[2x13] IRRESISTIBLE / LE FETICHISTE

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skinner
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[2x13] IRRESISTIBLE / LE FETICHISTE

Message par skinner »

Mineapolis, Minesota... Un dangereux meurtrier sème la panique parmi la gente féminine. En effet, le tueur, Donald Addie Pfaster, ne s'en prend uniquement qu'aux femmes. Il collectionne les cheveux et ongles des morts, et tue juste pour cet unique plaisir. Dépassé par ces profanations de sépultures, l'agent Moe de la police locale appelle nos deux agents a la rescousse.

Le fétichiste, ou Irresistible, est tout bonnement un de mes épisodes préférés. Tout du moins il figure dans mon top ten.
Tout est parfait dans cet épisode. C'est un thème unique dans la série. Et il est abordé ici avec un réalisme fracassant qui donne encore aujourd'hui beaucoup de fil a retordre aux séries actuelles. Cet épisode est la représentation la plus parfaite de ce que j'aime voir dans un bon loner: un scénario brillant, une réalisation époustouflante, des acteurs au top, une atmosphère lourde et sombre (voire glauque), et une trame -bien qu'un peu lente- qui trouve sans cesse un rebondissement. La musique ne pouvait pas être autre que celle-ci pour un épisode de cette trempe. Les grands violons de la saison 2, moi, j'en redemande!
C'est la première affaire ou Mulder se rend compte de ce qui est dur de supporter pour une femme dans leur métier, si masculin généralement. L'épisode, de facture assez classique, est emprunt d'une ingéniosité sans précédent dans le traitement. Nous commençons l'enquête d'abord sur une profanation de sépulture dont le cadavre est une jeune fille dont on a coupe les cheveux et les ongles. Mais aucun indice concret permettant une arrestation éventuelle. Puis comme les instincts et pulsions de Pfaster gagnent du terrain, il se met a tuer pour satisfaire ses besoins. L'atmosphère des scènes de crime représente exactement la signature de CC; pour l'effet d'horreur donné par la suggestion. Rien est montré, mais l'insistance sur l'avant et l'après, la lenteur et la précision de l'acteur, nous fait imaginer la scène dans la pire horreur possible.
Quelques mots aussi sur le jeu exceptionnel de l'acteur, qui est resté longtemps dans ma mémoire comme le trophée d'une saison au dessus de tout soupçons.
La scène d'ouverture, plus longue que la normale, porte tout l'intérêt du téléspectateur sur Pfaster. Tout est fait dans une certaine lenteur, voulue et indispensable pour traduire la réalité.
Une réalité dans la réalisation et l'ambiance de l'épisode qui vient rajouter sa pierre a l'édifice de la terreur. C'est en cela qu'il s'impose: par sa crédibilité. Aucun pouvoir surnaturel, aucun phénomène paranormal. Juste un psychopathe ayant une haine farouche des femmes, un maniaque, un fétichiste. Un tueur magnifique et attachant par sa complexité d'homme social, cherchant un travail, reprenant des études, ayant un sentiment religieux, mais dont la vie n'a de sens qu'en collectionnant les cheveux et ongles et même les doigts de belles femmes.
Autrement dit, on sent vraiment que CC a écrit un chef d'œuvre avec un personnage profond et construit, ayant une vraie identité, et donc une vraie histoire. Tout ceci dans un crescendo du début a la fin de l'épisode.
D'autre part, Mulder est ici au comble de son élément ,il est jouissif de le voir brosser un portrait si justement et intelligemment. C'est le Mulder profiler qui brille ici. Et une Scully faisant une autopsie dans une solennité et une compassion refoulée, avec une explication de son travail étape par étape en voix off. J'aime.
Bien sur, l'intérêt principal de cet épisode, outre le personnage de Pfaster si fascinant, est surtout l'aspect psychologique de Scully. Il est en effet bien rare, finalement, que l'on se penche sur les difficultés de leur travail et comment cela peut éprouver le moral des troupes. La séance de Scully avec la psychologue aux aides aux employés nous en dit bien long sur la personnalité de Scully, sur sa vision du monde, sa nature de femme sortie de sa nature d'agent du FBI. Le jeux émouvant de Gillian, la meilleure dans ce genre de scènes (a mon gout), rajoute un cote émotionnel intense dans cet épisode. On comprend d'autant mieux comment elle vit sa relation avec Mulder. Elle veut le protéger du fait qu'il doive la protéger... c'est une autre manière de décrire leur profonde amitié (qui inconsciemment pour l'un comme pour l'autre était déjà un amour en sommeil). Cette opinion est bien sur personnelle. Nonobstant, la fin de l'épisode n'est pas sans rappeler l'épisode One breath/Coma. Étant donné le scénario et le profil de Pfaster, l'enlèvement de Scully était inévitable. Simple question de logique et de crédibilité.
Quand je dis que cet épisode rappelle One breath, je parle de l'impact sur Mulder du au nouvel enlèvement de Scully. Sauf que cette fois, la menace n'est pas extraterrestre, mais tout aussi dangereuse, même plus, si l'on considère le temps que Pfaster met a tuer ses victimes...
Vraiment dans la grande tradition des plus beaux loner que je compte dans cette série. Ils sont bien sur nombreux, mais celui-ci se distingue par une "saveur" particulière. Tres sombre, avec des situations très réalistes et tout a fait plausibles. Je pense par exemple a son intrusion en tant que livreur pour Ficcicello dans cette famille; avec la maman en train de faire des cookies, ça sent l'Amérique profonde, une mère charmante, qui ne sait pas qu'elle reçoit un monstre. Ce genre de processus est en effet assez courant dans bon nombre de films d'horreur, sauf qu'ici, dans l'intelligence de toujours, le plus important n'est pas tant les meurtres en eux-mêmes mais l'appréhension des victimes (de Pfaster). J'adore la scène dans la salle de bain, quand il fouille dans la poubelle et respire, ou hume une touffe de cheveux! Pfaster me fascine parce qu'il détient un aspect complètement animal, mais enrobé d'une grande délicatesse apparente, pour mettre en confiance, tout en ayant toujours cet air un peu sadique.
Enfin, la scène dans la grande maison de sa mère, est vraiment ce que l'on appellerait en théâtre "la pointe". Le comble du suspense bien classique est d'une grande efficacité. D'autre part, cette agression force Scully a admettre qu'elle a besoin d'aide. Ne serait-ce qu'avoir une épaule sur laquelle pleurer. Évidement, je n'oublie pas les "detaillistes" que j'entends deja me dire: "ouai, et bien sur Mulder arrive juste au moment ou il allait la tuer!"... Oui.
A-t-on le choix de faire autrement dans une série? Et que dire de Compressions ou Clyde Bruckman a ce moment la, pour ne citer que ceux-la? (épisodes excellents au passage!)

Voila. Irresistible, je trouve, porte bien son nom. Quand je le vois, il est mon préféré.
D'ailleurs il est un peu a l'image de la saison qui l'a enfante: quand je la vois, c'est ma préférée.
Non, vraiment, au risque de me répéter -c'est pas bien grave!- c'est remarquable d'instaurer un tel climat et un tel personnage en si peu de temps. D'où peut-être l'épisode Orison que, pour un épisode de saison sept, j'avais beaucoup apprécie aussi. Mais objectivement je l'avais apprécié parce qu'il signifiait le grand retour de mon méchant/monstre préféré. Enfin, le fait que l'équipe ait voulu faire une suite, est bien la preuve du succès de cet épisode. Un bijoux!
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