"La Passion du Christ" de Mel Gibson

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Messagepar Kritschgau sur 29 Mar 2004 12:21

Voici l'avis d'un représentant de l'église francaise (le cardinal Lustiger) qui m'a semblé assez objective donc je la poste ici

<<Mgr Lustiger contre le "sadisme" du film de Gibson
LE MONDE | 26.03.04 | 14h00
Ambiance de veillée d'armes avant la sortie en France de La Passion du Christ de Mel Gibson mercredi 31 mars. Les catholiques traditionalistes s'apprêtent à lui faire un triomphe, comme dans les salles américaines qui ne désemplissent pas et où les conversions sont dûment enregistrées à la sortie. Réunions à la Mutualité (près de l'église Saint-Nicolas du Chardonnet), journaux, livres, un site Internet orchestrent la mobilisation. Des lettres inondent le courrier des évêques pressés de promouvoir le film.

Le cardinal Jean-Marie Lustiger, mercredi 24 mars sur la chaîne de télévision KTO, a donné le ton de la riposte. Pas de condamnation sans avoir vu le film, comme pour La Dernière Tentation du Christ, de Martin Scorsese (1988). Cette fois, l'archevêque de Paris a vu le Gibson, mais il n'en pense pas beaucoup de bien. Se limitant à la question de la représentation du Christ à l'écran, il a pourfendu, en quelques flèches, la prétention de Gibson à avoir représenté une "vraie" Passion : "L'Evangile, ce n'est pas la guerre des Gaules, ni les Mémoires de Napoléon."

Rappelant la discrétion des témoins de la crucifixion de Jésus dans les Evangiles, il tempête contre la foule, qui, sur l'écran comme dans la rue, court voir Jésus mourir et son sang couler, comme pour "des films d'horreur ou des films gore". L'amour de Dieu "ne se mesure pas en litres d'hémoglobine et de sang versés", dit-il. La foi chrétienne maintient la distance, le mystère : "Pour nous, le sang du Christ, il est dans le calice au moment de la liturgie."

Bref, Mgr Lustiger reproche au film de Gibson son absence de "pudeur". Plutôt que de "faire du Hollywood" ou un "reality-show" biblique, le réalisateur doit suggérer, et non décrire, la souffrance du Christ, comme le font les icônes byzantines. Il rêve d'un cinéma où "le visage de Jésus ne s'imposerait pas avec la violence de l'image de l'acteur". Pasolini, qui a filmé le Christ "avec les yeux de sa mère", ou Kieslowski (Décalogue) sont cités en exemples.

Au demeurant, cette violence ne surprend pas l'archevêque de Paris. Chaque époque artistique fait émerger son "image" du Christ. Et la violence inouïe du film de Gibson n'est que le reflet de l'époque actuelle de violence et de "sadisme collectif".>>


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Messagepar Guigui sur 29 Mar 2004 13:20

Oui m'enfin faut pas oublier les icônes italienne représentant la crucifixion avec des jets de sang dans tous les sens... Enfin je pense que j'irai voir le film pour me faire mon opinion...
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Passion of Christ ou l'arnaque des journalistes

Messagepar Acid sur 30 Mar 2004 14:14

Je suis allee voir le film dimanche soir sans aucun prejuges et l'esprit ouvert. Franchement je me suis demandee pourquoi les religieux ont fait tant de bruits. Le film parle bien du fait que Judas a donne Jesus aux pretres juifs (ca tout le monde le sait) mais a l'epoque ils etaient tous juifs donc je ne vois pas l'antisemitisme dans tout ca.
Ici le film est interdit au moins de 18 ans et je comprends pourquoi: il y a deux scenes tres violentes: d'abord la scene ou Jesus est puni par l'armee romaine pour calmer la population (faut s'accrocher, c'est tres tres violent ) mais le pire est la scene de cruxifiction :jc: faut avoir le coeur bien accroche :vomi: et etre limite sadique pour la regarder en entier ( Non non je ne suis pas une chochotte non plus).
Pour l'histoire en elle-meme, si vous attendiez qch de nouveau, ben non c'est l'histoire purement classique (wahhh c'est co le book)
Il y a quand meme quelquechose qui m'a choque dans le film:


SPOILERS




Mel Gibson a rajoute un personnage: le diable (j'ai suppose) en la personne d'une femme qui rode a chaque fois autour de Jesus pour le tuer et de ses apotres ( Judas en premier). On se demande ce qu'il vient faire la et ca gache un peu le film.



END OF SPOILERS



Donc voila c'est pas un grand film a voir et a revoir mais ca se laisse voir quand meme. A la sortie, je me suis demandee pourquoi Gibson l'avait-il appele Passion of Christ: est-ce la passion aveuglante pour le salut de l'etre humain...mmmmfff a mediter :roll:
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Re: Passion of Christ ou l'arnaque des journalistes

Messagepar N°6 sur 31 Mar 2004 0:17

[quote="Acid"] A la sortie, je me suis demandee pourquoi Gibson l'avait-il appele Passion of Christ: est-ce la passion aveuglante pour le salut de l'etre humain...mmmmfff a mediter :roll:[/quote]

Les dernière heures de la vie du Christ, son arrestation, sa condamnation et son exécution, sont traditionnelement appelées la Passion. C'est ainsi qu'on nomme depuis des siècles cet épisode de la Bible. :)

Sinon, je ne vois pas l'intérêt de polémiquer sur le film, sur Gibson et sur les distributeurs, avant même d'avoir vu ce fameux film. Je suis bien sûr au courant des différentes prises de position, mais je reste indéferrant jusqu'à ce que j'ai vu le film. Faire un film sur le Christ, c'est casse-gueule c'est sûr, mais Gibson a prouvé qu'il était un réalisateur talentueux avec '"L'homme sans visage" et surtout "Braveheart". L'affiche est alléchante (Jim Caviezel, Monica Belluci, qui sont deux bons acteurs), le fait de tourner en latin et en araméen est séduisant (je me demande comment ils ont fait sérieux pour l'araméen, ce n'est pas une langue évidente à recréer). Le fait de faire un film violent n'est pas [i]a priori[/i] choquant, puisque crucifier un gars, quand même, c'est assez gore à la base. Voilà ce qu'on peut dire [i]a priori[/i] sur le film d'un point de vue purement cinématographique. Maintenant reste à voir.

