"THE VILLAGE" de Nigth Shyamalan

Avatar pourri ? The Dark Knight chef d'oeuvre ? You decide !

Modérateur: Amrith Zêta

"THE VILLAGE" de Nigth Shyamalan

Messagepar torrance sur 31 Jul 2004 14:02

[size=150]THE VILLAGE[/size]

[img]http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/medias/nmedia/18/35/30/82/18384726.jpg[/img]

Film américain (2003). Thriller, Fantastique.
[b]Date de sortie :[/b] 18 Août 2004
[b]Avec :[/b] Bryce Dallas Howard, Joaquin Phoenix, Adrien Brody, William Hurt, Sigourney Weaver Plus...
[b]Réalisé par : [/b]M. Night Shyamalan

[b]Synopsis :[/b] [i]Une petite communauté isolée vit dans la terrifiante certitude qu'une race de créatures mythiques peuple les bois entourant le village. Cette force maléfique est si menaçante que personne n'ose s'aventurer au-delà des dernières maisons, et encore moins pénétrer dans les bois... Le jeune Lucius Hunt, un garçon entêté, est cependant bien décidé à aller voir ce qui se cache par-delà des limites du village, et son audace menace de changer à jamais l'avenir de tous...[/i]

:arrow: [url=http://levillage.allocine.fr/][u]SITE OFFICIEL[/u][/url]

[quote="pippinvert"]Torrance m'a oté les mots de la bouche. Tout pareil que lui, je pense : "Incassable" peut se revoir de nombreuses fois sans jamais que l'on s'en lasse. Tu n'es pas (plus) seul, je pense aussi que ce film est un chef-d'oeuvre.[/quote]

heureux de savoir que je ne suis plus seul :wink:

[quote]A propos de "The Village", passe ici pour nous faire une petite review, sans spoilers si possible :wink:[/quote]

[b]Petite review sans spoiler alors...[/b]
Si vous n'avez pas aimé "Incassable" ou "Signes", passez votre chemin car "Le Village" emprunte à l'un sa beauté plastique et visuelle ainsi que sa lenteur envoûtante. Et emprunte à l'autre ses thèmes mystico-réaliste, jouant notamment sur la peur de chacun face à l'inconnu.
Personnellement, j'ai énormément aimé ce film, bien qu'il soit extrêmement contemplatif et finalement assez vide de moments forts. Ici, les moments forts, c'est le film en entier, qui distille une ambiance délétère proche du malsain et du glauque, sans que toutefois les images soient dérangeantes ou choquantes. En fait, pas de thriller ici, juste l'impression de baigner dans une ambiance oppressante sans raison. C'est difficile à expliquer, mais j'ai eu la gorge nouée et des sueurs pendant tout le film, alors qu'il ne s'y passe rien de bien effrayant ou de stressant. Comme si Shyamalan me mettait face à quelque chose d'indicible, d'inexplicable, que je devais relier à moi même, à mes peurs, à mes interprétations etc... Un sentiment très personnel face à un film qui est plutôt impersonnel justement.
Car Shyamalan se détache assez de son sujet et épure les lignes, les décors, les personnages et donne que peu son point de vue, laissant l'histoire vivre sans qu'il semble avoir le moindre contrôle sur elle. cela se remarque à cette réal toute en finesse, qui joue asse peu sur l'environnement ou les sons, mais plus sur ce que ressent le spectateur face à ce qu'il voit. ON est constamment sollicité pour comprendre ce que les images veulent dire. Notamment une scène brillantissime entre Joaquin Phoenix et Adrien Brody sur laquelle je ne dirai rien tant elle est sublime (et rassurez vous, elle est au milieu du film donc, ne cherchez pas une éventuelle fin, c'est pas la peine :lol: )

Si je devais donner un petit point négatif au film, je dirais qu'il est un tout petit peu trop didactique dans ses dernières séquences, alors que j'aimais chez Shyamalan cette tendance à laisser un certain mystère, ou du moins, à faire comprendre de façon détournée, avec des détails ou des montages d'images, sans peu de dialogues finalement. Ici, on sent que l'on lui a reproché les fours d' "Incassable" et "Signes", pour beaucoup incompréhensibles. Du coup, ici, tout est compréhensible, mais on perd un peu du style de Shyamalan...

Sinon, casting parfait, et particulièrement Bryce Dallas Howard, nouvelle venue, (et accessoirement fille de Ron Howard), qui, en plus d'être mimi à en offrir son âme au diable, dégage une aura impressionnante.
Le reste des acteurs sont bons, voire très bons, à l'instar d'un Joaquin Phoenix tout en intériorité et non dits...

Très bon point aussi pour la BO de James Newton Howard qui déploie des trésors d'inventivité pour ne pas coller avec les images. Bon point supplémentaire pour le générique de début, où il sort le grand jeu. Cela met dans le bain tout de suite... Hummmm

Enfin, je finirai en revenant sur la réal de Shyamalan, qui prouve une fois de plus qu'il est l'un des plus grands faiseurs d'images d'Hollywood. La classe et la douce (et envoûtante) facilité avec laquelle il cadre est tout simplement sublime. de la caméra à l'épaule aux plans séquences immobiles, ce gars là maîtrise tout à la perfection et connaît le langage cinématographique sur le bout des doigts et sait s'en servir. Pour les déglingos comme moi qui aiment apprécier le découpage et la construction du cadre, c'est tout simplement un bonheur...

Bref, j'ai énormément aimé ce film, mais je sais à l'avance que pas grand monde n'aimera. A la fin de la projo, la plupart des journalistes disaient "c'est trop facile, c'est vain, c'est vide, ça sert à rien, c'est lent, c'est long..."...etc... Bref, joli four chez les critiques de cette projo... Mon pote et moi enthousiastes, on ne se gênait pas pour être dythirambiques !!

En tout cas, pour ceux ayant aimé "Incassable" et "Signes", allez-y, même si l'âpreté de ce "Village" risque d'en dérouter plus d'un...

Pour ma part, j'en suis ravi et les thèmes abordés par le film sont à mon sens justes et intelligemment traités...

Et enfin, juste pour crier un peu ma joie avec mes potos d'EpidermiQ, je vais interviewer Shyamalan et Bryce Dallas Howard lundi soir, donc souhaitez moi bonne chance ! (et pendant ce temps là, je vais aller vomir de stress :lol: )

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Re: "The Village" de Nigth Shylaman

Messagepar Guigui sur 31 Jul 2004 15:26

[quote="torrance"]Et enfin, juste pour crier un peu ma joie avec mes potos d'EpidermiQ, je vais interviewer Shyamalan et Bryce Dallas Howard lundi soir, donc souhaitez moi bonne chance ! (et pendant ce temps là, je vais aller vomir de stress :lol: )[/quote]

:yeah: Tu cartonnes Torrance !!! Bon courage !!! ;)
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In the Village

Messagepar Mad sur 03 Aou 2004 15:41

[quote="torrance"]"Le Village" emprunte à l'un sa beauté plastique et visuelle ainsi que sa lenteur envoûtante. Et emprunte à l'autre ses thèmes mystico-réaliste, jouant notamment sur la peur de chacun face à l'inconnu.
[/quote]
Gé-ni-al !!! Ça fait tellement longtemps que j'ai envie de voir ce film... Je sens que je ne serai pas déçue !
T'en as du bol Torrance quand-même ! :P
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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Re: In the Village

Messagepar torrance sur 03 Aou 2004 15:56

[quote="Mad"]
T'en as du bol Torrance quand-même ! :P[/quote]

ça je te le fais pas dire... voir les films en avance sans être dérangé par les bouseux qui bouffent leur pop corn, que demander de plus.
et puis pouvoir rencontrer les réal et les acteurs, le pied aussi.

Shyamalan est un mec charmant et très très bavard... en tout cas, il est très disponible, et même si je n'ai eu qu'une petite dizaine de minutes avec lui (dans le hall du Grand Rex !!), j'ai grave apprécié...
Quant à Bryce Dallas Howard, eh bien autant dire qu'entre son visage d'ange et sa gentillesse à mon égard, je suis reparti un peu amoureux (mais ça, c'est mon côté midinette célibataire qui recherche l'amuuur simple et naturel :wink: )

Bref, le pied depuis deux jours (car aujourd'hui, j'ai pu aussi aller à la conf' de presse)...

Ce sera en ligne bientôt !!!

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Re: In the Village

Messagepar Guigui sur 03 Aou 2004 16:19

[quote="torrance"]Ce sera en ligne bientôt !!![/quote]

:boing: l'occaz de faire une news carrément !!!
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Messagepar Mad sur 17 Aou 2004 20:39

Il sort demain !!! Et on va le voir jeudiiiiiiii ! :boing: J'ai trop attendu là !!!!!
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Messagepar Sabaha_K sur 17 Aou 2004 21:15

La review de Torrance est alléchante en tout cas ... Je n'ai vu qu'un seul film de Shyamalan, Incassable, qui m'avait beaucoup plu ... D'ailleurs, il me semble qu'excepté Pulp Fiction, c'est le seul film où Samuel L. Jackson m'a impressionnée.

