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Camille la ceci-cela
Agent spécial du FBI
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Message par Camille la ceci-cela »

Un film à gros budget montrant Mulder et Scully passionnément enlacés entre 2 fusillades sans merci contre une armée de zombies ?! Explication : tout a commencé quelques mois plus tôt par une enquête tout ce qu’il y a de plus sérieux sur un attentat à la bombe dans la crypte d’une église. Sauf que Mulder et Scully se sont vus obligés par Skinner d’accepter la présence de l’un de ses vieux amis, un scénariste de cinéma imbuvable et sans scrupule qui n’a fait que les gêner et dénigrer leur travail...

Mini-déception en revoyant 10 ans plus tard cet épisode que j'avais tant aimé à l'époque ; j'ai moins ri et été moins convaincue par le message, mais ça reste malgré tout un épisode intelligent et bien ficelé.
J'avais écrit à l'époque une longue analyse très détaillée, que j'ai malheureusement perdue depuis, sur laquelle j'aurais voulu m'appuyer pour la nuancer, mais ne le pouvant pas, je vais faire plus simple et me borner à quelques remarques sur lesquelles je pense que personne ne me contredira.
Pour commencer avec les reproches, je dirais d'abord qu'on est quand même très loin de l'esprit X-files, ensuite que cette fois encore le surnaturel sans ambiguïté est de trop dans l'intrigue et pour finir que les gags ne sont pas tous de très bon goût bien que l'ensemble soit indéniablement drôle.
Pour en venir à l'épisode lui-même, j'avais déjà remarqué, car c'est son point essentiel, que toute sa réflexion repose sur le décalage, l'opposition : opposition entre la gravité de l'affaire policière au centre de cette histoire, un homme d'église venu à tuer par désespoir spirituel, qui pose la question de la Foi, et la vision caricaturale et réductrice qu'en donne le "rouleau compresseur" du show-biz qui simplifie et galvaude ce que la réalité a d'intéressant pour en faire un divertissement plus consensuel.
Décalage aussi entre l'esprit très nostalgique et vieux-jeu dans lequel David Duchovny a écrit son histoire, et la forme moderne et très aboutie sous laquelle il a eu la chance de pouvoir la mettre en images, le split-screen, la danse des squelettes en images de synthèse...
Si Ed Wood avait pu disposer des mêmes moyens, ses films n'auraient sûrement pas été aussi mauvais. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si cet épisode est celui où Mulder révèle son goût pour Ed Wood et son modèle absolu du nanar "Plan 9 from outer space" : à travers lui, c'est à l'âge d'or de l'Hollywood artisanal et enthousiaste d'autrefois que cet épisode rend hommage.
J'ai d'ailleurs ressenti en le voyant une nette mise en abyme : une production hollywoodienne parle d'une production hollywoodienne, cet épisode à propos d'un nanar (le film fictif de Wayne Federman inspiré de l'enquête de Mulder et Scully) est filmé à la façon d'un nanar (scènes volontairement outrées et invraisemblables, danse des ossements, tango des zombies à la fin...), et Duchovny ne nous montre pas seulement les coulisses du film de Federman soi-disant en train de se tourner mais surtout les coulisses de la série puisque les studios de la Fox sont bien ceux où ils la filment, sans parler de Wayne Federman, Gary Schandling et Téa Leoni dans leurs propres rôles !
C'est le bon vieux nanar attendrissant d'autrefois, fauché mais plein de bonne volonté, contre le nanar prétentieux et inexcusable au gros budget gaspillé pour rien d'aujourd'hui.
Bref, humour, poésie et réflexion font de cet épisode limite hors-série un bon épisode malgré tout.
Vis ta vie comme un grand film d'aventures, prends-toi pour son héros et bouge au rythme de sa bande-son, ou tu peux mourir tout de suite...
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