[4x07] Musings of a Cigarette Smoking Man

Ici vous pouvez vous exprimer sur les épisodes abordant la conspiration et l'invasion alien, les fameux épisodes "mythologiques".
Les dossiers de Strughold sont là pour vous éclairer.

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Musings of Charisman
Vieux mégôt du fumeur
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[4x07] Musings of a Cigarette Smoking Man

Message par Musings of Charisman »

L’individu le plus énigmatique peut-il conserver ses secrets ?

43 minutes pour nous plonger au cœur d’un épisode qui a marqué la série de par sa qualité et son originalité.
Episode Mythologique ou non-Mythologique ?
Eh bien je dirais qu’il ne s’agit pas d’un épisode Mythologique, mais qu’il rentre dans la liste des nombreux épisodes dits semi-Mythologiques, dans la mesure ou il offre un regard extérieur sur la Mythologie, et plus précisément sur le personnage clef de la Mythologie.
Mais Glen Morgan est loin de se contenter d’un épisode biographique linéaire, il livre un scénario des plus ouverts et hypothétiques, ou l’intérêt n’est en fait même pas de savoir si oui ou non C.S.M. a tué Kennedy & Luther King, mais bien de comprendre qui est C.S.M.

Des pieds foulent le plancher d’un endroit obscur, une cigarette tombe sur le sol ; la caméra lève le voile sur celui qui sera l’objet de toutes nos questions : "L’homme à la Cigarette."
En position de tir, C.S.M peut à tout moment tirer sur celui qui sortirait du local des Lone Gunmen, à l’intérieur duquel Frohike va dévoiler tout ce qu’il a découvert sur "L’Homme à la cigarette n°25" : ses origines, son milieu, qui il est et qui il veut être…

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PARTIE I "LES CHOSES SE PASSAIENT BIEN A DEALEY PLAZA"
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Fils d’un activiste communiste exécuté dans les années 30’ et d’une fumeuse décédée des suites d’un cancer du poumon, C.S.M aurait été Capitaine dans l’armée américaine, présent en Caroline du Nord en Novembre 1962 avec William –Bill- Mulder, auquel il explique son attrait par la littérature au contraire du cinéma ; l’occasion d’un petit clin d’œil à Mulder dont le père dit que ses premiers mots furent J.F.K… L’évocation de J.F.K n’est pas anodine puisque ce nom ne tarde pas à revenir à l’esprit lorsque C.S.M se voit confier l’assassinat de J.F.K, Président qui n’a pas pris les bonnes dispositions pour lutter contre le communisme. Intrusion au cœur des Services secrets américains qui conditionnent le futur assassin, en le questionnant sur diverses activités anti-communistes auxquelles il aurait participées au Congo, à Cuba et en République Dominicaine, des actions qu’il nie en bloc, confirmant toutefois ses fortes convictions anti-communistes en parlant de l’exécution de son père :
"Mon plus grand regret monsieur, c'est d''avoir été trop jeune pour appuyer sur la commande."

COMPLEMENT D’INFORMATION DE STRUGHOLD :
Cette scène est un remake X-files du début d’Apocalypse Now : toutes les activités anti-communistes dont parle le général ont été confiées au CSM par ses propres soins ! Et il ne fait que le recruter pour une mission de plus. En interrogeant le CSM sur son implication dans de telles activités et sur le passé de son père, il ne fait que s'assurer "pour la forme" de son allégeance. Autrement dit, notre ami le CSM est déjà depuis quelques années celui a qui l'on confie le règlement des situations de crise !
"Ce travail consiste en l'assassinat d'un citoyen américain de 46 ans, ancien Capitaine de frégate sur une vedette lance-torpille, marié, père de deux enfants."