Et puis la distrib de ce " Village " est assez sympathique (encore que je ne me prononcerais pas pour Bryce Dallas Howard que je ne connais absolument pas) ...

S'il sort demain, c'est excellent, je vais pouvoir aller au cinoche, ça faisait un bail (aucune sortie de l'été ne m'a intriguée). J'espère me régaler !

Sur ce ... !
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Messagepar steph42x sur 19 Aou 2004 12:26

Ben moi j'ai été vachement décu ! :cry:
En fait ce film n'a rien d'extra-ordinaire.
Les sois-disant rebondissements, on les voit arriver longtemps à l'avance.
On peut être d'accord avec Shyamalan sur le message qu'il a voulu faire passer, mais le film est loin de ce que j'en attendais.
Je reprendrais les dires d'un journaliste: "Tout ça pour ça !".
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Messagepar torrance sur 19 Aou 2004 13:18

[quote="steph42x"]Ben moi j'ai été vachement décu ! :cry:
En fait ce film n'a rien d'extra-ordinaire.
Les sois-disant rebondissements, on les voit arriver longtemps à l'avance.
On peut être d'accord avec Shyamalan sur le message qu'il a voulu faire passer, mais le film est loin de ce que j'en attendais.
Je reprendrais les dires d'un journaliste: "Tout ça pour ça !".[/quote]

Eh oui, The Village n'est pas un film d'attente, mais une excursion dans laquelle il faut se laisser porter par l'ambiance générée par la plastique et la narration du film. Les grands moments du film ne sont pas habituels, dans le sens où les instants les plus mémorables sont surtout des scènes de dialogue, telle celle entre Ivy et Lucius sur le porche de la maison. Ces scènes là bâtissent le film.
Une dernière chose, qui est peut être un peu offensif envers ceux n'aimant ce film ou les films de Shyamalan en général : quand les gens vont-ils comprendre que les rebondissements ne sont pas ce qui importe dans le cinéma de Shyamalan, mais bien la construction narrative qui mènent à eux ? Qu'ils soient prévisibles ou pas ne conditionne pas la qualité du film, puisque Shyamalan est suffisamment malin pour faire d'un rebondissement quelque chose de voulu et les rend plus ou moins évidents selon sa narration. Je pourrais expliquer cet argument plus avant, mais cela risquerait d'être beaucoup trop spoiler, donc je vais me taire... :wink:

Mais cela dit, je m'attends à ce que ce film déçoive, car il a beaucoup trop de personnalité et tire sa qualité de choses qui ne sont pas forcément évidentes pour tout le monde. Pas dans un sens "intelligence", mais dans un sens de "ressenti"...
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Messagepar zerosum sur 20 Aou 2004 5:10

Et bien Torrance, on peut dire que tu m'as convaincu d'aller le voir ce film.
Ce film que j'avais décidé, du haut de mes éternels et nombreux a prioris, de boycotter...

Le coupable de tout ça ? L'horrible "Signs". J'avais adoré "Sixth Sense", même indépendamment de son grand bouleversement final, de même que j'avais était très captivé par "Unbreakable". Mais "Signs"... mis à part le fait que je trouvais le thème des aliens et des crop circles totalement dépassé et anacrhonique, c'est surtout le traitement qui m'avais choqué. Et par dessus tout, tous ces personnages extrêmement caricaturaux, et toutes ces séquences qui transpiraient la bonne vieille morale à 3 sous 50 totalement indigeste.
Bref, avec "Signs" (magnifiquement mis en scène, au demeurant), j'avais la très désagréable impression que Shyamalan s'était dangereusement Spielbergisé (rien de surprennant en soi puisque Spielberg a été un de ses plus grand modèles, si je ne m'abuse). Mais bon moi les films moralisateurs avec des papas pasteurs, je sais pas pourquoi mais ça me rebute ! :lol:

Toujours est-il que je suis tombé l'autre jour sur ce (très vieil) article/inetrview de Shyamalan :
[quote]October 8, 2002 — Writer/Director M. Night Shyamalan (The Sixth Sense, Unbreakable, Signs) told an audience during a WGA event that he made Unbreakable for a specific audience:

He also shared that while Unbreakable was made for a very specific audience, Signs was made for more "the Denny's crowd'. He related an amusing story in which he and his family were in Denny's and he saw a family of obese people who were completely nonconversant and totally preoccupied with their food and told how, in that moment, he realized that these people would not 'give a fu**' about what he had to say in Unbreakable and that then and there he determined that he would make a film that would be accessible to them (in a general sense) as well.

He described himself on 6th Sense as a writer who'd gotten the opportunity to direct, on Unbreakable as a Writer/Director and on Signs as a Director who wrote scripts for himself to direct.

He told the audience that he is now working on what he calls "the greatest idea ever." He acknowledged that this fact might be strictly in his imagination. Let's hope he finds time to write an Unbreakable 2. [/quote]

Voilà, désolé, mais là à cette heure ci ça va être très difficile de traduire pour les non-anglophones :?
Tout ce que j'espère c'est que Shyamalan est maintenant clean avec sa conscience : il l'a fait son geste altruiste avec son film "en tant que "Director" pour les obèses. Reste plus qu'à me prouver que j'ai bien raison (vu ce que tu dis de "The Village") de penser que ce grand Shymalan a recommencé à se considérer comme un "Writer/Director"! :wink: ce qu'il est à mon humblre avis...

Tu dis que les journaleux n'ont pas aimé, et visiblement ils n'ont pas manqué d'arguments très "tout ça pour ça!" ? Alors ça y est, c'est officiel : je vais adorer "The Village" ! :twisted: :P 8) :wink:
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Messagepar Guigui sur 20 Aou 2004 8:33

Je viens d'aller le voir avec des amis et c'est unanime : c'était du bon. Je reviendrai plus tard avec une review plus détaillée, je dirai juste que dès la première scène j'ai deviné de quoi il retournait et du coup je n'ai eu aucune surprise sur la fin (voilà ce que c'est de se mater tant d'épisodes de séries). En tout cas je conseille à tout le monde d'aller le voir, car ça ne m'a pas gené du tout tant le film est magnifiquement mené :yeah:

Du vrai cinéma !!!! 8)
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Messagepar Mad sur 20 Aou 2004 11:16

Bon, je vais enfin pouvoir parler de film... mais pas tout de suite malheureusement. Ensuite, je pourrai enfin lire ce que vous en avez dit. Et y répondre. Mais plus tard...
Rapidement : j'ai vraiment aimé... :P Mais ça n'est pas très constructif ça, alors je reviendrai pour expliquer pourquoi j'ai aimé, comment j'ai interprêté le film, et je vous parlerai aussi peut-être d'Ulysse 31 aussi...


edit : 20h30 :
Ahhh, j'ai vraiment hâte de le faire ce petit commentaire... mais j'ai envie de le faire bien... et là j'ai pas le temps... :(
MadSad
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Messagepar Sabaha_K sur 20 Aou 2004 21:44

Salut !

Ma loooooooongue review du film ...

Arfgmhumpf !

Je suis allée voir The Village avant-hier soir, et j'ai franchement adoré !

Je ne connais pas beaucoup le réalisateur M. Night Shyamalan, dont je n'ai vu que Incassable (oui j'ai zappé Sixième Sens parce que ça me fatigue toujours de voir des " films événements " d'autant plus qu'on m'avait spoilerisée et Signes parce que plusieurs connaissances m'avaient dit que ça ne valait pas la peine). D'Incassable, j'avais retenu un duel assez savoureux entre Samuel L. Jackson et Bruce Willis et surtout une évocation du mythe du superhéros sobre et contemplative qui m'avait laissée sur le cul (bah oui, les superhéros généralement dans les films ont des pouvoirs flippants et font tout exploser toutes les dix secondes).

The Village, j'y suis allée sans trop savoir si j'allais adhérer ou pas, pour être honnête j'y suis allée essentiellement pour Joaquin Phoenix, un acteur que je suis avec beaucoup d'intérêt de film en film depuis Prête à tout de Gus Van Sant, avec Nicole Kidman. Eh bien on peut dire que je n'ai pas fait le voyage pour rien ...

La Reine de reviews décousues va s'essayer à exposer son humble opinion sur ce film ... Attention, je vais disséminer des spoilers un peu partout, car étant un peu limitée dans ma façon de concevoir des reviews de films, j'ai beaucoup de mal à en parler sans entrer dans les détails ... Mais j'essairai d'en faire le moins possible ou de prévenir à l'avance ... Bref.

