Cinéma d'auteur

Avatar pourri ? The Dark Knight chef d'oeuvre ? You decide !

Modérateur: Amrith Zêta

Messagepar genny' sur 04 Mar 2004 16:57

[quote]Je ne peux que conseiller à tous d''aller voir "Standing in shadows of Motown". Bref, ce docu est un bijou d''émotion, d''intelligence et... de musicalité !![/quote]
Ca y'est je l'ai vu il repasse en ce moment.

Je suis tout à fait d'accord avec ce que dit Torrance. Ce film est une pure merveille... il nous plonge dans une ambiance dont on a du mal à se défaire. Les témoignages sont poingnants... quand on sait que ces musiciens ont joué avec les plus grands et que personne n'est capable de les citer.

A VOIR et REVOIR :)

troosme-luglou
genny'
 

Messagepar Mad sur 04 Mar 2004 16:58

[quote]Prenez un puzzle de 1000 pièces, mettez toutes les pièces dans un sac, remuez bien et sortez tout.
Imaginez ce que ca peut donner au cinéma et vous aurez une petite idée de ce qu''est 21 grammes.
Vous l''aurez compris, ce film est tout sauf linéaire : ce genre d''entreprise est casse gueule car elle prend le risque de perdre complètement le spectateur. Dans ce film , cela n''est pas le cas : il ne manque aucune pièce au final et on arrive finalement à tout réassembler sans se prendre la tête.
Ce genre de montage non habituel pourrait être pris pour un pur exercice de style mais dans le cas de 21 grammes, c''est bien plus .Cela permet de bien ressentir ce que chaque évènement change à court terme pour les personnages sans se préoccuper du long terme.
Ce sont des instants de vie pris au hasard qui finissent par former un tout.[/quote]

Je ne l'ai pas vu, malheureusement, mais ce film devrait me plaire car c'est exactement ma vision des choses : la vie est un puzzle, l'Univers est un puzzle et tout ce qui a existé, existe et existera en sont des pièces, et même : c'est ce qui a existé qui engendre ce qui existe et ce qui existera.
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
[img]http://img125.imageshack.us/img125/3218/terrybanis5.jpg[/img]
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Messagepar genny' sur 04 Mar 2004 17:00

[color=red][b]THE SOUL OF A MAN [/color][/b]
[img]http://a69.e.akamai.net/7/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/16/01/18369729.jpg[/img]

Film américain (2003)
Réalisé par Wim Wenders
Musical, Documentaire.
Date de sortie : 14 Janvier 2004
Avec Keith B. Brown, Chris Thomas King

Wim Wenders explore ici la tension dramatique qui, quelque part entre sacré et profane, est l'essence même du blues, à travers la musique et la vie de trois de ses artistes préférés : Skip James, Blind Willie Johnson et J.B. Lenoir.

Mi-tranche d'histoire, mi-pèlerinage personnel, le film raconte ces existences vouées à la musique à travers des reconstitutions, des images d'archives rares, des séquences documentaires à la première personne et des chansons interprétées par des musiciens contemporains tels T-Bone Burnett, Shemekia Copeland, " E " du groupe The Eels, Alvin Youngblood Hart, Garland Jeffries, Chris Thomas King, Los Lobos, John Mayall, Lou Reed, Marc Ribot, The Jon Spencer Blues Explosion et Lucinda Williams.

A noter: The Soul of a man est le premier film d'une série de sept intitulé "LE BLUES" lancée à l'occasion de l'année du blues, manifestation organisée par le Congrès américain. Ce projet initié par Martin Scorsese, Paul G. Allen et les producteurs Jody Patton et Ulrich Felsberg rassemble sept cinéastes unis par une passion commune pour le blues, chacun ayant décidé de livrer une vision personnelle de ce courant musical. Mis à part le documentaire de Wim Wenders, cette série propose des films de Martin Scorsese, Clint Eastwood, Mike Figgis, Charles Burnett, Marc Levin et Richard Pearce.
:band:
____________________

Tout comme MOTOWN, THE SOUL OF A MAN nous transporte dans un autre univers, cette fois celui du blues. Les trois artistes dont parlent le film sont les pionners du genre... on remonte quand même jusqu'au début du 20ème siècle.

J'ai passé un excellent moment d'autant plus que les commentaires sont très peu nombreux, ils laissent place à la musique et à la voix de Laurence Fishburn qui se met dans la peau de Blind Willie Johnson.

Autre point intéressant: le film retrace l'ambiance des années 60 en nous montrant quelques images du Vietnam et du discours de Luther King. Même si elles n'ont rien à voir avec le sujet, ces archives trouvent parfaitement leur place dans le film.

[b]troosme-luglou[/b]
genny'
 

Messagepar Guigui sur 18 Mar 2004 11:40

[b]M LE MAUDIT[/b] ressort dans certains cinémas la semaine prochaine. Ne ratez pas ce monument du cinéma :boing:
[url=http://forum.ouaisweb.com:/viewforum.php?f=77][b]Qui a dit que la fin du monde c'était pas télégénique ?[/b][/url]
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Messagepar genny sur 14 Mai 2004 9:54

[size=150][color=blue]Kiki la petite sorcière (Majo no takkyubin)
[/color]
[/size]

Film d'anim japonais (1989)
Réalisé par Hayao Miyazaki
Date de sortie en France: [color=brown]31 Mars 2004 [/color]

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/19/84/18372244.jpg[/img]

Synopsis :
A l'âge de treize ans, une future sorcière doit partir faire son apprentissage dans une ville inconnue durant un an. Une expérience que va vivre la jeune et espiègle Kiki aux côtés de Osono, une gentille boulangère qui lui propose un emploi de livreuse.

