J'ai découvert Californication après l'avoir attendu avec beaucoup d'impatience, dans sa sortie française à une heure vraiment indue, sur M6 donc.
Je partage l'enthousiasme de Damiano tout en attendant la suite pour voir si la série prendra plus de consistance (je n'ai lu que le début du topic pour me préserver des spoilers, sauf les derniers messages). Soyons circonspects.
Bien entendu le retour de Duchovny sous la lumière des projecteurs me comble de plaisir, et le voir endosser la responsabilité de ladite série et de son succès, puisqu'il est quasiment dans tous les plans, de même. J'ajouterai que je lui trouve un talent d'acteur plus varié que certains ne le disent, et Californication lui permet d'exprimer des attitudes, des compositions, qu'on ne lui connaissait pas trop, et qui l'extraient enfin de la "gangue Mulder" de laquelle il avait tant de mal à sortir. Ce qui n'empêche pas que Hank a malgré tout des relents de Fox, j'y reviendrai.
J'ai passé un très agréable moment devant ces deux premiers épisodes, dont le format court correspondent à la légèreté du propos. Le caractère ultra-cliché du postulat de départ, l'écrivain en panne d'inspiration, ses tentatives ratées de retrouver sa famille unie, qu'il oublie en baisant à tout va, en buvant, se droguant.... Une kyrielle de films ont déjà traité ce type de thème en 1 H. 30 sans avoir recours à une série entière.
Mais finalement le fait que la série assume totalement son sujet et son caractère non-révolutionnaire, ne cherchant pas à faire dans la surenchère spectaculaire (pour moi les scènes de cul n'ont rien de spectaculaire), lui donne un caractère touchant: derrière la débauche il y a surtout du sentimental, du "cheap" pour ceux qui n'aiment pas ça, et la force de ses deux premiers épisodes est d'apporter en si peu de temps une grande accroche aux personnages de Hank, de sa femme, de sa fille, et à pratiquement tous les personnages secondaires.
On me rétorquera que c'est parce qu'ils sont caricaturaux ? Je ne pense pas. Par exemple le coup de la fille qui branche Hank dans une librairie, couche avec lui de façon "musclée", et qui s'avère être la fille de celui qui va épouser son ex, voilà qui pose un personnage. Dans la première scène, impossible d'imaginer qu'elle a 16 ans. Son apparition dans la scène "clichée" de Hank-qui-va-au-repas-du-futur-mari-de-son-ex et qui se rend compte qu'il s'est fait baisé par la fille de ce dernier -dans tous les sens du terme- retourne le cliché en quelque chose d'assez pernicieux, graveleusement, humoristiqueme, et immoral. Dans ce petit coup de théâtre, il y a une façon de mener le télespectateur par le bout du nez assez talentueuse.
Et c'est vraiment un grand éclat de rire avec la scène d'anthologie décrite par Damiano je crois, avec le gerbi sur le tableau. Prendre une scientologue en levrette en lui disant que c'est de la "dianétique perverse", se prendre un coup de cul qui fait basculer en arrière, créant un gag de situation invraissenblable, un gag domino, qui se termine dans un Enooorme tellement poussé qu'on est dans du burlesque porno, c'est efficacement drôle.
Encore une fois, rien de révolutionnaire, mais simplement du bien vu, qui fait mouche, et qui rend le personnage touchant.
Car au fond, quoi de plus conformiste que l'histoire d'un type qui s'accroche à sa femme, qui ne peut cesser de l'aimer ? Le canevas est classique, mais c'est sur les lieux communs bien traités qu'on écrit parfois les histoires les plus intéressantes. C'est simple, ça va droit au but. Le type n'arrête pas de voir sa femme partout, en apparition, d'avoir des dialogues amoureux, et de se réveiller seul comme un con, dans une désespérance complète que l'aspect désabusé du personnage n'arrive pas à cacher (on ne fait d'ailleurs que le souligner).