Mais je trouve intéressant la polémique sur ce film, puisque cela tend à prouver que la religion reste un sujet enormément polémique de nos jours, plus particulièrement en ces jours d'intolérance bien sûr. Les Chrétiens eux-mêmes restent sur le devant de la scène, on a trop vite enterré le Christiannisme en Occident. En France on est un peu à l'abri de toute cela du fait de notre tradition laïque (et encore), mais dans beaucoup d'autres pays, la religion reste au premier plan. Pensez, les Allemands paient encore de nos jours un impôt à l'Eglise, tandis que les présidents US continent de jurer sur la Bible lorsqu'ils sont intronisés. Il est encore loin le temps où l'on pourra regarder et critiquer un film comme "La Passion du Christ" à tête reposée. :)
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Messagepar underhilldaisy sur 03 Avr 2004 16:37

Bon aller je me dois de répondre sur ce topic que j'ai moi même créé il y a de ca quelque temps.....

je suis aller le voir vendredi à la scéance de 11h30 (royal on étiat 30 à peine dans une salle grande, c'était cool, c'est les scéances que je préfère, enfin bon bref passons!)

alors perso, je trouve que c'est un bon film. un peu long parfois et ennuyeux, il reste cependant un film à voir!
sur la polémique qui a été faite: à aucun moment Gibson accuse directement les juifs d'être responsables de la mort de celui qui se disait être le fils de Dieu: de tout facon en Judée, isl étaient tous juifs à l'exception des romains qui étaient polythéistes, alors il me semble logique que les juifs étainet divisés sur Jésus: c'est quand même assez compréhensible que pour les grands prêtres de l'époque, entendre quelqu'un prétendre être le roi des juifs et le fils de Dieu est de quoi choqué! ajoutez à ca une bonne dose de la violence de l'époque (qui n'a d'ailleurs que très peu changée au final, même si c'est différent) et ca donne une crucifixion...

sur le film en lui même, il a quand même quelque défauts:
-la violence hallucinante (bon en même temps, ca raconte pas l'histoire de Bambi), je suis pas quelqu'un de fragile ni rien mais je dois reconnaitre que par moments, c'est limite insoutenable, en fait le véritable problème est pas la violence en elle même c'est le coté brut et cru de ce qu'il montre: rien n'apaise jaamis la douleur qu'il veut, je pense nous forcer à ressentir, la scène de la flagellation est très dure et ensuite c'est une déferlente de vioence brute, et en réalité la seule chose que j'ai trouvé apaisante c'est Marie, sa mère parce que quand on voit la violence que subit son fils, et bien il n'y a que le visage et la présence de marie qui apporte une sorte de calme relatif!
-tout est sacralisé, un peu trop même: le moindre détail, le moindre clou enfoncé, le moindre geste que fait le Christ, en même temps c'est un partie pris bien sur, mais d'une certaine manière, j'aurai tenter de le rendre un peu plus humain curieusement: jusque dnas ses traits, il a un visage absolument parfait, à la différence des romains ou des grand prêtres qui ont des visages plus durs, plus humain quoi! ca aurait donner une autre dimension, parce que le pb c'est que quand on allie la violence et ca, ca donne un film tellement brut qu'il n'y a pas vriament d'émotion dans le sens: la musique ne donne pas envie de pleurer ni rien mais la seule chose qu'on ressent c'est de l'écoeurement, et pendant 2 heures, c'est long à la fin!

enfin quoiqu'il en soit, c'est un bon film que j'ai beaucoup aimé, avec le recul encore plus d'ailleurs! la musique est superbe, entendre parler latin ca fait bizarre (je comprenais c'est surtout ca qui me faisait bizarre je pense)
quoiqu'il en soit, la polémique qu'il y a eu autour est ridicule, même si ca a largement bien servi le film...en tout cas, même si il faut mieux avoir le coeur accroché en y allant, je pense que c'est un film à voir, j'ai jamais lu les évangiles ni le nouveau testament (je me suis arreté au pentateuque) mais je pense, des souvenirs qu'il me reste, que son film doit les respecter, après ......
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Messagepar Guigui sur 08 Avr 2004 17:43

Maintenant que le film est sorti personne n'en fait des patacaisses... Alors la polémique ne concernait elle pas plutôt les USA ?! Ici tout le monde à l'air de s'en foutre maintenant que le film est dans les salles... Pour ma part je sais pas si j'irai finalement (tellement de trucs à faire et si peu d'argent)... :roll:
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Messagepar underhilldaisy sur 09 Avr 2004 18:13

je crois que en france, la polémique est parti d'une hypothétique non-sortie dans les salles c'est piour ca que tout a fait un patacaisse, mais au final le film est sorti dans je ne sais pas combien de salles tout le monde s'en fout ..... mais le film a du succès!
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Messagepar N°6 sur 10 Avr 2004 21:51

Je serais bien venu en parler plus tôt mais comme je le disais dans un autre topic j'ai été privé d'Internet une longue semaine durant (une privation jugée utile par mes docteurs, les méthodes modernes pfff...). Et figurez-vous que j'ai pas franchement le temps de parler à fond du film là comme ça ! :lol: Je dirai donc juste que ce film est pourri, n'a aucune espèce d'intérêt que vous pouvez très bien vous passez d'aller le voir !! Je m'étendrai plus sur la question en temps et en heure, là j'ai pas le temps. :cry:
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Messagepar N°6 sur 11 Avr 2004 2:34

Donc, étendons-nous sur la question "Passion". Le film est arrivé en France précédé d'une réputation terrible, ayant trait à un contenu soi-disant anti-sémite, traditionnaliste, etc. Pourtant, ce qu'on remarque surtout en voyant ce film c'est qu'il est mauvais, artistiquement, cinématographiquement mauvais, quelle que soit la réalité des accusations 'politiques'.

Le but de Mel Gibson en faisant ce film, c'est clair une fois le film arrivé à son terme, est de mettre en image les dernières heures de la vie du Christ afin de faire découvrir à une nouvelle génération, plus portée sur les images que sur les écrits, Jésus-Christ le Rédempteur, sa vie, ou, plutôt, sa mort. Gibson choisit donc d'illustrer les Evangiles par des images, par un film, comme on peut créer pour des romans des dessins illustratifs. Mais, en se contentant de suivre à la lettre les Evangiles, Mel Gibson livre une mise en image terne et sans imagination des écrits bibliques, ennuyeuse et sans relief. Gibson est bien pris de l'idée de mettre en scène Satan lui-même (enfin, elle-même...), mais le caractérise de façon très caricaturale, se sentant obligé de faire apparaître un vers de terre qui sort de son nez et un serpent de sa robe, histoire qu'on comprenne bien à qui on a affaire. Curieuse touche personnelle peut-être destinée à rendre l'histoire plus limpide encore pour un public néophyte... L'une des seules idées de mise en scène qu'ose Gibson : quelques ralentis inutiles ponctuant la trahison de Judas (le baiser qu'il donne à Jésus sur le Mont des Oliviers, etc.). Ce qui est très con, étant donné que tout le monde est capable de saisir l'importance d'un tel geste, et qu'il existe bien d'autres façons de souligner tout le tragique du moment. A côté de cela, on a le droit à des Romains terriblement sadiques, qui rient de la façon la plus crétine qui soit (gros plan sur la moue de débile mental que fait tel ou tel soldat, à la limite s'il a pas des dents cariées aussi histoire d'en rajouter encore dans le caricatural), qui s'amusent comme des petits fous de voir Jésus souffrir le martyre, etc. Hérode est un niais (homo en plus si ça se trouve, horreur!), Pilate est un gars bien malgré tout, Marie et Marie-Madeleine passent tout le film à pleurer, la musique est mélo au possible... C'est à dire qu'à un film globalement impersonnel, Mel Gibson joint quelques petites touches personnelles terriblement caricaturales et balourdes, faisant ressembler son film à un dessin animé, où tous les personnages sont simples à caser dans la colonne gentil ou méchant, ou les gentils sont très très gentils et les méchants très très méchants, et qui font toutes les grimaces imaginables pour bien convaincre le spectateur qu'ils sont bel et bien des méchants ou des gentils. Caricatural est le mot.