Par où commencer ? Superbe film. C'est une bonne entrée en matière ... Ce n'est pas ce que j'ai vu de plus transcendant, mais je peux affirmer avec certitude et la tête haute que je n'ai pas perdu un seul de mes minces deniers en investissant dans une place de cinéma pour aller voir ce film. Ce qui n'est pas le cas du copain avec qui j'y suis allée, même copain crétin qui nous a fait louper le début du film pour cause de " Euh ... J'ai plus envie de voir Le Roi Arthur. " Avec des crétins pareils chez les spectateurs, on s'étonne que la qualité globale du cinéma mondial prenne l'eau ...

Donc le film. Même si j'ai loupé le début (peut-être cinq ou dix minutes, je l'ignore, de toute façon le temps est passé trop vite !) je suis entrée dans l'ambiance de suite. Mon ami crétin-amateur-de-Guenièvre-façon-Xéna l'a trouvée franchement repoussante et rèche, du moins si j'en juge par ses soupirs excessifs et répétés, et par ses escales fréquentes aux toilettes (deux fois en une heure et demie quand même, il a la courante c'est pas possible ... Matt, si tu me regardes !). L'avis du spectateur lambda tel Matthieu semble d'ailleurs s'être généralisé à la moitié de la salle ... Si bien que je pense que je retournerai voir le film à une séance de 14 heures, quand le boulot aura repris, histoire d'être seule avec trois autres cinéphiles dans la salle et de pouvoir regarder tranquillement, tête reposée, et de me laisser totalement charmer par l'atmosphère à la fois inquiétante et douce du film.

Je ne suis pas experte, mais la réalisation m'a parue extrêmement subtile, ménageant ses effets, optant pour des cadres très intimes et subjectifs, et des choix audacieux lors de certaines scènes. Je pense à la semi-obscurité dans THE scène romantique : les protagonistes sont dans l'ombre, dissimulés sur le porche d'une vieille maison gagnée par l'obscurité implacable de la nuit. Le cadre est placé de sorte qu'on a le sentiment d'être des voyeurs observant deux amants de dos (voyeurs façon spectateurs d'un film d'Hitchcock), et on assiste, contemplatifs et touchés, à leur tâtonnement pour s'atteindre l'un l'autre. Joaquin Phoenix est bouleversant et d'une justesse totale le long de la scène, si bien qu'on en réclamait encore.

Une autre scène spectaculaire, dont je ne dirai pas grand-chose au risque de gâcher un superbe effet de faux-semblant ou manipulation de l'image via la trajectoire d'une caméra, est une scène clé du film entre Adrien Brody et Joaquin Phoenix, totalement placée du point de vue de l'un des deux personnages. On entraîne ainsi une ignorance totale du spectateur de ce qui arrive et qui se retrouve aussi bouleversé et choqué que le personnage lorsque le clash a lieu ... Euh bon c'est un peu vague ... Mais je me comprends, il faut le voir. Une des plus belles scènes de cinéma que j'aie vu, une façon de revisiter un contenu classique, voire prévisible, d'une façon totalement surprenante.

Ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres du génie de la mise en scène, qui est VERITABLEMENT une mise en scène, chaque image, et chaque cadrage est là pour nous montrer qu'il y a une âme derrière ce film. On n'a absolument pas l'impression qu'une caméra a été vulgairement posée quelque part, en face de deux acteurs, et qu'un mec avec un porte-voix s'est contenté de poser ses fesses quelque part et de hurler façon nasillard " action ". Chaque plan recèle une idée, une réflexion du réalisateur, qui sait parfaitement où il veut emmener le spectateur, ce qu'il veut lui dévoiler, la façon dont il va le lui dévoiler.

A chaque instant on est perdu, on suit des personnages, s'attendant à ce que n'importe quoi ou n'importe qui entre par un angle que la caméra ne couvre pas. Je retrouve l'adjectif que j'ai utilisé plus haut " contemplatif ". L'oeil de la caméra ici est notre oeil, et par moments, on a l'impression d'être DANS l'action, et d'épier les protagonistes de l'intérieur, dans leur environnement, ce qui renforce un lien, une intimité avec eux.

The Village est également un film très intimiste à mon sens, un film de personnages. On pense ce qu'on veut de l'intrigue, qui peut paraître au final facile même si ce n'est pas mon cas (et je m'en expliquerai un peu plus tard), mais on ne peut pas retirer à l'oeuvre la qualité indéniable de chacun des personnages qui semblent tous être habités par une mélancolie très pure. Aucun des personnages n'est totalement insouciant.

A première vue, ils paraissent vivre une vie simple, mais la menace quotidienne pèse sur eux et se ressent dans ce brin de tristesse dans leurs regards, de désoeuvrement ou de fatalisme. A leur façon de parler tout doucement, la voix basse, le regard alerte, presque chuchotant, on nous rappelle constamment la menace des créatures dont on ne doit pas parler, ce qui est une fois encore une façon superbe de plus nous impliquer dans leur drame quotidien.

Les acteurs sont parfaits. Je tire un peu trop vers la dithyrambe, je l'admets, mais j'ai été charmée par chacun des interprètes, qui ont si bien su nous faire adhérer aux personnages et à leurs motivations. Même si je suis assez fan de Joaquin Phoenix ,je vais commencer par louanger Bryce Dallas Howard. Je ne sais pas trop par quoi commencer, alors disons simplement qu'elle est lumineuse (d'ailleurs il me semble que c'est un terme utilisé par un des personnages du film, son père je crois, pour la qualifier).

Je n'ai pas beaucoup lu ni entendu de critiques sur ce film, mais il semble qu'elle a fait l'unanimité. Je me méfie généralement de ce qui fait l'unanimité, vague réflexe paranoïaque et anti-moutonnier que je me traîne depuis des années, mais pour le coup je m'incline. Elle est très bonne. On croit à son personnage d'un bout à l'autre. J'avoue que je me suis dit au départ, par cynisme, " tiens voilà l'aveugle de service façon petite maison dans la prairie " quand je l'ai vue la première fois à l'écran. Eh bien je me flagelle à présent pour cette remarque blasée : le personnage est d'une authenticité et d'une force étonnantes, d'autant plus que ('TENTION VAGUE SPOILER) suite à un retournement de situation, c'est le personnage d'Ivy sur lequel repose finalement tout le film, et le fameux dénouement, alors que d'entrée, on pensait que ZE héros serait en la personne de Lucius Hunt, interprété par Joaquin Phoenix.

Un procédé qui me rappelle un certain film d'un certain Alfred Hitchcock (vous savez, avec une scène de douche pas du tout connue ?) où l'on suit pendant toute la première partie les aventures d'une femme qui finalement n'est pas la méga héroïne (ou comment mettre le spectateur sur les genoux en une leçon). (PLUS DE VAGUE SPOILER ... CHUIS HYPER GENTILLE DE PREVENIR ... MAIS J'EN AI MARRE D'ECRIRE EN MAJUSCULES ... AUCUN RAPPORT.)Tiens ça fait la deuxième fois que je compare Shyamalan à Hitchcock ... Serait-il un des maîtres du réalisateur ? Bon, ok, question stupide puisque Hitchcock est devenu le maître de à peu près tout le monde dans le cinéma ... Mais bon pour une fois que je pouvais faire ma maligne en plaçant une référence, facile, certes, mais bon on fait ce qu'on peut ...

Revenons-en aux acteurs ... Note maximale pour Bryce Dallas Howard, donc, belle, douce, un vrai beau personnage féminin, d'une force admirable et qui finit par porter tout le film. Chouette se disent toutes les jeunes actrices d'Hollywood. Y a encore au moins un scénariste qui sait écrire de beaux rôles pour les femmes. Ouééééééééééééé ! (Quentin, mon bad guy à moi, ne te sens pas visé par cette remarque, t'as fait ton quota avec Kill Bill. Très sympa de ta part d'avoir déifié Uma Thurman.)

Joaquin Phoenix : je ne vais pas m'attarder sur lui, ce serait manquer d'objectivité (waw Joaquin tu es si tellement vachement formidable ! * regard de midinette façon moi devant David Carradine dans Kill Bill 2, tant de magnétisme, c'est tuant ... *). Il est très crédible en héros " romantique " (dans le sens littéraire du terme), un peu austère, un peu sombre, discret, laconique, entêté, voire handicapé du sentiment ... Bref il est très crédible. Et puis Shyamalan nous évite de sombrer dans l'écueil du héros qui a envie de voir ailleurs et qui finit par briser tous les tabous et toute les régles pour aller se cogner à sa quête d'ailleurs et de vérité. Merci qui ? Merci Ivy ! (en plus ça rime).

Idem pour Adrien Brody. On ne peut pas vraiment critiquer de façon négative ce type d'acteurs, parce que leur travail est vraiment de qualité, de films en films. Un rôle difficile à tenir, et que Brody tient brillamment, de façon ambigüe, toujours à la limite entre l'inquiétant et l'attachant. Il a ce regard incontrôlable des gens marginaux, cette attitude dont on pourrait se dire qu'il ne s'agit là que de la manifestation d'un esprit simple mais qui glace le sang tant elle contraste par rapport à celle des autres personnages (je pense à la scène où tous les villageois se réfugient dans leurs caves lors de LEUR venue). Et jusqu'au dernier moment on est à la fois dérangé, touché, par ce personnage et ses motivations. Même si le dénouement est un peu prévisible quant à son destin, il n'empêche que Brody y met le talent pour qu'on y croit à fond d'un bout à l'autre.

