Re: [Critiques Presse]
Publié : 05 août 2008, 18:15
- Une critique de La Dernière Heure (Belgique) : bien mais...
X-Files : Régénération. Simplement pour le bonheur de retrouver Mulder et Scully
BRUXELLES Sur X-Files, Régénération, Chris Carter, le créateur de la série culte, avait donné quelques indices. Et il ne nous avait vraisemblablement pas menés sur de mauvaises pistes en présentant son dernier-né comme pas inabordable... Voilà qui décevra les fans les plus mordus des aventures aux frontières du réel des deux agents du FBI : il ne faut pas être un fan incollable de la série, encore moins un mordu de fantastique, pour comprendre le film. Pourquoi ? Parce que le scénario de Régénération a été construit en omettant totalement le côté science-fiction de son modèle. Dommage...
Dommage car Fox Mulder et Dana Scully (l'actrice a même embelli) n'ont, eux, rien perdu de leur mystérieux charisme. Leur duo est plus sexy que jamais. Dommage aussi parce que les vingt premières minutes du film nous lancent sur la voie d'un divertissement frissonnant (les recherches guidées par un médium dans une immense étendue enneigée inquiètent). Superbes images à la clé et musique haletante en fond sonore. Du grand thriller pense-t-on alors ! Hélas... La machine hollywoodienne s'emballe, abandonnant sur le bord de la route les fondements même de la série culte : ses histoires incroyables. Ici, en lieu et place d'un obscur monstre, Mulder et Scully sont confrontés à un prêtre pédophile. Et, plutôt que de combattre un homme loup, ils se retrouvent face à un bien piètre Dr. Frankenstein venu de l'Est (ah le beau cliché). Les grosses ficelles se dessinent à la moitié du film, les rebondissements s'enchaînent alors inutilement (mais qu'est-ce qu'il est fort ce Mulder !). Les fans de la série souffriront du peu d'inventivité qui se dégage du scénario. La mémoire de la série en serait presque bafouée...
Reste une bonne nouvelle qui concerne tous les non-initiés : ce 2e film inspiré, six ans plus tard, de la série, se laisse regarder comme un bon divertissement, (très) légèrement inspiré du Silence des agneaux (même goût pour le sang...). Mulder et Scully sont confrontés au réel, cette fois. Même si on les aime quand même, on les préfère nettement côtoyant l'inexplicable obscurité.
Charlotte Vanbever
- La Libre Belgique : encore moins bien
La vérité est ailleurs
A. Lo.
Mis en ligne le 30/07/2008
Chris Carter s'échine à relancer les aventures paranormales de Mulder et Scully
Six petites notes passé le logotype de la 20th Century Fox et nous revoilà plongés dans l'ambiance des X-Files. Sept ans après la fin de la série à succès qui marqua les années 90, qu'est-il advenu de Mulder et Scully, les deux ex-agents du FBI spécialisés dans le paranormal ? La seconde met à l'épreuve ses convictions de catholique pratiquante dans un hôpital. Le premier vit reclus, tel un ermite dans la grotte de Platon, qui ne voit plus de la réalité que le reflet déformé que lui renvoient les murs où il colle avec obsession des coupures de presse relatant des phénomènes inexpliqués. La disparition d'une agente du FBI, une enquête qui piétine et les visions d'un prêtre défroqué vont replonger le tandem au coeur des ténèbres.
La paranoïa et la quête spirituelle étaient les fondements de la série, résumée par les trois mantras du célèbre générique : "Je veux croire", "La vérité est ailleurs" et "Le gouvernement nous ment". Dans une nation dont la devise proclame "In God we trust", de telles assertions ne pouvaient qu'avoir des résonances particulières. Dans le film ne subsiste plus que la quête spirituelle. La paranoïa vis-à-vis du gouvernement n'a plus droit de cité, sept ans après le 11-Septembre - qui coïncide avec l'arrêt de la série. L'insistance avec laquelle la caméra s'attarde sur le portrait officiel de George W. Bush lorsque Mulder et Scully reviennent dans les locaux du FBI souligne avec ironie que les temps ont changé.