Car la Bible n'est pas, contrairement à ce que l'on pourrait penser, un texte très manichéen, au contraire de la version de Gibson, dont la vision Bien contre Mal est démontrée par la présence en personne de Satan. Dans les Evangiles, les hommes sont faibles, tous, ils sont rongés par le désir, la tentation, la peur. Pierre a failli et renié Jésus par 3 fois, beaucoup des juifs qui avaient accueilli Jésus en héros à son entrée dans Jérusalem réclament aujourd'hui sa mort, Jésus lui-même craque et hurle, juste avant d'expirer, implorant et demandant à son père pourquoi il l'a abandonné... Ce qui ressort par à coups du film, mais pour la seule raison que Gibson suit fidèlement les textes et met en scène à peu près tout ce qui est narré par les Apôtres. Mais il le fait, je vous donne dans le mille, trop fidèlement, trop platement, semblant miser sur le fait que l'histoire vaut par elle-même et ne necessite aucune espèce d'intervention personnelle de la part de son réalisateur autre que quelques ralentis ici et là. Ce qui donne un film sans personnalité, sans vision aucune, qui montre mais qui ne raconte pas. Autant lire les Evangiles dans ce cas-là.

Mais Gibson persiste et signe dans son entreprise d'illustration de la Bible, et a soudain un coup de génie, une authentique idée de mise en scène : badigeonnons donc le film de litres et de litres de sang, histoire que le public comprenne que JC en a chié nom de nom ! Jésus s'en prend plein la tête en effet, il devient vite un énorme morceau de chair à vif, ce qui est censé nous faire partager les souffrances inhumaines endurées bravement par le Christ pour sauver les hommes. Et on touche là à la grande incohérence du film de Mel Gibson : "La Passion" se pose comme une illustration fidèle et orthodoxe des Evangiles, refusant toute forme d'interprétation, d'expressionnisme de la part de son auteur, ce qui conduit ce dernier à privilégier une approche 'réaliste' des derniers instants du Christ et de son calvaire. La violence de la crucifixion se veut ainsi réaliste. Pourtant, on sent bien que Gibson cherche aussi à choquer le spectateur en repoussant les limites tradionnellement admises au cinéma, à l'impliquer émotionnellement en provoquant une réaction épidermique au supplice qui se déroule sous ses yeux. On a donc pas tant affaire ici à du réalisme qu'à 'une mise en scène', d'autant plus dérangeante qu'elle échoue totalement dans son objectif d'implication émotionnelle.

On ne sera en effet jamais au grand jamais impliqué dans ce film et avec ses protagonistes, puisque Jésus et tous les autres personnages de son film ne sont pas vraiment des êtres humains. Il n'y a aucune caractérisation, rien qui soit fait pour nous les faire apparaître comme authentiques, comme étant de vrais être humains qui ont vraiment existé et qui ont pris part à l'histoire la plus célèbre de notre culture. Voilà des personnages que nous connaissons tous : voilà Jésus, voilà Pierre ; voilà des épisodes avec lesquels nous sommes tous familier : voilà l'épisode des jardins de Gethsemane et la trahison de Judas, voilà la Via Dolorosa et le chemin de croix, voilà le mont Golgotha et la crucifixion. Mais comment fait-on participer le spectateur, comme le fait-on entrer dans l'histoire, comment fait-on redescendre une histoire de ses dimensions mythiques jusqu'au niveau du commun des mortels ? En déversant des litres de sang est la réponse de Gibson. Raté, ou plutôt, insuffisant. Gibson filme chaque scène comme si elle était sacrée, comme si elle faisait partie d'une histoire immense, 'larger than life', et, ce faisant, il éloigne Jésus du commun des mortels, il en fait une espèce de super-héros, de rambo qui endure tout. Evidemment on sait qui est Jésus, mais si on sait, est-ce qu'on comprend ? On voit que Jésus a souffert aucun doute, mais le ressent t-on ? N'importe quel personnage, aussi familier soit-il a priori, a besoin de caractérisation dans un film, afin d'établir un tant soit peu d'empathie de la part du spectateur et le faire participer au film. J'aurais même envie de dire, [i]surtout[/i] s'il nous est déjà familier, afin de le délivrer de son statut d'icône et de le faire apparaître comme un être vivant, afin de permettre à la statue de prendre vie et s'arracher de son socle. Comment peut-on s'émouvoir du sort que subit une statue ? Les personnages de ce film n'ont aucune réelle présence, ils ressemblent à des esquisses que l'on aurait traçait des acteurs des Saintes Ecritures et que l'on aurait ensuite collé sur pellicule. Le sang qui coule à flot n'est que la tentative la plus caricaturale de Mel Gibson pour faire participer le spectateur des aventures du Christ. Echec sur toute la ligne.

