secours de Lynch après la déroute télévisuelle du projet "Mulholland", ce qui incite...), le film était supposé être montré à Cannes mais Venise pourrait finalement hériter du bébé (tant pis pour torrance), le festival ayant invité le réa, qui n'a pas encore donné sa réponse (info que j'ai lue aujourd'hui, ce qui m'a incité à créer ce topic... voilà maintenant vous savez tout, je vous invite dans les coulisses de N°6, bientôt vous saurez tout sur ses secrets de fabrication, et si vous êtes blonde à forte poitrine vous avez même le droit de venir visiter la loge de l'artiste !). Si tout se passe bien, le film sortira en France à la rentrée, période habituelle pour les films de Lynch (enfin bon, si tout se passe bien quoi, hum).

[u][b]Autres topics à lire : [/b][/u]
:arrow: [url=http://www.epidermiq.com/forums/viewtopic.php?t=166]"Mulholland Drive" de David Lynch[/url]
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Messagepar torrance sur 18 Jui 2006 1:33

Si tu veux mon avis, INLAND EMPIRE n'ira pas à Venise en septembre. Le film ne sera pas fini. Cela fait bien plus de trois ans qu'il tourne... et remets constamment la sortie pour tourner de nouvelles choses.
Et Cannes, c'est son jardin. 2007 marquera le 60e Festival et les sélectionneurs vont se briser l'échine à bâtir la plus grosse sélection possible avec la crème des cadors. Lynch va se retenir jusqu'en mai et il lachera tout. Ouais, bon d'accord, je prie pour que ce soit le cas car je ne vais pas à Venise cette année !
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Du NB à la DV ?

Messagepar tonnerre de brest sur 18 Jui 2006 4:19

[quote="N°6"]
C'est donc là que Lynch a choisi de balader sa caméra digitale, car oui, mesdames messieurs, Mr. Lynch a découvert les joies extraordinaires de la DV et s'en est allé se perdre gaiement dans les bois impériaux sans se soucier des contingences terrestres et autres futilités d'un temps passé (i.e., sans scénar). Lynch semble en effet apprécier la liberté d'un outil numérique lui permettant de démarrer le tournage de son film sans budget, sans script, en fait apparemment sans trop savoir ce qu'il allait filmer. Du pur Lynch quoi. Ou alors, c'est ce qu'il veut nous faire croire... mwhahahahahahaha. Allez savoir. C'est un vieux débat concernant Lynch, mais qui a vu "Mulholland" ne doute pas que Lynch planche également sur ses scénarii et que si quelque chose caractérise bien ses films, c'est la rigueur.

Bref, "INLAND EMPIRE" s'annonce comme un film étrange, dont on sait juste qu'il s'agit d'un thriller (sans blague) qui met en scène une femme en situation de crise (sans blague), bref le point de départ classique pour Lynch, et qui une fois de plus incite à la comparaison avec "Mulholland" (pauvre David, obligé de faire mieux à chaque nouvel opus). On parle aussi d'un film "non-narratif" et qui joue sur la mise en abyme, mais bon là aussi cela peut s'appliquer à quasiment tous ses films.).[/quote]

Encore un grand qui se convertit à la DV. :pffff: Ca m'anéantirait si je ne savais pas que c'est Lynch qui sera derrière la caméra. ;)
Il a tellement réalisé de chef d'oeuvre dont on s'est dit: "c'est pas possible, c'est indépassable, ou du moins inégalable...". Je me demandais s'il allait pouvoir faire un autre film après [b]Lost Highway[/b]... Je n'ai pas été déçu du voyage...
Si Lynch intègre les capacités expérimentales du numérique à son langage cinématographique si singulier (doux aphorisme), ça peut donner quelque chose d'assez extraordinaire... Pour ma part, voyant le temps qu'il met à faire ce film, j'ai l'impression qu'il s'offre une cure de jouvence, comme s'il recommençait le tournage d'un nouvel [b]Eraserhead[/b] (film dont on sait qu'il fut fait de bric et de broc et étalé sur plusieurs années, pour cause de manque de thune).
De toute façon, un nouveau Lynch, ça fait toujours baver et tirer la langue jusqu'au sol: alors grouille, David...
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Messagepar N°6 sur 24 Jui 2006 16:38

C'est pas bête ce que tu dis là Torrance, d'autant que le producteur du film est Canal, ce qui rend d'autant plus crédible la piste 60e de Cannes...

