Excellente nouvelle série de Vince Gilligan !
Fan de Vince Gilligan depuis 30 ans X-Files, j’avais repéré Vince Gilligan dès son tout premier épisode : Ombre Mortelle que j’avais trouvé très efficace et il a ensuite confirmer ça avec d’autres épisodes cultes comme Autosuggestion et surtout Le shérif à les dents longues qui doit être dans le top 10 de beaucoup de fans. Il s’était planté sur la série dérivée The Lone gunmen mais à sa décharge il n’était pas le seul showrunner et on lui pardonnera cette erreur de parcours. J’en ai parlé longuement avec Mehdi, Mara et Manu.e dans les podcasts dédié à X-Files sur le coin pop. Je vous invite à les écouter.
Je n’ai pas vu sa série Battle Creek qui fut une série policière je crois, de treize épisodes de 42 minutes créée avec David Shore le créateur de la série Dr House et Good Doctor.
Par contre, j’ai bien vu Breaking Bad et sa série dérivée Better Call Saul. Quel pied ces séries même si une partie du fandom a été toxique à l’époque de sa diffusion sur les internets, ces deux séries sont de sacrées claques, tant au niveau de l’écriture, que de la réalisation et du casting. Gilligan a vraiment mis à profit les leçons apprises lors de son passage dans X-Files. Il a apprit de Chris Carter et son équipe, comment prendre son temps pour créer du mystère, de l’incongru et de générer ainsi du suspence. Des techniques venant beaucoup des meilleurs pré-génériques de X-Files que Gilligan a vraiment sublimé dans ses propres séries jusqu’à en faire une de ses marque de fabrique. J’adore lorsqu’on découvre un personnage, souvent ils sont seuls et les scènes sont muettes, on ne voit pas toujours bien leurs visages immédiatement et on les voit réaliser des choses qui semblent étrange aux premiers abords, avant que finalement on comprenne le pourquoi du comment. On peut dire que Gilligan est vraiment un adepte du show don’t tell : Montrer au lieu de raconter.
Alors c’est quoi Pluribus ? Une série de SF de neuf épisodes créée par Vince Gilligan, diffusée depuis le 7 novembre 2025 sur la plate-forme Apple TV.
Lu sur wikipedia : le titre de la série pourrait provenir de "E pluribus unum", une phrase latine signifiant « À partir de plusieurs, un seul ». Ce serait aussi l'ancienne devise non officielle des États-Unis, apparue sur le sceau du pays et sur la monnaie américaine pour symboliser l'union des treize colonies originelles en une seule nation. Elle est un symbole important de l'histoire et de la culture américaine. La graphie de ce titre n’est pas anodine. Le i est un 1 et l’on peut donc le lire ainsi, après le PL : UR1, B US (you are one, be us).
Synopsis : Carol Sturka est une romancière à succès spécialisée dans les romans d'amour à l’eau de rose et bas de gamme. Comme Walter White, elle vit à Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Elle est l'une des seules personnes au monde immunisées contre la propagation d'une sorte de virus d'origine extraterrestre qui unit toute la population humaine dans une forme de conscience collective, un peu comme un collectif bord mais qui serait pacifique et toujours content. Ou comme le disait la promotion de la série : Pluribus raconte l'histoire de la personne la plus malheureuse au monde, et qui est la seule capable de sauver l’humanité… du bonheur.
Distribution : Rhea Seehorn (VF : Sylvie Jacob) : Carol Sturka
Genèse et développement
Début août 2022, après avoir terminé Better Call Saul, Vince Gilligan, se met à bosser sur cette nouvelle série en annonçant d’entrée de jeu que le projet lorgnerait vers la science-fiction et rappellera X-Files : Aux frontières du réel (The X-Files) et La Quatrième Dimension (The Twilight Zone). La série est déjà renouvellée par apple TV et Gilligan voudrait bien en faire 3 saisons, soit 27 épisodes au total. Mais comme il le rappelait au site internet de polygon.com, rapporté en France par Numerama.com, au départ il avait aussi pensé BB sur seulement 3 saisons. Donc on verra bien jusqu’où mènera le succès de la série. On pourrait se dire que durer aussi longtemps sur un tel sujet serait casse gueule mais il faut se rappeller qu’on se demandait aussi quel intérêt pouvait avoir une série préquelle à BB et finalement BCS surpassera sa série aînée en qualité et en nombre de saisons.
Les 4 premiers épisodes de #Plur1bus étaient bien sympas. Du coup, on comprend mieux le "1" dans le titre de la série. Personnellement j'apprécie vraiment ce concept très 4eme Dimension poussé à fond. Comme à son habitude Gilligan s'attarde à des détails logiques du récit et c'est ce qui fait le sel de l'ensemble comme par exemple passer de longue minutes à voir la nouvelle "humanité" nettoyer les dégâts. Montrer de la manière la plus pragmatique qui soit comment amener un visage connu pour Carol, etc... Comme je le disais plus tôt : c'est ce genre de choses qui faisaient le sel de BB ou BCS.
Je suis content que Gilligan s'essaie à des différences au niveau de la direction artistique. Pas mal de choses techniques sont différentes ici par rapport à ce qu'il a déjà réalisé par le passé, même si on reconnaît un peu sa réalisation et son écriture comme je le disais plus haut.