Il y a pourtant deux scènes intéressantes dans ce film : deux flashes-back, qui nous montrent JC avec sa mère, dans des scènes terriblement humaines. Deux scènes extrêmement émouvantes, surtout la deuxième, qui nous montre Marie voyant son fils, encore enfant, tomber par terre, et se précipiter vers lui comme n'importe quelle mère le ferait pour étreindre son fils chéri et s'assurer qu'il n'a rien. Revenu au présent, Marie se précipite vers son fils, ensanglanté et fourbu sous le poids de la croix qu'il doit porter. Et, comme plusieurs fois auparavant, Jésus, apercevant de son unique oeil encore valide sa mère, se relève, reprend la route, et semble dire : "regarde maman, tu es fière de moi j'espère !". Une scène terriblement émouvante car terriblement humaine, crédible, simple, qui transforme un court-instant cet extraterrestre qu'est Jésus en être humain et le rend poignant. Un aspect normalement anodin d'une histoire bien plus vaste, mais c'est tout ce que l'on retiendra de "La Passion du Christ", un bref moment d'humanité dans un film inexorablement inhumain.
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Messagepar Guigui sur 12 Avr 2004 14:57

Tiré d'ALLOCINE.COM (encore une fois) :

[i]Fête de Pâques oblige, le week-end a été plus que lucratif pour La Passion du Christ. Alors que Hellboy perd quelques 52 % de ses spectateurs en seconde semaine pour des recettes estimées à 11,1* millions de dollars, le film de Mel Gibson voit sa fréquentation augmenter de 61 % en septième semaine (!) avec un peu plus de 17* millions de dollars amassés entre le 9 et le 11 avril. Crédité de 354,8* millions de billets verts, le film se classe désormais au huitième rang des plus gros succès de tous les temps outre-Atlantique devant Le Monde de Nemo et Le Seigneur des anneaux : les deux tours, et menace les 375 millions du Seigneur des anneaux : le retour du roi, voire même les 403 millions de Spider-Man...[/i]
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Messagepar genny sur 14 Mai 2004 9:40

J'ai vu le film il y a quelques jours.

Franchement je ne regrette pas d'y être allée et je ne comprends vraiment pas tout le tapage qui a été fait sur le film. C'est presque honteux.
Reprocher au film d'être antisémite, franchement c'est trouver un argument prétexte pour casser le film... dans ce cas il est facile de détruire n'importe quel film.

Même si Gibson n'a pas lésiné sur le sang, si un jour un homme a réellement été crucifié ça n'a pas du être "tout beau tout propre" ! Le seul reproche que je fais sur ce point c'est lorsqu'il montre par exemple un cadavre de boeuf et les vers qui sont en train de le manger... à la limite on aurait pu s'en passer.

On retrouve un bon nombre de passages ou paroles sités dans La Bible c'est plutôt intéressant. Les personnages sont magnifiques.

Quant à la réalisation avec les ralentis, j'ai bien aimé aussi cela renforce l'ambiance mystique du film.
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Messagepar underhilldaisy sur 14 Mai 2004 17:37

[quote]Reprocher au film d'être antisémite, franchement c'est trouver un argument prétexte pour casser le film... [/quote]

visiblement, c'est du à une phrase que gibson a préféré couper et qui disait, après la mort du christ, par un des pretres juifs qui s'était rendu compte de ce qu'ils avaient fait: "que le malheur s'abatte sur nous et sur tous nos descendants" ou un truc dans le genre, sous entendu qu'ils étaient les responsables et le peuple juif méritait les chatimeents bla bla bla....
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Messagepar KiKiJ sur 17 Mai 2004 0:10

Bon je ne prétendrais pas (malheureusement) faire une analyse, ou même un commentaire, aussi complet que celui de N°6.
Tout ce que je peux dire, c'est qu'après environ 1 mois, je n'arrive toujours pas à dire si j'ai aimé ce film ou pas. En fait j'ai envie de le défendre auprès de ceux qui le descendent, et j'ai envie de le descendre auprès de ceux qui l'encensent.

Tout d'abord, je dois avouer ne pas avoir été touché par toutes ces images et même tout le symbole que représente le film et son "héros", Jésus. Certaines de mes amies me disent "T'as pas de coeur, tu ne ressens rien!" (elles sont sympas hein! :D ), mais ce n'est la question.
En fait j'ai peut être certains problèmes qu'elles n'ont pas:

1) je n'arrive pas à m'identifier au(x) perso(s), et surtout celui de Jésus. Je précise que je suis athé, et voilà comment j'envisage la chose: soit je crois en l'existence de Jésus, et dans ce cas je me dis que sa douleur n'en est pas vraiment une pour lui, vu qu'il est à moitié Dieu; soit je n'y crois pas, et donc forcément j'ai du mal pour rentrer dans la peau du personnage (contrairement au(x) fouet(s) qui eux n'ont aucun mal, une des nombreuses exagérations de ce film, non pas tant par la violence du coup porté que par le son que font les lanières en sortant des côtes du Christ, en Dolby Surround, pour bien dégoûter tout le monde).

2)Ce film contient deux messages principaux (je pense), d'une part que l'Homme est mauvais, et d'autre part que les hommes bons sont "incompris", et que par conséquent tout ça est injuste.
Sauf que personnellement, et je ne pense pas être le seul, le fait que l'Homme soit méchant je l'ai réalisé il y a pas mal de temps, ce n'est donc pas une révélation; et que les hommes bons soient tués, on en a beaucoup d'exemples, bien réels ceux-là: Martin Luther King, Ghandi, etc.

Ensuite, oui je trouve que Gibson en a trop fait: beaucoup trop de sang, beaucoup trop de mélo, beaucoup trop de tout, mais pas assez d'humanité, dans le sens où j'ai vraiment eu du mal à m'identifier à un personnage. De même que les gardes romains, qui, comme le disait N°6, sont exagérément sadiques.


Maintenant défendons un peu le film quand même :!: :wink:
Cela peut être pris pour un défaut c'est vrai, mais Gibson, au risque de faire passer son film pour un film sans âme propre, choisit de retranscrire à la lettre ou presque (on peut se considérer chanceux que Gibson ait évincé le réveil des morts) les 4 évangiles de la Bible.
D'ailleurs quand j'entends certains (Bigard chez Ardisson pour ne pas le citer), critiquer le film sous prétexte qu'il trouve que le plan du temple qui se fissure à le fin du film est irréaliste, qu'en fait le temple est le corps du Christ qui se "reconstruira" après avoir été détruit, je leur dis ceci:
d'une part c'est [i]effectivement[/i] un vrai temple qui se fissure dans les Evangiles, et d'autre part s'il est capable de tirer des analyses à partir de métaphores de la Bible, pourquoi n'en est-il pas capable d'en tirer d'un film qui la respecte à la lettre :?:
De plus, lorsqu'on se plaint du fait que dans le dernier plan (un peu too much d'ailleurs avec ce plan de profil du visage du Christ dans la partie gauche du cadre, ajouté à la musique "rambo-esque", bref...) la main de Jésus soit trouée, et donc qu'elle n'est pas guérie, je pense qu'il est bon de relire un peu sa Bible. En effet, après sa résurrection, Jésus, pour prouver à Saint Thomas qu'il est bien lui, lui montre sa main trouée. Bref passons...

