skinner a écrit :Les personnages avaient une réelle profondeur, il y avait une enquête.
Ici les personnages ont également une réelle profondeur. Explorer ses souvenirs intimes et enfantins n'a rien de gratuit ou vulgaire, c'est une facette intéressante qui rendra n'importe quel personnage davantage humain et je trouve ça étrange de le nier. Concernant l'enquête, Damien t'a bien répondu à ce sujet. Ici cela importe peu car ce n'est pas le sujet et qu'il vaut mieux avoir des histoires sans enquête ainsi que des scénario où nous sommes censé en avoir et qu'elles n'ont pas vraiment lieu. Du reste, il y a une enquête, mais menée par Scully hors champs, exactement comme dans "Were-man"... Donc, cet argument n'est donc pas du tout recevable pour moi pour ces 2 raisons.
L'humour n’était pas une injonction mais un fabuleux accident, une proposition habile. Depuis la saison 10, les épisodes parodiques se sont parés d'une vulgarité qui me gène dans x files. Vulgarité pour certaines répliques dans were-monster, certaines situations... Disons que de base x files n'est pas une série comique, et que cette insertion survenue en fin de saison 2 était encore une facette de plus; comme une richesse pouvant montrer notre duo sous d'autres aspects. La lourdeur de la saison 2 pouvait absolument se payer le luxe de la drôlerie. Mais cette drôlerie ne s'étendait pas au détriment du drame (Humbug).
Je suis d'accord, ici, Darin Morgan a assimilé la comédie distillée durant toute la saison 6 pour faire sienne depuis la saison 10. Pourtant, il s'en moquait ouvertement à l'époque. Pour autant, Darin Morgan restera toujours bien au-dessus d'un épisode ridicule comme RAIN KING où les personnages sont bien plus maltraités. Car ce que tu prends pour de la maltraitance est ici toujours vu via le récit d'un fou. Il y a donc un "parachute" qui permet toutes les exentricités sans pour autant entamer la crédibilité des personnages.
La thèse:
c'est quoi la thèse? Que nous ne maitrisons rien, ni encore moins notre mémoire? que nous sommes tous manipulés, et que dénoncer ces manipulations c'est déjà lui donner du crédit? Bien d'autre épisodes nous parlaient de ces sujets-là...
Certes, il y a cette lecture mais c'est tout de même la partie superficielle de l'épisode et qui permet de l'inscrire dans les grandes thématiques de la série. Ici on parle déjà des personnages en eux-même. Par exemple, assumer que le personnage de Mulder est totalement has been car dépassé par une époque où le conspirationisme est devenue une norme, permet paradoxalement à en faire un personnage de 2018, car c'est assumer que sa jeunesse rebelle est derrière lui. Ce qui sert le propos principal qui est diablement pertinent avec les grands thèmes de la série sur la recherche de la vérité.
Car le vrai sujet c'est nous et le rapport que nous entretenons avec la série (mise en abîme, tout ça). Cela parle de la série elle-même. Darin Morgan aurait très bien pu s'inspirer de nos longues discussions depuis des mois sur l'utilité de ce revival tant il partage l'avis de beaucoup, qui dit que la série est dépassée et en dehors de son époque. Ce que déclame Damien à chaque review (à raison) par exemple. Tout ceci est bien sûr à mettre en parallèle avec la politique actuelle des USA, dont on sent que le scénariste s'inquiète grandement. Traiter aussi finement de ce que beaucoup appelle une "post-vérité" permet une démonstration ludique de l'intérêt et de l'importance de la recherche de la vérité même lorsque l'ensemble de ses concitoyens semblent s'en contrefoutre ne me semble pas anodin. Et on pourrait croire que finalement c'est une sujet américano-américain mais on voit bien que l'actualité de par chez nous nous démontre que nous ferions bien de nous occuper de ce sujet également... L'épisode permet d'avoir un regard politique sur son époque et artistique sur la série et les 2 faces de cette même pièce s'alimentent l'une l'autre.
Là on a un mec qui tombe comme un cheveu sur la soupe, qui nous raconte sa vie pendant 45 minutes (mêmes défauts que Were-monster) et qui en plus fait sortir M et S de leur registre habituel (ce qui pouvait être un évènement heureux comme dans PMP par exemple). Il n'y a rien... Juste des délires parsemés de réflexions convenues. Si encore il se rendait attachant, s'il y avait à coté de ça une enquête de fond comme dans Clyde... Mais rien! Tu bouffes du garage sous-terrain pendant tout l'épisode et puis une fin des plus ridicules avec l'ovni aux rampes roses fluo...
Je connais beaucoup de monde a avoir rit à cette scène (moi le premier). Sinon ne pas trouver Reggie attachant avec sa bonne bouille de monsieur tout le monde me paraît étrange (l'acteur est excellent), mais bon... Pourquoi pas ?
A-t-on le droit de dire que les fondamentaux de x files ce n'est pas ça? Que je sache toute la première saison n'a eu aucun épisode comique et la 2e un seul (et l'un des meilleurs!)...
En quoi est-ce un argument ? Sur 11 saisons, UNE SEULE n'a pas d'épisode décalé... Tu es sûr de vouloir jouer la carte de la NORME ici ?
Si je veux voire une série comique je regarde autre chose, n'importe...
La série doit bien compter l'équivalent d'une saison entière de comédie à ce jour donc bon... Ça fait partie de l'ADN de la série depuis la saison 2, donc je ne peux pas prendre cet argument au sérieux, désolé.
La vulgarité va même jusqu'à imprégner le jeu des acteurs.. Bien obligés pour rentrer dans ce décorum forcé. Comment peut on sciemment voir un Mulder s’effondrer au pieds de ce Reggie sans être gêné.? Même sous couvert de 2e, 3e, 1000e degré ça n'est pas crédible, ça sonne faux. J'ai eu honte à dire vrai...
Ça marche à fond et les acteurs s'en donnent à coeur joie. Tout fonctionne grâce à ce "parachute" dont je parle plus tôt... Ce qui n'est pas le cas de nouveaux ratages du style BABYLON ou FIGHT CLUB par exemple...
Je vais résumer ça comme ça: je n'aime pas les épisodes comiques obligés! L'injonction de rire tue en moi l'envie de rire.
Je comprend cet argument mais dans ce cas je ne comprend pas comment tu peux dire ça et citer RAIN KING comme exemple de réussite. Quelque chose m'échappe
Les souvenirs et le coté enfantin:
J'ai le regret de dire que tous les souvenirs ne sont pas forcement enfantins,
AI-je dis TOUS ? Non. Pour autant l'ensemble de nos souvenirs enfantin sont à l'origine de nos personnalités en grande partie. Bonne chance pour prouver le contraire
D'ailleurs je t'invite à lire cet
article qui souligne la pertinence du sujet de l'effet MANDELA.
Il faut idolâtrer l'enfance....
Dire que nos souvenirs d'enfance forgent l'ensemble de nos personnalités ne veut pas dire qu'il faille l'idolâtrer, c'est simplement un pur fait, rien de plus. Ce qui justifie le côté enfantin de cet épisode qui donc totalement en adéquation avec sa histoire...
Au fond, surement malgré lui, je trouve que Morgan est parfaitement représentatif de ce qu'il dénonce lui-même: un monde fou. Donc il y a une certaine cohérence vous avez raison...
Ouf, un truc vrai dans ta review
Mais la question est: est-ce que j'ai envie de voir nos deux personnages ridiculisés pour me faire réfléchir? Moi pas.
Même débat qu'en 1996 avec LE SEIGNEUR DU MAGMA