ATTENTION SPOILERS, ATTENTION SPOILERS, ATTENTION SPOILERS, ATTENTION SPOIL...
[b]I am Legend[/b] : enfin vu le film (c'est mon côté pédant à moi, ne jamais voir les films quand ils font du buzz, attendre qu'ils soient passés dans les oubliettes de la conscience collective... N°6, le cinéphile nécrophile
). Bref, je suis d'accord avec ce que pas mal de gens ont pu dire, les deux premiers actes sont assez prenants, très peu de paroles (sombre et étrange ambiance de départ à la "There Will Be Blood") la scène où Neville cherche le chien dans le repère des zombies est flippante, la relation avec le chien Sam justement est pas du mal du tout (et bonne idée d'expliquer son origine plus tard par flash-back), et de ce point de vue là la mort du clébard en hors-champ, des mains mêmes de Neville mais avec gros plan sur le visage déconfit du héros, est très bien vue. On se demande ce qui peut alors se passer, dans un autre type de film Neville pourrait sombrer dans la folie (Herzog powa), les pistes qui s'ouvrent devant nous sont nombreuses et intrigantes... mais pas de bol, tant de noirceur a dû monté à la tête du scénariste qui a craqué, s'est sans doute suicidé ou a été remplacé en urgence, évacué l'écume aux lèvres, hurlant à la fin du monde prochaine, remplacé au pied levé par un yes-man dégoulinant de bons sentiments. Résultat, le dernier acte gâche, sabote même complètement tout ce qui a été construit précédemment. Certes, Neville révêle avoir passé une partie de ses années de solitude à regarder "Shrek" en boucle, ce qui confine à la folie furieuse, pourtant il continue jusqu'à la fin à jouer aux héros hollywoodiens bien sous tous rapports, d'autant plus chouette qu'il finit par tendre l'oreille aux paroles divines (car gros dossier chrétien que ce film tout de même). Et que dire de la toute fin, digne d'un Spielberg (mais avec lui Neville aurait survécu... d'ailleurs il existe une fin alternative où c'est le cas). Il aurait au moins fallu laisser planer le doute sur l'existence d'une colonie de survivants, mais non, angélisme du happy ending oblige (mais qu'attendre d'un film qui insiste tant pour établir un parallèle entre son héros et Shrek ?), il faut que l'on soit bien sûr que l'humanité sera sauvée et régénérée (avec sons de cloches et église au loin siouplaît), parce qu'un homme et une femme ont bien voulu écouter Dieu et garder espoir, amen. Plus prosaïquement, ce qui est également très gênant, et ce dès les premières images, ce sont les effets numériques, franchement médiocres, qu'il s'agisse de la bagnole de Neville fonçant dans les rues de NYC au tout début ou des zombies tout le long. Ahurissant, surtout quand on pense que ça n'a pas empêché le film de cartonner au box-office. Comme quoi.
Reste les références au 11/09, très présente tout du long et qu'on peut facilement relier au contenu chrétien, de NYC comme étant le "ground zero" au discours sur Bob Marley contre le Mal (et on le connaît son remède au Bob
) en passant par les drapeaux US flottant au vent (impeccables, même après 3 ans sous les intempéries) et à la date où Neville trouve le remède (il faut trouver le remède à la méchanceté les amis !), le 09 septembre (ce qui veut dire que la nana et son fiston débarquent dans la colonie aux alentours du 11 septembre). Ce qui me pousse à relier "I am Legend", non pas aux autres films post-apocalytpiques traditionnels (tiens d'ailleurs matez "The World, the Flesh and the Devil", autre film post-apocalyptique situé dans un NYC déserté, où le dernier homme sur terre, encore un black, se rend régulièrement sur les quais pour émettre des messages radios à destination du monde et tape la discute à des mannequins... le film date de 1959 et est énorme), pas au genre post-apocalytpique donc, mais plutôt à d'autres blockbusters ayant eux-aussi abordé indirectement le 11/09 : "Spiderman", "The Dark Knight", et "War of the Worlds", justement. Mais là c'est peut-être moi qui sombre dans la folie... Ah, une envie furieuse me vient de mater "Shrek 4", Seigneur délivrez-nous du mal qui est en nous !!
Quant au bouquin de Matheson, cela fait tellement longtemps que je l'ai lu que je ne pourrais pas vraiment comparer, si ce n'est que bien sûr tout le dernier acte est une invention pure, comme le chien d'ailleurs, et la backstory, en fait seules les prémisses sont vraiment les mêmes, d'ailleurs dans le bouquin les zombies étaient des vampires (zombies, vampires, mon coeur balance...). Une autre différence majeure pour moi étant que dans le livres les vampires savent très bien où se planque le héros et attaquent sa maison tous les soirs, ce qui donnait un caractère assiégé à sa baraque et le sentiment que chaque soir pouvait être le dernier, tandis que dans le film le quotidien de Neville est un peu trop cozy à mon goût (eau courante, électricité, etc.). D'ailleurs, plusieurs fois le film fait des ellipses monstrueuses, comme lorsque Neville recupère son chien blessé et le ramène chez lui, alors que la nuit est tombée, on se dit 'mince, ça va pas être évident pour rentrer', mais en fait si, il monte dans la bagnole et dans le plan suivant on est dans le labo en train de soigner le chien...
Reste une question cruciale, y-a-t-il une clause spéciale dans les contrats de Will Smith qui imposent de dévoiler au moins une fois par film ses sculpturaux abdos et biceps ? Et en train de conduire une bagnole ultra-cool dans les rues de la grande ville ? La question est posée. Par contre cette fois il ne passe pas la moitié du film, comme dans "I, Robot", à remarquer à quel point ses converses sont chouettes. Alleluia.
Si quelqu'un m'a compris c'est que je n'ai pas été clair.