Site officiel http://www.kikilapetitesorciere-lefilm.com

------------------

Franchement ce n'est pas mon film préfèré de Myazaki. Les images sont belles comme bien souvent mais j'ai été déçue par le scénario en fait, sans grand intérêt à mon goût.
[i][b][color=green]piédouzer[/color][/b][/i]
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Messagepar genny sur 14 Mai 2004 10:00

[size=150][color=orange][b]Monster [/b][/color]
[/size]


Film américain (2003). Réalisé par Patty Jenkins
Drame.
Date de sortie : [color=brown]14 Avril 2004 [/color]

Avec Charlize Theron, Christina Ricci, Bruce Dern, Pruitt Taylor Vince, Scott Wilson...

Synopsis :

Depuis déjà longtemps, Aileen erre sans but et survit en se prostituant. Lorsqu'un soir, le moral au plus bas, elle rencontre dans un bar la jeune Selby, c'est le coup de foudre.
Pour protéger leur amour et leur permettre de subsister, Aileen continue de se vendre jusqu'à cette nuit où, agressée par un de ses clients, elle le tue. Ce premier crime marque le déclenchement d'un terrible engrenage...

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/20/82/18375559.jpg[/img]

Site officiel http://www.monster-lefilm.com/

---------------------

J'ai trouvé le film très poignant, d'autant plus qu'il est tiré d'une histoire vraie. Les actrices jouent à la perfection.
Peut être un peu lent quelques minutes avant le dénouement mais ça ne gache pas le film.
Last edited by genny on 14 Mai 2004 10:06, edited 1 time in total.
[i][b][color=green]piédouzer[/color][/b][/i]
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Messagepar genny sur 14 Mai 2004 10:05

[color=red][size=150][b]800 balles (800 balas) [/b][/size]
[/color]

Film espagnol (2002) Réalisé par Alex de la Iglesia
Comédie, Western

Date de sortie : [color=brown]14 Avril 2004 [/color]

Avec Sancho Gracia, Angel de Andres Lopez, Carmen Maura, Terele Pavez, Eusebio Poncela ...

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/19/82/18374574.jpg[/img]

Synopsis :

Dans le sud de l'Espagne, Texas-Hollywood est un village poussiéreux digne de l'Ouest américain. Vestige de l'âge d'or d'Almeria où les plus grands cinéastes comme Sergio Leone et John Sturges sont venus réaliser des films inoubliables, ce décor abandonné est le théâtre d'un spectacle de cascadeurs mené par Julian, qui se vante d'avoir été la doublure de Clint Eastwood.
Mais aujourd'hui, ce monde hors du temps est menacé par d'impitoyables requins de la finance qui veulent le raser pour y ériger un gigantesque parc d'attractions. Décidé à aller jusqu'au bout, Julian se munit de huit cents vraies balles...

-----------------

J'avais vu le précédent film du réalisateur: MES CHERS VOISINS en 2000, qui était vraiment à mourir de rire, et 800 BALLES n'a rien n'à lui envier. Les situations et les personnages sont toujours aussi drôles.
L'ambiance très "western" est bien sympa, j'ai passé un très bon moment.
[i][b][color=green]piédouzer[/color][/b][/i]
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Messagepar genny sur 14 Mai 2004 10:10

[color=green][size=150][b]Printemps, été, automne, hiver... et printemps (Bom, yeorum, gaeul, gyeowool, geurigo, bom) [/b][/size]
[/color]


Film sud-coréen, coréen (2003)
Réalisé par Kim Ki-Duk

Date de sortie : [color=brown]14 Avril 2004 [/color]
Avec Oh Young-su, Kim Ki-duk, Young-Min Kim, Seo Jae-Kyung...

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/19/68/18374981.jpg[/img]

Synopsis :

Un maître zen et son disciple vivent au coeur d'un temple bouddhiste en bois : au fil des saisons, leurs sentiments évoluent...

Site officiel http://www.springagain.co.kr/

----------------------

Un bon petit film asiatique très reposant comme je les aime !!
C'est vrai il n'y a pas d'action mais il y a bel et bien une histoire, et des personnages qui trouvent chacun leur place.
On ressort apaisé...
[i][b][color=green]piédouzer[/color][/b][/i]
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Messagepar genny sur 22 Jul 2004 14:30

[color=blue]JUST A KISS[/color]

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/29/79/18384946.jpg[/img]

Film britannique (2003), drame, réalisé par [color=blue]Ken Loach [/color]

Date de sortie : [color=blue]14 Juillet 2004 [/color]
Avec: Atta Yaqub, Eva Birthistle, Shabana Bakhsh...

[color=blue]Synopsis :[/color]

Casim Khan, émigré pakistanais de la deuxième génération, travaille comme DJ dans une discothèque de Glasgow et rêve de monter son propre club. Ses parents, Tariq et Sadia, musulmans pratiquants, ont décidé de le marier à sa cousine, Jamine, dont ils attendent l'arrivée en Ecosse. Leur projet semble bien compromis quand Casim s'éprend de Roisin.
Jeune enseignante, Roisin est différente de toutes les filles que Casim a fréquentées jusqu'alors. Elle n'est pas seulement belle et intelligente, mais aussi volontaire, indépendante et catholique

