Coups de coeur, coup de gueule

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Modérateur: Amrith Zêta

Whatever works de Woody Allen

Messagepar Guigui sur 11 Aou 2009 19:56

J'ai enfin pu voir le dernier Woody Allen dont on m'a dit énormément de bien !!! Et effectivement il y a des relents de Manhattan. Le film est très drôle servi par un Larry David parfaitement à l'aise dans les chaussons du grand Woody. Une petite fable sur l'amour, les rencontres, la vie et la physique ;)

Une pure barre de bonne humeur, à mater quand on est déprimé !!!

[center][youtube]<object width="560" height="340"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/FrNv2MrwKGE&hl=fr&fs=1&"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/FrNv2MrwKGE&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="560" height="340"></embed></object>[/youtube][/center]

[color=#FF00BF][b]GROS COUP DE COEUR !!! [/b][/color] :yeah:
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Re: Coups de coeur, coup de gueule

Messagepar Yoan sur 30 Aou 2009 2:46

Ayant raté [b]Inglorious Basterds[/b] dans des circonstances particulières (plus aucune place quand je suis arrivé), j'ai ai eu le choix entre faire demi-tour pour rentrer chez moi, ou tenter un autre film plus ou moins au pif. J'ai opté pour la seconde option, et j'ai vu cette merde :

[img]http://medias.jds.fr/images/article/19014/photos/derniers-jours_300.jpg[/img]

Si vous voulez lire des critiques élogieuses, elles fourmillent sur le Net, puisque les Inrocks & Co ne manquent jamais d'en faire des caisses sur tout ce qui se la joue auteurisant et onirique.
Très honnêtement, je doute d'être juste et mesuré, mais comme ça m'a passablement saoulé et que j'ai perdu 2h10 de ma vie à redonner une chance au cinoche prétentieux Gaulois, je vais y aller en m'accordant le droit de ne pas faire preuve de la retenue qui s'imposerait probablement :

L'apocalypse approche. Les nappes phréatiques sont polluées, les zones géographiques invivables s'étendent à vue d'œil, les gens meurent dans l'indifférence générale, des mecs se trimballent en combinaisons anti-radiations, et tout le monde semble fuir à mesure que la menace se précise. Pas de doute, c'est la merde. C'est dans ce contexte que l'on suit le parcours d'un mec trop con pour faire des phrases intelligibles dès les premières minutes de ce qui en durera 130, mais visiblement pas suffisamment pour qu'il nous soit permis de ne pas le croire lorsqu'il déclare avoir été enseignant. Admettons.
Tombé amoureux en un éclair d'une dame longiligne qui se désappe volontiers si vous la fixez dans les yeux avec un air lubrique, on nous gratifiera donc de pseudo-messages sur ce qu'est l'Amour, sur ce qu'est l'homme lorsque plus rien n'a d'importance, sur ce dont on est capable lorsque l'on opère un retour à la nature après avoir connu la civilisation. C'est probablement pour cette raison que le personnage central de cette "fable" est incapable de réfléchir sans nous montrer son pénis, et c'est ce qui justifiera des scènes érotisantes et délirantes grotesques.
Je ne pense pas que tout soit à jeter, c'est parfois drôle, intelligent et osé. Le problème, c'est que plus on avance, plus le ridicule se précise. La fin du monde a bon dos pour faire tout avaler, et à la limite, j'imagine tout à fait possible tel pétage de plombs dans un contexte pareil, mais ça n'en rend pas ce récit interminable et bégayant plus passionnant. Pour dire si peu de choses, on pouvait aller plus vite, et s'épargner un onirisme de supermarché, démasqué par ce cliché béant : quand on est libre, on se trimballe à poil.

Avec un poil plus d'objectivité, je dirais quand même que je ne peux pas retirer au film une forte singularité, une certaine capacité à faire réagir, et une forme d'humour noir et absurde plutôt rare. C'est ce qui m'aurait rendu beaucoup moins sévère s'il m'avait fallu écrire une chronique potentiellement publiable quelque-part, mais puisqu'on est entre nous, je n'allais pas me priver de dire que cette manie en France de faire croire que l'on est diverti par les délires nombrilistes et pseudo-intello d'un obsédé, ça me gonfle.
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Re: Coups de coeur, coup de gueule

Messagepar Guigui sur 30 Aou 2009 10:02

Superbe review Yoan, content que tu ais repris ton clavier, ça m'aura évité d'aller voir ce film.. Ben oui car s'il y a une chance de voir Catherine Frot à poil j'aurais risqué la salle de ciné... Mais là ça va je suis calmé ;)
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Messagepar N°6 sur 23 Nov 2009 20:27

[b]The Box[/b]