William Hurt et Sigourney Weaver. Hurt est parfait en père doux et brisé, qui a fait passer sa souffrance pendant des années avant le destin de plusieurs dizaines de personnes, décidant pour eux. Et qui en bon père (l'image type de ce que devrait être un bon père à mes yeux) finit par sacrifier ses propres rêves, son propre projet, tout ce qu'il a bâti dans la vie, pour éviter à son enfant de vivre la même douleur que celle qui a été le moteur de toute son existence. Euh ce que je dis est un peu nébuleux, mais bon on comprend mieux en voyant ce film.

Son duo avec Sigourney Weaver est empreint de pudeur, encore que d'une utilité franchement discutable. Sigourney, elle, est très juste, bien que son personnage soit un peu sous-exploité. J'ai tout de même adoré la scène avec Joaquin Phoenix, quand ils parlent de leurs secrets, et du fameux coffre qui trône dans leur salon, sans que le personnage de Lucius sache ce qui s'y trouve. D'une façon générale, la relation entre Lucius et sa mère est pleine de potentiel, comme les interactions de chacun des personnages du film, en fait. C'est tout bon.

Alors ... J'ai loué la mise en scène et les acteurs. Passons au morceau délicat, le scénario. Mon copain Matthieu (le crétin qui fantasme sur Xena et qui m'a fait louper le début, je resitue vite fait) a trouvé ça totalement naze. Il m'a parlé en vrac d'une créature ridicule, d'une pseudo révélation que fait le père Walker à sa chtite Ivy, d'un suspens navrant lorsqu'elle (TENTION SPOILER) décide finalement de traverser la forêt (PLUS DE SPOILER) et enfin de total foutage de gueule lorsqu'elle vient au bout de sa quête.

Reprenons point par point. Ok, la créature fait cheap, mais à titre personnel j'ai totalement marché. Il faut dire que le mélange plumes et griffes ça m'a toujours mise extrêmement mal à l'aise, mais ce qui a été le pire je crois, c'est la cape rouge dont sont vêtues les créatures dont on ne doit pas parler (pf il lit Harry Potter ou quoi Shyamalan ? Quand je me suis installée sur mon siège et que j'ai vu William Hurt parler à des chtits gnenfants de " ceux dont on ne parle pas ", je me suis dit " putain, je me suis plantée de séance, je suis dans Harry Potter 3 ").

Bref, le coup de la cape : c'est très crispant. A la fois pour la couleur qui est un code particulier, annociateur de danger, mais aussi pour des raisons plus subjectives : imaginez une créature monstrueuse et a priori très dangereuse et bouffeuse d'être humain, qui a des griffes à vous trouer le crâne et qui s'habille avec des vêtements " humains ". Ca signifie : pensée cohérente, voire humaine, réflexion, anticipation. Une simple bestiole ou n'importe quel " freak of the week ", je m'en fous, je ne suis pas impressionnable. On peut s'en débarrasser aussi facilement que d'un cougar devant Kim Bauer, mais la créature qui a une pensée cohérente ça me fiche la trouille. Et de sursauter dès qu'on l'aperçoit une seconde, comme une foutue midinette que je ne croyais pas être. Et ça m'énerve de marcher à fond dans des conneries comme ça. J'aime pas faire trop gonzesse.

Bref. Au-delà de l'aspect de la créature, ses apparitions étaient bien orchestrées : les plans, qui donnent l'impression que n'importe qui ou quoi peut surgir à tout instant, les brèves apparitions avec une musique soudain effrénée pour contraster avec une ambiance silencieuse l'instant d'avant ... Et même si ça m'énerve de l'admettre, j'ai cru bondir de trois mètres quand le veilleur aperçoit furtivement une créature ... Pourtant ça ne m'arrive jamais de marcher à ce point en regardant un film fantastique ... De mémoire, en dix ans d'X Files, j'ai dû sursauter ou détourner les yeux quatre ou cinq fois pas plus ... Je jure sur la tête du cougar de Kim que je ne suis pas une trouillarde et que d'ordinaire je regarde les films à suspens sans broncher. C'est un signe (même très subjectif) que le film est réussi. Et paf.

(EUH BON LA Y A DU SPOILER QUASIMENT TOUTES LES LIGNES, J'AI PAS PU M'EN EMPECHER ...) J'ai tout de même été frustrée lors de la scène de l'alerte (dont la beauté réside surtout dans un seul plan : Phoenix saisissant la main de Howard. Superbe : comment introduire une putain de densité émotionnelle avec une idée toute simple) de voir les créatures. Frustrée parce que je marchais beaucoup plus quand leur présence était suggérée. Mais la suite du scénario explique ce choix car on n'a finalement pas vraiment à faire à une créature de type " freak of the week ". C'est pour ça qu'au final la révélation " facile et vaine" pour certains du film m'a rassurée sur la qualité du scénario. J'aurais été déçue s'il ne s'était agi que d'une histoire de créatures venant des bois entourant un village et qui massacrent tout le monde (surtout considérant la tronche des créatures ... Oui je sais, j'ai marché, mais j'en ai honte).

Et c'est là que j'en viens à ce que j'ai préféré dans ce film : nous n'avons pas ici à faire à une intrigue fantastique banale, mais nous avons un film très humain, sur la douleur, la perte et la fuite. Les motivations du groupe d'Anciens sur lesquelles repose le noeud du scénario sont très humaines et touchantes, et le spectateur se sent envahi par un connivence et une compréhension empatique des personnages. Qui n'a jamais rêvé d'un autre monde où la douleur nous serait épargnée, où le vice, la cruauté, le cynisme et l'obscénité du monde seraient proscrits ? Au final, après les révélations du personnage de William Hurt, si certains peuvent se dire tout ça pour ça, je leur rétorque " justement pour CA ".

Les motivations de chaque personnage sont éclairées au fil du scenario par la perte d'autrui : les Anciens ont agi en réaction à la souffrance engendrée par les pertes douloureuses qu'ils ont subies, Noah (Adrien Brody) _ et sans avoir une réelle conscience de ce qu'il fait, puisqu'ayant des yeux là où les Anciens ne pensaient pas qu'il les avait, il prenait tout ça pour un jeu _ agit " innocemment " dans toute sa monstruosité, uniquement poussé par la perte d'un être qu'il aime. Quant au sublime personnage d'Ivy, elle est bien la " lumière " du film, par sa beauté, son interprétation, mais aussi parce qu'elle est le facteur poussant son père à révéler la vérité, et par ses motivations : elle n'accepte pas la perte, et c'est ce qui précipitera le film vers sa fin et son dénouement.

D'ailleurs si la séquence finale, après la traversée de la forêt, peut sembler poussive car démythifiante, elle est d'un désenchantement total pour le spectateur qui d'observateur contemplatif d'un monde qu'il imagine lointain (par les lieux, l'époque, l'implication du fantastique), se retrouve plongé de plein pieds dans son monde, dans sa réalité, qui lui apparaît encore plus sombre et triste tant il tombe de haut, et tant il se met à la comparer à son propre désir de passer à l'acte comme l'ont fait Walker et son groupe. The Village, allégorie d'un désir inconscient de fuite loin d'un monde devenu trop laid ? A méditer ... (mais méditer c'est trop dur pour mon cher ami Matt et ses désirs exarcerbés de Guenièvre en Princesse Xéna)

Bref, un film qui sait ménager son suspens, non pas grâce à un scénario exceptionnel quoique touchant, mais grâce à la réalisation réfléchie de Shyamalan. Comme je parlais d'Hitchcock tout à l'heure, à son instar, Shyamalan est véritablement un maître du suspens ... Surprise à chaque instant, effets ménagés par les effets de caméra et par le cadrage, si ce n'est par le scenario. J'ai particulièrement aimé l'utilisation de certains codes de couleur, les personnages sont tous vêtus dans les tons marron, blanc cassé, etc. Des couleurs fades et tristes, car c'est une règle établie pour se protéger des créatures. Ca montre bien qu'ils vivent dans la peur, et les maisons sont aussi sombres et glauques que leurs occupants.

Et puis par moments, il y a des ruptures dans la couleur globale du film, le jaune moutarde fade utilisé par les " gardiens " comme opposition à la couleur des créatures, le rouge. Un rouge dangereux, la mauvaise couleur, la couleur du sang, celle dont la simple vision à l'écran impose de suite l'angoisse : j'en veux pour exemple la très belle scène où Ivy se retrouve seule dans la forêt, et on a beau savoir que les créatures n'existent pas, qu'il s'agit d'une mise en scène des Anciens du Village, au moment où elle se retrouve cernée par des bruits inquiétants et qu'elle atterit dans un cercle de baies rouge, on sait qu'elle est en danger, la simple apparition de la couleur sur l'écran étant sans équivoque.