Tonnerre, j'ai le même sentiment que toi, sinon que je suis peut-être plus enthousiaste que toi vis-à-vis de la DV. Comme l'a dit Lynch lui-même dans au moins une interview que j'ai lue de lui, le digital offre beaucoup plus de libertés, parce qu'il nécessite moins de moyens financiers, techniques et humains, qu'il offre plus de flexibilité dans le tournage, genre on peut retourner une scène tant qu'on veut ou continuer à faire tourner la caméra le temps que l'on veut, etc. J'aime également le fait que Lynch prenne son temps et tourne son film en plusieurs fois, je ne voudrais surtout pas avoir l'impression qu'il a bâclé le montage ou quoi que ce soit parce qu'il devait présenter son film à Venise ou Cannes (Wong Kar Wai, si tu nous écoutes). Apparemment Canal lui offre pas mal de libertés aussi, et c'est tant mieux. De toute façon je peux toujours patienter en me replongeant et en me perdant dans un de ses précédents films, pas trop profond quand même remarquez, je risquerais de ne plus réémerger;)
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l'outil et le regard

Messagepar tonnerre de brest sur 27 Jui 2006 3:44

[quote="N°6"]
Tonnerre, j'ai le même sentiment que toi, sinon que je suis peut-être plus enthousiaste que toi vis-à-vis de la DV. Comme l'a dit Lynch lui-même dans au moins une interview que j'ai lue de lui, le digital offre beaucoup plus de libertés, parce qu'il nécessite moins de moyens financiers, techniques et humains, qu'il offre plus de flexibilité dans le tournage, genre on peut retourner une scène tant qu'on veut ou continuer à faire tourner la caméra le temps que l'on veut, etc. J'aime également le fait que Lynch prenne son temps et tourne son film en plusieurs fois, je ne voudrais surtout pas avoir l'impression qu'il a bâclé le montage ou quoi que ce soit parce qu'il devait présenter son film à Venise ou Cannes (Wong Kar Wai, si tu nous écoutes). Apparemment Canal lui offre pas mal de libertés aussi, et c'est tant mieux. [/quote]

J'attache beaucoup d'importance au support, et pour moi numérique et argentique ne disent pas les mêmes choses. Or, beaucoup de gens ne font pas la distinction.

Alors c'est sur que quand des cinéastes géniaux s'emparent du numérique, il en sort des résultats extraordinaires, où il devient difficile de faire la différence (bien qu'on la remarque toujours).
Je pense notament à Wim Wenders et "[b]Land Of Of Plenty[/b]", où l'image est somptueuse, et si belle, si signifiante, qu'on a du mal à cerner la différence. L'exploit est que le film ait été réalisé en 15 jours, chose dont je ne reviens toujours pas.
Or, ce n'est pas tant grâce au numérique, puisque "[b]Don't Come Knocking[/b]" a été réalisé dans un délais à peine plus long, en argentique.

Rapprochement curieux d'ailleurs, je me rends compte: Wenders cinéaste de l'errance, et Lynch cinéaste errant ! :lol:

Ce qui m'embête dans le choix du numérique chez Lynch est que ses films sont toujours "habités" par une présence sourde, invisible et presque consubstancielle à l'image. Cela donne une profondeur signifiante aux films extraordinaire, car le support capte l'étrangeté du regard de l'artiste sur la réalité et captive par sa précision. Souvenons-nous des longs travellings dans la maison au début de "[b]Lost Highway[/b]": quelque chose sourde de ces images. Quelque chose provoque cette immersion dont tu parles, et à laquelle je suis aussi très sensible :yeah:. C'est la signature lynchienne par excellence que l'on retrouve dans tous ses films.
Les limites du numérique (définition, absence de profondeur de champ, captation indirecte de ce qui est filmé) peuvent affecter certaines spécificités de l'image, de l'ambiance lynchienne.