Vous vous souvenez de "Donnie Darko", ce petit film bizarroïde qui en 2002 avait intrigué, voire dans quelques cas hypnotisé, le public cinéphile ? Son réalisateur, Richard Kelly, est aujourd'hui de retour, avec "The Box", un film d'autant plus excitant qu'il est tiré d'un épisode de "La Cinquième Dimension", l'excellent revival eighties de la vénérable (et sublime) "Quatrième Dimension", lui-même adapté d'une nouvelle du grand écrivain de sf Richard Matheson ("I am legend"). En plus le point de départ est très intrigant : un couple bien comme il faut reçoit un jour une mystérieuse boite, au centre duquel trône un bouton rouge. L'offre qui leur est faite : appuyer sur le bouton, et un individu, qu'il ne connaisse pas, quelque part dans le monde, mourra, mais en échange ils toucheront un million de dollars (net d'impôts !). Ou ne pas appuyer, et on en reste là. Ils ont 24h pour se décider.

Mystérieux point de départ, qui malheureusement ne remplira pas ses promesses, ce qui est le problème avec les prémisses trop énigmatiques. Le film devient invraisemblable dès son premier quart d'heure, l'intrigue s'abîme dans des délires mystico-religieux sf dignes de "L'Echelle de Jacob", "The Mothman Prophecies" ou le récent "Knowing", et le bizarre / effrayant virent à la facilité et deviennent vite leur propre raison d'être. D'un autre côté, "The Box" est un film d'atmosphère (petit côté Shyamalan dans la façon de prendre son temps et d'installer une ambiance, sans parler du thème de la petite famille agressée par le monde extérieur), et de ce point de vue là il est assez réussi, d'autant que certaines scènes atteignent leur quota de mystère, de frayeur (le motel, la piscine, la bibliothèque, réminiscentes de "The Body Snatchers", même si c'est sans doute moins subtil) ou de tragédie (la fin du film), d'autant que la reconstitution des seventies (le film est situé en 1976) est assez sympa. Tout comme les nombreuses références à la NASA et au programme d'exploration martien (d'où sans doute l'idée de situer le film à cette époque, ce qui permet en plus de rediriger le film en temps voulu de la sf vers le paranormal et inversement, x-files style, avec autant de conspirations et d'hommes en noir). Au final, un "Donnie Darko" en moins bien (les points communs sont innombrables), c'est bête à dire mais c'est un résumé pour une fois justifié. On dit beaucoup de bien de "Southland Tales", le film précédent de Kelly et inédit dans les salles françaises, et c'est quand même un bon signe que "The Box" ne m'a pas dégoûté de l'envie de voir le film. C'est pas énorme, mais bon c'est quand même pas mal hein :|

[center][img]http://www.slashfilm.com/wp/wp-content/images/theboxfinalposter.jpg[/img][/center]

[center][youtube]4F3oIWN2eYo[/youtube][/center]
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Re: Coups de coeur, coup de gueule

Messagepar N°6 sur 22 Déc 2009 22:32

[b]Le Vilain[/b]

[img]http://medias.jds.fr/images/article/21051/photos/Le_Vilain_300.jpg[/img]

Cinquième opus d'Albert Dupontel, "Le Vilain" est surtout le successeur de "Bernie et ses petites contrariétés", film décapant sorti en 96 mais dont on se souvient encore, ce qui de nos jours est beaucoup dire. A l'aune de ce film, et de ce dont Dupontel est capable, difficile donc de ne pas être un tantinet déçu par cette comédie gentillette et grand public qui ne parvient jamais à faire de l'humour noir, pourtant présent, le seul et unique maître en la demeure, cette garce de fée bons sentiments le menant par le bout du nez. Pourtant le vilain tutélaire (Dupontel évidemment) essaie bien d'être méchant et cradingue, et de se rebeller contre l'ordre et les bons sentiments régnant dans cette petite banlieue pavillonnaire (ça sent le vécu), mais rien à faire, lui-même devra finalement avouer que les bons sentiments sont les plus forts (banco coco, t'as gagné ta diffusion en prime sur TF One), décevant ainsi le dernier spectateur qui y croyait encore. Il y avait une férocité, une noirceur et un élément tragique dans "Bernie" qui lui permettait de transcender le simple statut de 'film déjanté', et qui est inexistant dans ce nouvel opus, dont le titre, cette fois, n'est en rien un euphémisme. Mais bon y a des scènes rigolotes hein.
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Re: Coups de coeur, coup de gueule

Messagepar N°6 sur 20 Fev 2010 20:51

[b]Invictus[/b]

[center][img]http://www.contrepoint.info/wp-content/uploads/2010/01/invictus.jpg[/img][/center]