Je ne crois pas avoir tout dit, mais le principal, et puis il se fait tard, j'ai cours demain!
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Messagepar scisciula sur 17 Mai 2004 12:00

personnellement, je trouve que les polemiques apparaissent quand les films (ou autres) touchent des themes "sensibles" comme la religion, le sexe, etc ...

je pense que ce film a touche particulierement les croyants (dont je fais parti), puisque ça parle de la vie de Jesus, qui n'a d'importance que pour les croyants (ce serait meme a la limite le personnage le plus important). De voir ce que je connaissais de son supplice m'a enormement touche. je reconnais cependant que Gibson y a ete fort...

je n'ai pas pris ce film comme un message particulier ou les hommes et les juifs sont les mechants alors que Jesus et Marie sont les gentils... je ne pense pas que c'est ce qu'il a voulu montrer etant donne que l'histoire respecte ce qui est dit dans le Bible. apres, tout depend de qui regarde le film : un croyant ce concentrera sur le Jesus et un antisemite, sur le juifs... maintenant, quelle differences avec les films sur le seconde guerre mondiale qui parlent des camps de concentration? c'est pas parce que Hitler a fait cela qu'il faut en vouloir encore à l'Allemagne entiere...
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Messagepar underhilldaisy sur 17 Mai 2004 12:28

[quote]soit je crois en l'existence de Jésus, et dans ce cas je me dis que sa douleur n'en est pas vraiment une pour lui, vu qu'il est à moitié Dieu; soit je n'y crois pas, et donc forcément j'ai du mal pour rentrer dans la peau du personnage [/quote]

juste à rappel kiki, Jesus a existé, historiquement parlant je veux dire, et il est bel et bien mort à 33 ans crucifié par les romains.
alors je te rectifierai juste: jesus a existé, c'est une réalité, après soit tu crois dans le fait qu'il disait la vérité et qu'il était bien le fils de Deiu, soit tu n'y crois pas et ce n'était alors qu'en réalité qu'un skizophrène purement humain ...
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underhilldaisy
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Messagepar Invité sur 21 Mai 2004 5:05

De quoi parle-t-on au juste quand on parle du film de Mel Gibson ? De la polémique, de l'esthétique du film, du discours de Gibson ? Tout s'emmêle de manière consubstancielle mais en fin de compte on ne sait pas réellement sur quels critères repose le jugement.
Comme le sujet me passionne, et comme je ne suis pas toujours d'accord avec l'analyse de N°6, je vais tenter d'apporter une petite contribution, histoire d'apporter encore plus de confusion ! :wink:
Pour moi l'importance de ce film tient dans sa perception sociale. Il révèle une grave récession dans la liberté de pensée, un certain retour de l'esprit de censure, et au communautarisme de pensée de type sectaire.
Il est évident que si un cinéaste propose un film nazi, ce film doit être censuré. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Et puis c'est la loi, point final.
Il n'ya rien de tel dans le film de Gibson, et pourtant, il a bien failli ne pas être diffusé, ce qui implique un accord tacite de tous les distributeurs, donc une censure, quoi qu'on en dise. Ca me scandalise. D'où la rareté des analyses sereines.
Soyons sereins :culé:

1) La polémique

La polémique autour du film, ce topic en témoigne, a commencé avant même la sortie du film en France. Elle se basait sur deux axes:
- L'antisémitisme
- La violence

Il est évident que ce film débarque dans notre bonne société française à un moment propice au calme: replis identitaires, lois sur la laïcité, extrémismes de tous poils, etc...

Le principal reproche fait au film serait son antisémitisme. Le problème, c'est que bientôt prononcer le mot "juif" sera taxé d'acte antisémite !
Guigui, tu prends des risques en évoquant les lobbyes juifs. Il y a à peine quelques années, parler de cela t'aurait valu d'être traité d'antisémite.
Alors voici un exemple d'antisémitisme relevé dans le film par le cinéaste Elie Chouraki.
Selon ses dires, montrer Judas ramasser les 30 écus par terre avec avillissement est une caricature du Juif. Ah ? Judas rampant par terre pour un peu d'argent est surtout une représentation de la vilénie. Bon, passons. Le premier quart d'heure du film nous montre un Judas confronté au remord, matérialisé par le démon qui se fait son miroir, son chasseur, le poussant au suicide. Pendant toute la scène du Temple, Judas tend la main à Jésus, le visage larmoyant, alors qu'en parallèle il est lourdement insisté sur le fait que Pierre a trahi 3 fois. Le traitement de Judas me semble un peu plus nuancé que ce qu'en dit Chouraki.
Mel Gibson insiste lourdement sur le fait que ce sont les prêtres juifs du Temple qui veulent la mort de Jesus. Dans les écritures, c'est bien ce qui est dit. Les Pharisiens et les autres courants de pensée du Temple voulaient tuer celui qui venait apporter une révolution dans leur système de croyance et de pouvoir. Désigner les Prêtres juifs signifie-t-il désigner le peuple juif ? Bien sûr que Non !
Alors on s'en réfère au Concile Vatican II. Pendant 2000 ans, les chrétiens ont tenu les juifs pour responsables. Ce Concile réconcillie les deux religions, en enlevant cette charge sur le peuple juif. Or, ce Concile prône de nouvelles pratiques dans les rituels religieux. Et là, on s'en prend à la personne de Mel Gibson qui a fait construire sa propre église pour vivre sa foi selon les préceptes antérieurs au concile. On lui reproche d'avoir fait faire la messe en latin tous les jours sur le tournage. Cela démontre qu'il est un extrémiste religieux, un fanatique, c'est clair. Pourtant, il ne cesse de répéter qu'il n'est pas contre ce Concile, en particulier en ce qui concerne la réconcilliation juive-chrétienne: seulement la liberté des cultes étant totale aux Etats-Unis, il préfère pratiquer à l'ancienne. On fait en France un problème de ce qui n'en est pas un aux U.S.A., où on peut vénérer n'importe qui n'importe comment.
Alors on sort l'argument suprême: le père de Mel Gibson qui est effectivement un gros enculé ( désolé, mais là je ne peux pas m'en empêcher) d'antisémite et de révisionniste. Doit-on reprocher au fils la puanteur de son père ? Procès facile et fallacieux.
Quand on a tout épuisé, on constate qu'il suffit de regarder le film pour voir qu'il n'est pas antisémite.
Jesus est bien crucufié comme "Roi des Juifs". Jesus était juif. Il était rabbin, et désigné comme tel dans le film. Il prodiguait son enseignement dans des synagogues. Le courroux des prêtres du Temple venait du fait qu'il universalisait le salut qui n'était plus seulement réservé au "Peuple Elu". C'est dans ce sens qu'il dit à Pilate que son royaume n'est pas de ce monde. il est spirituel, et non temporel.
C'est bien un juif qui l'aide à porter la Croix jusqu'au bout.
A part les romains, tous les personnages sont juifs.
Leurs comportements doivent être jugés d'un point de vue moral et non "racial" (je mets ce mot entre guillemet puisque les races n'existent pas).
Eli Chouraki serait bien inspiré de se taire lorsqu'on connait l'ignoble documentaire qu'il a pondu sur Montreuil, désignant tous les maghrébins comme antisémites et tous les juifs comme victimes, foutant le bordel dans une ville où le maire fait tout pour apaiser les tensions communautaires.
[quote] Dernier rebondissement en date : le refus par Marin Karmitz, patron de la société MK2, de programmer le film de Mel Gibson dans son réseau de salles. "Fasciste", "antisémite" et "d'une violence inouïe", tels sont les qualificatifs qu'il emploie pour juger ce long métrage [/quote]

