6x14 Monday/Lundi

Tout sur la saison 6

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Camille la ceci-cela
Agent spécial du FBI
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Message par Camille la ceci-cela »

Mulder meurt baignant dans son sang, abattu par un braqueur de banque qui fait sauter une bombe, tuant tous les clients et Scully venue en renfort. C’est alors que Mulder se réveille chez lui, son appartement est inondé et son compte en banque à sec, il doit donc aller encaisser son salaire du mois à la banque, où il meurt tué par le braqueur, et se réveille forcé d’aller à la banque où il meurt, encore et encore... En fait, le même lundi recommence sans fin, avec toujours la même issue tragique, et seule la fiancée du braqueur s’en est rendu compte!

X-files s'attaque ici à l'un des grands classiques du genre fantastique, la journée qui recommence sans fin. À la lecture de ce pitch, surtout après l'échec d'un autre grand classique, le voyage dans le temps, dans Synchrony à la saison 4, on pouvait craindre que cet épisode soit ridicule... eh bien je suis ravie de clamer haut et fort que c'est tout le contraire! Je l'avais déjà trouvé très bon la première fois que je l'avais vu, je viens de purement et simplement me régaler en le revoyant!
En effet, dans cet épisode le thème de la journée qui se répète n'est pas une fin en soi, mais le point de départ sur lequel se construit une véritable histoire, un drame humain avec une véritable dimension psychologique.
Bernard, le braqueur, et Pam, sa copine, sont d'emblée attachants, et on pardonne même volontiers à Pam d'être un peu trop larmoyante quand on réfléchit deux secondes au traumatisme que ça doit être pour elle d'être obligée de voir et revoir chaque jour (peut-être depuis des mois?) des dizaines de personnes dont son amant mourir brutalement.
La progression dramatique est rigoureuse, reste constamment cohérente malgré les variations entre chaque nouveau lundi, "la variable" comme dit Pam, et les interactions entre les personnages sont intéressantes et constructives, évoluant peu à peu bien qu'ils ne gardent pas la mémoire de leurs précédentes rencontres.
Malgré leurs morts à répétition, Mulder et Scully ne sont jamais dévalorisés ou ridicules, et la mise en scène a le bon goût de ne pas se complaire dans le morbide, de même que l'histoire réussit le tour de force de ne jamais être répétitive ou lassante grâce à ses retournements de situation qui amènent toujours au même dénouement tragique mais chaque fois d'une nouvelle façon.
Même au-delà de l'histoire en elle-même, tous ses à-côtés, les petits détails apparemment anodins mais qui en font toute la saveur, m'ont plu: Mulder, même dans une histoire dramatique, montre tout le potentiel comique de son personnage tout en restant très classe, les passants et les agents du SWAT qui répètent toujours les mêmes phrases à chaque nouveau lundi au point que Pam connaît ces phrases par coeur et peut les prononcer avant eux et, à l'inverse, Mulder qui ne réagit jamais deux fois de la même façon et Bernard qui n'écrit jamais deux fois le même mot donnent un réalisme pas possible à l'épisode, la tentative d'explication du phénomène de déjà-vu, bien qu'inutile, est séduisante, j'ai failli mourir de rire au regard consterné de Skinner chaque fois que Mulder (ou Scully, ou les deux) quitte la réunion, et j'ai cru sauter au plafond de joie en voyant Mulder se répéter encore et encore "il a une bombe, il a une bombe" juste avant de mourir pour s'en souvenir dans sa prochaine vie, parce que c'est exactement ce que je faisais avant de m'endormir pour apprendre une leçon ou essayer de rêver de quelque chose en particulier.
Au sein d'une histoire qui relève du fantastique pur et dur, tous ces détails créent au contraire une rassurante normalité: oui, le pitch de l'épisode est fantastique, mais c'est le côté humain qui prime dans son traitement; d'ailleurs, même Mulder et Scully sont pour une fois montrés dans leur vie de tous les jours, problèmes d'argent, réveils difficiles le matin, retard au bureau, réunions soporifiques, file d'attente à la banque, et même l'affaire dans laquelle ils se retrouvent impliqués n'a rien de surnaturel, c'est un drame humain, celui d'un jeune homme au bout du rouleau prêt à commettre l'irréparable et de celle qui l'aime qui sait qu'il va y rester et ferait tout pour l'empêcher.
Car c'est elle au final, comme il fallait s'en douter, qui détient la solution, la clé pour débloquer le cours du temps: par sa mort, elle rend inutiles les événements qui ne cessaient de se reproduire, ce qui fait qu'ils ne se produisent pas. La variable, c'était elle...
Une histoire captivante au schéma narratif complexe mais parfaitement cohérent, un drame pourtant pas dénué de scènes cocasses, des phrases-clé et des idées géniales qui fusent à tous les coins, cet épisode, il est énorme!
Vis ta vie comme un grand film d'aventures, prends-toi pour son héros et bouge au rythme de sa bande-son, ou tu peux mourir tout de suite...
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