En même temps, l'utilisation du numérique n'est jamais aussi bonne que dans les films expérimentaux. Or, Lynch fait des films expérimentaux, au sens où chacun d'entre eux est une expérience en soi à la vision. Voir un film de Lynch met dans une situation insolite, inconfortable, hallucinatoire, selon les uns ou les autres, dans une sorte de transe fascinée pour moi. C'est là qu'il peut réussir son pari. Et par un contre-coup extrèmement audacieux reconvoquer ce rapport à la réalité si étrange qu'il entretient.

Les bénéfices qu'il évoque, sur la liberté ou la flexibilité, participent du credo de tous ceux qui passent au numérique. Ce sont quasiment des lieux communs. Dans les mains d'un cinéaste (ou vidéaste, devrait-on dire ;) ) qui ne saisit pas les opportunités de la DV, ces mêmes bénéfices se retournent en défauts immondes.

Comme toi, j'aime qu'il prenne son temps (malgré mon impatience légitime !), mais là encore je rappelle qu'avec une situation similaire en argentique, il a réussi "[b]Eraserhead[/b]" (tu me rétorqueras à juste titre que le temps pris à tourner ce film relevait de la contrainte, et non du choix, comme c'est le cas avec ce nouveau film).
En fait, ce qui me plait, c'est de l'imaginer se balader avec sa DV, filmer au rythme de sa fantaisie entre les scènes scénarisées, d'une manière totalement subjective (en terme de moyen, je précise: sans personne ni cahier des charges autour de lui), et effectivement de son esprit fécond peut sortir quelque chose de sublime.
So wait and see ;) .

Pour le coup de la production Canal, cela confirme une chose: Lynch est vraiment devenu personna non grata à Hollywood. Ingratitude, quand ils te tiennent...

P.S.: N°6, ne dit pas de mal de "[b]2046[/b]". :p
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Messagepar Guigui sur 21 Jul 2006 10:00

Très intéressante discussion faudra que je pense à ajouter ma pierre un de ces 4. En attendant sachez qu'un site a déjà ouvert sur le sujet : [url]http://perso.orange.fr/doublemain/inland/[/url] et c'est d'un gars qui vient de s'inscrire sur LVEI aujourd'hui ;)

:yeah:
[url=http://forum.ouaisweb.com:/viewforum.php?f=77][b]Qui a dit que la fin du monde c'était pas télégénique ?[/b][/url]
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Messagepar N°6 sur 21 Jul 2006 15:29

Intéressant le site, merci...
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Messagepar Pelikanol sur 23 Jul 2006 19:26

Salut à vous,

eh bien je suis celui derrière le site Inland Empire Database.
Guigui c'est cool que t'aies remarqué l'url parce que je pensais franchement que ça allait passer inaperçu, donc merci pour le petit coup de pub ;)

c'est vrai que j'ai pas encore de section lien pour le moment, ça va venir, faut que je le fasse connaître... puis on verra à l'avenir, j'ai comme projet potentiel d'en faire une version intégralement bilingue.

pour revenir sur IE, torrance, tu dois maintenant être au courant que le film sera bien projeté à Venise et Lynch est même assuré de recevoir le Lion d'Or en hommage à sa carrière charnière dans le cinéma. Si c'est pas beau !
Pelikanol
 

comment ça se fait?

Messagepar Guigui sur 18 Déc 2006 21:43

Qui a vu la première bande annonce ? C'est très bref et frustrant mais niveau ambiance et casting on est en territoire connu. Est ce que cela sera un défaut ou une sorte de limite ? Pouvons nous être déçu... Après l'avoir revu plusieurs fois, j'ai peur de cela...
[url=http://forum.ouaisweb.com:/viewforum.php?f=77][b]Qui a dit que la fin du monde c'était pas télégénique ?[/b][/url]
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Re: comment ça se fait?

Messagepar N°6 sur 27 Déc 2006 17:07

Réminiscent de "Mulholland Drive" en effet. Prometteur.

[quote="Guigui"]C'est très bref et frustrant mais niveau ambiance et casting on est en territoire connu. Est ce que cela sera un défaut ou une sorte de limite ? Pouvons nous être déçu... Après l'avoir revu plusieurs fois, j'ai peur de cela...[/quote]

Tu t'emballes toujours trop vite, dans un sens comme dans l'autre. Comme le dit tonnerre, patience. ;)

Quant à la discussion sur le numérique, je crois plus pertinent d'attendre d'avoir vu le film pour la continuer. Et je tends ainsi une perche d'espoir à Guigui, lui suggérant que l'originalité du film tiendra peut-être à son caractère digital. I want to believe.
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j'en peux plus !