Gros dérapage de Clint Eastwood, dont je suis pourtant un grand fan mais qui s'est complètement fourvoyé dans cette histoire de rugby fédérant toute une nation. Je craignais le film sentimental au discours facile sur le sport qui permet de tout surmonter et réconcilier tout le monde, dans la pire tradition des films de sport hollywoodiens - et j'ai été servi puisque c'est exactement ça. On voit bien en quoi Mandela interpelle Eastwood, qui 'lit' le personnage à l'aune de ses précédentes incarnations (le gars vieillissant et solitaire, coupé de sa famille, engagé dans une ultime aventure rédemptrice et faisant plus ou moins équipe avec un fils ou une fille symbolique), mais le résultat est que Mandela est représenté comme étant un Saint absolu et sans failles, coupé de sa famille parce que celle-ci ne supporte pas sa philanthropie, j'vous jure... Quant au grand thème de la réconciliation, alors que la force du message de Mandela est qu'il faut se rabibocher avec les assassins de ses parents et de ses proches, le film décrit des blancs et des noirs finalement très intègres qui n'ont besoin que de surmonter leurs préjugés, ce qu'ils vont faire finalement très vite et très facilement. Un titre de journal rapidement aperçu suggère bien que tout ne tourne pas rond dans le pays, et les quelques plans des townships montrent quand même qu'il y a ptêtre bien quelques problèmes d'ordre économiques dans le pays (que le vrai Mandela a totalement échoué à endiguer, soit dit en passant), mais bon, Mandela ne se préoccupe que de sport et Eastwood aussi, alors faites pas chier. Quant au match final, il est consternant de clichés, avec ralentis et suspense à la con à l'appui (qui ont quand même eu le mérite de provoquer les rires -gênés- de la Salle). Bref, évitez Invictus et matez-vous plutôt [b]Gran Torino[/b] par exemple, qui lui est du grand Eastwood comme on les aime.
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Re: Coups de coeur, coup de gueule

Messagepar underhilldaisy sur 05 Avr 2010 14:07

Un énorme coup de coeur pour ce film que j'ai vu il y a peu, qui pourtant est un classique. Je l'ai mis sans connaître l'histoire, sans savoir où j'allais et j'ai complètement accroché.
Il s'agit de The African Queen.

[img]http://www.photos-films.com/flm/aff/orig/654/African-Queen-3-6546.jpg[/img]
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Re: Coups de coeur, coup de gueule

Messagepar Kimmy sur 21 Mai 2010 17:04

[img]http://s.excessif.com/mmdia/i/96/0/affiche-du-film-enter-the-void-4325960gaylq.jpg[/img]

Gaspar Noé's [b]Enter The Void[/b]

J'en attendais beaucoup. C'est en effet un trip. Bien moins malsain qu'Irréversible, donc ceux qui hésitent à le voir à cause de ce film se détrompent.
Alors oui techniquement et esthétiquement c'est extrêmement bien fait, la caméra a une liberté absolue [spoiler](il en profite même pour nous éjaculer sur la gueule le bigre :D)[/spoiler]jolies transitions de focale, d'endroit, fusion de prises de vue réelles + maquettes + ordinateur, d'hallucinations et de réalité, tout cela est très réussi. J'ai bien aimé aussi la décomposition du film en 3 formes de réalisation distinctes ("à travers les yeux" au début, juste derrière lui pendant les flashbacks, et vue libre quand son âme se balade).
Mais c'est quand même très, très long... Il aurait gagné en punch à le rétrécir d'une petite heure, à 2h30 ça fatigue rapidement. Dommage, c'est très fort mais ça aurait pu être encore plus mémorable. Malgré tout ça, il y a peu de réalisateurs [i]au monde[/i] qui peuvent se dire aussi créatifs.
[url=http://www.eatthecorn.com/]ETC[/url]
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Re: Coups de coeur, coup de gueule

Messagepar N°6 sur 03 Jul 2010 22:12

[center][img]http://i61.servimg.com/u/f61/11/11/30/77/the-il11.jpg[/img][/center]

Chouette film d'animation, par l'auteur des [b]Triplettes de Belleville[/b], sur un scénario de Jacques Tati et qui en rappelle en partie l'univers baroque. Presque sans paroles, parfois contemplatif, le film adopte un ton doux-amer, peuplant son monde (l'Ecosse des fifties) d'êtres interlopes, gentiment farfelus et douloureusement pathétiques. Le film appartient au genre plus ou moins nostalgique mettant en scène des arts vénérables disparaissant de leur lente agonie, un vieux monde de cirque et de magie au bout du rouleau dont le spectateur contemple les derniers tristes soubresauts. Les années 1950 se sont imposées au cinéma depuis quelques années comme la période parfaite pour mettre en scène un monde gentiment archaïque, sur le point d'être éclipsé par les années 1960 et la modernité, ce qui était d'ailleurs déjà le sujet du cinéma de Tati, et de ce point de vue là L'Illusionniste remplit son cahier des charges. Et bien sûr, ici la forme rejoint le fond puisque l'animation à l'ancienne semble appartenir de plus en plus au doux si doux passé. Miyazaki s'est fait une spécialité de peindre avec amour le bonheur intemporel de la vie bucolique, Chomet va-t-il s'approprier le créneau des happy days des fifties ?
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