Massacre d'Oradour sur Glane

[Polonours]

[b]L'Etat et l'Alsace au rendez-vous du 60e anniversaire du massacre d'Oradour [/b]

ORADOUR-SUR-GLANE (AP) - Jean-Pierre Raffarin, deux de ses ministres et, pour la première fois, une importante délégation alsacienne sont attendus jeudi à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) à l'occasion du 60e anniversaire du massacre de 642 habitants du village martyr par la division SS "Das Reich", le 10 juin 1944.

Dix ans après le président François Mitterrand, qui avait posé la première pierre du Centre de la mémoire d'Oradour, M. Raffarin vient exprimer la solidarité de l'Etat, accompagné de la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie et du ministre délégué aux Anciens combattants Hamlaoui Mekachera.

Les élus alsaciens seront conduits par Adrien Zeller, président UMP du conseil régional d'Alsace, Philippe Richert, président UMP du conseil général du Bas-Rhin, et Fabienne Keller, maire UMP de Strasbourg. L'archevêque de Strasbourg, Mgr Joseph Doré, doit quant à lui célébrer un office dans l'église du nouveau village.

La présence symbolique de ces personnalités à Oradour s'inscrit dans le cadre du difficile rapprochement opéré ces dernières années entre l'Alsace et le Limousin, plus d'un demi-siècle après l'amnistie de 14 soldats alsaciens, dont 13 "malgré-nous" enrôlés de force dans l'armée allemande.

Soixante ans ont passé, mais le village porte toujours le deuil de ses 642 martyrs, morts quatre jours seulement après le débarquement allié de Normandie.

C'était jour de marché, ce samedi 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane, jour de ravitaillement pour les familles et d'école pour les enfants. En début d'après-midi, le calme de ce bourg du Limousin fut troublé par l'apparition de troupes allemandes, spectacle alors inédit pour les habitants.

Les premiers Waffen SS sont aperçus vers 14h, en provenance du pont de la Glane, la petite rivière du cru. Bientôt, une colonne de soldats et de blindés remonte la rue principale, tandis que d'autres Allemands encerclent déjà le village et en bloquent les accès.

Marcel Darthout, l'un des cinq survivants de ce massacre encore en vie, avait 20 ans. Il se souvient de l'entrée des militaires. Lui et Clément Broussadier, 25 ans, attendaient la réouverture du salon de coiffure, après la pause déjeuner.

En l'espace de quelques heures, les troupes nazies vont anéantir le présent d'Oradour et priver le village de tout avenir. Au son du tambour, la population est convoquée sur le champ de foire, pendant que les SS, envoyés quelques jours plus tôt dans la région pour combattre la Résistance, fouillent les maisons à la recherche d'armes. Si la plupart des habitants obéissent, pensant à un contrôle de routine, quelques jeunes hommes s'enfuient, de crainte d'être déportés vers l'Allemagne pour le travail obligatoire.

En moins d'une heure, les habitants, écoliers y compris (64 garçons et 106 filles de la commune étaient inscrits à l'école), sont rassemblés. Vers 15h, ils sont séparés, les hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre. Après avoir demandé aux premiers de se tourner face aux murs entourant la place, les Allemands enferment les seconds dans l'église romane du village.

Par le biais d'un interprète, un officier SS réclame que ceux qui possèdent une arme la déclarent. La demande restant sans effet, les hommes seront poussés dans des granges pour y être fusillés, puis, vers 17h, un gaz asphyxiant sera introduit dans l'église. Femmes et enfants mourront étouffés, mitraillés, carbonisés, à l'exception de Marguerite Rouffanche, 47 ans. Sortie par un vitrail, elle sera blessée par balles mais réussira à se glisser dans le jardin du presbytère.

En fin d'après-midi, les SS en ont fini. L'une après l'autre, les maisons de ce bourg commerçant sont pillées puis incendiées. Quand arrive le dernier tram en provenance de Limoges, les 22 habitants qui en descendent sont arrêtés, puis relâchés. Entre 21h et 22h, une première colonne de soldats quitte Oradour.

L'horreur n'en restera pas là. Le lendemain matin, après le départ des troupes, un groupe de SS revient pour rendre impossible l'identification des corps. Ils partiront sans avoir pu venir à bout de leur tâche. Oradour n'est plus depuis qu'une cité des morts, dont la mémoire et les ruines sont entretenues depuis 60 ans. AP

[Crue]

je suis passé y a une quinzaine d année à oradour, c'etait en été mais malgré le beau soleil qu il y avait ça reste un lieu fort en emotion.

toute la ville a été laissée comme elle etait juste aprés le départ des allemands.
et malgré que cela se soit passé y a 60 ans, on ressent toute la violence du massacre.
A voir pour ne pas oublier ...

[steph42x]

j'y suis allé 2 fois quand j'étais plus jeune, j'habite pas loin (Limoges), et j'ai encore les images des ruines dans la têtes qu'on ne peut pas oublier.

[Mad]

Il est des lieux comme ça que l'on ne peut oublier, qui gardent en eux les blessures du passé, les souffrance, et que rien, ni même le soleil, les oiseaux, les p'tites fleurs, ne peut rendre joyeux... parce qu'ils ont vécu des heures atroces et ont subi les dommages les plus pernicieux, ceux de la mémoire des hommes.

Je suis allée sur de tels lieux, et, même assez jeune, j'ai pu percevoir cette souffrance. Je n'imagine pas l'état dans lequel on se trouve en visitant d'anciens camps de concentration par exemple, on n'en ressort pas indemne.

[Død Kalm]

en ingnard que je suis, je ne connais O-s-G que par mes cours d'histoire, je n'y suis jamais allé mais j'espère quand même pouvoir le faire, histoire de me rendre compte...