Marin Karmitz est un des plus respectables distributeurs de France, qui a une très haute idée de l'art cinématographique. Mais sur ce point je ne le suis pas car il oublie de mentionner qu'il a refuser de distribuer le film "Féroce" qui expliquait le mode de fonctionnement et de pensée du front national. Film qui a été tourné dans des conditions éprouvantes ( l'équipe était traquée par les sbires du f.n.), avec si peu de moyens que les acteurs ont reversé une grande partie de leur cachet. Or, lorsqu'on se souvient des présidentielles qui ont vu l'ignominie arriver au second tour, ce film apparait tout à fait prophétique quant à la manière dont la campagne s'est déroulée. Marin aurait fait acte d'activisme antiraciste en sortant ce film.
Lui aussi aurait été bien inspiré de se taire.

La société française projette beaucoup de ses propres angoisses dans ce film qui exacerbe les passions communautaristes, fléaux contemporain. Mais de là à aller vers une interdiction qui n'ose même pas dire son nom, c'est grave. :vomi:

Concernant la violence. On peut y revenir sur un plan esthétique. Mais entendre Eli Chouraki et x autres personnes dire "vous n'étiez pas là pour savoir comment ça s'est passé", ça dépasse les bornes.
Je suppose que pour ces personnes les archéologues ne servent à rien. Ceux-ci ont mis à jour les instruments de tortures utilisés par les romains. Ils savent parfaitement reconstituer, avec des médecins, comment les choses se passaient. On sait désormais que la façon dont Jesus est montré crucifié dans l'iconographie chrétienne ne correspond pas à la réalité (et là Gibson commet une erreur historique). Certains crucifiés ont été cloués aux poignets, et non aux paumes, et la position des jambes étaient latérale. La crucifixion était une asphixie lente, et une déshydratation, du à la position du corps.
S'il fallait avoir vécu chaque époque pour oser parler d'un fait historique, alors autant dire qu'il est vain de tenter des reconstitutions. Foutons les scientifiques dehors et ne faisons que du contemporain (reflète-t-il toujours la réalité ?).
Quel argument stupide.

2) Le film

Le film commence sur une panique. Celle que ressent Jesus sur le Mont des Oliviers en sachant quel sort il va endurer. Etonnante entrée en matière qui ramène immédiatement Jesus à sa condition d'être humain, habité par la peur dont le pendant sera le cri de l'abandon sur la croix. C'est en cela qu'il est possible de s'identifier très vite au personnage, car le but de Gibson est bien de nous faire rentrer dans ces souffrances. Non, Jesus n'apparait comme une statue. Je crois que l'on a là affaire à une question de sensibilité.

- La Voix
Géniale idée que de faire parler les personnages en Araméen, en Latin, en Hébreux classique. Il faut féliciter les acteurs qui donnent à ces langues une émotion alors qu'elle leur est inconnue. L'Araméen est encore parlé dans quelques villages de Galilée. Le latin est parlé selon la manière récente dont les linguistes l'envisagent: une langue coulante. Là encore, le recours à une approche scientifique permet à Gibson de donner un accent d'authenticité à la voix du Christ, voix qui est tour à tour craintive, impérieuse, souffrante, sereine. Cela rend-il la Parole plus authentique ? Je n'en sais rien. Mais cela lui donne "chair", et nous plonge dans la Galilée de l'époque aussi efficacement que la précision des décors ou des costumes.

- Le corps
Le film repose essentiellement sur le corps du Christ, et finalement moins sur son personnage. Comme si l'hostie était ici la représentation du corps tourmenté. Hostie visuelle qui répond à un autre sens que le sens liturgique, pratiqué lors de la Communion, mais ici communion avec l'image, celle de l'insoutenable. En cela, le film n'est pas un film de la présence du corps, il ne cherche pas une ontologie du réel. Il est dans la monstration qui, on le verra après, devient démonstration. Monstration d'un corps lacéré, quasi entomologique, où l'idée est de montrer la chair qui saigne, la chair auquel l'humain peut s'identifier. "Buvez, ceci est son sang", dit Gibson. "Le méritez-vous ?", rajoute-t-il. Ici s'inscrit la volonté de cadrer au plus près la meurtrissure du fouet et de ses accroches mettalliques qui arrache la chair sous nos yeux. Difficile de rester insensible à cela.
Corps fragile (et non faillible comme chez Scorcese), qui finit par céder. Quand Jesus Tombe à la renverse, un homme est sommé de l'aider. Il a d'abord peur de passer pour un criminel, parce qu'il porte la croix. Il va enfin l'accompagner dans son calvaire, et entrer dans la Foi en vivant le sacrifice. Cet homme est le spectateur qui doit endurer le spectacle (mot effroyable en la circonstance) pour comprendre.

- L'Oeil Divin
Au cinéma, tout est parfois problème de positionnement de la caméra. Ici, l'enjeu est central, puisque Mel gibson ne tente rien de moins que de montrer l'oeil de Dieu, et plus encore, Son regard.
L'oeil est constemment montré par l'intermédiaire des deux astres: la lune et le soleil. L'introduction, dans le Jardin des oliviers, se déroule sous une pleine lune implacable, tant pour le Christ qui souffre déjà de sa souffrance future, que pour le traitre et les romains. Oeil implacable du soleil qui s'acharne sur le Christ au calvaire. Jesus accomplit la volonté divine. Son abnégation est dans cette acceptation de ce soleil omniprésent dont l'éclairage un brin saturé amplifie le pouvoir.
Mais il y a aussi le regard, qui explique les nombreux plans en contre-plongée absolues: ce sont les regards des Cieux. La contre-plongée absolue est aussi une représentation d'un regard qui écrase tout. Mais ce regard, cet oeil, une fois la Passion accomplie, verse une larme. Vu du ciel, une goutte d'eau traverse l'écran et vient à la fois dire la colère et l'infini compassion.