___________________________________

Bon je le conseille aux adeptes de Loach et aux autres. On retrouve l'humour du réalisateur dans un film très différents de ces anciennes oeuvres. En effet, il situe son histoire après le "11 septembre" et s'approche de la communauté pakistanaise de Glasgow mais il n'est pas question ici de militer comme bien souvent c'est le cas chez loach !! Le ton du film est plutôt mélancolique contre les traditions et la société. En même temps l'humour est présent comme je le disai plus haut, ce qui permet à Loach de nous faire réfléchir mais sans se prendre la tête sans intellectualiser son oeuvre. Franchement je suis convaincue !! :lol:
[i][b][color=green]piédouzer[/color][/b][/i]
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Messagepar genny sur 22 Jul 2004 14:45

Autre chose, ce soir sur ARTE il y a HAIR, très bel hommage à la génération hippie. Pour moi elle représente la liberté par excellence. La fin du film fait plutôt peur, mais je n'en dit pas plus :P
Je l'ai vu il y a queqlues jours au ciné et je ne le louperai pas :P




[color=red][size=150]HAIR[/size][/color]

Film américain (1979), réalisé par[color=red] Milos Forman [/color]
Comédie musicale

Avec John Savage, Treat Williams, Beverly d'Angelo, Annie Golden...


[color=red]Synopsis :[/color]
Claude Bukowski, jeune fermier de l'Oklahoma, désire visiter New York avant de partir pour le Vietnam. A Central Park, il se lie d'amitié avec un groupe de hippies. Cette rencontre va bouleverser sa vie.

[img]http://krisb.free.fr/lettre%20H/image%20H/hair.jpg[/img]
[i][b][color=green]piédouzer[/color][/b][/i]
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Messagepar genny' sur 26 Jul 2004 21:40

[b]LES SENTIMENTS[/b]

[img]http://img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/12/89/18365065.jpg[/img]

[i]Film français de 2002, réalisé par [red]Noémie Lvovsky. [/red]
Comédie dramatique, Romance
Sortie le 05 Novembre 2003

Avec Jean-Pierre Bacri, Nathalie Baye, Isabelle Carré, Melvil Poupaud, Agathe Bonitzer... [/i]

[color=red]Synopsis:[/color]
Jacques, médecin, et Carole, son épouse, habitent une maison en région parisienne. Dans la maison voisine s'installent François et Edith. Ce dernier doit succéder à Jacques et reprendre sa clientèle.
Jacques passe beaucoup de temps avec François pour lui transmettre sa succession. Carole et Edith, pendant ce temps, deviennent amies.
Très vite, Jacques tombe amoureux d'Edith. Elle est tout d'abord émue par le trouble qu'elle provoque chez lui. Puis elle se met à l'aimer. Mais elle ne voit pas qu'elle est également "amoureuse d'elle-même en train d'aimer". Elle ne voit pas non plus qu'ils courent vers la violence des sentiments...

--------------------------
[color=red]!! SPOILERS DISSIMULES !![/color]

J'ai bien aimé le film, plutôt original.
La réalisatrice a su donner une touche très personnelle à son film grâce, notamment, aux décors.
Cependant, les scènes des chanteurs d'opéra sont un peu étranges et pas forcément indispensables.

Les acteurs sont magnifiques: Bacri fidèle à son "personnage", Nathalie Baye que l'on retrouve avec grand plaisir et Isabelle Carré qui a largement fait ses preuves selon moi.

:)

[b][color=blue][i]"la cuvette est pleine de bouillon"[/i][/color][/b]
genny'
 

Messagepar Kritschgau' sur 26 Jul 2004 21:41

Bon je fais remonter ce topic parce que c'est impensable qu'il ait été aussi peu lu :)))

J'ai été voir le film avec Genny et il est vraiment excellent !!

Certes le schéma : "2 couples + 1 homme et 1 femme des 2 couples vont tomber amoureux l'un de l'autre" n'est guère original, sauf qu'on adhère totalement à la situation. Le scénario est rendu complètement crédible grace à la merveilleuse interprétation des personnages principaux.
Bacri, Carré, Baye, ... tous des personnages auquels on croit et auquels on s'attache.

Il faut rajouter que ce film est une comédie et qu'on ne s'ennuie pas : aucun temps mort, ce qui est étonnant pour un film de ce style.
Les bonnes phrases volent toutes les 10 minutes.

Bacri est à mourir de rire, Carré est rayonnante, la transformation de Baye au long du film est très réussie,...

Bref un film à aller voir d'urgence

@++,Kri... ki est content d'avoir vu 2 très beaux films coup sur coup : Les sentiments puis Mystic River

[size=75]Edité par - Kritschgau le 18/11/2003 08:40:28[/size]
Kritschgau'
 

Messagepar Marita sur 26 Jul 2004 21:41

ah oui les sentiments je l'ai vu et franchement c'est un tres bon film la réalisation est parfaite les acteurs tres bon(surtout bacri toujours raleur mais en homme amoureux) et toute cette passion mwaaaaa que c'était beau. Pour ce qui est des chanteurs d'opéra je trouve l'idée assez interessante bon ok s'ils étaient pas là ça serait pas grave mais leur chanson qui expriment les sentiments des personages j'ai trouvé ça pas mal.
Marita
 

Messagepar Sabaha_K sur 05 Aou 2004 23:48

Salut !

Bon beaucoup de choses ont été dites sur ces posts, et beaucoup de films ont été cités. J'en ai vu et admiré béatement un bon nombre, mais je ne vais pas revenir sur chacun. Quand je commence à parler ciné, je deviens rapidement (et malheureusement pour mon entourage) intarissable.