A ce niveau, ses rapports avec sa fille sont très bien décrits, et écrits.
Alors les scènes de cul, assez peu excitantes il faut le dire, deviennent un post-coïtum, amour triste, pour reprendre le nom d'un film, qui définissent réellement la loose du héros.
Finalement, c'est le rapport direct à l'histoire, aux protagonistes, la transparence du sujet, qui donnent son insolence à la série. Le fil conducteur ? Le regard d'un intello new-yorkais sur L.A., son rapport fascination/répulsion à cette ville, et son journal intime, a priori, tel que ça se présente. Pas besoin d'autre chose. C'est une chronique de moeurs, et d'une certaine manière c'est peut-être plus enrichissant que des séries qui pêtent beaucoup plus haut que leur cul dans ces thématiques. On verra.
Moi je découvre, vous, vous avez déjà vu: peut-être que ça va devenir de la merde en barre !
Mais franchement, pour conclure, vous n'avez jamais eu envie de pêter la gueule du connard qui fait exprès de laisser sonner son portable pendant une séance ciné, de parler à voix haute, montrant son profond mépris pour autrui ? Hank est sans doute un connard, mais il a sacrément raison, et il doit y avoir du fantasme de Hank chez pas mal de mecs.
[b]Guigui a écrit:[/b]
[quote]Et surtout il y a un truc qui me dérange vraiment : c'est Hank qui nique tout ce qui trouve avec une facilité surnaturelle. [/quote]
Moi aussi ça m'a frappé. Mais sans vraiment me déranger. Je trouve que Duchovny interprète très bien le type qui a tatoué sur le front: "n'est plus bon qu'à niquer".
[b]Et puis Mad-dog et fluctuat
te répondent assez justement:[/b]
[quote]Et en lisant un article sur Fluctuat.net, je me suis aperçu que Hank Moody n'était pas un dragueur du tout. Au contraire, il passe son temps à se faire manipuler par les femmes, qui se jettent sur lui, le considérant comme un type d'une nuit, qu'on prend et qu'on jette!
[/quote]
Ca me parait assez évident avec la fille de 16 ans. Hank pense qu'il a charmé une fille, mais quand ils baisent elle lui met des pêches dans la gueule. Si ça c'est pas être réduit d'entrée de jeu à un état "d'homme-objet"... Toujours dans le rapport de cette scène "librairie de chambre" avec la scène "diner chez l'ex", on voit Hank en bien facheuse posture, entre la fille qui touche la couille droite et la scientologue qui lui tâte la couille gauche. Aussi déshinibé soit-il, il se retrouve dans une merde pas possible qui en fait l'antipode du séducteur, et il en mène pas large.
[b]Guigui a écrit:[/b]
[quote]A croire que les producteurs de CALIFORNICATION ne tablent que sur une chose pour attirer le chalant : les tétons !!! J'attendais bien plus que cela tout de même... [/quote]
Moi j'attendais que ça au contraire ! Pour une fois que dans une série ou un film américain on voit des nibards pendant le sexe !
Parce que depuis dix ans aux U.S.A., dans les oeuvres audiovisuelles, tout le monde baise en caleçon, en culotte, et avec soutien-gorge.
"[b]La vie Rêvée Des Anges[/b]", film français avec une scène d'amour plus qu'explicite, avait été classé film porno, n'oublions pas.
Franchement, quand je vois une scène de Q dans un film américain où les protagonistes sont en sous-vêtement, non seulement ça me décrédibilise toute la scène ( imaginez-vous baiser ainsi...), mais ça m'enerve.
Parce qu'aux states on peut flinguer, mitrailler, torturer à tout va, sans avoir de problème de censure.
Mais montrer un têton ou un poil, ça non ! Et ça a gagné la France ces conneries.
Des nibards libérés, enfin !
L'agent Squeulit pensait qu'il s'agissait en fait d'une pierre de forme triangulaire