Bon comme je commence à radoter, je m'arrête là. Et puis comme je n'aime pas être trop enthousiaste sur un film, défaut que je porte souvent malgré moi, je vais tenter de resituer mon avis global sur ce film en quelques mots : réalisation subtile et inspirée, atmosphère intense, personnages réalistes et touchants s'appuyant sur d'excellents acteurs, scenario moyen mais reposant sur une idée pessimiste et désenchantée qui peut avoir des échos chez le spectateur selon ses pensées et sa vision du monde. Nous n'avons pas là un film extraordinaire qui va changer la vision du cinéma de qui que ce soit, mais nous avons là un vrai bon film, à voir.

Bon, j'ai fini ... C'était décousu mais écrit avec passion !

Sur ce ... !
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Messagepar torrance sur 21 Aou 2004 10:50

Cela me fait grandement plaisir que vous ayez aimé ce film !!
J'aime tellement ce gars et ses films, que je suis rassuré quand je lis vos reviews ! Il y a encore de la place pour des films "différents".

Je passe rapidement donc :

SABAHA K : ta review est intéressante et rassure toi, comparer Shyamalan à Hitchcock, c'est bien normal ! A mon sens, il est beaucoup plus proche du vieux Alfred que de quiconque d'autre. Son cinéma et celui d'Hitchcock partagent de nombreux points communs, dont celui d'une écriture faite de faux semblants. Et puis, Shyamalan a repris le concept de McGuffin !!
PS : bonne comparaison entre Psychose et The Village à mon avis :wink:

Guigui et Mad: j'attends vos reviews !! :wink:

Zerosum : si j'ai réussi à te faire changer d'avis, je suis ravi !! Maintenant, il faut que tu l'aimes et j'aurai gagné !! Et rassure toi, Night est redevenu un "writer/director"... The Village est fondé sur un scénario très écrit (ce qui le rend tellement fluide qu'il peut paraître simpliste) et une réal à toute épreuve...

A+ tout le monde
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Messagepar Mad sur 21 Aou 2004 14:57

Bon, voilà, je m’y mets... J’espère ne pas trop répéter ce que vous en avez déjà dit, je voudrais écrire avant de lire, parce que sinon, je vais avoir envie de répondre un peu à tous je pense, et je vais avancer n’importe comment (comme d’hab). Tout d’abord, je voudrais parler généralement des 4 films de M. Night Shyalaman (résolument hitchcockien le coquin !) et de ses thèmes de prédilection... non, de sa source d’inspiration principale. Ensuite, je pense retomber miaou sur mes pattes en arrivant dans [i]Le Village[/i]. Alors, bon, bien sûr, ça va être un peu [b]spoiler[/b], et pour un film de Shyalaman, c’est dommage d’être spoilerisé... Et bien sûr, il en va de même pour ses trois premiers films ! So, be careful!

Que ce soit dans [i]Sixth Sense[/i], [i]Unbreakable[/i] (c’est bien ça le titre VO, hein ?) et [i]Signs[/i], on s’aperçoit qu’en fait MNS utilise un procédé assez similaire—se basant très certainement sur sa connaissance des films d’Hitchcock et des histoires que ce dernier a choisies de mettre sur grand écran—qui est d’utiliser un élément de l’étrange, du paranormal, et de le tourner et de le retourner de telle sorte que d’une part le spectateur oublie ou omette certains détails, qu’il baisse sa garde en somme, que sa notion de réalité disparaisse petit à petit, au fur et à mesure que le film avance ; pour ma part, j’essaie un maximum d’aller voir ses films sans essayer de chercher à savoir (bon, je n’y arrive pas... mais j’essaie Et puis pour [i]Sixth Sense[/i], je n’avais aucune idée de ce que c’était ni de qui était ce réal’ rien... Mon préféré des 3 cités fut ensuite [i]Signs[/i] aaah, ce film, c’est toute ma vie !). Bref, donc, il retourne les éléments de ses histoire pour nous surprendre. Ça, c’est pour le côté : « Je veux semer mon spectateur pour qu’il n’ait plus de repères.» Tout est lié dans ses films, à l’image de [i]Signs[/i] : tous les éléments ont une signification très forte et une incidence sur quelque chose qu’on apprendra plus tard... ce qui fait de ses films des films à revoir, avec un autre regard. Comme dans un Rubik’s Cube, MNS retourne aussi ces éléments, ou cet élément, du fantastique (fantômes & visions dans [i]Sixth Sense[/i], super-héros dans [i]Unbreakable[/i] et extraterrestres et religion dans [i]Signs[/i], légendes & monstres dans [i]The Village[/i]) d’une manière non plus seulement horizontale comme je l’ai expliqué tout à l’heure, mais d’une manière verticale aussi, en créant un décalage dans la signification, et ainsi, en apportant une morale, ou plutôt un questionnement de façon détournée, à l’image des mythologies, livres sacrés ou autre fables métaphoriques. Suis-je claire là ? Non, j’ai un peu de mal à m’en dépatouiller de ce que j’ai dans la tête... c’est aussi une des raisons pour lesquelles j’admire le travaille de MNS : c’est d’une précision, d’un amour du détail, et d’une telle maîtrise, que je m’imagine son cerveau hyper organisé, avec des tiroirs annotés partout, et une mémoire considérable. Mais là n’est pas réellement la question qui nous préoccupe... Quoi que...
Par exemple, dans [i]Sixth Sense[/i] d’un côté tout est fait pour qu’on ne s’aperçoive pas que le personnage joué par Willis est un fantôme... mais en fait, c’est trop logique pour qu’on y pense ! Et d’un autre côté, c’est toute une réflexion sur l’amour de la vie, la dénégation de la mort, et sur la mort elle-même, ce qui là n’est plus du tout un élément paranormal : c’est un élément humain, philosophique, psychologique, que sais-je encore... ce la fait partie des questions fondamentales de l’humanité, et est le lot de toutes les mythologies, les légendes, et Shyalaman est un chaînon qui relie notre for intérieur, les mythes qu’il a créé, et les nouveaux mythes issus de ces anciennes mythologies et symboles anciens, déjà issus de nous, etc. (je peux tourner comme ça longtemps !). De même, dans [i]Unbreakable[/i], MNS utilise une mythologie ancienne, les héros, les demi-dieux , devenue relativement récente, par besoin des Américains nouveaux venus sur leurs terres [u]volées, pillées[/u] aux Indiens (si, si, j’y tiens !) de se créer des mythes : les super-héros. Si on regarde très loin en arrière, la création de tels mythe est de raison quasi-religieuse, comme l’Homme s’est inventé des Dieux, il s’est inventé des héros, peut-être pour essayer de se comparer à des dieux (mais bon, je ne vais pas analyser cela, sinon, j’ai pas fini, je vais vous parler de Prométhée, d’Adam et Eve et de la Tour de Babel... et la, on en a pour un moment !). Un super-héros... ou plutôt, et c’est là tout le génie de Shyalaman : la genèse d’un super-héros ! Il a fait un film de cette partie très peu mise en valeur de toute la genèse d’un super-héros, la découverte de ses pouvoirs, etc. Et ça même, on ne s’en aperçoit qu’à la fin du film... à la découverte de qui est l’ennemi, l’anti-héros... Qu’est-ce que c’est d’autre que : la découverte de la Vérité par la réunion (par réunion, j’entends bien sûr la complémentarité, le face à face, la prise de conscience,...) du Bien et du Mal. Signifiant et signifié sont extrêmement imbriqués chez Shyalaman (au fait, vous avez vu ?! Maintenant je sais l’écrire correctement son nom !). Je passe à :luv: [i]Signs[/i] tout de suite parce que le sujet c’est quand même [i]The Village[/i], et il faut bien que j’abrège. [i]Signs[/i] : on part doucement sur un côté religion (je ne m’y connais que très peu dans ce domaine, en fait, comme le réalisateur (j’imagine) ce qui m’y intéresse, c’est tout le côté symbolique et réflexif de la psychologie humaine), puis très vite on comprends, ou crois comprendre que le film, vu l’affiche et le titre déjà, parle d’extraterrestes et de leur crop-circles, des signes dessinés dans le champ de maïs. Ce à quoi on s’attendrait, c’est quasiment de la SF. MAIS ce serait sans compter sur le génie (oui, j’y tiens aussi.) de Shyalaman, qui nous a balancé cette histoire d’ET, comme un illusionniste nous éblouirait avec une flamme aveuglante, pour mieux nous préparer le réel tour de magie... la magie des signes, celle du destin, du TOUT EST LIÉ—et, croyez-moi ou pas, après avoir vu ce film, ma vie a changé dans le sens où, au fond de moi, vibrait déjà cette sensation, ce sentiment qu’il faut savoir lire, décrypter les signes qu’on nous envoie, et que le film a réveillé cette petite vibration et l’a transformée en way of life, en manière de vivre... au quotidien—car, oui, les signes, ce ne sont pas ces (j’allais dire vulgaires...) signes extra-terrestres, ces crop-circles aliens (artistes dans l’âme apparemment) mais bel et bien les signes de la vie, les coïncidence, le destin. Et Shyalaman, choisit les ET pour la simple raison de nous faire oublier, ou de nous écarter de son réel objectif, pour créer la surprise ou la révélation ultime. Il aurait utilisé l’épidémie de grippe, c’était pareil, mais ça n’aurait pas eu le même impact... et puis la fausse route indiquée au spectateur avant même la sortie du film, c’est à dire : grâce au titre et à l’affiche, n’aurait pas pu se faire... Signes... quels signes ?