Il se trouve que j'ai sous la main un carnet avec une liste et quelques annotations sur une partie des films que j'ai vu depuis janvier. Le but avoué de l'époque, c'était d'écrire des critiques de ces films, en vue de créer un site sur le ciné avec mes petites mimines. Sauf que faute du moindre talent en matière de conception de site, et faute de temps surtout (quand j'ai du temps libre j'aime bien l'utiliser en écrivant), j'ai fini par renoncer.

Mais ça me donne toute de même envie de revenir sur les films qui m'ont marquée depuis le début de l'année. Certains ont déjà été mentionnés dans les posts précédents, et je vais tenter d'être concise ...

Le premier de ma liste c'est Lost in translation, par Sofia Coppola. Un film très " hype " réalisé par une fille très " hype ". On a pas mal parlé de ce film, assez attendu depuis The Virgin Suicides. Et on l'a beaucoup encensé. Moi je me contenterai de dire que j'ai bien aimé. C'était un film plaisant, bourré de défauts, comme de qualités, parfois drôle, parfois mélancolique, toujours doux et sensible. Cette rencontre entre deux solitudes, deux personnages blasés qui se laissent aller parce que leur vie n'est pas celle qu'ils voudraient, même s'ils sont nantis, est très touchante et tendre. On s'attache rapidement aux deux héros, dont les rapports, faits de non-dits, sont d'une pudeur rafraîchissante dans un monde dévasté par les obscénités de la télévision et par le cynisme. En prime, une jolie balade dans Tokyo, bourrée de clichés, mais qui met tellement bien en valeur l'âme blessée des deux héros qui errent, aussi perdus dans leur vie que dans les rues brillantes de la ville. Un joli film.


21 Grammes, par Alejandro Gonzales Inarritu, le talentueux cinéaste qui avait déjà réalisé le fabuleux " Amours Chiennes " il y a quatre ans me semble-t-il. Que dire de ce film magistral ? Les mots me manquent, entre la réalisation virtuose, au rythme parfait, hissant le réalisateur mexicain au rang de Robert Altman et de P.T. Anderson qui ont déjà si bien su faire des films autour des destins de personnages sans lien apparents mais qui se croisent tout de même (Je pense à Short Cuts pour Altman et à Magnolia bien sûr pour Anderson). Un schéma que Inarritu avait déjà utilisé dans Amours Chiennes (avec le brillant Gael Garcia Bernal) : trois personnages, trois histoires, et un tout, qui se regroupe au sein d'une mécanique parfaite et diabolique. Les thèmes se ressemblent, les motivations également, et les personnages brûlent toujours de la même passion, de la même intensité et paraissent tellement vrais. Les trois acteurs, ici Sean Penn, Benicio Del Toro et Naomi Watts sont au diapason, fragiles et bouleversants, jonglant avec subtilité entre leur part d'ombre et leur humanité profonde. Un des meilleurs films que j'ai vu cette année. Et j'en reviens à ma question de départ : que dire de ce film magistral ? Je conseille fortement à tout le monde de voir le premier long métrage de Inarritu, Amours chiennes, qui est superbe. Je l'ai même préféré à 21 Grammes, et il faut le faire.


Big Fish, de Tim Burton. C'est toujours un enchantement (et j'utilise le mot enchantement sciemment) que de voir un film de Burton (du moins quand il ne s'amuse pas à faire des remakes blockbusterisés) : un sens du visuel et de l'esthétique toujours bluffant, des histoires fantastiques subtiles, et une galerie de personnages fous, oniriques, comme s'il filmait une parade de Freaks mais toujours avec tendresse. Big Fish ne déroge pas à la règle, et s'illustre même brillamment. On n'atteint pas la finesse et le merveilleux de Edward aux Mains d'argent, mais la mâturité, et la poésie totale qui se dégage de cette oeuvre est envoûtante. Sans être fascinant, le film se laisse vivre, nous invite dans un petit monde fait de multiples histoires étranges qui au fond ne sont qu'un habillement à une histoire plus belle, et intemporelle. Les gens ordinaires sont ici extraordinaires, et la magie opère.


Monster, de Patty Jenkins. Une certaine déception pour ce film qui ne m'a qu'à moitié convaincue. D'un côté, le scénario est superbe. Il est inspiré d'un fait réel, mais ce n'est pas vraiment ça qui lui donne son intensité : il aborde la violence, et surtout la folie qui s'empare de la protagoniste principale avec beaucoup de pudeur et de lucidité, ne cherchant pas à expliquer, mais montrant tout simplement, évitant les facilités et les grosses ficelles. La réalisation paraît un peu laborieuse au début du film, le film se met en place lentement, et on perçoit certaines maladresses, mais elle sert plutôt bien le scenario. Ce qui désert le film, par contre, ce sont les deux actrices principales. Charlize Theron ne m'a pas convaincue, pas parce qu'elle était mauvaise, mais parce que son jeu me paraissait calqué sur celui d'Hilary Swank, qui était fabuleuse dans Boys don't cry. Ici, ça ne s'y prêtait pas, et je la trouvais peu inventive sur le coup. Je me demande pourquoi on lui a donné un Oscar ... Quant à Cristina Ricci, elle m'a beaucoup déçue. Elle doit confondre le mot introvertie avec le mot mijaurée, je n'ai pas cru une seule seconde à sa composition, même si effectivement elle a bien su jouer sur la carte de l'insouciance et du manque de discernement de son personnage. Bref, une semi-déception sur ce film.