Exit donc la grande théorie du complot extraterrestre pour une enquête presque terre à terre où ne dominera, jusqu'à l'indigestion, que la crise de foi des deux agents préretraités. Du coup, les retrouvailles ont un petit goût de trop peu - n'était le plaisir de revoir l'un des plus beaux couples cathodiques depuis John Steed et Emma Peel. Mulder l'égoïste jusqu'au-boutiste retombe dans le paranormal jusqu'au cou, tandis que Scully fait sa sceptique. Les ficelles, invisibles ou presque sur petit écran, deviennent ici un peu grosses, ce que n'arrange pas une mise en scène peu inspirée qui surligne tous les effets. Est-on devenu moins bon public, ou les producteurs-scénaristes Chris Carter et Frank Spotnitz ont-ils perdu la main ? A moins que Mulder et Scully soient bel et bien d'une autre époque. On voulait y croire. Mais l'affaire semble cette fois classée pour de bon.
- Ciné Live : 2 étoiles (= bien) sur 5
Sur l’écran, tout est au rendez-vous. D’abord, Scully et Mulder, ce savoureux tandem dissonant composé d’un acquis à la cause extraterrestre et d’une fervente adepte du cartésianisme. Mais aussi la mise en scène au scalpel, distanciée, n’en rajoutant jamais côté effet putassier, la fameuse touche d’humour à froid, cette lumière glacée qui contribua beaucoup à l’identité visuelle de la série et, bien sûr, l’indémodable thème de Mark Snow. Et pourtant, une fois passée la joie de ces retrouvailles, force est de constater que l’entreprise tourne à vide. Sans doute à cause d’un scénario insipide et bâclant joyeusement sa résolution, très en deçà de ce que Chris Carter avait su nous offrir autrefois.
Xavier Leherpeur
X-Files : Régénération. Simplement pour le bonheur de retrouver Mulder et Scully
BRUXELLES Sur X-Files, Régénération, Chris Carter, le créateur de la série culte, avait donné quelques indices. Et il ne nous avait vraisemblablement pas menés sur de mauvaises pistes en présentant son dernier-né comme pas inabordable... Voilà qui décevra les fans les plus mordus des aventures aux frontières du réel des deux agents du FBI : il ne faut pas être un fan incollable de la série, encore moins un mordu de fantastique, pour comprendre le film. Pourquoi ? Parce que le scénario de Régénération a été construit en omettant totalement le côté science-fiction de son modèle. Dommage...
Dommage car Fox Mulder et Dana Scully (l'actrice a même embelli) n'ont, eux, rien perdu de leur mystérieux charisme. Leur duo est plus sexy que jamais. Dommage aussi parce que les vingt premières minutes du film nous lancent sur la voie d'un divertissement frissonnant (les recherches guidées par un médium dans une immense étendue enneigée inquiètent). Superbes images à la clé et musique haletante en fond sonore. Du grand thriller pense-t-on alors ! Hélas... La machine hollywoodienne s'emballe, abandonnant sur le bord de la route les fondements même de la série culte : ses histoires incroyables. Ici, en lieu et place d'un obscur monstre, Mulder et Scully sont confrontés à un prêtre pédophile. Et, plutôt que de combattre un homme loup, ils se retrouvent face à un bien piètre Dr. Frankenstein venu de l'Est (ah le beau cliché). Les grosses ficelles se dessinent à la moitié du film, les rebondissements s'enchaînent alors inutilement (mais qu'est-ce qu'il est fort ce Mulder !). Les fans de la série souffriront du peu d'inventivité qui se dégage du scénario. La mémoire de la série en serait presque bafouée...