C’est donc à Dallas (Texas), le 22 novembre 1963, que C.S.M aurait exécuté sans hésitation et sans souci le crime parfait de John Fitzgerald Kennedy en manipulant son collègue Lee Harry Oswald, rongé par la cigarette : "Tu ne devrais pas fumer autant Lee. Les médecins disent que ça esquinte la santé." C.S.M récupère alors le paquet de cigarettes de son collègue, qui, dans l’épisode, l’appelle Mr Hunt.
DATA BASE :
Il y a eu un vrai Mr. Hunt, E. Howard Hunt qui a écrit de nombreux ouvrages d’espionnage sous un pseudonyme quand il travaillait a la C.I.A, et on a supposé qu’il était à Dallas quand J.F.K a été assassiné." Quelques heures plus tard dans un cinéma, notre assassin anonyme non-fumeur assiste à l’arrestation d’Oswald, et allume une cigarette, Cigarette Smocking-Man est né.
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PARTIE II "AU BOUT DE LA ROUTE QUI PART DE GRACELAND"
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L’épisode attaque sa deuxième partie avec une image noir & blanc pour un contexte race noire / race blanche. L’homme qui a acquis sa maturité avec l’assassinat de Kennedy tient aujourd’hui les rennes des Services secrets. Celui qui écrit désormais sous le nom d’auteur Raul Bloodworth ne supporte pas d’entendre Martin Luther King hypothéquer la victoire américaine au Vietnam par ses propos : "Le communisme est par conséquent une condamnation de notre incapacité à rendre la démocratie effective et à suivre la voie des révolutions que nous avons impulsée."

C.S.M relègue son équipe à de simples pions en décidant seul d’assassiner lui-même Martin Luther King, sans en informer le président :
"Je me suis déjà donné assez de mal pour que les Présidents ne soupçonnent pas mon existence."

Le passage qui suit est très émouvant, on entend le discours de Luther King qui prend toute sa force avec le noir & blanc ; et C.S.M qui se prépare à exécuter l’homme exemplaire qu'il respecte, mais qui doit mourir. C’est un superbe hommage à l’histoire et à Luther King que réalise là l’épisode, avec des propos pas non-plus choisis au hasard :
"Comme tout le monde, j'aimerais vivre une longue existence. La longévité constitue pour tous un espoir légitime. Mais aujourd'hui, cette préoccupation ne nous poursuit pas. Tout ce que je veux, c'est accomplir la volonté de Dieu !… C''est pourquoi je suis heureux ce soir… Rien ne peut m'accabler."

Raul Bloodworth subit l’échec de son roman, il récite le poème d’Eschyle en même temps que Robert Kennedy à la télévision, ce moment-là est peut être bien la scène culte de l’épisode, les deux hommes que tout oppose récitent ensemble ce poème qu’ils affectionnent tant.

PARTIE III "LE PLUS BEAU MOMENT DE L’ANNEE"
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Changement de décor total, l’épisode se recolore pour Noël 1991 avec l’exagération volontaire des pouvoirs supposés de C.S.M qui contrôle tout, corrompt les J.O & le Superbowl, et la petite note d’humour avec l’appel en attente de Saddam sûrement pour souhaiter un joyeux Noël ! C.S.M offre des cravates à ses collègues, et se repenche sur son roman s’identifiant plus que jamais à son personnage principal :
"Jack Colquitt était seul dans son appartement à Noël. Il accordait foi au sacrifice. Pourtant, certains soirs, il attendais avec impatience une seconde chance."

L’épisode se rapproche enfin de la réalité avec le retour à l’écran de Gorge Profonde, l’homme qui en savait si peu comparé à C.S.M…
"Combien de grands événements historiques n'auraient pas eu d'autres témoins que nous deux, Ronald. Combien de fois avons-nous fait ou bien changé l'Histoire; et nos noms ne figureront jamais sur aucun manuel scolaire. Aucun monument n'arborera jamais nos portraits, et ce soir encore, pourtant, le sort de l’humanité sera infléchi par deux anonymes, qui agiront...dans l'ombre."