Kill Bill Volumes 1 et 2, par l'inénarrable Quentin Tarantino. Je les ai revus à la suite l'un de l'autre, et bon Dieu qu'est-ce que c'était bon ! Difficile pour moi de résumer en un paragraphe tout le bien que je pense de ce réalisateur, de son oeuvre en général, et de cet opus en particulier, ça ne lui rendrait pas justice. Je noterai juste que j'ai été conquise. La folie furieuse de ce Volume 1, son ambiance kitsch, visuelle et colorée, ce patchwork délirant de références ciné, l'humour toujours aussi second degré et cabotin, la galerie de tueurs chevronnés complètement déjantés (Kill Bill est le meilleur films de superhéros que j'ai vu de ma vie) et surtout, Uma Thurman, jamais aussi belle dans aucun film, littéralement déifiée par son réalisateur, une lionne en furie, sauvage et insoumise. Que rajouter ? Et ce Volume 2 ... Tout un paradoxe : deuxième partie d'un film tout en étant une oeuvre à part entière, suite du premier sans lui ressembler : une sensibilité à fleur de peau que QT sait infiltrer dans ses oeuvres survoltées, l'air de rien, des dialogues ciselés (quelle scène, le duel de Bill et de Black Mamba !), le tout dans un décor désert et aride, dans l'atmosphère tendue du western. Là où le volume 1 était jubilatoire, exalté et cathartique, le volume 2 se pose, brutalise l'héroïne en lui imposant des épreuves non pas physiques mais beaucoup plus douloureuses car morales, ses ennemis eux-même semblent plus humains et en proie à leurs démons : Budd et son dégoût blasé, Elle et sa rivalité jalouse exacerbée, et puis Bill, le fantastique David Carradine, puissant et magnétique (moi j'avais les yeux brillants comme une midinette à chacune de ses apparitions à l'écran), qui sait si bien lire dans l'âme de Black Mamba et nous la faire comprendre mieux que quiconque. Et oui, car si le volume 1 est un film ravageur et violent, le volume 2 se résume à ça : un film sur l'amour. Je pourrais en dire plus, mais je sens que vous fatiguez derrière l'écran (ça fait des mois que je saoûle mon entourage avec Kill Bill).


La Mauvaise Education, de Pedro Almodovar. Encore un film que j'ai adoré. Ce qui est assez inédit, puisque même si j'ai toujours bien aimé les films du Roi de la Movida, je n'ai jamais adhéré au point de rester bouche bée, abrutie sur mon siège, regardant le générique défiler, totalement conquise. Là encore, il me sera difficile de faire bref, tant la richesse de l'oeuvre est flagrante : méthodes narratives audacieuses, mélageant le passé, le présent, incorporant un film dans un film, une nouvelle dans un film, le vrai et le faux, et perdant le spectateur qui au final se laisse berner, au même titre que le héros/victime (consentante) interprété ici avec solidité et intensité par Fele Martinez. Mélange de genres aussi : l'autobiographie, le film noir, la comédie (encore que contrairement à la plupart des films d'Almodovar, la comédie soit un peu délaissée et rare) et puis le drame bien sûr, on connaît le goût du réalisateur pour les mélodrames. Les thèmes : religion, amour, cinéma, mort, ambition, destruction, sont passionnés et gagnent un intensité et en authenticité par un fait tout simple : c'est un film d'hommes. Almodovar a toujours plutôt réalisé des films sur les femmes, dressant des actrices belles et lumineuses comme icônes. Ici, les protagonistes sont des hommes : humains, touchants, faibles, cruels, sulfureux, tout gagne en émotion, c'est un vrai bonheur de voir le réalisateur écrire sur des hommes. Enfin, mention spéciale pour Gael Garcia Bernal (que j'avais adoré dans Amours Chiennes) qui signe ici une composition aussi alléchante que dangereuse de " femme fatale ".


J'ai envie de parler d'autres films, mais le post commence à être long, alors je terminerai par mon préféré depuis le début de l'année, un véritable bonheur sur pellicule : La Vie est un Miracle, par Emir Kusturica. A l'instar de Quentin Tarantino (encore que dans des genres très différents) je suis une fan absolue du grand Kustu. Je crains donc que l'objectivité se barre assez loin tandis que j'écrirai mon paragraphe ... Son film le plus lumineux. Le plus tendre aussi. Le plus intime. Le réalisateur n'avait encore jamais filmé d'histoire d'amour, encore moins d'histoire d'amour impossible (roméo et juliette dans les Balkans), enfin pas en pivôt central de film. Ce qui explique les quelques maladresses de l'oeuvre alors que le gaillard a, passez-moi l'expression, " un putain de talent et une putain d'expérience cinématographiques ". Qu'importe. Franchement qu'importe, quand on voit la folie et l'émotion débordante de ce film hallucinant. C'est beau, c'est drôle, c'est émouvant, c'est intense, c'est humain ... C'est du Kustu. La première partie du film, c'est du Kusturica classique dirais-je : baroque, grand-guignolesque par moments, fellinien, démesuré, festif ! Sans dissociation réelle (à part dans le regard de la caméra, à savoir que c'est un point de vue neutre, au spectateur de porter un jugement), on nous montre de tout, des gens bien, des rêveurs, des adultères, des escrocs, des tueurs, des profiteurs de guerre, des soldats blasés, tous se mélangeant sans distinction au milieu des fêtes, cheminant entre les méandres de la guerre, vivant leur vie, aimant et mourant. Aussi intense et démesuré que l'air d'opéra lancinant que chante à tue-tête Jadranka, l'épouse et la mère. Et après cette démesure, le drame s'installe, en même temps que l'histoire d'amour. C'est superbe, et il n'y a rien de plus à dire. A aucun moment on ne sombre dans le pathos, les personnages sont vivants, et heureux de l'être, et je dois dire que rarement j'avais vu l'intimité d'un couple aussi bien filmée : la course-poursuite quand Luka sème ses vêtements comme des petits cailloux, les deux amants qui roulent enlacés dans les champs, le couple qui vole littéralement amoureux au-dessus de ceux que Luka le rêveur aime, etc. La guerre civile ici est une toile de fond, il a fallu du temps au réalisateur avant de réussir à la filmer, et il ne porte aucun jugement, filme, garde son style, et se concentre sur son amour pour ses personnages, sur son histoire intense, sur les décors somptueux et sur la folie joyeuse dont est animé chaque personnage secondaire. Et au final ? Un film extraordinaire, qui nous fait aimer être vivant, qui nous fait rire, ou pleurer, parfois les deux en même temps (et je parle littéralement là, Kustu est le seul qui arrive à me faire ça ...), bref, à voir à tout prix.