J'aime bien le point de départ et l'analyse que j’ai lu de beaucoup de personnes qui dirait qu’ici Gilligan cherche à critique les RS ne pense pas très pertinent ou pas complet. Gilligan avait déclaré dans une interview qu’il souhaitait rester suffisamment vague pour que tout le monde puisse y projeter ses angoisses. Mais j’imagine, qu’à l’instar d’un Frost et Lynch sur Twin Peaks il a sa propre grille de lecture.
Personnellement, ça me faisait penser à l'IA générative où à force de tout mélanger, tout est uniforme. Les IA génératives sont des infrastructures cognitives déjà très installée et addictive. D’ailleurs, la brillante universitaire Asma Mhalla, autrice de l’essai cyberpunk rappelle qu’une attrition cognitive générée sur les populations par l’IA a bien été décelée par une étude du MIT récemment, et que cela détruit peu à peu nos capacités de réflexions et de mémorisation. Tout cela se fait par une technologie centrale totalisante qui font que les IA génératives deviennent des médiateurs de pensée et que cela interroge même carrément la notion de « pensée » ! Je pense que c’est clairement par là que nous emmène Gilligan, même sans ses récentes prise de positions clairement anti-IA qu’il décrit comme des machines industrielles à plagier.
Dans l’épisode 4, cela m’a paru évident. Lorsque Carole demande à l’entité ce qu’elle pense de ses livre comme étant merdique, les réponses que lui fait l’entité m’ont semblé ici, plus qu’ailleurs (parce que c’était aussi le cas à d’autres moment dans les épisodes précédents) à des réponses générée par IA. L’entité, comme l’IA ne semble pas capable d’émettre un esprit critique, ni faire la part des choses à travers toutes les données qui la compose. Elle fait tout pour mettre Carole à l’aise en lui expliquant des platitudes à propos de ses livres ou alors en piochant dans des souvenirs particulier d’une personne. L’entité ne cherche pas à réaliser un calcul et faire un statistique de personnes qui ont bien aimé, adoré ou détesté le livre. Non, elle ne recrache qu’un amalgame d’avis totalement dénué de réel sens.
En tout cas, pour moi il est clair que Vince Gilligan nous cache encore quelque chose d’important dans l’équation du lore et il est bien sûr trop tôt pour imaginer ce que c’est. Mais je m’attend à un twist d’importance à un moment donné. Car beaucoup de règles sont édictées ici et je pense qu’à un moment ses règles voleront en éclat.
THÉORIES
Carole devrait essayer de savoir comment fonctionne la connexion entre les individus.
Il se trouve qu’il existe bien un phénomène appelé «couplage neuronal», durant lequel plusieurs cerveaux adoptent simultanément des schémas d'activité similaires, comme si la communication passait par un canal invisible.
Parfois sans pouvoir vous l'expliquer, vous ressentez un «déclic» avec certaines personnes, une synchronicité. Il ne s'agit pas du fruit de votre imagination: selon la recherche, notre cerveau développerait une sorte de télépathie naturelle, une mécanique silencieuse qui façonne nos communications.
Le phénomène s'appelle le couplage neuronal. Il implique que les cerveaux de deux ou plusieurs personnes se «synchronisent» et affichent, au même moment, des schémas d'activité similaires. Il ne s’agit pas de transmettre une pensée brute à distance, mais d'un ajustement subtil où le cerveau jouerait le rôle d'un émetteur sans fil. La synchronisation cérébrale se produit souvent: pendant des parties d'échecs ou lors de sessions de création musicale –des activités qui requièrent concentration ou créativité.
Je vous invite à écouter le podcast La Science, CQFD de la radio france culture sur le sujet.
Bref, s’il y a bien une base dans la nature ce qui officie ici dans PLURIBUS c’est bien à un autre niveau et Carlo devrait essayer de savoir comment ça fonctionne, identifier le phénomène pour chercher à séparer un individu et tenter de voir si c’est si bien que cela comme le prétend l’entité. Et si c’est viable, parce qu’il n’est pas certain que l’entité puisse survivre ou du moins avoir encore une crise provoquant la mort de millions de personnes. Et puis ce qui faisait l’identité de la personne isolée est-ce encore dans le corps de l’individus ou bien cette identité est diluée sur l’ensemble de l’humanité et que peut-être le corps de l’individu sélectionné ne contiendrai tout un tas d’amalgame d’informations autres rendant une séparation impossible car l’individu n’aurait plus aucune autonomie et serait sans doute la tête pleine d’informations plus ou moins utiles venant d’autres individus.
Et que se passera-t-il si l’entité se reproduit ? que va t’il se passer d'ici 1 génération (peut-être deux), vu que de nouveaux individus seront sans doute créés mais sans avoir vécu la moindre existence propre, fatalement le "on" ne pourra que se transformer en "je". Bref, contrairement à ce que l'entité prétend, les personnes seront bien "effacées" dans cette fusion qui èreront sans réel but autre que la survie. Car il ne me semble pas possible que l’entité puisse se construire une vraie personnalité sans interactions et expérience individuelles dans lesquelles elle viendrait puiser des ressources. Attention, je ne parle pas du fait que l’entité puisse travailler et développer la science ou autre mais bien d’exister EN DEHORS de toute fonctions de survie. Du coup, qu’est-ce que le bonheur ? Seulement exister ? Sans confrontations ? Sans peine dans une joie béate et éternelle. Je ne vois pas comment cela peut être possible.
Quel est le but final de l’entité ? Passer de planète en planète ?
Il manque donc fatalement des pièces à ce nouveau puzzle... Je suis très curieux de voir la suite !
Plur1bus de Vince Gilligan
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