Ce soir-là, les deux hommes de l’ombre se complètent pour une conversation qui peut tout aussi bien être réelle, si c’est C.S.M qui se la rappelle en écoutant les propos de Frohike, qu’être totalement artificielle :

(C.S.M en gras, G.P en pas gras)
"Je suis le menteur, vous êtes le tueur."
"Vos mensonges ont tué plus de monde en un jour que je n'en ai tué depuis que je suis né. Vous savez que je n'ai jamais tué."
"Je n'ai peut-être jamais menti non plus..."
"J'aimerais garder une chance de terminer ma vie sans tuer un être humain, ni quoi que ce soit d''autre."
"Pensez à tout ce qu'on a accompli en 30 ans, à toutes les victoires remportées. Si le monde voyait cette chose, en moins d'une journée notre travail serait réduit à néant. Ce soir, nous affrontons un nouvel ennemi."
Gorge Profonde est tiré au sort pour éliminer l’E.B.E rescapée du crash,
"Allez-y, faîtes l’histoire."
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PARTIE IV "THE X-FILES"

6 Mars 1993, retour jouissif au Pilote de la série vu de l’autre côté de la barrière par C.S.M, qui écoute la première rencontre entre Mulder & Scully.
DATA BASE :
On peut voir que, Scully dans sa thèse que l’Homme à la cigarette feuillette, a écrit un passage sur MJ-12. Maintenant on sait pourquoi elle a été affectée avec Mulder aux X-Files.

Frohike amorce alors sa conclusion sur le personnage :
"Le poète Thoreau a écrit que la plupart des hommes mènent une vie de désespoir tranquille. Sa vie à lui a été tout sauf tranquille. Je crois pourtant qu'elle a été animée par le désespoir. Personne n'est plus dangereux que lui, à cause de sa foi en ses actes, bien sûr, mais surtout parce qu'il est persuadé de ne pouvoir rien faire d'autre de sa vie. Malgré tout, le seul qui n'est aucune chance de lui échapper....c'est lui-même."
Frohike parle du fait que C.S.M ne peut rien faire d’autre de sa vie alors que ce dernier est justement en pourparler pour publier ses nouvelles de Jack Colquitt, et comme ce Fumeur ne recule devant rien, sa nouvelle parle de destruction d’E.B.E, mais ou est-il donc allé chercher une telle histoire ! :))

Avec sa lettre de démission, C.S.M est en phase de changer de vie, il est en voie pour quitter la Conspiration et pour faire autre chose de sa vie. Mais peut-on vraiment imaginer que le personnage aurait réellement changé de vie si son projet d’écriture avait marché ? Ne s’est il pas fait crée une réalité artificielle en se persuadant qu’il pouvait quitter aussi facilement ce milieu dans lequel il baigne depuis déjà une quarantaine d’années ?

Voulait il vraiment cette seconde chance dont il parle dans ses nouvelles ?
Guigui disait dans sa review de C.S.M :
"Il est torturé par plusieurs impératifs : son désir de rédemption qui paraît réel (à propos de En Ami mais valable aussi ici lorsqu’il parle de seconde chance) le devoir de la conspiration, et sa recherche d’amour… En fait il croit qu’il éprouve de la compassion et de l’amour, mais il n’en est rien : il en est incapable. C’est quelqu’un de malsain qui croit être un héros, il a foi en ses actes."
Est-ce donc la réponse à ce que disait Frohike au début, qui il est ? qui il veut être ? Telles sont en tout cas les conclusions à tirer de cet épisode bluffant que ce soit sur le scénario, l’ouverture, ce qui ressort au bout du compte de C.S.M, mais encore sur l’intégration aussi poussée du contexte historique américain dans un simple épisode d’X-Files !

Frohike termine :
"Jusqu'ici mon hypothèse repose uniquement sur une histoire que j'ai lu dans un magazine à grand tirage. J'aurai des renseignements complémentaires par un informateur que j'ai chargé de suivre quelques pistes susceptibles de m'apporter une preuve. Et là, il sera épinglé"
La source de Frohike semble être en fait le magazine dans lequel C.S.M avait publié son roman (autobiographique ?) sur Jack Colquitt (qui avait d’ailleurs été déformé par le magazine.) La vérité était-elle là dans les écrits de C.S.M ou bien ailleurs ?

C.S.M sera définitivement le seul à savoir si ses songes de toujours ("J’ai vu mourir des Présidents." cf One Breath) sont ou non devenus réalité...

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"J'ai de quoi vous tuer au moment où je le voudrais… Ce n’est pas encore le jour."
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