Messagepar Guigui sur 02 Fev 2007 21:50

En tout cas, il ne reste plus que quelques jours, j'ai hâte... J'ai fuis toute lecture sur le film, j'ai même lu ce topic seulement en diagonale... Un nouveau Lynch... enfin...
[url=http://forum.ouaisweb.com:/viewforum.php?f=77][b]Qui a dit que la fin du monde c'était pas télégénique ?[/b][/url]
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Messagepar torrance sur 03 Fev 2007 0:44

J'ai vu le film début janvier et j'avoue ne m'en être pas encore remis. Et ce n'est pas forcément bon signe... Mais le retour de Lynch, ça ne se manque pas.
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Messagepar Charisman sur 09 Fev 2007 17:38

Je viens de le voir.

La complexité que l'on associe souvent aux films de Lynch et plus particulièrement au duo "Lost Highway / Mulholland Drive" est ici outrepassée. Torture psychologique extrême, confusion du réel et de l'imaginaire repoussée encore plus loin, focalisation encore plus grande sur le personnage principal, multiplication des lieux et des personnages.

Les indices et méthodes pourtant classiques de Lynch sont cette fois dilués dans un récit de trois heures beaucoup plus chaotique que "d"habitude".

to be continued...
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Messagepar mauvaises-opinions sur 21 Fev 2007 11:14

Vite fait, parce que il y a quand même bien plus que ça à dire sur ce film. Vu hier soir et personnellement j’avoue avoir été légèrement déçue … Parce que là, il ne s’agit plus de la confusion réel/imaginaire, mais réel/imaginaire (le conte)/réel imaginé (le film)/chronologie, et c’est vrai qu’on se perd complètement dans tout ça, c’est relativement difficile d’accrocher, personnellement au bout de 2h, je me suis lassée de ce côté trop complexe. Tout au long du film, j’ai essayé de raccrocher ce que je voyais avec le discours de la femme du début (Sarah Palmer de Twin Peaks), mais même en faisant ça, je n’y ai trouvé que des brides de d’explications qui se contredisaient. Et, finalement, je n’ai pas réussi à me laisser porter par l’ambiance du film, à part au début, au bout d’un moment, c’est long très long… A revoir plusieurs fois, peut-être se renseigner sur certains aspects de la culture polonaise, sur ce conte « 47 », pour pouvoir comprendre… Mais bon, le côté « interactif », « tout ne vous sera pas pré-mâché, il faut donner du sien pour comprendre », sur ce coup ça me laisse je perplexe, la complexité du film m’a lassé trop vite, pour me permettre d’adhérer totalement à l’ambiance générale … C’est quand même dommage … :? Et il y a une bonne heure qui me semble de trop.
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ma review

Messagepar Guigui sur 21 Fev 2007 22:14

[b]Inland Empire[/b], voici 2 mots qui ont rendus fébriles tous fans de Lynch mis à la diète depuis le dernier passage du maître de l’onirisme cinématographique dans les salles obscures. Cela remontait tout de même à Mulholland Drive, soit environ 6 ans. J’essaye de me souvenir et il ne me semble pas que le cinéaste ait autant espacé la sortie de 2 de ses films depuis Blue Velvet (le premier joyau de la filmographie de notre homme). D’ailleurs je ne crois pas qu’il ait jamais attendu un jour aussi longtemps pour sortir un nouveau long métrage. Bref, comme beaucoup sur EpidermiQ’ j’étais impatient… j’ai vu le film hier en compagnie de Mauv’ et je suis triste de constater que je dresse le même constat qu’elle : je suis déçu !!!