Reste une bonne nouvelle qui concerne tous les non-initiés : ce 2e film inspiré, six ans plus tard, de la série, se laisse regarder comme un bon divertissement, (très) légèrement inspiré du Silence des agneaux (même goût pour le sang...). Mulder et Scully sont confrontés au réel, cette fois. Même si on les aime quand même, on les préfère nettement côtoyant l'inexplicable obscurité.
Charlotte Vanbever
- La Libre Belgique : encore moins bien
La vérité est ailleurs
A. Lo.
Mis en ligne le 30/07/2008
Chris Carter s'échine à relancer les aventures paranormales de Mulder et Scully
Six petites notes passé le logotype de la 20th Century Fox et nous revoilà plongés dans l'ambiance des X-Files. Sept ans après la fin de la série à succès qui marqua les années 90, qu'est-il advenu de Mulder et Scully, les deux ex-agents du FBI spécialisés dans le paranormal ? La seconde met à l'épreuve ses convictions de catholique pratiquante dans un hôpital. Le premier vit reclus, tel un ermite dans la grotte de Platon, qui ne voit plus de la réalité que le reflet déformé que lui renvoient les murs où il colle avec obsession des coupures de presse relatant des phénomènes inexpliqués. La disparition d'une agente du FBI, une enquête qui piétine et les visions d'un prêtre défroqué vont replonger le tandem au coeur des ténèbres.
La paranoïa et la quête spirituelle étaient les fondements de la série, résumée par les trois mantras du célèbre générique : "Je veux croire", "La vérité est ailleurs" et "Le gouvernement nous ment". Dans une nation dont la devise proclame "In God we trust", de telles assertions ne pouvaient qu'avoir des résonances particulières. Dans le film ne subsiste plus que la quête spirituelle. La paranoïa vis-à-vis du gouvernement n'a plus droit de cité, sept ans après le 11-Septembre - qui coïncide avec l'arrêt de la série. L'insistance avec laquelle la caméra s'attarde sur le portrait officiel de George W. Bush lorsque Mulder et Scully reviennent dans les locaux du FBI souligne avec ironie que les temps ont changé.
Exit donc la grande théorie du complot extraterrestre pour une enquête presque terre à terre où ne dominera, jusqu'à l'indigestion, que la crise de foi des deux agents préretraités. Du coup, les retrouvailles ont un petit goût de trop peu - n'était le plaisir de revoir l'un des plus beaux couples cathodiques depuis John Steed et Emma Peel. Mulder l'égoïste jusqu'au-boutiste retombe dans le paranormal jusqu'au cou, tandis que Scully fait sa sceptique. Les ficelles, invisibles ou presque sur petit écran, deviennent ici un peu grosses, ce que n'arrange pas une mise en scène peu inspirée qui surligne tous les effets. Est-on devenu moins bon public, ou les producteurs-scénaristes Chris Carter et Frank Spotnitz ont-ils perdu la main ? A moins que Mulder et Scully soient bel et bien d'une autre époque. On voulait y croire. Mais l'affaire semble cette fois classée pour de bon.
- Ciné Live : 2 étoiles (= bien) sur 5
Sur l’écran, tout est au rendez-vous. D’abord, Scully et Mulder, ce savoureux tandem dissonant composé d’un acquis à la cause extraterrestre et d’une fervente adepte du cartésianisme. Mais aussi la mise en scène au scalpel, distanciée, n’en rajoutant jamais côté effet putassier, la fameuse touche d’humour à froid, cette lumière glacée qui contribua beaucoup à l’identité visuelle de la série et, bien sûr, l’indémodable thème de Mark Snow. Et pourtant, une fois passée la joie de ces retrouvailles, force est de constater que l’entreprise tourne à vide. Sans doute à cause d’un scénario insipide et bâclant joyeusement sa résolution, très en deçà de ce que Chris Carter avait su nous offrir autrefois.
Xavier Leherpeur