Bon, j’arrive donc enfin au film qui nous intéresse : [i]The Village[/i].
Nous avons, dans ce film, l’élément fantastique des monstres légendaires cachés dans la forêt qui entoure le village. Un pacte—tacite—entre eux et les habitants du village fait en sorte que la lisière ne doit jamais être dépassée, et qu’ainsi, les habitants n’ont rien a craindre des monstres hideux et dévoreurs de viande. On connait cela, même en France, ce genre de mythe. C’est une sorte de mythe universel. Aux USA, le monde de la nature, l’intérieur des forêts étaient considérés comme des endroits sauvages, repaires du Diable, des sorcières... du Mal. A une époque très puritaine... on a vu les massacres de Salem, etc. C’est un sujet qui fait partie de l’histoire américaine, je serais tentée de dire néo-américaine (sans référence à [i]Matrix[/i]), car, ils avaient aussi la peur des Sauvages, les Indiens, ces Indiens qu’ils considéraient comme non civilisés, car croyant à plusieurs Dieux, des Dieux de la nature, des animistes... des Indiens qui se "déguisaient" avec des peaux d’animaux (pour communier avec la nature, pour s’approprier la force, la ruse, etc.), c’étaient comme des monstres pour ces messieurs-dames bien-pensants et bien habillés. Et voilà que MNS utilise quelque chose de très proche : un mythe, une légendes sur des habitant monstrueux vivant dans la forêt, des sauvages, les maudits sauvages. C’est quelque chose que nous avons même ici, en France, dans notre inconscient collectif, et qui, chez les Américains, a pris aussi une ampleur énorme à Salem par exemple (voir le passage de l’histoire que l’on appelle Inquisition !) OK, c’est cette base qu’à choisi le réalisateur mais alors, que va-t-il nous dire à travers cela, car c’est tout de même son habitude de nous faire tourner en bourrique avant le bouquet final ?! Eh bien, avant d’en arriver à ce point, je vais vous dire dans quelles conditions suis-je allée le voir : avec le moins d’info possible. Je n’avais vu qu’une ou deux bande-annonces, j’avais évité tout documentaire, je n’avais pas lu vos commentaires, reviews, etc. (pas encore d’ailleurs, mais dès que j’aurai posté ceci, je m’y mets !) et j’étais bien décidée à ne pas chercher à savoir ou à comprendre à l’avance... Malheureusement, je ne contrôle pas toujours mon cerveau décidément bien désobéissant, il bosse tout seul souvent ! Et voilà que dès le début du film, mon cerveau enquête et grappille des info comme l’absence de dates sur la tombe du jeune... Smith (?), mais d’un autre côté, pas d’avion durant tout le film... Mais des allusions à la ville (ce qui indique tout de même que les Anciens ont connu la ville... ils ne sont donc pas dans ce village depuis des siècles, ils ont créé eux-même cette communauté) ; ils ont peur de la forêt, de la nature, et ils ont peur de la ville... Ils ont peur de tout ma parole ? Hmm, pas vraiment, car vers la fin, lorsque l’instituteur parle avec sa femme du fait de retourner en ville, qu’est-ce qui angoisse madame ? C’est bien le retour à la ville, et non la traversée des bois. Mais tout cela est tellement bien ficelé qu’on est susceptible de laisser de côté tous ces détails pour suivre le chemin que MNS veut que nous prenions. Ensuite, on apprend la vérité sur les monstres... Puis, on s’aperçoit que peut-être, ils existent vraiment, ah, mais il veut nous rendre fous ?!!! Non, puisqu’on apprend que c’est le fou justement, qui, hors de tout contrôle des anciens--pris à leur propre jeu, propre piège (surtout ses parents... au jeune... je ne sais plus son prénom) en quelque sorte—a endossé le costume rouge, couleur interdite, couleur du sang, du sang de leurs amis, de leur famille qui a coulé, là-bas, dans la ville, couleur qu’il aime apparemment, et qui va jouer à effrayer la jeune fille aveugle au prénom si ambigu : Ivy (lierre en anglais)... Lierre, plante-parasite, plante grimpante, qui s’accroche aux arbres vers la lumière et absorbe leur sève, leur sang... Et pourtant, elle est douce et courageuse, mais comme le lierre, elle survit dans les bois, elle s’adapte, et malgré sa cécité, elle vainc son ennemi... qui n’est pas réellement son ennemi. Bref, ce n’est pas vraiment là où je voulait en venir.
On s’aperçoit donc—ou bien on avait deviné—que de l’autre côté des bois était la ville certes, mais la ville de nos jours. Bon, et, c’est tout ? NON, ça n’est pas tout ! D’une part, on obtient des explication sur le pourquoi pas d’avion, et grâce aux explications faites à Ivy par son père, on peut comprendre que c’est le grand-père ou sa fortune qui permet cela (enfin, j’ai compris ça comme ça...), on voit qu’en fait la ville n’est pas qu’un repaire d’autres monstres humains («Je ne m’attendais pas à ça ; il y a tant de douceur dans votre voix.» dit Ivy au garde forestier). Alors, ou est le Bien ou est le Mal ?... Comme dans [i]Unbreakable[/i], il est question de Bien et de Mal. On découvre la Vérité, en découvrant même que le Mal n’est pas forcément là où on le croit, que ceux qui pensaient faire le bien sont en fait responsables de la mort d’un jeune garçon (début du film), que leur entêtement et leur mensonge aurait pu coûter la vie à d’autres ; que le remède vient bel et bien du monde extérieur ; que le mensonge échappe toujours un jour à ses initiateurs et se retourne contre eux ; ce film nous montre aussi que la Vérité éclate un jour ou l’autre, et souvent par le biais de l’Amour ; il nous dit que les Hommes ne peuvent vivre en totale autarcie à jamais, que s’ils sont tous sur cette même Terre, c’est bien pour une raison ! On voit à quel point à vouloir être trop manichéen, et à écarter à tout prix le Mal, on recrée une nouvelle sorte de Mal, comme s’il naissait du Bien, tel un pôle négatif dans un aimant coupé en deux. L’un ne va pas sans l’autre. L’utopie n’existe pas. Pourtant, les habitants du Village continueront à vivre ainsi. Mais désormais, je pense, ils garderont au moins un contact... médicinal, avec l’extérieur.

Pour ce qui est du cast, je ne suis pas capable d’en dire beaucoup, sauf que je le trouve parfait. Les «grandes stars» dans les films de Shyalaman ne semblent pas avoir le même statut que dans d’autres films, ils se fondent mieux, je trouve, dans ses films. C'est le cas donc pour Sigourney Weaver. Enfin, c’est une impression toute personnelle. Peut-être est-ce dû à l’esthétique, la photographie, et bien sûr à l’écriture des personnages, à la direction des acteurs... Je ne sais pas trop définir cela, je n’ai pas le vocabulaire, ni les connaissances cinématographiques pour.

En tout cas, moi qui aime les arbres, leur graphisme, j’ai été servie dès les premières images du film. La lumière quant à elle était très juste, les jeux d’ombres et de lumière sur les visages très réussis, les apparitions de la bête, les flous, les bruits étranges, excellents.

J’ai parfois ressenti au fond de moi comme un écho, comme si j’avais déjà vu telle ou telle scène, notamment lorsqu’Ivy est confrontée au «monstre» dans les bois. Je me suis aperçue que ça me venait (et là, j’en reviens aux Indiens) à une petite série de mon enfance, sur les légendes indiennes (dans Récré A 2 je crois) : ce déguisement, la forêt,... je ne sais plus exactement...) et puis l’histoire des anciens qui annihilent la Vérité sur le monde extérieur, ça m’a rappelé un épisode d’Ulysse 31 (aussi bien sûr tiré de la mythologie grecque), lorsqu’ils se retrouvent chez les Lotophages... en mangeant des fleurs de lotus, les habitant voient leur volonté s’annihiler... bref, voilà, je ne sais pas pourquoi... vous savez, mon cerveau n’est pas aussi bien rangé que celui de Shyalaman...

Mad range ! :lol:
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Re: "THE VILLAGE" de Night Shyamalan

Messagepar Mad sur 21 Aou 2004 15:37

PS, non, j'me suis encore plantée sur son nom... Ça m'énerve !!!