Sur ce, je vous laisse, consciente d'avoir été un peu longue, mais je vous assure que je me suis fait violence pour ne pas traîner en longs discours ...

Ma conclusion sera : [b]VIVE LE CINEMA D'AUTEUR !
[/b]
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Messagepar Charisman sur 06 Aou 2004 7:54

Content de te voir aussi heureuse avec cette cuvée 2004 !

En tout cas j'ai pour ma part gardé pas mal d'oeuvres sous le bras, que je verrai en DVD, notamment "21 grammes" par manque de temps, "La mauvaise éducation" par absence de motivation pour ce genre d'histoire, et "La vie est un miracle" car j'ai beaucoup de mal avec le style Kusturica.

Enfin j'ai cependant vu :

[i]Lost in translation[/i] : c'est un bon film, qui joue tout sur son ambiance et ses acteurs au détriment de l'histoire : un genre de film devenu assez répandu maintenant. Et de ce côté-là, L.I.T. ne se démarque pas vraiment de la masse, le film est assez commun, et repose un peu trop à mon goût sur la raillerie (à prendre au 2nd degré bien sûr) des Japonais. L'ensemble ne m'accrochait pas au début mais gagne en intérêt au fur et à mesure, sans égaler, par exemple, une romance déjantée comme "Punch-drunk love" (je cite toujours ça comme référence car je kiffe trop :lol:) La musique de L.I.T. est particulièrement intéressante par ailleurs.

Quand à [i]Monster[/i], cela fait partie des bons films à qui il manque un petit quelque chose pour marquer les esprits.

[i]Big Fish[/i] est une oeuvre attachante, merveilleuse, qui nous plonge dans un univers de conte à la façon des "Voyages de Gulliver" tout en restant les pieds sur Terre avec cette histoire de père et fils joliement racontée. C'est un film irréprochable, plein de couleurs, ponctué d'humour et de tendresse, avec son quota d'originalités propres à Tim Burton. La fin du film confirme les bonnes impressions ressenties, elle est excellente et éclaircit définitivement le message de toute cette histoire. Sublime, je n'attendais pas tant d'un film qui se présentait pour moi comme un simple conte loufoque. Ca vaut bien un "Edward" quand même ! Par contre je manque d'informations sur le roman original et la façon dont T.B. s'en est inspiré (un peu, beaucoup, passionément, à la folie...) Que du bonheur en tout cas.

##Charisman, qui va enfin aller voir Fahrenheit 9.11##
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C'est quoi, un film d'auteur ?

Messagepar tonnerre de brest sur 09 Aou 2004 4:00

Hello ! :D
J'ai lu vos posts passionnants-et passionnés- avec beaucoup de plaisir !

Je voulais simplement dire que le postulat de départ sur la notion de "film d'auteur" me semble un peu flou, et peut amener à des contresens. J'ai remarqué des films récents, des films anciens, étrangers, aucune catégorie qui définisse de manière transversale le film d'auteur.

Le mot "Auteur" est apparu dans les années 1960 quand la critique française a inventé ce qu'ils ont nommé "la politique des auteurs". Leur but était de démontrer que bon nombre de cinéastes que l'on disait avoir peu de fond étaient au contraire les plus "signifiants", et surtout les plus inventeurs au niveau de la forme cinématographique.
Ainsi, ils démontrèrent que Hawks ou Hitchcock n'étaient pas seulement les réalisateurs de thriller que la critique américaine voyait en eux.
Hithcock était plutôt méprisé: quand Chabrol et Rohmer ont écrit un livre sur lui, les américains ont découvert qu'ils avaient un génie sur leur territoire, et qu'ils n'avaient jamais vu derrière le rideau des apparences la profondeur du propos du cinéastes et surtout son génie à inventer des formes narratives et visuelles nouvelles. Or, Hitchcock faisait de grands succès.
On peut donc très bien être un excellent cinéaste commercial, et un auteur à part entière.
Du coup le cinéma d'avant-guerre a été revisité sous cet angle et la notion d'auteur est venue s'imposer à des cinéastes comme Grémillon, Renoir, Browning, etc...
Les critiques sont devenus cinéastes: Godard, Rohmer, Rivette qui ont inventé le cinéma "de rue", sous l'influence de Rosselini, et dont un réalisateur comme Scorcese se réclame ouvertement.

Tout ça pour dire que ce n'est pas à sa rareté ou à son budget que l'on définit un film d'auteur ( attention: je ne pense pas que vous pensez cela :wink: ), mais que certains des plus grands succès planétaires sont des films d'auteurs aussi, et qu'il ne faut pas ériger de barrières de manière parfois un peu précipitée. :wink:

Voilà, c'était ma parenthèse :D ! Rien que vous ne sachiez déjà, pour la plupart, j'imagine.
Je continue de suivre avec plaisir vos commentaires.

