par Mad_Dog sur 15 Sep 2007 10:25
[img]http://www.michelgondry.com/images/Films/TheScienceofSleep/Dvd-ScienceOfSleepFr02.jpg[/img]
[b]J'ai regardé le DVD "B" Hier soir :[/b]
Putain de DVD de bonus, génial, qui à lui seul justifie l'achat d'une édition collector. Sincèrement, si plus de réalisateur faisait ça, ça se révèlerait excellent.
Michel Gondry à pris un parti pris assez intéressant. Au lieu de mettre des scènes coupées en bonus, ou de faire une version longue du film, il a choisit de mélanger les scènes coupées avec des prises qui n'ont pas été choisies et de faire une seconde version du film, qui dure 1 heure 19.
Un peu décousue si on a pas vu la version "A", la version "B" arrive à redonner un autre point de vue sur l'histoire : On est moins dans la tête de Stephane Miroux, mais plus sur les personnages secondaires, ce qui fait que le film prend plus de distance avec le sujet et cela raconte quelque chose de sensiblement différent. Ainsi, on voit plusieurs fois le point de vue de Charlotte Gainsbourg sur l'histoire, le personnage d'Alain Chabat devient beaucoup plus attachant, Miou-miou à plus de role.
Le film devient plus humain, car mettant en scènes des passages complètement improvisés, et plus cruel pour le personnage de Gael Garcia Bernal, qui se conduit un peu plus comme un connard. De plus, la version "B" offre une fin alternative où Miou-Miou et Charlotte Gainsbourg discute et qui est (à mon avis) nettement plus logique, que la fin ouverte du film.
D'ailleurs, en écoutant le discours de Michel Gondry sur cette "face B", on a l'impression par moment qu'il se perd dans ses pensées et quitte son rôle de "guide de visite." L'idée de son film était de recréer quelques souvenirs personnels : ses passages de somnombulisme lorsqu'il avait 6 ou 7 ans, son premier job dans une boite de calendrier dans les années 80, ses échecs amoureux dont un particulièrement tenace avec une fille qui ressemble à charlotte Gainsbourg.
Ce souvenir revient souvent, ainsi que dans une petit bd fournis avec le film, au point qu'on se demande la part de vrai et d'inventé dans tout ça. D'autant plus troublant que dans les bonus du film, on nous présente la créatrice des animaux en mousses, qui ressemble Enormement au personnage de Stephanie.
Michel Gondry lui même semble se perdre, ce qui rend l'histoire encore plus réel, et j'ai rarement entendu un auteur dans un commentaire de dvd dire : "je n'aime pas voir cette scène là... elle me rappelle trop de souvenir douloureux." Sorte de film-thérapie, (cent fois moins chiante que d'autres "faux" film-thérapie) Michel Gondry fait le point sur lui-même. Les bonus contiennent notamment une discussion marrante avec Alain Chabat (où Chabat parle de Roger Carette) et une discussion entre l'auteur et des neuroscientifiques spécialisés dans les rêves, qui prolonge le film vers la réflexion. (Après, il y a UN bonus que je trouve chiant, c'est celui où le fils de Gondry réimite son papa... mouaif...)
[img]http://www.cinemasparalleles.qc.ca/IMG/Image/FILMS/science_des_reves_02.jpg[/img]
Enfin bon, je me suis aussi avalé les 3 heures de bonus de ce film cette nuit, étant donné que c'est un film qui me touche personnellement et que j'avais adoré au cinéma. La relation de Gael Garcia Bernal et de Charlotte Gainsbourg ressemble à celle que j'ai vu, et celle que j'ai vécues aussi, où parfois on s'accroche bêtement à quelqu'un qui vous aime bien. Le pauvre Stephane s'enfonce peu à peu dans sa relation, à la fois mentalement et socialement, ruinant toute chance de réussir.
C'est parfois vrai, dans la vie, on sappe souvent des relations en faisant l'inverse de ce qu'on aurait dû faire, et par jalousie, paranoia, envie ou impulsion on se retrouve à jouer au vrai con, faisant souffrir tout le monde. Dans ce sens, je me retrouve beaucoup plus dans ce film que dans des films romantiques complètement factices ou dans ces soit-disant séries télé où l'on va parler "sans tabou" des relations et du sexe "vrai" (oui "Californication" "Sex and The City", c'est à vous que je parle) et où l'on fait tout, sauf trouver ça réel. (Ceci dit, après, c'est divertissant.)
Merci d'avoir lu un si long commentaire.