Voilà les terribles mots sont tombés. Ça me fait vraiment chier, mais il faut que j’admette que chier oui je me suis fais à la vision de certains passages du film. Ce qui est pour moi une première en la matière ! Les raisons sont mutliples je pense, mais la principale a déjà trouvé un écho ici par l’intermédiaire de Charisman qui nous révélait que le film avait une narration bien plus éclatée que dans les précédents films de Lynch… Lorsqu’on pense à l’hermétique Lost Highway et au complexe Mulholland, il y a de quoi frémir. En effet, pour moi cette fois-ci le réalisateur est allé beaucoup trop loin dans le délire et a placé de la complexité à des endroits qui l’étaient déjà bien suffisamment. Cet excès m’a souvent paru superflu et gratuit. En effet, l’histoire on la devine tout de même. A la sortie de la salle j’ai été soulagé de constater que Mauv’ et moi avions compris l’histoire à peu près de la même manière, même si bon… vous voyez ce que je veux dire…

[size=150][b]L’histoire…[/b][/size]

Comme je viens de le dire, le récit est complètement disloqué et ne laisse aucun chance à une compréhension « normale » pour tout spectateur (novice dans l’univers de l’artiste ou pas). Bien sûr cela est déstabilisant et parfois grisant, mais il faut aussi reconnaître que la lassitude fini par l’emporter sur un film qui dure tout de même près de 3h, sans doute le plus long de sa carrière (et dire qu’un Twin Peaks : FWWM de cette longueur aurait été un tel bonheur). L’histoire, donc… Le seul résumé a peu près potable que j’ai trouvé sur le ‘ternet nous vient de [u]Mr.Cinéma [/u]qui résume en réalité la seule demi-heure de narration « traditionnelle » et « compréhensive » du film (tout le reste n’étant qu’un gigantesque puzzle dans lequel nos yeux et cerveaux n’ont qu’à se démerder) : « [i]Sue, comédienne qui habite dans une luxueuse maison d’Hollywood, a décroché un rôle pour un film qu’elle espérait beaucoup pouvoir interpréter. Alors que le plateau de tournage est prêt, elle y rencontre son partenaire à l’écran, Devon. Ils se lancent dans une séance de lecture avec le réalisateur. Soudain, des bruits résonnent au fond de l’immense salle. Le cinéaste apprend alors à ses deux comédiens que le film qu’ils vont tourner est en fait un remake. Détail qui a son importance : celui-ci n’a jamais été terminé car les deux acteurs ont été assassinés... [/i]»

Alors pour essayer de raconter ce que l’on voit dans le film c’est vraiment difficile, mais je peux essayer de vous décrire ce que j’en ai compris. C’est donc l’histoire de Sue (joué par Laura Dern), mariée à un homme à priori jaloux et possessif, qui décroche un rôle principal dans un film risquant de faire du bruit à Hollywood. Elle joue avec Devon (Justin Theroux) qui incarne son amant à l’écran : leurs personnages étant tout 2 mariés. Seulement voilà le script est maudit et le film est en réalité le remake d’un film qui n’a jamais été terminé étant donné que les couples stars de chaque version ont fini assassiné. Alors que les premières prises sont faites la/les réalité/s et la/les fiction/s vont commencer à fusionner, sans tenir compte d’un ordre chronologique précis, avec Sue en principal fil rouge, visiteur et guide. Elle va faire l’expérience de la source de la malédiction, un vieux conte Polonais que d’autres ont vécus : un couple qui se déchire avec un femme qui a un enfant qu’elle ne pourrait pas avoir vu que le maris est stérile et qui finalement perdra cet enfant des années plus tard. Le mari déboussolé partira alors avec une troupe de cirque et la femme finie, abandonnée, prostituée et assassinée par la femme d’un homme dont elle s’était éprise… Alors il me semble que je mélange plusieurs niveaux de réalité qui sont autant de mise en abyme. D’ailleurs dans ce film il y a à mon sens une véritable interrogation des personnages sur leur statut d’êtres fictifs souhaitant plus de réalité, à l’instar des autres films du réalisateur, sauf qu’ici l’interrogation est clairement posée et non plus sous-jacente.

[size=150][b]La forme[/b][/size]

Voilà, c’est un peu décousu, mais en même temps il y a tellement de détails symboliques qu’il est impossible de résumer cela sans en faire une véritable thèse de cinéma en 36 tomes. Et à ajouter à tout ceci, il ne faut pas oublier l’utilisation du numérique avec les caméras DV dont l’utilisation faite par Lynch m’a également déçu. En effet, je m’attendais un une véritable exploration du support avec du pixel et autres trouvailles techniques propre à la machine et non pas à de l’argentique « allégé ». Allégé car effectivement tout cela permet une plus grande fluidité dans les cadrages et la mise en boîte des scènes avec une caméra audacieuse qui va presque lécher les acteurs. Et donc j’ai été déçu du peu de recherche esthétique de la chose qui pour moi n’a été qu’un allègement de la structure du film et la suppression des contraintes (physiques et budgétaires) d’un tournage traditionnel.