[quote="torrance"]Sinon, casting parfait, et particulièrement Bryce Dallas Howard, nouvelle venue, (et accessoirement fille de Ron Howard), qui, en plus d'être mimi à en offrir son âme au diable, dégage une aura impressionnante.[/quote]
Exact !
[quote]Enfin, je finirai en revenant sur la réal de Shyamalan, qui prouve une fois de plus qu'il est l'un des plus grands faiseurs d'images d'Hollywood. La classe et la douce (et envoûtante) facilité avec laquelle il cadre est tout simplement sublime. de la caméra à l'épaule aux plans séquences immobiles, ce gars là maîtrise tout à la perfection et connaît le langage cinématographique sur le bout des doigts et sait s'en servir. Pour les déglingos comme moi qui aiment apprécier le découpage et la construction du cadre, c'est tout simplement un bonheur...[/quote]
Oui, il doit être né avec une caméra dans les mains ce type !

[quote]Bref, j'ai énormément aimé ce film, mais je sais à l'avance que pas grand monde n'aimera. A la fin de la projo, la plupart des journalistes disaient "c'est trop facile, c'est vain, c'est vide, ça sert à rien, c'est lent, c'est long..."...etc... Bref, joli four chez les critiques de cette projo... Mon pote et moi enthousiastes, on ne se gênait pas pour être dythirambiques !![/quote]
'Sont idiots ou quoi ces journalistes ?!
[quote="steph42x"]Ben moi j'ai été vachement décu !
En fait ce film n'a rien d'extra-ordinaire.
Les sois-disant rebondissements, on les voit arriver longtemps à l'avance.
On peut être d'accord avec Shyamalan sur le message qu'il a voulu faire passer, mais le film est loin de ce que j'en attendais.
Je reprendrais les dires d'un journaliste: "Tout ça pour ça !".[/quote]
Je ne te comprends pas Steph... toi qui fait des clips magnifiques, tu n'a même pas apprécié l'esthétique du film ? C'est comme un conte, un conte avec des légendes, des monstres, une belle jeune fille aveugle. Un conte à morale juste, un conte ironique sur l'acharnement de l'Homme à vouloir le Bien et à en créer le Mal...
[quote="torrance"]les instants les plus mémorables sont surtout des scènes de dialogue, telle celle entre Ivy et Lucius sur le porche de la maison. Ces scènes là bâtissent le film.[/quote]
Oui, magnifique cette scène, presque hypnotisante !
[quote]quand les gens vont-ils comprendre que les rebondissements ne sont pas ce qui importe dans le cinéma de Shyamalan, mais bien la construction narrative qui mènent à eux ? Qu'ils soient prévisibles ou pas ne conditionne pas la qualité du film, puisque Shyamalan est suffisamment malin pour faire d'un rebondissement quelque chose de voulu et les rend plus ou moins évidents selon sa narration.[/quote]
Tout à fait ! C'est comme s'il tissait son film, qu'il y apportait des images, des symboles, que chaque fil en entraîne un autre, etc.
[quote="zerosum"]Ce film que j'avais décidé, du haut de mes éternels et nombreux a prioris, de boycotter...
Le coupable de tout ça ? L'horrible "Signs".[/quote]
Ah ! Mais pourquoiii !!!???!!!
[quote]mis à part le fait que je trouvais le thème des aliens et des crop circles totalement dépassé et anacrhonique[/quote]
Mais non, ça, c'était de la poudre aux yeux, un prétexte, rien de plus !
[quote]c'est surtout le traitement qui m'avais choqué. Et par dessus tout, tous ces personnages extrêmement caricaturaux, et toutes ces séquences qui transpiraient la bonne vieille morale à 3 sous 50 totalement indigeste.
[/quote]
Nooon ! C'est pas ça, c'est pas comment ça fallait comprendre les personnages... Toutes les personnalités sont indispensables pour le bon déroulement du film. Toutes cette morale comme tu dit, c'est pour emenner le spectateur ailleurs, pour leur montrer justement la réelle utilité de cette soi-disant moralité, d'où elle vient en réalité.
[quote="Sabaha_K"]Je me méfie généralement de ce qui fait l'unanimité, vague réflexe paranoïaque et anti-moutonnier que je me traîne depuis des années[/quote]
Comme je te comprends ! :wink:
Mais c'est vrai, cette actrice a un sublime potentiel (qu'elle siat exploité de toute façon, et un visage qui accroche la lumière d'une manière je ne sais pas comment dire... spéciale. Et ses yeux !!!
[quote]tiens voilà l'aveugle de service façon petite maison dans la prairie [/quote]
:D J'y ai pensé aussi :wink: Et puis sa mère ressemble à Caroline Ingalls en plus !
[quote]Quentin, mon bad guy à moi, ne te sens pas visé par cette remarque, t'as fait ton quota avec Kill Bill. Très sympa de ta part d'avoir déifié Uma Thurman[/quote]
Tu sais quoi ?! Avec sa capuche jaune, à plusieurs reprises alle m'a fait penser à Beatrix Kiddo !
[quote]la créature fait cheap[/quote]
Non, elle est extraordinaire au contraire, c'est un mélange indiscible de légendes indienne, de films d'horruer, etc. Et ce rouge ! Oups, j'ai dit la couleur interdite !
[quote]On peut s'en débarrasser aussi facilement que d'un cougar devant Kim Bauer[/quote]
Quel souvenir mémorablement comique ! :lol:
[quote]Et même si ça m'énerve de l'admettre, j'ai cru bondir de trois mètres quand le veilleur aperçoit furtivement une créature ... Pourtant ça ne m'arrive jamais de marcher à ce point en regardant un film fantastique ... De mémoire, en dix ans d'X Files, j'ai dû sursauter ou détourner les yeux quatre ou cinq fois pas plus ... Je jure sur la tête du cougar de Kim que je ne suis pas une trouillarde et que d'ordinaire je regarde les films à suspens sans broncher. C'est un signe (même très subjectif) que le film est réussi.[/quote]
Là par contre, 'm'en faudra plus... Pourquoi je n'ai pas peur devant les films ??? :cry:
[quote]Noah (Adrien Brody)[/quote]
Noah, oui, j'aurais dû m'en souvenir !!! Bon sang (oups, j'ai encore dit la couleur interdite... ah non !
[b]Mad : [url=http://www.eapoe.org/works/tales/mystfb.htm]R. von Jung[/b][/url]
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Messagepar torrance sur 21 Aou 2004 18:47

Très intéressante review Mad !

je voudrais ajouter quelque chose d'essentiel sur l'intérêt du film... Alors je préviens, c'est super spoiler, si bien que je vais l'écrire en invisible... A vous de surligner, à vos risques et périls si vous n'avez pas bu le film !!

[color=white]L'un des intérêts du film est aussi la peinture acerbe de ce qu'est l'Amérique de Bush... Car les villageois ont peur de méchantes bêtes des bois, sans savoir qu'elles n'existent pas... Dès lors, on comprend que les Anciens ont créé la peur grâce à un mensonge, ce que les politiques américains ont toujours fait à travers le temps : mentir sur des prétendus ennemis, les taxer des pires maux, pour créer une peur collective justifiant le militarisme, la négation de tout peuple à vivre selon son vouloir et sa culture, et évidemment le protectionnisme. Ce petit village, c'est l'Amérique. Une vision qui prend encore plus de sens après le 11/09, la guerre en Afghanistant, la guerre en Irak, et la guerre contre le terrorisme en général. L'air de rien, Shyamalan fait plus contre Bush dans The Village que Michael Moore, car il démontre à quel point le phénomène de peur peut facilement être fondé sur un mensonge enrichi de légendes, de lieux communs etc. D'autant que Ivy revient des bois en affirmant que les bêtes existent réellement (alors qu'elle n'a tué que Noah, déguisé en bête) et justifie que le village continue à se vautrer dans le mensonge et dans une peur incohérente...

Autre point intéressant : quelque soit les dangers de la ville, et malgré leur isolement du monde, le village ne peut s'en départir complètement. En effet, cette violence de la ville qu'ils condamnent, filtre jusque dans leur communauté, en la personne de Noah et de son coup de couteau. Même si Shyamalan se garde de juger réellement sa communauté, il donne pourtant des pistes sur le fait qu'un tel mode de vie est certes enviable (ah !! la campagne), mais ne suffit pas à s'éloigner de la nature de l'homme. Il ne se permet pas non plus de rendre les Anciens dogmatiques, mais le fait que la communauté retirée soit finalement une utopie poreuse, semble porter un regard à la fois doux mais juste, tendre mais acerbe sur un tel "retirement" du monde.

Bref, ce film regorge de thèmes sous jacents passionnants, justes et actuels. Je pourrais encore parler des heures de tas de choses, mais trop de review tue la review. Alors je reviendrai sans doute plus tard.[/color]

FIN SPOILERS
Voilà...
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Messagepar Mad sur 21 Aou 2004 19:15

[quote="torrance"]Très intéressante review Mad ![/quote]
Merci ! :D Venant de ta part d'autant plus !

