Camille la ceci-cela a écrit:
Bon, bon, en attendant que les petits Suisses relancent le débat quand l'épisode sera sorti à la télé chez eux, je vous propose une critique plus détaillée de l'épisode (oui, elle m'a pris du temps cette fois, parce que cet épisode m'a laissé des sentiments partagés), qui mêle mes propres impressions avec des arguments pris dans l'analyse d'Amrith, qui m'a beaucoup aidée à mettre mes propres idées en forme.
Donc, ce 10x05 Babylon? Eh bien après plusieurs très bons épisodes, celui-ci déçoit. Sans être mauvais, car il a des bons points, il a aussi tous les défauts récurrents de l’écriture de Carter : bavard, démonstratif, auto-analytique, nombriliste, marginal, quasiment hors-série et en tout cas hors-sujet. Carter en effet continue dans la veine de ses précédents loners décalés avec cette farce surréaliste quasiment hors-série dont le plus gros bon point est le morceau de bravoure qu’elle offre à Duchovny, hilarant en Mulder en trip sous acides, bien que la révélation qu’il n’avait en fait pris qu’un placébo vienne décrédibiliser la chose. Encore une fois la série s’auto-analyse et s’auto-parodie plus qu’elle ne raconte une histoire, à travers les agents Miller et Einstein, clones caricaturaux de ce qu’étaient Mulder et Scully à leurs débuts. C’est que, depuis “Post-modern Prometheus” au moins, Carter a cessé d’être scénariste pour se faire fabuliste, laissant de côté enquête, MOTW qui fait des victimes, mystère, frisson et intrigue qui va d’un point A à un point B pour asséner un message, face auquel tout le reste n’est plus que prétexte et accessoire. L’actualité tragique (le terrorisme islamiste), dont je me serais bien passée dans X-files, devient donc le point de départ d’une réflexion sur le poids des mots et la puissance de la persuasion sur l’esprit humain. Si la scène finale où Mulder et Scully discutent en se promenant main dans la main sur la haine, l’amour et la tolérance est touchante, l’ensemble est diffus, profus, confus et peu convaincant, sur une bande-son de chansons folk peu dans le ton au lieu des musiques de Mark Snow. C’est donc un épisode ambitieux dans ses intentions mais maladroit dans leur expression, inutilement gaspillé dans une saison qui n’en comptait pas assez pour se le permettre…
J'ai rien à rajouter. Tu parles pour moi, comme au bon vieux temps. Je trouve le choix du sujet complètement hors de propos, manichéen, béat, cliché, et en plus qui nous prend en traitre. Une Scully prenant presque faits et causes pour le terroriste, ben voyons! Tout ça pour ça! Un sentiment de gâchis m'envahit à la vision de cet épisode. On devait avoir les LGM, on les entr’aperçoit à peine deux secondes. Le délire de Mulder n’accouche de rien puisque c'est un placebo. Vu le temps écoulé depuis les dernières saisons, on pouvait au contraire s'attendre à mieux de la part de CC. On m'objectera que le temps est passé, c'est le grand alibi fourre-tout pour justifier les pires déformations et pertes, ça. Non non sur moi ça prend pas. Je préfère un milliard de fois l'épisode Doubles, c'est pour dire!