[img]http://www.epidermiq.com/images/bordel/LauraDern.jpg[/img]

[size=150][b]Les choses qui m’on plut tout de même…[/b][/size]

Il faut tout de même louer la DV car j’imagine que les excellentes performances des acteurs que l’on voit à l’écran sont le résultat de looooongues heures de tournage que peut permettre une caméra vidéo qui n’a pas de limite à tourner dans le « vide »… Ce qui a put permettre au casting de se lâcher et de recommencer les scènes à l’infini permettant , je pense, à Lynch de s’amuser comme un dingue en salle de montage. Les musiques sont tout de même pas mal trouvé et l’atmosphère bien flippante avec des scènes magnifiques, terribles et inattendues.

J’ai bien envie de vous mettre la critique du site de [u]Mr.Cinéma[/u] qui m’a paru bien proche de moi. En tout cas, si vous n’êtes pas d’accord, n’hésitez pas à venir me le faire savoir, surtout si vous pensez avoir tout su décortiquer de l’histoire, car j’avoue avoir abandonné… En tout cas, je vais me plonger dans le site de notre ami [b]Pelikanol[/b] pour essayer d’en apprendre davantage : [url]http://perso.orange.fr/doublemain/inland/[/url]

[quote="[url=http://cinema.aliceadsl.fr/]la rédaction de Mr.cinéma.com[/url]"][b]L’ANTRE DE LA FOLIE [/b]
[i]Qui est le plus fou : David Lynch ou son héroïne ? Voilà une question que l’on a bien le temps de ressasser pendant les presque trois heures d’INLAND EMPIRE. La réponse s’impose à la sortie de la projection : c’est bien le réalisateur. Atomisant la complexité de LOST HIGHWAY, faisant passer les questionnements psychologiques et identitaires de MULHOLLAND DRIVE pour des discussions de bal populaire, Lynch plonge en pleine abstraction et façonne un récit qu’un prix Nobel de chimie serait incapable de résumer. L’actrice Laura Dern elle-même confesse ne pas avoir eu la moindre idée de ce qu’elle jouait sur le plateau et ne toujours pas le savoir. C’est à se demander si, en suivant son personnage dans ce monde de réalités multiples, le spectateur ne pénètre pas en fait l’esprit même de David Lynch. Les couloirs glauques, ruelles hostiles, pièces mystérieuses dans lesquels déambule l’hagarde héroïne n’étant qu’une projection cinématographique des ramifications (quelque peu endommagées ?) du cerveau du cinéaste, une exploration intime de sa propre psyché. [/i]

[b]Du tangible à la rescousse[/b]
[i]Cette expérience, dévorante en énergie, n’en est pas pour autant un calvaire cinématographique. Car on y trouve des choses concrètes auxquelles se rattacher. Laura Dern, même sans vraiment savoir pourquoi elle est là, réalise une performance qui force le respect. La comédienne se donne corps et âme à son personnage, au point de parfois sembler en souffrir personnellement. Sa présence à l’écran est telle qu’elle éclipse totalement Justin Theroux et Jeremy Irons. Et puis, il y a ces séquences terrifiantes, qui glacent le sang en un instant (la rencontre avec la voisine) ; ces savantes compositions d’images (inquiétants visages sur-imprimés) ; ces mises en abyme troublantes ; ce travail sur le son, qui relève du triturage chirurgical ; cette partition musicale ensorcelante signée par Lynch lui-même. De quoi donner quelques certitudes au spectateur, souvent laissé à lui-même dans cet ouragan psychologique, perdu comme un gamin claustrophobe enfermé dans un sombre cagibi.[/i]
[size=75]
Hugo de Saint Phalle[/size][/quote]

[size=150][b]En conclusion [/b][/size]