C'est exactement ça ! Bon, si je veux en dire plus aussi, il va falloir que je mette en blanc aussi ? Non. Je ne vais pas m'embarquer là-dedans, mais si seulement je pouvais revoir aussi cet épisode d'Ulysse 31... il me semble qu'il y avait aussi cet notion d'endormissement des consciences par la drogue cette fois, mais le principe est le même : empêcher de voir le réel au-delà des frontières.
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Messagepar Guigui sur 21 Aou 2004 20:00

Et moi j'dis quoi maintenant : vous avez tout dis !!! :?

Bon ben j'suis à 200% d'accord avec Torrance vous l'aurez compris...

Pour ma part, avoir pigé le truc dès le départ... Spoilers... [color=white]Il faut dire qu'avoir maté je ne sais combien d'épisodes de STAR TREK (et autres), dont le thème était proche de celui du film : une communauté qui se créée à partir de rien et/ou qui se marginalise, aide forcément à y voir clair. Mais le vrai déclic c'est qu'au départ dès la scène d'enterrement il n'y a aucune date sur la pierre tombale, ce qui pour moi fut suffisant.[/color]

En tout cas bien joué, et de ce point de vue le parrallèle que fait Mad avec ULYSSE 31 est pas bête :D

Pour moi c'est un des films de l'année 2004 !!!
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Messagepar torrance sur 21 Aou 2004 20:37

[quote="Mad"]mais si seulement je pouvais revoir aussi cet épisode d'Ulysse 31... [/quote]

Oui, eh bien moi j'ai l'intégrale d'Ulysse 31 en DVD... :wink: Et je suis sérieux en plus !! Je n'ai pas encore regardé l'épisode que tu cites, mais je le ferai avec intérêt... Il est visiblement vers la fin de la série (dans les 2 ou 3 derniers épisodes)
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Messagepar Mad sur 21 Aou 2004 20:41

Arh ! Les épisodes d'Ulysse 31 en DVD !!!! (Arrête Mad, tu baves !) Ça doit être trop bon de les revoir !
Enfin, pour cet épisode en question, c'est un lointain souvenir qui m'est revenu en voyant le film, c'est pour ça que j'en ai parlé... Disons qu'en le voyant j'ai dû ressentir quelque chose de similaire qu'en voyant le film.
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Messagepar LeMartien sur 23 Aou 2004 11:18

bien avant que sorte le film, j'ai lu le synopsis et ai tenté de deviner la fin. et j'ai eu raison ! SHyamalan a fait la fin que je voulais ! D'où une satisfaction en voyant le film. Mais globalement The VIllage reste un SHyamalan presque caricatural. Je ne sais pas mais il ne peut pas continuer à faire ce genre de film sans qu'on le taxe d'arnaqueur. Tout est lent et oppressant et une bonne moitié abandonne et crie à l'horreur ou l'ennui ou partent en critiquant la fin. Les retours en arrière sont de plus en plus fréquentes dans ces films et marquent peut etre une solution de facilité. Bientôt il fera un plan de départ, sa fin et expliquera tout le reste en 1h30 :D
Ici on retrouve tous les ingrédients des derneirs filmsde Night, la vie bouleversé par un évènement précis.

Ici la communauté est de mise, beaucoup de plans sont des plans d'ensembles où le sentiment de groupe est visible.
La partie où Lucius meure fait perdre un peu le fil du film, on s'écarte un peu de l'histoire même si elle sert les personnages.
SPOILER

SPOILER
J'ai été décu de voir que c'était un costume dans la cabane, j'aurai pensé à un cadavre... mais non... Puis ensuite je me dis : il y apeut etre vraiment de smosntres, au vu de la scène avec Ivy et Noah dans la forêt. Et puis ensuite elle aprvient sur la route. Je voulais qu'elle voit (aveugle elle est, c'est vrai... d'où le fait que ce soi elle qui y aille...) une métropole mais on a une réserve naturelle... ca marche aussi allez :)
SPOILER

SPOILER

SInon concernant l'absence de dates sur la tombe dont parle Guigui, j'ai lu il y a quelques temps un résumé du film où il marquait une date pour situer l'action du film !
Last edited by LeMartien on 23 Aou 2004 12:16, edited 1 time in total.
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Messagepar Guigui sur 23 Aou 2004 11:24

[quote]SInon concernant l'absence de dates sur la tombe dont parle Guigui, j'ai lu il y a quelques temps un résumé du film où il marquait une date pour situer l'action du film ![/quote]

Les mecs qui ont fait ce résumé se sont gourré car je peux t'affirmer qu'il n'y en a pas. C'est vrai qu'au bout de 4 films, beaucoup pensent que le réal devrait se mettre à autre chose que des films "à fin qui chamboule tout"... Après tout Hitchcock n'a pas fait que des Mac Guffins, alors bon... ;)
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Messagepar torrance sur 23 Aou 2004 11:59

[quote="LeMartien"]Mais globalement The VIlalge ereste un SHyamalan presque caricatural. Je ne sais pas mais il ne peut pas continuer à faire ce genre de film sans qu'on le taxe d'arnaqueur. Tout est lent et oppressant et une bonne moitié abandonne et crie à l'horreur ou l'ennui ou partent en critiquant la fin. [/quote]

C'est exactement le genre de choses que "combat" Shyamalan... J'ai eu la chance de pouvoir lui poser la question et voilà ce qu'il a répondu :

[i]"Ce que vous appelez le twist, je le considère comme un mouvement narratif parmi les autres, en aucun cas il n'est le centre du film... Malheureusement, beaucoup de critiques ne comprennent pas cela, surtout aux Etats-Unis, comme si le twist effaçait les 90% restants du film. Je ne comprends pas cette façon de voir les choses, car le twist n'est pas une pose. C'est mon style, et on me demande d'en changer. Mais je ne veux pas changer ma façon d'écrire sous prétexte qu'on me le demande, je ne veux pas être obligé de faire des films que je ne voudrais pas faire. Prenez l'exemple d' "Incassable". C'est un bien meilleur film que "6ème sens" et pourtant, il n'a reçu que des critiques négatives parce que les gens n'ont pas accepté que je fasse à nouveau un film à twist ending. Et je me retrouve aujourd'hui confronté au même problème avec "Le Village". Mais je suis persuadé que si "Le Village" avait été mon premier film, ils l'auraient adoré ! "[/i]

Je suis assez d'accord avec ça... Il avait aussi rajouté que si cela continuait sur cette lancée, il allait effectivement faire un film complètement différent, pour prouver qu'il savait faire autre chose, et surtout, qu'il savait écrire. Il déplore que les gens ne sachent pas voir à quel point il soigne son écriture...
Personnellement, tant que ses films sont aussi beaux et soignés, je continuerai à défendre sa façon de faire. Lui reprocher ce type d'écriture, c'est comme reprocher à Tarantino sa narration non linéaire. Et pourtant, personne ne le fait.
Maintenant, s'il change de style, il clouera sans doute la chique à tous, montrant à quel point il écrit bien. Perso, je n'attends que ça ! car ne nous leurrons pas, ce gars-là est l'un des scénaristes les plus doués actuellement. Et ne parlons même pas de son talent de metteur en scène et de directeur d'acteur. Il est arrivé à un niveau que peu atteignent... Alors essayons de regarder un peu plus loin que le bout de notre nez. Quant au public qui quitte la salle ou assène des arguments sur "c'est toujours pareil", qu'ils aillent voir Garfield ou Fast and Furious et qu'ils nous foutent la paix. Suckers !! :wink:

Dernière précision : dire que Shyamalan fait toujours la même chose est une grosse erreur puisque "Signes" ne comportait pas de twist ending ! La fin du film ne remettait pas en cause ce qu'il nous montrait, au contraire de "6ème sens", "Incassable" ou "Le Village". La fin de "Signes" expliquait le principe des signes pour justifier le retour à la foi, mais ce n'était pas un twist ending, puisque les E.T existent, que l'invasion a eu lieu etc...

(Précision : ces attaques ne concernaient en rien LeM... Je préfère préciser, hein, histoire de ne pas conforter cette image d'intelligentsia intolérante d'EpidermiQ qu'on essaie parfois de me coller à moi et certains autres du forum :wink: )

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Messagepar Mad sur 23 Aou 2004 12:08

[quote="LeMartien"]La partie où Lucius meure fait perdre un peu le fil du film, on s'écarte un peu de l'histoire même si elle sert les personnages.
[/quote]
A mon avis, LeM... n'a pas vu le film, ou bien s'est endormi devant... car [color=white]Lucius ne meure pas ; si ça avit été le cas, je vois pas l'intérêt pour Ivy de traverser les bois pour trouver un remède pour le soigner ![/color]
Alors, vu pas vu, endormi, inattentif ?
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