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[2x04] SLEEPLESS/INSOMNIES

Publié : 12 avr. 2019, 18:30
par skinner
Je poste ici ma review de XFM, actualisée.

Cet épisode continue d'immerger encore plus la série dans des ténèbres déjà épaisses construites par la 1ère saison. Étant le dernier stand alone avant Duane Barry, je lui trouve une double fonction: celle de clore une série d'épisodes presque parfaits dans un climat de paranoïa post fermeture des x files; puis celle d'être un épisode pivot qui nous introduit deux personnages phares tels que Krycek et X. Enfin, ce tir groupé des 4 premiers épisodes aboutissent à la scène finale dans le bureau sombre du CSM, qui parle pour la première fois de Scully comme un "problème".

Mulder
Le Mulder de début de saison 2, particulièrement des épisodes 2x01 à 2x08 est surement mon Mulder préféré. Et il ne pas faut y voir un aveuglement pour sa prime jeunesse, sa passion effrénée. Il faut y voir une réelle admiration dans le fait de croire aussi fort en ses convictions, de maintenir un cap, une vision, des certitudes renforcées par les déceptions passées. Ces déceptions sont évidement la mort de Deep Throat et la fermeture des x files.

Scully
L'éloignement d'avec Scully aurait pu décevoir bien des fans, mais de mon point de vue c'est une bonne chose. Leur relation distanciée rend leur échanges très efficaces et respectueux;, nous montrant une Scully bizarrement plus réceptive aux arguments de Mulder, et un Mulder plus à l'écoute des avis et analyses scientifiques apportées par Scully. Et par un effet post Erlenmeyer flasks, il est plaisant de voir une Scully elle-même développer une théorie aussi farfelue que l’aurait fait Mulder, et de voir Krycek sourciller en la prenant presque pour une folle. Intéressante cette très légère nuance de Scully.


Krycek
L'apparition de ce nouvel agent, jeune et dynamique, apporte une véritable énergie virile qui vient renforcer encore plus la suspicion de Mulder déjà à cran. Lea est dans un jeu très juste et donne la parfaite image du jeune prétentieux au bon fond. Celui que l'on veut croire, et que finalement on aimera haïr...

X
La mort de Deep Throat c'était la mort du père. Avec X on a le remplacement du père par ce que j'appellerais un vieil oncle grincheux. Le fait de choisir un tel profil, aussi froid que Deep était chaleureux crée une transition qui nous fait regretter l'ancien tout en nous donnant l'impatience de l'énigme créée par le nouveau.

Bowman
Les mouvements de caméra de Bowman sont ici une signature silencieuse mais très visuelle de la série. La réalisation, les mouvements du sol au ciel et du ciel au sol sont autant de procédés qui renforcent ce sentiment de réalisme si caractéristique d’X files. Les décors de vieil appartement au fin-fond d’Harlem, bien que filmés à Vancouver, font très crédibles.

Les militaires
Le sujet de l'éradication du sommeil pour faire une sorte de soldat à toute épreuve, dans un autre registre que dans l’épisode Eve, préfigure déjà l’idée des super soldats. Enfin, cet épisode fait donc partie des épisodes « militaires » comme nous en aurons dans presque chaque saison. Sauf qu’ici, la guerre du Vietnam est alibi, une sorte de toile de fond.Autre aspect à souligner, c'est que je trouve génial de la part de l'équipe d'avoir pu faire deux épisodes consécutifs qui traitent des hallucinations, projections mentales, et autres déséquilibres, sans jamais tomber dans la répétition. Comment? en racontant deux histoires différentes, dans des contextes très différents. Mais le thème est repris avec habileté. Grande capacité inventive dans ce début de saison.

La volte face en fin d'épisode ne fait que confirmer les soupçons de Mulder comme ceux du spectateur. En somme cet épisode est bien plus brillant que l'on croit. Encore un qu'il faut ranger dans la décidément copieuse série des épisodes sous-estimés.

un joli 9/10!