Bref… J’ai été déçu, mais je ne regrette pas car un film de Lynch est toujours une bonne expérience, même si cette œuvre m’a beaucoup moins touchée que les autres. Je pense que pour faire trembler la corde sensible il faut qu’on s’attache un minimum aux personnages et pour cela il faut un socle solide de récit concret et non pas seulement un assemblement de scènes chocs dont on admire la virtuosité…

[quote="torrance"]J'ai vu le film début janvier et j'avoue ne m'en être pas encore remis. Et ce n'est pas forcément bon signe... Mais le retour de Lynch, ça ne se manque pas.[/quote]
Pas remis, pas bon signe... Ça veut dire quoi ?! Que toi aussi tu as été déçu ?! J'aimerai bien connaître ton avis... ;)

[quote="N°6"]Tout comme son honorable précédesseur, EMPIRE porte le nom d'une localité, cette fois-ci une zone du sud de la Californie, à l'est de Los Angeles, encerclée de montagnes enneigées, d'épaisses forêts de conifères et pourtant toute proche du désert du Mojave... [/quote]
Tout à fait, d'ailleurs en voici une carte... Histoire que ça donne peut être des indices ou quelque chose à comprendre...

[img]http://www.epidermiq.com/images/bordel/carteInlandEmpire.jpg[/img]

Non ?! Rien !!!?? [size=75]Bon tant pis...[/size]
[url=http://forum.ouaisweb.com:/viewforum.php?f=77][b]Qui a dit que la fin du monde c'était pas télégénique ?[/b][/url]
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Messagepar Charisman sur 22 Fev 2007 15:08

Jolie review, je conseille également le dossier des [i]Cahiers du Cinéma[/i] de février sur [i]Inland Empire[/i] qui est bien foutu.
We don't need no water Let the motherfuckers burn Burn motherfuckers Burn ! [img]http://www.epidermiq.com/forums/images/smilies/obscene17.gif[/img]
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Messagepar le savon à hélices sur 05 Mar 2007 22:30

Bon, j'ai vu la chose, et je dois dire, comme Guigui, que je suis plutôt déçu.

Sur la forme, tout d'abord. Le choix du numérique, dont Lynch chante les louanges, a peut-être été fait pour des questions de souplesse, de liberté du réalisateur, ou plus simplement parce qu'il ne trouvait personne pour financer son film. Quoique il en soit, le résultat est tangible : l'image est laide, pauvre, et supporte particulièrement mal le projection sur grand écran. Pixellisation, flous, à aucun moment on oublie que devant les acteurs se trouve un caméraman avec une vidéo sur l'épaule... ce qui n'aide pas franchement à entrer dans le délire du réalisateur (on y reviendra)

Personnellement, j'ai horreur des films en video, je trouve que les préceptes de "Dogme" sont ineptes, ou du moins ne correspondent pas à ce pourquoi j'ai envie de voir un film. Je vais au cinéma pour voir une histoire, éventuellement être ému par une ambiance, des personnages, pas pour admirer tout ce qu'on peut faire avec un camescope. Je n'irais pas voir un film uniquement parce que les acteurs ou les paysages sont beaux, mais il y a des limites...

Bon, je suppose que si l'histoire avait été vraiment prenante, je serais passé par-dessus ce problème technique. Seulement voilà, l'histoire euh, ben, c'est à dire... Après un démarrage prometteur, le coup du tournage du remake d'un film maudit, ça délire ferme pendant deux heures. Dans tout film de Lynch (à part "The Straight Story" et peut-être "Dune") il y a des séquences oniriques, suite de flash d'images sans cohérence apparente. En général, elles indiquent un point de rupture, de basculement, entre deux mondes parrallèles, deux aspects du récit, deux existences entrant en résonnance. Dans le cas présent, tout le film semble être une séquence onirique.

Pour "Mulholland Drive", on avait deux explications possibles, vu qu'il y avait deux histoires à articuler : soit on prenait la première partie (Betty / Rita) comme la réalité, et la seconde (Diane / Camilla) comme une mise en abime de la première, où le réalisateur démiurge réarrangeait les cartes à sa mise pour nous montrer sa virtuosité et nous plonger en pleine perplexité. Soit on prenait la seconde partie pour la réalité, et la première pour un rêve que Diane, devenue démiurge, remontait avec les éléments de la réalité pour oublier l'impasse dans laquelle elle était.

