[b]Inland Empire[/b], voici 2 mots qui ont rendus fébriles tous fans de Lynch mis à la diète depuis le dernier passage du maître de l’onirisme cinématographique dans les salles obscures. Cela remontait tout de même à Mulholland Drive, soit environ 6 ans. J’essaye de me souvenir et il ne me semble pas que le cinéaste ait autant espacé la sortie de 2 de ses films depuis Blue Velvet (le premier joyau de la filmographie de notre homme). D’ailleurs je ne crois pas qu’il ait jamais attendu un jour aussi longtemps pour sortir un nouveau long métrage. Bref, comme beaucoup sur EpidermiQ’ j’étais impatient… j’ai vu le film hier en compagnie de Mauv’ et je suis triste de constater que je dresse le même constat qu’elle : je suis déçu !!!
Voilà les terribles mots sont tombés. Ça me fait vraiment chier, mais il faut que j’admette que chier oui je me suis fais à la vision de certains passages du film. Ce qui est pour moi une première en la matière ! Les raisons sont mutliples je pense, mais la principale a déjà trouvé un écho ici par l’intermédiaire de Charisman qui nous révélait que le film avait une narration bien plus éclatée que dans les précédents films de Lynch… Lorsqu’on pense à l’hermétique Lost Highway et au complexe Mulholland, il y a de quoi frémir. En effet, pour moi cette fois-ci le réalisateur est allé beaucoup trop loin dans le délire et a placé de la complexité à des endroits qui l’étaient déjà bien suffisamment. Cet excès m’a souvent paru superflu et gratuit. En effet, l’histoire on la devine tout de même. A la sortie de la salle j’ai été soulagé de constater que Mauv’ et moi avions compris l’histoire à peu près de la même manière, même si bon… vous voyez ce que je veux dire…
[size=150][b]L’histoire…[/b][/size]
Comme je viens de le dire, le récit est complètement disloqué et ne laisse aucun chance à une compréhension « normale » pour tout spectateur (novice dans l’univers de l’artiste ou pas). Bien sûr cela est déstabilisant et parfois grisant, mais il faut aussi reconnaître que la lassitude fini par l’emporter sur un film qui dure tout de même près de 3h, sans doute le plus long de sa carrière (et dire qu’un Twin Peaks : FWWM de cette longueur aurait été un tel bonheur). L’histoire, donc… Le seul résumé a peu près potable que j’ai trouvé sur le ‘ternet nous vient de [u]Mr.Cinéma [/u]qui résume en réalité la seule demi-heure de narration « traditionnelle » et « compréhensive » du film (tout le reste n’étant qu’un gigantesque puzzle dans lequel nos yeux et cerveaux n’ont qu’à se démerder) : « [i]Sue, comédienne qui habite dans une luxueuse maison d’Hollywood, a décroché un rôle pour un film qu’elle espérait beaucoup pouvoir interpréter. Alors que le plateau de tournage est prêt, elle y rencontre son partenaire à l’écran, Devon. Ils se lancent dans une séance de lecture avec le réalisateur. Soudain, des bruits résonnent au fond de l’immense salle. Le cinéaste apprend alors à ses deux comédiens que le film qu’ils vont tourner est en fait un remake. Détail qui a son importance : celui-ci n’a jamais été terminé car les deux acteurs ont été assassinés... [/i]»
Alors pour essayer de raconter ce que l’on voit dans le film c’est vraiment difficile, mais je peux essayer de vous décrire ce que j’en ai compris. C’est donc l’histoire de Sue (joué par Laura Dern), mariée à un homme à priori jaloux et possessif, qui décroche un rôle principal dans un film risquant de faire du bruit à Hollywood. Elle joue avec Devon (Justin Theroux) qui incarne son amant à l’écran : leurs personnages étant tout 2 mariés. Seulement voilà le script est maudit et le film est en réalité le remake d’un film qui n’a jamais été terminé étant donné que les couples stars de chaque version ont fini assassiné. Alors que les premières prises sont faites la/les réalité/s et la/les fiction/s vont commencer à fusionner, sans tenir compte d’un ordre chronologique précis, avec Sue en principal fil rouge, visiteur et guide. Elle va faire l’expérience de la source de la malédiction, un vieux conte Polonais que d’autres ont vécus : un couple qui se déchire avec un femme qui a un enfant qu’elle ne pourrait pas avoir vu que le maris est stérile et qui finalement perdra cet enfant des années plus tard. Le mari déboussolé partira alors avec une troupe de cirque et la femme finie, abandonnée, prostituée et assassinée par la femme d’un homme dont elle s’était éprise… Alors il me semble que je mélange plusieurs niveaux de réalité qui sont autant de mise en abyme. D’ailleurs dans ce film il y a à mon sens une véritable interrogation des personnages sur leur statut d’êtres fictifs souhaitant plus de réalité, à l’instar des autres films du réalisateur, sauf qu’ici l’interrogation est clairement posée et non plus sous-jacente.
[size=150][b]La forme[/b][/size]
Voilà, c’est un peu décousu, mais en même temps il y a tellement de détails symboliques qu’il est impossible de résumer cela sans en faire une véritable thèse de cinéma en 36 tomes. Et à ajouter à tout ceci, il ne faut pas oublier l’utilisation du numérique avec les caméras DV dont l’utilisation faite par Lynch m’a également déçu. En effet, je m’attendais un une véritable exploration du support avec du pixel et autres trouvailles techniques propre à la machine et non pas à de l’argentique « allégé ». Allégé car effectivement tout cela permet une plus grande fluidité dans les cadrages et la mise en boîte des scènes avec une caméra audacieuse qui va presque lécher les acteurs. Et donc j’ai été déçu du peu de recherche esthétique de la chose qui pour moi n’a été qu’un allègement de la structure du film et la suppression des contraintes (physiques et budgétaires) d’un tournage traditionnel.