- La souffrance
Vu la monstration de la barbarie romaine, Mel gibson aurait mieux fait de mettre les choses au clair tout de suite en intitulant son film "La souffrance Du Christ". Il est vrai que le mot "Passion" vient du mot latin "Patior", qui signifie "souffrir". Or, le point de vue n'est pas de montrer une passion pour la foi, mais une souffrance endurée pour accomplir la volonté sacrée. Et on a oublié cette ethymologie qui n'a plus rien à voir avec la passion au sens humain du terme.

- Le réalisme et la peinture / Le présent et le passé
Ces images sous un soleil saturé accentuent le réalisle de la situation. Mais encore une fois, c'est par une démarche raisonnée que Mel Gibson va donner le coup de grâce en matière de réalisme. Comme indiqué plus haut, les archéologues et historiens ont décortiqué le processus de la crucifixion. Il faut que le bras soit tendu. Or, quand le Christ est cloué sur la croix, les romains ne parviennent pas à tendre son bras. Il le tire si fort qu'on entend un ignoble craquement (sans doute l'épaule qui se démet). Ce genre de problèmes "pratiques" devaient, hélas, survenir. Pour Gibson, le réalisme, c'est le rappeler.
En revanche, tout au long du film, des flashs-back sur la vie du Christ sont traités avec un éclairage complètement différent. Chapeau pour le chef-opérateur. La lumière y est inspiré du Caravage, selon l'aveu de Mel Gibson lui-même. Et ça se voit: lumière contrastée en finesse et en douceur version renaissance. Comme si face à la douleur de la lumière crue se dressait la douceur de la lumière divine.
Pourtant, le cinéaste ne cède pas à l'iconographie facile. La représentation de La Cène est filmée en opposition à la sublime fresque de Léonard De Vinci. Celle-ci montre le Christe et les douzes apôtres de face. Mel Gibson s'obstine à la filmer de profil, rendant plus palpable encore la proximité des corps.

- Quelques plans touchés par le grâce
Le temps d'un plan, Mel Gibson arrive parfois à trouver quelque chose d'extraordinairement profond. C'est le cas quand, au moment où tout est terminé, d'un geste où tout se comprend, Marie-Madeleine remonte son Châle sur ses cheveux.
Ce sont surtout ceux qui correspondent à ces flashs-back. N°6 rappelle à juste titre la souvenir de Marie où elle a la vision de Jesus enfant. Celui où Jesus lave le pied d'un apôtre est tout à fait serein. Mais il y a aussi ce plan extaordinaire où Le doigt filmé en gros plan de Jesus trace une ligne sur le sol. Les cailloux volent et il est évident qu'il y a un trucage à base de pétards tant ça s'envolent dans tous les sens. Il y a là une puissance qui effectivement fait ressortir une toute puissance impressionnante ( confirmée par un contre-plongée sur le Christ ensuite) donnant le sentiment du Sacré. Précisons que c'est la scène où Jesus sauve Marie-Madeleine (qu'on peut regretter de voir étendue ainsi au sol...)

- Les non-dits de l'Evangile
Cela fait directement suite. S'il est vrai que Gibson suit l'es évangiles à la lettre, il en retire les phrases les plus célèbres pour leur donner un contrepoint visuel. Ce doigt qui trace un trait est la phrase: "Que celui qui n'a jamais pêché lui jette la première pierre", évitant ainsi la lapidation de Marie-Madeleine. De même, on n'entendra pas Ponce-Pilate dire "Je m'en lave les mains" car au moment où il va prononcer ces mots, Jesus se souvient de la scène où il lave le pied de l'apôtre, et un très bel enchaînement sur les bols emplis d'eau coupe la parole au romain pour revenir dans la sérénité passée.

Tout cela ne fait pas un chef d'oeuvre. Le film de Gibson n'arrive pas au pied, que dis-je, au pouce, de "La Dernière Tentation Du Christ" de Scorcese ou de "La Passion Du Christ" de Pasolini. Mais il n'en reste pas moins qu'il est excellent, réalisé avec un talent indéniable, et des éclairs fameux. Je pense que c'est un très bon film, largement au-dessus du lot des autres films réalisés sur le thème à part les deux autres que j'ai cité, qui sont eux au-dessus du lot quelque soit le thème :D !
Cela signifie-t-il pour autant que l'on doive adhérer au discours du film ? Non, parce que certaines fautes esthétiques, donc idéologiques l'entachent, ce qui en fait un film terriblement réactionnaire alors que ceux de Scorcese et Pasolini sont éminament progressistes.

3)Les évangiles selon Mel Gibson

On peut dire sans hésitation que Mel Gibson passe ... àcoté du message du Christ. Les romains sont montrés comme des animaux, à la limite édentés, les visages sont laids. Leur plaisir sadique est caricatural et outré dans la représentation ( sauf en ce qui concerne Pilate, bien sur ). Idem à la cour D'Hérode, où seule le regard échangé avec une éthiopienne relativise la chose ( ce regard fait référence à un personnage éthiopien qui apparaît plus tard dans les Evangiles). Sinon, ce n'est que rires stupides et beuglements bovins.
Or, dans la religion chrétienne, Jesus Christ souffre pour sauver l'humanité: son martyr lui donne la rédemption. Il est avant tout Amour du prochain. Cela ne ressort pas dans le film car ceux à qui il vient donner le salut, lesjuifs et le reste de l'humanité, sont représentés comme des pourceaux. Son regrad est dans le pardon et la compassion, ce qui n'est absolument pas le cas de Mel Gibson.
Pour ce dernier, l'humanité ne mérite pas d'être sauvée. Son film nous dit en permanence: "regardez ce qu'il a subit pour vous: le méritez-vous ?". Il éprouve sa foi dans la culpabilité. Lui-même prétend se sentir responsable de la mort du Christ. Cela se traduit par un aveu extaordinaire dans le film: la main qui brandit le marteau qui enfonce le clou dans la paume du Christ est celle... de Mel Gibson lui-même ! Il s'est filmé dans la posture du bourreau. La culpabilité plutôt que la rédemption, ou un savant mélange des deux... Si le final de la Ressurestion ne venait pas donner une note d'espoir avec ce sourire du Christ et ce corps enfin lavé de ses blessures, le film serait privé du message christique.
Sans doute est-ce qui manque cruellement au film: le récit de la résurrection.

Voilà, j'ai fini ma Nalyse, alors faites pêter la poire ! :D
Je précise quand même que je suis athée, ce qui rend sans doute subjectif tout cela.