Et comme le dit Sabaha_k
[quote] VIVE LE CINEMA D'AUTEUR !
[/quote]
L'agent Squeulit pensait qu'il s'agissait en fait d'une pierre de forme triangulaire
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Messagepar Sabaha_K sur 09 Aou 2004 12:17

Merci pour cette parenthèse intéressante ...

Pour être honnête, je ne saurais définir précisément ce qu'est le cinéma d'auteur actuellement, cette expression s'est tellement galvaudée qu'elle ne veut plus dire grand-chose, et j'ai l'impression que c'est simplement devenu une histoire d'appréciation personnelle.

Ma définition perso est toute simple, je parle de film d'auteur pour toute oeuvre qui sort (ou tente de sortir, même si ce n'est pas un succès, la tentative peut être louable) de carcans, de schémas connus et faciles. Un film qui raconte quelque chose en tentant de toucher, de faire réfléchir, d'inventer, de créer réellement sans faire semblant de créer : bref des gens qui essaient de faire bien et de faire plus, pas de nous endormir avec de grosses ficelles et avec la facilité ...

Je sais que cette définition peut paraître trop large, mais 1) quand je considère l'ensemble des films qui m'ont marquée et que je considère comme étant des " films d'auteur " je me rends compte qu'ils n'ont pas assez de points communs pour les définir précisément. Et 2) des oeuvres cinématographiques qui tirent sur des grosses ficelles et qui sombrent dans la facilité, c'est tellement fréquent et agaçant, qu'au final, ma définition n'est pas forcément si large que ça ...

Bon, mon post est nébuleux, mais je ne suis pas debout depuis assez longtemps pour faire mieux ...

Sur ce ... !
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Messagepar Charisman sur 15 Sep 2004 8:28

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/31/06/18382462.jpg[/img]

[size=150][b]5 x 2[/b][/size] [i]Ecrit et réalisé par François Ozon[/i]

Analyse, ou du moins observation de la descente aux enfers (inversée) d'un couple qui s'est déchiré. Vision neutre de 5 moments de leur vie : [u]Divorce[/u] / [u]Début de la fin[/u] / [u]Accouchement[/u] / [u]Mariage[/u] / [u]Rencontre[/u] se succèdent.
J'ai beaucoup apprécié, c'est simple et bien interprété. Les deux acteurs (Valeria Bruni-Tedeschi & Stéphane Freiss) sont attachants. François Ozon est un réalisateur excellent.
We don't need no water Let the motherfuckers burn Burn motherfuckers Burn ! [img]http://www.epidermiq.com/forums/images/smilies/obscene17.gif[/img]
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Messagepar N°6 sur 27 Nov 2005 3:34

Cela m'ennuie terriblement de participer à la ghettoïcisation du cinéma 'd'auteur' dans un topic à part... mais bon, les scrupules et moi, on s'est séparé sur une enguelade voilà bien longtemps et depuis on ne se parle plus (c'est bon ça je note, je la ressortirai un de ces quatre). Je (re)viens vous parler d'un film qui m'a touché, au point de me faire sortir de la tombe pour inciter les vivants à se rendre au cinoche. Y en a bien qui ressuscitent juste pour épater la galerie, alors hein.

Le film en question, c'est [b]Free Zone[/b] d'Amos Gitaï. Excellent film israélien, qui fooooooorcément traite de la question palestienne, mais en toile de fond seulement, le scénario se centrant sur 3 femmes, une Américaine, une Israélienne et une Arabe (sont dans bateau...). Le rideau se lève sur une Natalie Portman (ouais, Amidala...) en larmes, filmée par un Gitaï voyeuriste dans un plan-séquence fixe de 10 minutes. Ah ça, on sait comment ouvrir un film en Israël ! Pourtant, le film ne sera pas du tout un drame larmoyant, mais plutôt une comédie enjouée et parfois mélancolique, tirant ses moments les plus drôles de situations pourtant potentiellement tragiques. Bref, du Gitaï dans un bon jour. L'histoire est incompréhensible, mais volontairement, histoire de noyer le spectateur dans le chaos que veut transmettre le réa, histoire de l'immerger dans les allées et corridors d'un conflit et d'un pays à l'histoire et aux rapports inter-communautaires complètement chaotiques eux-aussi. L'important, c'est l'ambiance qui s'installe, dès la première image donc, ce talent que possède Gitaï pour plonger le spectateur dans son film (et son pays), pour l'hypnotiser par une musique lancinante ou une image tour à tour fixe (au début et à la fin) ou hyperactive. Et pour asseoir son film sur le talent de trois actrices (très bonne Anna Lazslo, prix d'interprétation à Cannes) et trois personnages surprenants, qui se révèlent petit à petit sans s'offrir totalement, aux origines et au destin incertains, aux motivations obscures, mais qui partagent, quelques minutes d'écran, le même véhicule et le même film, le même rêve eveillé, le même voyage. Un voyage tenté par moments de prendre des accents oniriques s'il n'était pas à chaque fois rappeler à terre par la réalité du conflit, discret mais dont l'ombre bien sûr n'est jamais bien loin, qu'on sent, juste là, hors-champ, et qui s'invitent brutalement de temps en temps histoire de se rappeler à notre bon souvenir. Le plus souvent par le biais de monologues saisissants mais pas du tout didactiques (ou comment passer du commerce des fleurs à celui des voitures blindées...). Et le voyage de se poursuivre bon an mal an. Pour aller où, on ne sait pas bien, plutôt nulle part en fait, pour quoi faire, alors là vous en demandez trop, encore que... Le Chaos. Le Moyen-Orient quoi. Tout ça pour ça ? Oui, mais c'est déjà beaucoup.
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Messagepar N°6 sur 19 Avr 2006 17:29