Pour "Lost Highway", déjà plus éclaté, on cherchait un peu en vain l'articulation entre les deux histoires, mais pas mal d'éléments se répondant permettait de comprendre que Lynch nous racontait deux fois la même chose, avec des variantes.

Là il n'y a pas deux, trois, mais au moins cinq ou six histoires en parrallèle !

- La partie polonaise, qu'on peut supposer extraite du film "47"
- Le tournage du remake de "47", avec l'histoire de Nikki et Devon
- L'histoire de la femme qui tombe enceinte malgré la stérilité de son mari. On peut y raccrocher, vu qu'elles apparaissent chez elles, les putes qui dansent de temps en temps. Et il y a surement une correspondance avec la partie polonaise, vu la scène où ces charmantes jeunes femmes exercent leur sacerdoce dans ce qui semble être la pologne des années 30.
- Celle qui va trouver une sorte de détective pour raconter ses relations conflictuelles avec les hommes
- les extraits de "Rabbit". On peut penser que Lynch utilise le même artifice que Resnais, et les lapins jouent-ils le même rôle que les souris de "Mon Oncle d'Amérique"...

Une des clefs de lectures que j'ai retenue est celle de la légende maudite, qui ne peut être racontée dans un film puisque elle cause le mort violente des interprètes : la femme qui tombe enceinte alors que son mari es stérile, ce qui cause la perte de son couple, le mari s'enfuit avec un cirque et la femme tombera dans la déchéance et se fera tuer d'un coup de tournevis. Cette légende, qui a fait l'objet de deux tentatives de tournage, "47" en Pologne et "On High With Blue Tomorrow", a abouti à chaque fois à la même situation : l'héroïne féminine est "entrée" dans la peau de la femme de la légende, elle mourra après s'être prostituée.

Il y a surement d'autres clefs de lecture, mais le problème reste entier : Si dans "Lost Highway" ou "Mulholland Drive", on éprouve une certaine jouissance à trouver par soi-même ce que Lynch a voulu raconter, à reconstituer le puzzle, à se sentir intelligent le jour où on se dit "Eureka !", et à s'approprier le film (Lynch, comme Resnais, Fellini, Gilliam ou Tati nous demande un travail d'analyse, de réflexion, bref de ne pas être simplement spectateur, mais de nous mettre un peu à sa place), il n'en reste pas moins que ses films précédents étaient attachants. Que ce soit la perfection "révée" de la première partie de "Mulholland Drive" (pimentée par sa perversion subtile dans la seconde), la cérémonieuse lenteur dans "The Straight Story", ou les fulgurences de "Lost Highway", une fois passé les complexités de la narration, on est séduit. Là, non : à aucun moment je n'ai été touché, je ne suis entré dans l'histoire. J'ai passé le film à me demander ce que Lynch cherchait à faire, s'il cherchait à tester "jusque où puis-je profiter de ma réputation de génie hermétique", ou s'il était sincère. A chercher les références, les auto-citations, à chercher de quel épisode de "rabbits" provenait telle ou telle scène, tout en me disant que si ça n'avait pas été un film de Lynch, je serais parti depuis longtemps (comme l'ont fait plusieurs personnes dans la salle...)

Dernière chose, personnelle : le film est entièrement porté par Laura Dern, or je trouve que cette actrice est totalement limitée. Dès "Blue Velvet", je trouvais qu'elle avait une tronche de merou, avec deux expressions, inerte, ou la bouche rectangulaire et l'air affollé. Je ne l'ai pas non plus aimée dans "Wild At Heart", sans doute le film de Lynch que j'aimais moins jusque à avant-hier. Là, elle passe les trois heures à faire la même tête, air traqué et bouche dégoûtée, qu'on lui propose un café, qu'elle remporte le rôle de sa vie, ou qu'elle se fasse poignarder avec un tournevis pour aller crever sur un trottoir de Hollywood Boulevard.

Bon, en bon fan que je suis, j'achèterais le DVD (LE support pour lequel ce film semble concu, en 625 lignes la laideur de l'image sera sans doute masquée, en tout cas on verra moins les pixellisations et les flous), et je me le passerais un certain nombre de fois pour essayer de tirer le maximum de l'histoire... Ils sont fous, ces fans !
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