Et j'insiste qu'il ait scandaleux que l'on ait voulu censurer ce film.
Invité
 

Bougre d'emplatre que je suis

Messagepar tonnerre de brest sur 21 Mai 2004 5:09

Je suis un tantinet fatigué, et j'ai oublié de donner un titre à ma Nalyse (faites pêter la poire, bon sang !).
Je suis Tonnerre de Brest, et le titre était: "La Passion selon Gibson".
Je sais, rien d'original, mais ça fait des rimes en "on" :wink: .
tonnerre de brest
 

bravo !

Messagepar Mad sur 21 Mai 2004 11:14

[quote="Tonnerre de Brest"]Le principal reproche fait au film serait son antisémitisme. Le problème, c'est que bientôt prononcer le mot "juif" sera taxé d'acte antisémite !
Guigui, tu prends des risques en évoquant les lobbyes juifs. Il y a à peine quelques années, parler de cela t'aurait valu d'être traité d'antisémite.
Alors voici un exemple d'antisémitisme relevé dans le film par le cinéaste Elie Chouraki.
Selon ses dires, montrer Judas ramasser les 30 écus par terre avec avillissement est une caricature du Juif. Ah ? Judas rampant par terre pour un peu d'argent est surtout une représentation de la vilénie.[/quote]
Oui, voilà tout le problème de la discrimination inversée en quelque sorte : à trop vouloir éviter l’antisémitisme, le racisme, on en vient à ne plus vouloir dire telle ou telle chose de peur de choquer. En somme, on se complique la vie par une espèce d’hypocrisie qui n’a aucun lieu d’être !

[quote]Mais il y a aussi le regard, qui explique les nombreux plans en contre-plongée absolues: ce sont les regards des Cieux. La contre-plongée absolue est aussi une représentation d'un regard qui écrase tout.[/quote]
Ce n’est pas plutôt une plongée absolue ?

[quote]- La souffrance
Vu la monstration de la barbarie romaine, Mel gibson aurait mieux fait de mettre les choses au clair tout de suite en intitulant son film "La souffrance Du Christ". Il est vrai que le mot "Passion" vient du mot latin "Patior", qui signifie "souffrir". Or, le point de vue n'est pas de montrer une passion pour la foi, mais une souffrance endurée pour accomplir la volonté sacrée. Et on a oublié cette ethymologie qui n'a plus rien à voir avec la passion au sens humain du terme.[/quote]
Ben... même moi qui ne sois même pas baptisée, je sais que la Passion du Christ ce n’est pas une passion au sens courant, mais bien le fait qu’il endure toutes les souffrances des Hommes. Je pensais que c’était un point acquis à une grande majorité de personnes.

[quote]Pourtant, le cinéaste ne cède pas à l'iconographie facile. La représentation de La Cène est filmée en opposition à la sublime fresque de Léonard De Vinci. Celle-ci montre le Christ et les douze apôtres de face. Mel Gibson s'obstine à la filmer de profil, rendant plus palpable encore la proximité des corps.[/quote]
Un peu comme si le spectateur faisait partie du... tableau ?

Eh bien mille-sabord félicitation pour cette analyse sereine et qui se veut résolument impartiale ! :)
Last edited by Mad on 22 Mai 2004 13:54, edited 1 time in total.
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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Messagepar KiKiJ sur 22 Mai 2004 0:26

[quote="underhilldaisy"]
juste à rappel kiki, Jesus a existé, historiquement parlant je veux dire, et il est bel et bien mort à 33 ans crucifié par les romains.
alors je te rectifierai juste: jesus a existé, c'est une réalité, après soit tu crois dans le fait qu'il disait la vérité et qu'il était bien le fils de Deiu, soit tu n'y crois pas et ce n'était alors qu'en réalité qu'un skizophrène purement humain ...[/quote]

C'est vrai. Donc ce n'est pas la 1ère solution pour moi, et la 2nde me paraît quelque peu extrême donc je ne sais pas au final! :?

Sinon, j'avais oublié de dire une chose: une scène m'a presque fait pleurer, et Dieu seul sait pourquoi (c'est le cas de le dire! :aha: OK je sors... :twisted: ). Lors du dialogue entre Jésus et le voleur qui lui demande plus ou moins une place au Paradis à ses côtés(en gros, je ne me rappelle plus vraiment), alors Jésus lui répond qu'il est déjà à ses côtés. Etrange...

Sinon bravo Tonerre de Brest-Mille Sabords! Excellente analyse! :wink:
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Messagepar Guigui sur 09 Jui 2004 14:44

C'est pas fini, lu sur ALLO.CINE :

[b]Bataille juridique autour de "La Passion du Christ"
Business, 09 Juin 2004

Mel Gibson a porté plainte contre la plus grande chaîne de cinémas aux Etats-Unis, l'accusant de de n'avoir pas reversé une partie des recettes de "La Passion du Christ". [/b]

[i]Où l'on reparle de La Passion du Christ. Le film de Mel Gibson, retraçant les douze dernières heures de la vie du Christ, est au centre d'une bataille juridique et économique : le réalisateur-producteur accuse ainsi Regal Entertainment Group, la plus grande chaîne de cinémas aux Etats-Unis, de n'avoir pas reversé une partie des recettes de son long métrage et de ne pas avoir respecté un contrat prévoyant le reversement de 55 % de ces recettes.

Sa société Icon Distribution, associée au distributeur Newmarket Films, réclame donc quelques 40 millions de dollars à la chaîne, estimant que Regal -qui compte quelques 6 119 écrans dans plus de 500 localités américaines- n'aurait reversé que 34 % des recettes, selon la plainte déposée ce 7 juin auprès du tribunal de Los Angeles. La Passion du Christ a cumulé près de 370 millions de dollars au box-office américain.

Yoann Sardet avec AFP [/i]

:jc:
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Messagepar underhilldaisy sur 15 Sep 2004 15:16

à quand la sortie DVD de ce film?
quelqu'un sait?
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Messagepar Mad sur 15 Sep 2004 16:08

Je sais qu'aux USA il s'est plutôt bien vendu dès le premier jour de sortie. En France, je ne sais pas, mais à mon avis, on en entendra parler !!!
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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Messagepar N°6 sur 15 Sep 2004 16:09

Le O7/10.

Et aux USA le DVD est en effet un carton !
Si quelqu'un m'a compris c'est que je n'ai pas été clair.
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Messagepar steph42x sur 15 Sep 2004 18:21

Et dire que je voulais à tout prix voir ce film et que j'y ai pas été !
Malheureusement, je suis pas du tout un adepte de la location, et je sais pas si je dois l'acheter ....
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Messagepar underhilldaisy sur 15 Sep 2004 23:49

moi je serais toi, je l'achèterai ....
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