par Amrith Zêta sur 01 Jui 2012 0:28
[b]Prometheus[/b]
Pas envie de me répandre en commentaires, pourtant...
C'est juste correct, c'est-à-dire décevant compte tenu des promesses du métrage. La faute tout d'abord à des personnages d'une fadeur inattendue ; à aucun moment l'héroïne ne parvient à transmettre au spectateur le prétendu souffle cosmogonique de ses questionnements métaphysiques d'enfant de CM2, et que dire de son petit copain inexistant, campé par un acteur déniché dans un club de kickboxing au rabais. De surcroit, le script piétine outrageusement le potentiel pourtant réel de David et Vickers, le premier parce que d'emblée trop exposé et donc largement usé dès le milieu du film, la seconde car tout ce que l'on peut deviner de ses motivations ou de ses sentiments ne sont jamais abordés au cours du long-métrage. Seul le capitaine du vaisseau, parce que cantonné au cliché du [i]bon black de service[/i], rôle ayant fait ses preuves au-delà de l'imaginable dans mille et un blockbusters auparavant, parvient à créer un tantinet d'empathie artificielle. Quant à Weyland, il ne ressemble à rien, et sa psychologie semble à peu près aussi profonde qu'un méchant d'anime moyen.
Sur le fond du récit, rien qui n'ait déjà été fait par un bon vieux [i]X-Files[/i] en dix fois plus subtil - difficile donc d'être étonné par l'identité du scénariste de [i]Prometheus[/i], transfuge de [i]LOST[/i], laquelle oeuvre de cancres sous perfusion Wikipedia s'était déjà illustrée dans le pompage sans vergogne de la méthode Chris Carter et dans la [i]fake science[/i] à tout rompre. Alors que la fusion SF/horreur coulait de source dans le premier [i]Alien[/i], ici l'alchimie est régulièrement menacée par tout un tas d'effets excessifs : moment charnière, la séquence césarienne, quoique très réussie en soi, fait involontairement sombrer le film dans le grand-guignolesque à peine retenu, nous priant de cesser de prendre l'histoire au sérieux. Les contorsions, circonvolutions et arguties du scénariste sur les différentes modalités de contamination et la grossièreté de certains design céphalopodiens ne donnent pas plus l'impression de suivre un film de Ridley Scott. Les drames qui accablent l'équipage, à commencer par l'héroïne, sont généralement oubliés une ou deux scènes plus loin ; à aucun moment les personnages ne semblent vraiment avoir peur, ce qui a pour effet indirect de nous les rendre fanatisés et encore plus distants que l'androïde qui les accompagne... sans la somme ahurissante de coups durs qu'elle encaisse dans la gueule en deux heures, on aurait du mal à souhaiter le salut de cette petite professeur d'archéologie puérile et obsessionnelle.
Restent le divertissement immédiat et le fan-service, menés à peu près comme il faut.
Et le fantastique Prometheus qui donne son nom au film. Mais ça fait un peu mince pour du Ridley Scott.
[size=85]Tout le degré zéro du scénariste LOSTien résumé en un mot : Ebola.
Cité comme ça, pour le "cool" et l'esbrouffe. Sans aucune raison, sinon faire croire qu'il y en a une.[/size]