[img]http://www.epidermiq.com/images/bordel/LauraDern.jpg[/img]
[size=150][b]Les choses qui m’on plut tout de même…[/b][/size]
Il faut tout de même louer la DV car j’imagine que les excellentes performances des acteurs que l’on voit à l’écran sont le résultat de looooongues heures de tournage que peut permettre une caméra vidéo qui n’a pas de limite à tourner dans le « vide »… Ce qui a put permettre au casting de se lâcher et de recommencer les scènes à l’infini permettant , je pense, à Lynch de s’amuser comme un dingue en salle de montage. Les musiques sont tout de même pas mal trouvé et l’atmosphère bien flippante avec des scènes magnifiques, terribles et inattendues.
J’ai bien envie de vous mettre la critique du site de [u]Mr.Cinéma[/u] qui m’a paru bien proche de moi. En tout cas, si vous n’êtes pas d’accord, n’hésitez pas à venir me le faire savoir, surtout si vous pensez avoir tout su décortiquer de l’histoire, car j’avoue avoir abandonné… En tout cas, je vais me plonger dans le site de notre ami [b]Pelikanol[/b] pour essayer d’en apprendre davantage : [url]http://perso.orange.fr/doublemain/inland/[/url]
[quote="[url=http://cinema.aliceadsl.fr/]la rédaction de Mr.cinéma.com[/url]"][b]L’ANTRE DE LA FOLIE [/b]
[i]Qui est le plus fou : David Lynch ou son héroïne ? Voilà une question que l’on a bien le temps de ressasser pendant les presque trois heures d’INLAND EMPIRE. La réponse s’impose à la sortie de la projection : c’est bien le réalisateur. Atomisant la complexité de LOST HIGHWAY, faisant passer les questionnements psychologiques et identitaires de MULHOLLAND DRIVE pour des discussions de bal populaire, Lynch plonge en pleine abstraction et façonne un récit qu’un prix Nobel de chimie serait incapable de résumer. L’actrice Laura Dern elle-même confesse ne pas avoir eu la moindre idée de ce qu’elle jouait sur le plateau et ne toujours pas le savoir. C’est à se demander si, en suivant son personnage dans ce monde de réalités multiples, le spectateur ne pénètre pas en fait l’esprit même de David Lynch. Les couloirs glauques, ruelles hostiles, pièces mystérieuses dans lesquels déambule l’hagarde héroïne n’étant qu’une projection cinématographique des ramifications (quelque peu endommagées ?) du cerveau du cinéaste, une exploration intime de sa propre psyché. [/i]
[b]Du tangible à la rescousse[/b]
[i]Cette expérience, dévorante en énergie, n’en est pas pour autant un calvaire cinématographique. Car on y trouve des choses concrètes auxquelles se rattacher. Laura Dern, même sans vraiment savoir pourquoi elle est là, réalise une performance qui force le respect. La comédienne se donne corps et âme à son personnage, au point de parfois sembler en souffrir personnellement. Sa présence à l’écran est telle qu’elle éclipse totalement Justin Theroux et Jeremy Irons. Et puis, il y a ces séquences terrifiantes, qui glacent le sang en un instant (la rencontre avec la voisine) ; ces savantes compositions d’images (inquiétants visages sur-imprimés) ; ces mises en abyme troublantes ; ce travail sur le son, qui relève du triturage chirurgical ; cette partition musicale ensorcelante signée par Lynch lui-même. De quoi donner quelques certitudes au spectateur, souvent laissé à lui-même dans cet ouragan psychologique, perdu comme un gamin claustrophobe enfermé dans un sombre cagibi.[/i]
[size=75]
Hugo de Saint Phalle[/size][/quote]
[size=150][b]En conclusion [/b][/size]
Bref… J’ai été déçu, mais je ne regrette pas car un film de Lynch est toujours une bonne expérience, même si cette œuvre m’a beaucoup moins touchée que les autres. Je pense que pour faire trembler la corde sensible il faut qu’on s’attache un minimum aux personnages et pour cela il faut un socle solide de récit concret et non pas seulement un assemblement de scènes chocs dont on admire la virtuosité…
[quote="torrance"]J'ai vu le film début janvier et j'avoue ne m'en être pas encore remis. Et ce n'est pas forcément bon signe... Mais le retour de Lynch, ça ne se manque pas.[/quote]
Pas remis, pas bon signe... Ça veut dire quoi ?! Que toi aussi tu as été déçu ?! J'aimerai bien connaître ton avis...
[quote="N°6"]Tout comme son honorable précédesseur, EMPIRE porte le nom d'une localité, cette fois-ci une zone du sud de la Californie, à l'est de Los Angeles, encerclée de montagnes enneigées, d'épaisses forêts de conifères et pourtant toute proche du désert du Mojave... [/quote]
Tout à fait, d'ailleurs en voici une carte... Histoire que ça donne peut être des indices ou quelque chose à comprendre...
[img]http://www.epidermiq.com/images/bordel/carteInlandEmpire.jpg[/img]
Non ?! Rien !!!?? [size=75]Bon tant pis...[/size]
[url=http://forum.ouaisweb.com:/viewforum.php?f=77][b]Qui a dit que la fin du monde c'était pas télégénique ?[/b][/url]