[b]Le Soleil[/b] :le réalisateur russe Aleksandr Sokurov, après le couple diabolique Hitler/Eva Braun, s'attaque ici à un personnage bien moins familier au public occidental : Hirohito, l'empereur du Japon pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le film s'ouvre à une période indéterminée, située vaguement "à la fin" de la guerre. Atmosphère de fin d'époque et de cataclysme pour cet empereur qui vit reclus dans son bunker, emmitouflé dans sa douce folie de pierrot lunaire. Car l'on découvre rapidement la véritable nature de cet être que la légende officielle veut d'essence divine. Au lieu d'un fier et terrible leader, on est confronté à un gringalet rétif, sosie presque parfait de Charlot, prisonnier sans réel pouvoir d'un bunker à l'atmosphère oppressante (hurlements lointains de sirènes criardes, lumière blafarde, gros plans inconfortables, promiscuité de sous-marin, transpiration, lenteurs tortueuses) et réfugié dans ses rêves. L'empereur s'adonne en effet, au milieu des bombardements, à sa grande passion, la biologie marine, et admire en cachette des photos de Bogart et Dietrich, avant de s'enquérir, au milieu de la misère de son pays, d'aurore boréale. Et avant d'être pris soudainement d'accès de raison et de revenir temporairement à la réalité et à la guerre omniprésente, même dans le bunker. J'ai lu quelque part une critique qui le qualifiait de 'film de guerre en chambre', et c'est vrai que cela décrit assez bien l'atmosphère de ce film au bugdet modeste mais à la créativité affluente (cf. le bombardement de Tokyo par des poisson-chats, parfaite représentation de la perception par l'empereur de la réalité qui l'entoure). Et le film, une fois la conquête achevée hors-cadre, de décrire, au milieu des ruines d'un Japon ravagé, la rencontre entre Hirohito et son vainqueur, le chef des forces d'occupation, le général MacArthur. Rencontre véridique mais dont personne ne connait en réalité le contenu. Toujours est-il que MacArthur et le gouvernement américain acceptèrent de maintenir Hirohito à son poste d'empereur (Hirohito resta en place jusqu'à sa mort, en 1989), en retour d'une seule petite concession: le renoncement à l'essence divine. Ce qu'accepte le souverain, ici revenant psychologiquement tout autant que symboliquement sur Terre et impatient de goûter à sa nouvelle vie, qui sera aussi synonyme de nouvelle ère pour le Japon. Une ère riche en promesses, comme l'intime la fin du film, mais aussi douloureuse pour un pays amené à couper violemment les liens avec le passé et son institution suprême.
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Messagepar N°6 sur 29 Sep 2006 20:09

[b]Le Vent se Lève[/b], dernier né des Ken Loach et Palme d'or 2006, mérite toute votre attention : portrait saisissant et forcément hard (émotionnellement surtout) de la guerre d'indépendence irlandaise du début des années 1920, le film réussit à transcender le schéma des gentils indépendentistes irlandais contre les méchants colonisateurs anglais en mettant en scène des personnages saisissants d'authenticité, qui révèleront des qualités insoupçonnées d'eux-mêmes, bravoure, sens du sacrifice, mais aussi lâcheté, vanité, cruauté, le cocktail se retrouvant dans quasiment chacun des personnages, à des doses diverses et fluctuantes. Loach place ses protagonistes devant des dilemmes moraux insolubles, les pousse dans leur dernier retranchement et les oblige à prendre des décisions forcément tragiques, le spectateur étant forcé de décider à son tour du bien-fondé de ce qui lui est donné de voir, et étant surtout émotionnellement manipulé par un Loach qui, c'est bien connu, ne se fait aucune illusion sur la nature humaine. Et le film de prendre véritablement sa force dramatique dans sa dernière partie, en filmant les débuts de la guerre civile qui va déchirer un peuple, déchirement qui finalement perdure aujourd'hui. Loach étant Loach, le réalisateur n'oublie pas la dimension socio-économique du conflit (et il a bien raison), mais c'est surtout sur la dimension humaine qu'il s'attarde, décrivant comment un être humain 'dans la norme' est amené à s'arroger le droit de vie ou de mort sur un autre être humain. C'est à mes yeux la question centrale du film, qui en pose à foison.

[b]Little Miss Sunshine[/b] : univers radicalement différent pour cettre production indépendente US qui suit les aventures tragi-comiques de la famille Hoover. L'ado fasciné par Nietzche qui a fait voeu de silence, le père persuadé qu'il est un Winner, le grand-père shooté à l'héro, l'oncle spécialiste de Proust et suicidaire... et la petite fille de 7 ans qui rêve de remporter un concours de beauté (la miss sunshine, c'est elle), ce qui va pousser les Hoover à embarquer dans le van familial, direction la Californie. Et ils sont pas rendus... Road-movie dans la meilleure tradition du cinéma d'auteur américain (on pense fugacement à "La Famille Tenenbaum" et "About Schmidt", notamment), "Little Miss Sunshine" est un film gentillet qui, selon la formule consacrée, vous fera rire et vous fera pleurer, mais qui aussi, quand même, peut-être, vous fera réflechir, sur la famille bien sûr, mais aussi sur ce que ça veut dire que de réussir sa vie, surtout quand l'inanité impose son diktat au monde qui vous entoure. Tragi-comique on a dit !
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